Musique : art ou science ?
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a.k.a
Je me pose régulièrement la question, sans jamais pouvoir y répondre. Des avis éclairés et divergents si possibles seraient les bienvenus. Il est bien entendu que ce topic ne concerne que la musique, et en aucun cas la peinture ou la sculpture. Il n'est bien sûr pas interdit de citer des oeuvres pour étayer son propos, mais notre "objet d'étude" reste la musique
Il est évident que j'attends des positions solidement argumentées , courtoises et bienveillantes (même si je sais qu'à un moment ou à un autre, ça va chauffer...).
J'ouvre le débat :
En considérant l'exemple du dodécaphonisme, peut-on dire que la musique devient une science ? Pour moi, oui car le microcosme "organisationnel" qu'est la série dans l'organisation macrocosmique qu'est déjà la musique relève d'une scientificité : il faut recenser les occurences de chaque demi-ton afin de ne pas le répéter avant l'exposition de la série entière, se tenir à un principe compositionnel strict. Même dans le traitement de la série, par exemple en la rétrogradant, il faut le faire strictement. Cela ne relève-t-il pas d'une certaine scientificité ?
Cette remarque s'applique également dans le système tonal, puisqu'on ne peut rien écrire sans tenir compte de ce qui précède. Le seul art serait-il dans le Tristan de Wagner et dans le post-romantisme (période charnière entre la tonalité et l'atonalité ?
Anonyme
Hors sujet : La science me semble plus à la recherche de l'erreur que de la vérité, et je ne pense pas que beaucoup de scientifiques contemporains puissent être qualifiés de positivistes...
Il y a quelques années j'ai entendu à la radio un chercheur en physique quantique qui expliquait que la constatation d'une apparente relation entre deux faits était toujours aliénée aux conditions subjectives de son expérience (bon, dit par lui, ç'avait une autre portée, mais je serais incapable de retrouver sa formulation : c'est tout ce que j'ai pu saisir de mon petit cerveau étriqué)
J'ai l'impression qu'une spécificité possible de l'art, c'est la notion de jeu (pas indispensable à la science, encore que...), et plus sûrement la création d'un objet autonome,
ou plutôt d' un "lieu-tenant" du réel, impliquant une immersion sensorielle/spirituelle de son témoin (?)
Anonyme
Head Minerve
Restant encore dans le flou sur le premier, il nous est encore risqué et difficile de cadrer des hypothèses, de prouver par do + mi que la croche=art dans l'instant "t".
Je me demande par ailleurs si la subjectivité qu'on accorde à l'art (chacun voit le beau un peu n'importe où) n'est pas biaisé.
On est tellement ouvert et tolérant sur tous les avis qu'a tout le monde sur ce qui est beau ou pas, que personne n'a jamais vraiment avancé la théorie d'un langage musical cohérent dans sa manière de transmettre l'émotion (entre autre).
Malgré des millénaires de pratique de musique (qui atteint par l'ouie, uniquement ?), le rapprochement avec l'art ne s'est pas tout le temps fait, je vois ça un peu en dent de scie : aujourd'hui beaucoup de musique est considérée comme autre chose que de l'art, à ses débuts, il est possible que la musique ait aussi été laissée de côté, et sans doute à certaines époques, tout ça à cause de courants de pensées, de subjectivités en somme.
La musique reste ce qu'elle est ,mais l'esprit humain change d'avis souvent (mm si certaines bases sont dures à remettre en cause).
C'est aussi pour ça que je trouve cette tolérance humaine peut-être trop forte : on accepte qu'à une époque Rachmaninoff soit du génie, par contre quand ça sort le première fois sur les ondes , toutes les critiques...critiquent, en mal.
C'est comme si je maintenais que la terre était plate, avec mes arguments, et que comme en musique on était tolérant avec mon avis... et que mm si je trouvais éléitistes ceux qui pensent qu'elle est ronde, et bien on ne pouvait juger ma conviction de fausse.
Par là, je veux dire que l'art est sûrement repérable objectivement, non pas par une science mathématique, mais peut-être par une science sensitive, physique, humaine ou un peu de tout ça.
Enfin la question reste en suspend.
a.k.a
Citation : On est tellement ouvert et tolérant sur tous les avis qu'a tout le monde sur ce qui est beau ou pas, que personne n'a jamais vraiment avancé la théorie d'un langage musical cohérent dans sa manière de transmettre l'émotion (entre autre).
Ben si, Berlioz
Head Minerve
Citation : Le tremolo, simple ou double, des violons en masse, produit plusieurs excellents effets; il exprime le trouble, l’agitation, la terreur, dans les nuances du piano, du mezzo forte et du fortissimo, quand on le place sur une ou deux des trois cordes Sol, Ré, La, et qu’on ne le fait pas s’élever beaucoup au dessus du Si bémol du médium. Il a quelque chose d’orageux, de violent, dans le fortissimo, sur le médium de la chanterelle et de la 2e corde. Il devient aérien, angélique, au contraire, si on l’emploie à plusieurs parties et pianissimo sur les notes aigües de la chanterelle.
Faut l'faire !
a.k.a
Anonyme
Hors sujet : ça me rappelle ma petite enfance...ma grand-mère avait un piano d'étude et avec ma tante (guère plus agée que moi) nous aimions faire des trucs à quatre mains (+ coudes), elle faisait les petits oiseaux dans les aigus, et moi l'orage dans les basses...
Anonyme
Citation : (j'arrive pas a retrouver une preuve de ce point historique, ce serait a verifier; la transformation de Lorentz a ete decrite dans les annees 1890 essentiellement, et l'article fondamental sur la relativite restreinte d'Einstein a ete publie en 1905).
Ne serait-ce pas l'expérience de Michelson qui montrait que la vitesse de la lumière dans le vide est identique dans tous les repères inertiels ? Sans cette expérience, la théorie de la relativité n'aurait pas existé. Ce sont bien les transformations de Lorentz ET la constante de la vitesse de la lumière dans le vide quel que soit le référentiel qui ont donné naissance à la RR.
Citation : Peut être me trompe-je, mais la limite que je vois à la science, c'est celle de l'entendement humain. La science est forcemment limitée par nos modes de perception et de conception. Elle est un système de grille que l'on pose sur le réel pour tenter de le comprendre.
On dit communément que l'homme est la mesure de toute chose. Cela étant, l'évolution des idées en physique montre que la limite à la connaissance a sans cesse reculé. On peut supposer l'existence d'une limite infranchissable, mais on ne voit pas bien où elle pourrait se situer.
Citation : Quant à s'imaginer que l'on découvrira un jour l'invention EXACTE du language, ou de la roue, à moins d'inventer le moulin à café qui renvoie dans le passé...
J'ai suivi une émission, il n'y a pas si longtemps, sur France Inter, à propos du langage et de son "invention". Il est impossible de savoir où et quand l'homme a commencé à correspondre. La seule chose dont on soit à peu près certains, c'est que le langage était nécessaire pour des voyages en bateau pour traverser les océans lors de l'immigration depuis l'Afrique (en supposant que l'Afrique est le berceau de l'humanité). En effet, il est inconcevable que l'homme ait pu s'aventurer en groupe sur une embarquation sans un minimum de langage. Or, il est possible de dater les premiers mouvements de population. La théorie supposerait que le langage fut une nécessité pour ces traversées et aurait été "inventé" pour servir cette nécessité.
Anonyme
Citation : on ne voit pas bien où elle pourrait se situer
je proteste, évidemment
a.k.a
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