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Sujet Musique : art ou science ?

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Sujet de la discussion Musique : art ou science ?
Bonsoir à tous !

Je me pose régulièrement la question, sans jamais pouvoir y répondre. Des avis éclairés et divergents si possibles seraient les bienvenus. Il est bien entendu que ce topic ne concerne que la musique, et en aucun cas la peinture ou la sculpture. Il n'est bien sûr pas interdit de citer des oeuvres pour étayer son propos, mais notre "objet d'étude" reste la musique

Il est évident que j'attends des positions solidement argumentées , courtoises et bienveillantes (même si je sais qu'à un moment ou à un autre, ça va chauffer...).

J'ouvre le débat :
En considérant l'exemple du dodécaphonisme, peut-on dire que la musique devient une science ? Pour moi, oui car le microcosme "organisationnel" qu'est la série dans l'organisation macrocosmique qu'est déjà la musique relève d'une scientificité : il faut recenser les occurences de chaque demi-ton afin de ne pas le répéter avant l'exposition de la série entière, se tenir à un principe compositionnel strict. Même dans le traitement de la série, par exemple en la rétrogradant, il faut le faire strictement. Cela ne relève-t-il pas d'une certaine scientificité ?
Cette remarque s'applique également dans le système tonal, puisqu'on ne peut rien écrire sans tenir compte de ce qui précède. Le seul art serait-il dans le Tristan de Wagner et dans le post-romantisme (période charnière entre la tonalité et l'atonalité ?
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Citation : Non mais t'inquiete ça fait intelligent c nickel !


oui, j'utilise des mots clef comme "immanent" et "conatus" pour faire croire que j'ai déjà réussi à comprendre un bouquin de philo en entier :bravo:
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Et tu ne fais pas illusion devant tout le monde. héhéhé...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Bon, maintenant que je suis grillé, je vais retourner sur les threads genre nouvelle star et alerte citations. :|
N'empêche, si j'avais dépassé la page 40 de l'éthique de Spinoza, j'aurais peut être été plus compréhensible sur ce coup là.
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Bon, le hasard existe ou pas ?

Selon l'histoire de mr X, dans tous ses détails, on peut le comprendre et prévoir ses réactions, voire son inspiration, relativement j'entends bien.[mode prudent ON]
Donc mr X va composer relativement un morceau qui contiendra des éléments prévisibles, et d'autres non (quantique ?>infiniment petit>le détail qui fait qu'on peut pas prévoir...).
Mais n'empêche que si de l'extérieur c'est prévisible, mr X lui, ne se soucie pas de ça (un peu, mais il a pas fait une étude sur lui-même pour savoir ce qu'il est conditionné à composer, et du coup aller à contre courant).
Donc il décide malgré ses prédispositions, à composer au hasard...sans construction (écriture automatique>musique automatique), bah merde c'est du hasard qd même, car le résultat ne sera pas le même s'il commence 2 minutes plus tard.

Ensuite vient l'écoute de l'auditeur, je le répète c'est lui qui interprète ça comme de la masturbation matheuse ou de l'art, et l'émotion (ou non) qui passe n'est pas celle que l'auteur a voulu sortir de sa musique, enfin pas toujours, et là encore moins, vu que sa musique est aléatoire.
S'il écoute sa propre musique, il ressentira peut-être l'émotion qui s'en dégage, mais il ne l'aura pas construite par intention.

La seule intention est celle de faire un morceau au hasard, sans doute pour évoluer ou aller à contre-courant, bien qu'en définitive certaines choses qu'il sortira de ce morceau sont prévisibles.
Libre à l'auditeur de dire que c'est construit ou non, il peut même analyser l'histoire de mr X pour savoir ce qui était prévisible dans son morceau.

Je ne crois pas que la science laisse place aux choses non construites, n'ayant pas une logique, par contre un phénomène peut arriver "par hasard".
Mais là, c'est un problème de déf' du hasard, on a pas tous la même. :nawak:

Tout est prévisible dans l'absolu, mais rien ne l'est dans le relatif, c'est une évidence il me semble. D'où le "c'était nécessaire", après coup on peut remettre dans l'ordre et dire "ça pouvait pas se passer autrement", mais avant l'événement, on reste trop con pour prévoir quoique ce soit, sans la moindre petite erreur.
Vu le travail qu'il nous faut d'ailleurs, c'est bien inutile de prévoir de A à Z un événement.Pour dire que je ne suis pas dans le sens de ceux qui penseraient que la musique est forcément construite par un raisonnement continu, suivant une démarche tout le long du morceau.
Pour moi, on peut laisser aller le côté animal, même tout juste organique, ou même faire en sorte que l'extérieur guide une conduite, qui dans tous les cas, ne sera réfléchie qu'avant de se mettre à composer, pour qu'elle soit réussie en ce sens. Ensuite le hasard (pas forcément séparé du choix) "compose" le morceau lui-même, le hasard de sa propre personne ou d'autre chose.
Ca peut s'appeler de l'influence exacerbée, mais le fait qu'on puisse partir à l'opposé à chaque instant (il se met à pleuvoir, ça joue sur le second couplet par ex.)fait que c'est imprévisible. Ce qui est imprévisible à l'instant "t" ne peut pas être construit par celui qui est victime ou otage de ce hasard. Dans l'exemple, un événement peut faire changer de chemin, ou pas bien sûr, là encore c'est imprévisible(dans le très grand relatif, proche de l'absolu). :zzz:
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Citation :
Pour ma vision du hasard c ultra simple, cela dit qu'il n'existe pas que c une fonction, un lien que l'on ne comprend pas,



C'est trop flou pour vraiment signifier quelque chose, ca ;) Le coup du hasard, ce qu'il signifie, c'est plutot complexe. Einstein, en effet, pensait que le hasard, le cote *fondamentalement* aleatoire de l'equation de Schrodinger, cachait une variable "cachee", qui n'a jamais ete trouvee depuis, quand meme. Il semble assez probable qu'einstein se soit trompe sur ce coup, car toutes les experiences auxquelles il a pense pour mettre a defaut la theorie quantique ont echoue, jusqu'a aujourd'hui. Einstein lui meme a publie des travaux importants lies a la mecanique statistique (mouvement brownien), et il existe des champs de la physique qui ont subi une petite revolution grace a la statistique (la thermo-dynamique, entre autre, avec le fameux lien entre entropie d'un systeme ferme et distribution des etats parmi tous les etats possibles, interpretation statistique de la pression, etc...). Le hasard n'empeche pas d'avoir des relations entre des grandeurs; ces relations sont d'un type different, c'est tout (mathematiquement, la definition de ce que l'on appelle une variable aleatoire n'est pas tres differente de ce que l'on entend par fonction).

Aujourd'hui, les stats sont beaucoup utilisees dans pas mal de disciplines pour repondre a des problemes complexes; le fait de savoir s'il s'agit d'un modele, ou d'un abandon a la creation d'une theorie explicative satisfaisante est un probleme de positionnement philosophique. Au sein meme des probabilistes, il y a differentes ecoles de pensee (entre autre les frequentistes et les bayesiens), avec la aussi des positionnements radicalement differents sur la maniere de faire et d'interpreter les probabilites.

Le hasard n'empeche pas la prediction ni la mesure: tout le monde comprend bien que si on lance un de non pipe, on est sur en moyenne de tomber sur un nombre entre 1 et 6 fixe a l'avance. Dans un domaine different, les outils des statisticiens financiers sont devenus tres fins, et permettent de modeliser certains phenomenes boursiers.
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Yeah, moi j'suis un baysien pur souche :coucou:
Comme tu dis ce qui est important, comme partout en signal d'ailleur, c'est le modele que l'on pressuppose au depart. Des qu'on fait s'eloigne du modele consideré ca part total en vrille. La litterature recence un grand nombre de methodes basées sur le maximum de vraisemblance qui sont sensées t'offir une solution optimale sur pas mal de probleme. En pratique c'est une autre affaire :boire:
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Le positionnement philosophique comme tu dis rend le débat difficile. L'art a été considéré dans ce sujet comme créant des phénomènes non quantifiables, ni précisément qualifiables.

Hors sujet : A se demander si l'homme ne trouve pas d'explication par peur génétique, historique et mystique, plus que par incapacité intellectuelle.


L'art est construit, nul doute pour moi, question de siècles ou de millénaires pour qu'on trouve les formules.
Positionnement philosophique sans autorité bien sûr.
Maintenant, Le hasard peut-il construire ? En l'occurence construire de l'art ? En d'autres termes, l'homme peut-il construire sans réfléchir par l'intellect ou un quelconque moyen de logique continu?
Le hasard permet-il de construire de l'art dans une proportion qui est plus grande que ce que l'on pense, çàd presque nulle dans notre ordre de pensée ?
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Citation : En d'autres termes, l'homme peut-il construire sans réfléchir par l'intellect ou un quelconque moyen de logique ?
Le hasard permet-il de construire de l'art dans une proportion qui est plus grande que ce que l'on pense, çàd presque nulle dans notre ordre de pensée ?



Perso, je suis sur que oui.

TOut ca rentre dans un probleme globale de gestion de l'information.
Prend une guitare, perso, c'est comme si l'homme sous traiter le timbre produit a la physique pour ne s'interesser qu'au rythme et a la melodie.
On peut descendre plus bas en ayant recours par exemple a la synthese de son, on controle directement le timbre.

Donc voila, je pense que dans la zik, il a le probleme de sous traiter l'information, On sous traite l'information jusqu'a ou? et part qui par quoi ?

L'aleatoire est une technique qui repond au qui et quoi ! par exemple avec une gaussienne je peux sous traiter la melodie avec des distributions de la frequences de notes (frequence en terme de pitch !). Je ne la sous traite pas entierement et c'est ca qui est interessant car je peux par exemple continuer a controler la moyenne et la variance de la loi en temps reel. Sur misantrhopie numerique qui est sur mon profil AF, la derniere minute a était sous traité a une gaussienne.
J'ai rentré une melodie en MIDI sous matlab, puis j'ai generé des distrib aleatoire pour le pitch des notes, en considerant que la note qui allait etre jouée suivant une gaussienne de moyenne centrée sur la melodie de depart, et de variance controlable. Avec une variance a 0, j'ai ma melodie de depart, avec une variance grande, j'ai une pluie de note. Enfin la je resume, j'avais mis des algo pour que la note tombe forcement dans celles de la gamme que je pouvais mettre en entrée.

Xenakis, si tu nous entend :oops:
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Pas le temps de poster, mais c'est bien intéressant, tout ça !!

Hors sujet : Choc, génial ton site ! j'ai appris plein de trucs. je te contacterai ultérieurement histoire d'avir un peu plus de renseignements sur la synthèse, les softs que tu utilises, toussa..., si bien sûr tu as un peu de temps à me consacrer !
et...J'ai écouté "Brest by night" que j'ai trouvé énorme. Je suis bassiste, donc je fais partie des rares musiciens qui prêtent une très grande attention à la batterie, et c'est vraiment du beau boulot !

"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Hors sujet : merci, j'suis bassiste aussi. mais je l'utilise pas dans mes compos....si tu veux eocuter des tracks barré ecoutes mes derniers sur af, y a 1000 fois plus d'experimentation :boire: