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Sujet La finalité de l'art.

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Sujet de la discussion La finalité de l'art.
En partant du postulat suivant:

« L’art s’accomplit et s’achève isolément. En ce sens, il ne tends vers aucun but mais trouve sa plénitude en lui-même, dans l’instant qui surgit et qu’il approfondit jusqu’à son fondement éternel. »

Kuki Shuzo conférence « Le temps en Orient »

On peut se demander si la finalité de l’art est d’être présenté/exposé au public ?
Dans nos sociétés occidentales surmédiatisées c’est tellement évident qu’on ne se pose plus la question. Avant l’art lui-même existe déjà le projet de sa diffusion et/ou de sa médiatisation.
Qu’est-ce qui motive donc notre création ?
L’art ou l’envie de le rendre publique ?
Dans le premier cas, une fois l’œuvre crée trouvant, selon l’argument de Kuki Shuzo, « sa plénitude en lui/elle-même », est-il nécessaire de la diffuser ?
Dans le second cas ne masque-t-elle une intention autre que l’art lui-même ?

Pour résumer, faire de l’art chez soi et pour soi n’est-il pas suffisant ?
A-t-on besoin de la reconnaissance de nos amis, parents, de notre conjoint(e), du grand ou du petit public, des spécialistes, des médias pour
« valider » nos œuvres (et donc un peu du sens de notre vie) en tant qu’objet artistique ?
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181
Bah oui mais dis comme ça tout seul ça doit être de l'art parce que j'ai rien compris :mdr:

Oui faire de l'art c'est d'une certaine manière faire sa propre langue mais c'est surtout utiliser des mode d'expression déjà existant genre
- un intro c'est soft ( par ex exposition des thèmes masculin et féminin ou autre selon les zik)
- puis on expose
- puis on dévellope
- on se calme
- on repart
- on se venère
-on se calme
- on conclue
Donc au final c'est plus de la cuisine
on séléctionne les ingrédients on lie la sauce et on sert chaud
Tout ceci n'est que trés approximatif

Comme promis avant j'essaierai de faire un ptit poste sur les différentes techniques de dénotation, exemplification qu'on trouve dans l'art

Hors sujet : ah grave lebat si tu pouvais m'envoyer des trucs ça le ferait grave

182
Je ne suis pas d'accord avec cette cuisine : on peut parfaitement être à bloc pendant 1/2 heure... :clin:
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
183
Non c'est pour donné un exemple, bien sur, on peu commencer violent cash pendant une heure etc...
Mais la musique est une langage qui nous préexiste. On s'inscrit toujour en rupture ou continuation dans un monde artistique et technique déjà existant qui donne sens à notre pratique. (Ils sont rare les artistes qu'on ne peut mettre nulle part car toute création est ensuite réincorporé dans la création d'autre artistes ce qui forme un style)
Mozart n'a rien composé pour guitare éléctrique. Donc les palm mute c'est pas son truc pour caricaturer

L'analogie du langage me semble approprié car l'art (donc la musique) est un système symbolique même si il faudrait faire la liste des similitude et des différence avec le langage
Néanmoins comme pour un langage, il faut apprendre les mots puis les phrases pour éventuellement les détourner c'est pourquoi je pense que ceux qui opposent théorié et créativité se trompe
il faut avoir appris plein de solo avant d'en faire des bons ( surtout en impro -> voila d'ailleur pourquoi j'ai jamais réussi à faire de bon)
184
Oui, d'où le :clin:
je n'ouvre pas à nouveau le débat musique/langage, qui s'est déjà tenu dans Musique : art ou science ?...
La musique n'a pas recours au symbole, un son n'ayant pas de sens intrinsèque. On peut tout au plus lui en attribuer, mais c'est tout.

Citation : Néanmoins comme pour un langage, il faut apprendre les mots puis les phrases pour éventuellement les détourner c'est pourquoi je pense que ceux qui opposent théorié et créativité se trompe


tout à fait d'accord !
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
185
Comprachicos, tu m'es sympathique car j'ai été assez "fan" de Nietzsche dans ma jeunesse egocentrique et Dieu sait que Nietzsche flatte l'egocentrisme. Je le suis beaucoup moins maintenant (fan de nietzsche... et accessoirement egocentrique). Nietzsche est en phase avec l'individualisme moderne par la dynamique de sa philosophie. Il est l'anti-thèse du dépassement de soi qu'il pronait, tant il était esclave de son mimetisme quasi-hysterique.

Il a qqchose de tragique dans sa démarche de Don Quichotte.. Plus que quiconque, il voyait le monde par le prisme de ses tourments, de ses nevroses, de ses obsessions. L'intérêt de son travail aujourd'hui me parait plus résider dans le diagnostic à tirer de l'approche "artistique" de son oeuvre philosophique, une approche exaltée moins intellectuelle qu'émotionnelle qui tente d'anoblir la subjectivité. Je pense d'ailleurs que c'est pour tout cela que Nietzsche plait tant aux "artistes". Il parle "aux tripes", comme on dit, il se fait l'écho de certains de nos instincts, notamment dyonisaques.
;)

J'ai pas trop le temps ni l'envie de répondre à tout et il y a des choses sur lesquelles il faut accepter de ne pas tomber d'accord! Mais donc...

Citation : bof, la prohibtion de l'inceste est assez répandue, au contraire.

Très bon exemple. Il me semble même qu'il s'agit d'un tabou partagé par toutes les civilisations. Mais remarque comme il s'agit d'un tabou que l'on peut sans aucun mal relier à la survie de l'espèce, ce qui n'est pas spécifique à l'humain, tu en conviendras. Avons-nous affaire à un instinct, une programmation comme tous les êtres vivants en connaissent, même les organismes cellulaires ou bien à un fondement intrinsèquement "moral" et "humain"? En dehors du lien que l'on peut faire avec ses conséquences pratiques, qu'est ce qui a pu initialement motiver à faire de l'inceste un interdit absolu?

Il y a qq autres tabous qui sont partagés par toutes les civilisations (ceux que j'ai en tête sont dans le package meurtre/fratricide/parricide/infanticide etc.). Mais en dehors de cette poignée de tabous qui sont les piliers de, semble-t'il, toutes les civilisations et qui ne sont pas spécifiques à l'humain, la "moralité" se décante en incarnation très diverses au travers des cultures. Ceci dit, j'adhère à la thèse du caractère inné de certains fondements de nos cultures mais ça ne les rend pas pas pour autant "métaphysiques" ni spécifiquement "humains".

Citation : Il va bien falloir que tu en arrives à te demander d'ou est venu ce besoin saugrenu et métaphysique de ritualiser. Il manque toujours les motifs dans tes "explications", et à défaut tu les invetnes de toutes pièces,

Je n'invente rien (pas assez doué pour ça! lol), je puise dans le travail de ceux dont c'est la vocation.

D'abord, je suis assez convaincu par l'idée de mécanismes de bases innés, biologiquement inscrit en nous, comme les oiseaux qui naissent avec des "grilles" musicales pour leur chant.

Le besoin de la ritualisation était brièvement expliqué dans mon post, mais je vais essayer de le réexpliquer. C'est la reproduction d'un événement observé et interpreté afin de reproduire les conséquences qui lui sont associées. On peut dire que ce sont les débuts de la démarche scientifique. Pour caricaturer : un jour, il s'est mis à pleuvoir quand quelqu'un s'est mis à hurler et que le ciel était tourmenté et très sombre. Du coup, fort de cet observation, lorsque l'on désire que la pluie tombe, on reproduit l'enchainement d'événement qui, croit-on, a provoqué la pluie, en prenant en compte tout ce que l'on a pu observé. A force de répetition, le rituel est de plus en plus codifié et il devient la danse de la pluie.

Citation : Créer sa propre langue, ne serait-ce pas "faire de l'art"?


S'il y a une chose à laquelle je crois c'est que l'art est un langage. La dessus je rejoins Lebat et etHmoH. Et effectivement pas un langage de sens, mais plutôt un langage de ressenti.
186

Hors sujet :

Citation : A force de discuter avec vous ça me dirais bien d'écouter ce que vous faite si certain pouvez m'envoyer de mp avec vos liens par curiosité voir si on peut trouver l'influence de votre philosophie dans votre musique


En ce qui me concerne, je ne pense pas que ma musique reflète la ou les philosophies qui m'influencent car je ne pratique pas suffisamment pour croire que ma musique puisse être une incarnation pertinente de ce qui la motive.
:?!:
euh...
:noidea:
Ou le contraire...
:mrg:

187

Hors sujet : ouais, pareil pour moi...on peut toujours chercher...

"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
188
Slone, tu ne m'es pas sympathique. Ni antipathique d'ailleurs. Je n'aime pas qu'on me lèche le museau.
Ta condesendance à mon égard et à l'égard de Nietzsche dit assez ce qu'elle doit dire, et cela sous des dehors amènes: tu es un individu usé qui a laché la rampe, tu t'efforces à présent de camoufler cette dégénérescence à ton propre regard, en affectant je ne sais quel détachement à l'égard de ce qui fut pour toi un moteur, et pour cela tu as besoin d'en persuader autrui. C'est de l'ordre de la manipulation psychologique, et c'est trés vil.
Mais ça te regarde.

Concernant l'insecte, tu poses bcp de question, Niezsche que tu as dépassé t'aurait apporté une réponse si tu avais su l'aborder avec humilité: lire N ce n'est pas assimiler un système mais s'ouvrir les tripes pour voir ce qu'il y a dedans. Tes questions creuses, car circonscrites à la sphère de la connaissance intellectuelle alors que ce qui fait question est un fait corporel et psychique qui te concerne en premier chef, ne sont d'aucune utilité.

Par exemple dans ta petite fable de la ritualisation (et là, est-ce que je dois dire qu'ici tu m'as rappelé celui que j'étais à une époque? Ou bien dois-je considérer que l'histoire personnelle est une chose à enterrer, à ton avis?) la dimension symbolique (le sexe et la mort, essentiellement) t'échappe tout à fait.


Je n'ai pas cité Nitche, c'est qq'un d'autre qui s'est mis à en parler, besoin de sortir son zizi pour le mesurer, sans doute.
189
Si tu as appelle "manipulation" mon souhait de garder un ton civil dans le débat malgré ta suffisance péremptoire et agressive, alors soit, ça parait logique que tu vois les choses ainsi. Malgré tout, j'utilisais le sympathique au sens premier du terme, dans le sens où je me vois tout à faire agir ainsi il y a 15 ans de cela, j'y vois une certain passion egotiste avec ses cotés fascinants et ses cotés repoussants. Avant que tu ne te vexes de nouveau par cet élément temporelle, sache que je ne la considère pas comme la garantie d'un allant mieux, que je ne signifie pas que "j'ai dépassé ça". Je suis dans une autre phase, peut-être pire ou peut-être meileure. Mais je me retrouve dans tes propos un autre moi. Même si ça continue de te déplaire.

Je veux en convaincre les autres? Pas vraiment. Discuter sur un forum est une façon de faire la synthèse de choses qui tournent dans la tête, de creuser la logique jusqu'au bout. Mais convaincre n'est pas mon objective. You're just practise comme a dit Bruce Wayne.

Ce n'est peut-être pas toi qui a cité Nietzsche mais tu es incontestablement un fan, sans doute malgré toi. Il est vrai que c'est anti-nietzschéen d'être fan de Nietzsche. Mais il est vrai que Nietzsche dans un débat sur l'art fait partie des incontournables.

Citation : la dimension symbolique (le sexe et la mort, essentiellement) t'échappe tout à fait.

La dimension symbolique ne m'échappe pas du tout. C'est seulement que tu y vois une cause, une origine ; c'est ton approche métaphysique, pourquoi pas. Mais en ce qui me concerne, j'y vois une conséquence de l'expérience humaine. Dans cette opposition, tu veux voir un manque de clairvoyance de ma part. Dans ce jugement que tu portes sur mon point de vue, je vois les oeilleres de ta passion.

Citation : tu es un individu usé qui a laché la rampe, tu t'efforces à présent de camoufler cette dégénérescence à ton propre regard, en affectant je ne sais quel détachement à l'égard de ce qui fut pour toi un moteur

:?!: On se connait? ... :idee2: Papa !! :aime: Un bisous!
Plus sérieusement, Lacher la rampe, ça veut dire quoi?

Un détachement à l'égard de Nietzsche, je crois effectivement que c'est nécessaire. Mais je n'y vois pas une dégénérescence, bien au contraire. Nietzsche est devenu, à mes yeux, la philosophie de l'abandon de soi. Ses intuitions géniales, malmenés par ses tourments, révelent beaucoup de choses, mais par anti-thèse. En celà, je continue d'aimer Nietzsche, sa folie extra lucide montre exactement ce qu'il ne faut pas faire. Son anti-christianisme, par exemple, démontre en quoi le message biblique est bien plus clairvoyant que le message Nietzschéen, mais c'est à Nietzsche que l'on doit une des clés de ce message biblique.

D'une façon plus générale, je dirais qu'un détachement à l'égard de la philosophie, des dogmes d'une façon générale est plutôt une bonne chose pour pouvoir réflechir à leurs sujets.

Citation : ta petite fable de la ritualisation


Encore une fois, je ne suis pas l'inventeur de cette fable mais je ne peux pas lire les livres qui traitent du sujet pour toi...
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L se trouve que j'ai lu "les livres qui traitent du sujet",du moins certains, la dimension symbolique y est d'ailleurs abordée, Levi Strauss consacre de laborieuses explications, schémas à l'appui, aux ramifications de la codification de la sexualité. Il semble que ce ne soit pas un caprice de ma part, "les oeillères de la passion", ou alors il s'agit de Passion, ce serait plus recevable. Un individu n'est que sexe, la seule expérience fondatrice concerne la sexualité, tout le reste n'est qu'une variation autour de cette matrice (sic).
Bref, tu décris un mécanisme, un support, le "comment", en occultant ses motifs. Ce qui revient à ne rien dire.

Quand on découvre qu'on a un corps, on n'a pas d'autre choix que d'en parler, cela ne signe pas une allégeance à un mode de pensée. Mais qu'est-ce qui motive cette insistance à ce propos? Pourquoi sans cesse revenir sur ma nietzschéitude ,quand la conversation pourrait devenir vivante en interrogeant "ce fait corporel et psychique qui te concerne en premier chef"?