La musique, est-ce un langage ?
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philou3004
Ex:
Une phrase mélodique ou la fin d'une oeuvre est conclus sur un accord stable de tonique, qui pour nous dans notre culture est perçu comme conclusif.
Pour cette conclusion, on est très habitué à entendre une sensible se résoudre sur la tonique.
Hors, est-ce que ce caractère conclusif se retrouve dans d'autre cultures musicales du monde ?
Anonyme
La transmission de pensée ,à part si tu as la fibre d'un "gourou" ,c'est pas très crédible ...
_d j a n g o
Résultats du questionnaire écolo :
piergynt
Clem85
Je pense que considérer la musique comme une langue est une façon de voir les choses, et que l'accepter comme cela ou non ne dépend que de notre propre conception des choses. D'ailleurs, qu'est-ce qu'une langue ? (s'il vous plait, ne répondez pas "un moyen de communication", car même si c'est là l'une des utilisations de la langue, on ne peut pas la réduire à cela. Le langage sert d'abord à acquérir la pensée et une place au sein d'un groupe)
La question commence ici, à la définition même de la langue. Et les dialectes ? Il n'y a pas de réponses, et les linguistes entre eux ne sont même pas toujours d'accord : certains conçoivent le français et l'italien comme deux dialectes du latin, par exemple ( et non pas des langues, car dialecte et langue sont différents ), alors que d'autres essaieront de montrer qu'il n'existe pas de dialecte mais que des langues, etc ...
Difficile alors, sans avoir de définition précise d'une langue, de dire si oui ou non la musique en est une.
Pour ma part, j'estime que oui : la musique transmet un message, permet de s'exprimer et d'acquérir une certaine façon de penser. Elle est composée de phrases, de "mots", et obéit à une "grammaire". Chacun peut ressentir le message en l'entendant, comme chacun peut comprendre l'agressivité, la joie ou la crainte dans tout langage, même inconnu, grâce à l'intonation et aux signes para-linguistiques (expression du visage, etc...). Mais pour ceux qui ont la chance d'avoir une éducation musicale, la musique leur "parlera" encore plus. Moi, par exemple, à chaque morceau que j'entends, j'entends les notes, elles me parlent et se détachent du tout à tel point que je peux les identifier, comme des mots d'une langue que je parlerais.
La musique s'écrit, mais son écriture n'est pas nécessaire à sa pratique, tout comme les langues ( car il existe encore quelques langues qui ne s'écrivent pas ).
Et enfin, la musique permet une certaine reconnaissance au sein d'un groupe, car ne l'oublions pas, la valeur sociale des langues est très très importante.
Plus haut dans la discussion, piergynt a cité :
Citation : la musique serait plutôt un système symbolique sans signifiant référentiel universel. Elle agit selon un système ouvert, non isolé (comme tout système vivant), et autoréférencé
Mais les langues elles-mêmes ne sont-elles pas des systèmes symboliques avec signifiant et signifié sans valeur universelle ? Il n'y a pas de mots dans l'absolu, mais uniquement parce qu'une culture conçoit l'idée et le mot (= le symbole). Ainsi, alors qu'en français on dit "neige" comme symbole de l'idée de la neige, en langage inuit, il y a 5 mots je crois pour désigner la neige. Alors que lorsqu'on dit "maison" en français, on se représente "quatre murs et un toit" ( ), souvent rouge le toit d'ailleurs, la représentation mentale du symbole correspondant à "maison" sera différente dans l'esprit d'un Inuit, d'un Angolais et d'un Brésilien. Toute langue est un système qui associe une idée (le signifié) et un symbole (le signifiant), sans aucune valeur universelle mais de manière arbitraire.
Alors au sens linguistique, oui, je considère la musique comme un langage. Là où ça se complique, c'est qu'au sein de différentes cultures, la musique n'obéit pas aux même grammaires (de nombreuses gammes asiatiques par exemple ne sont composées que de 5 tons il me semble)... la musique ne serait donc pas un langage universel. Ou alors, elle le serait avec différents dialectes... Puisqu'en effet on retrouve la même production de sons, les mêmes "bases" qui se diviseraient en plusieurs dialectes selon différents lieux géographiques (et aujourd'hui, avec l'ouverture des frontières et le commerce international, tout ça est encore plus flou....).
Il n'y a pas de réponse à cette question. La réponse est soumise à notre point de vue et à notre définition d'un langage.
Anonyme
Citation :
Il n'y a pas de réponse à cette question. La réponse est soumise à notre point de vue et à notre définition d'un langage.
Ben oui... quand quelqu'un demande "Est-ce que ceci peut être considéré comme cela", la première chose dont il faut s'assurer, c'est que les deux parties s'entendent sur le contenu précis de "cela".
Faute de quoi il n'y a effectivemnt pas de réponse à une question dénuée de sens !
Anonyme
Citation : Toute langue est un système qui associe une idée (le signifié) et un symbole (le signifiant), sans aucune valeur universelle mais de manière arbitraire.
Alors au sens linguistique, oui, je considère la musique comme un langage.
Il n'y a pas de signifié en musique.
Clem85
Enfin, c'est mon opinion, hein.
Anonyme
- La musique, est-ce un langage ?
- Ca dépend, oui, non, oui et non et ça dépend, tout ça sans se contredire fondamentalement.
Bref, avant de vous souhaiter un bon débat, je tiens juste à dire qu'en musique, il ya parfois un signifié, parfois un demi, parfois rien du tout.
Super intéressant ce post
Anonyme
Citation :
Euh... si il n'y avait pas de signifié, il n'y aurait pas de production. Les compositeurs composent pour traduire un certain sentiment par exemple, ou autre chose, mais pas dans le vide.
Il est possible, dans le cas des musiques de films, par exemple, que les compositeurs cherchent à "coller au plus près" de l'image. Le choix des notes sera donc guidé par un signifié mais une écoute de la musique ultérieure sans les images (donc à l'aveugle) ne permettra pas de reconstituer le signifié. Chacun pourra, à l'écoute et selon sa propre expérience, voire des images très différentes (les sentiments ou émotions s'appliquant de façon analogue à des faits objectifs parfois très éloignés). Ce n'est pas parce qu'on active des récepteurs de dopamine qu'on met en oeuvre un langage. Un langage doit, sans équivoque (ou en tout cas très peu), renvoyer au concept (pour peu qu'il soit intelligible par le récepteur). Mais ce n'est que mon avis, hein
Jules Joffrin
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