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Sujet Désolé de casser le mythe

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Sujet de la discussion Désolé de casser le mythe
Je passe ma vie à combattre ce que j'appelle "l'inconscient collectif", les idées reçus en fait, et il y en a une qui m'agace particulièrement. C'est de croire que parce que quelqu'un a bien travailler sa technique il maîtrise son art. C'est FAUX, FAUX ET FAUX.

On est tous identiques face à la page blanche, aucune règle au monde va me donner un concept d'écriture, l'accord magique qui tue, la mélodie universelle et intemporelle, etc...L'imagination n'à pas de limites donc pas de règles. Ce qui m'a toujours frapper chez les génies de la musique c'est leur instinct sans failles. Beaucoups de très grands passages musicaux sont si simples, c'est à en pleurer, mais quelle imagination pour en arriver là, à l'essence même de la musique.

Les règles ne servent qu'à élaborer le discours, à le rendre compréhensible et fluide. Elles permettent aussi de former son goût et de mieux connaître sa personnalité de musicien. Le danger c'est vraiment de croire qu'elles font de nous des compositeurs, ès que l'on écrit selon les règles cela devient vite académique. Il faut les connaîtres et les maîtriser suffisement pour que notre imagination puisse être libre de se mettre en route pour les transgèsser intelligements.

Je ne sais plus qui à écrit, dans le forum parlant de ce qui nous agace particulièrement, que les personnes qui "croyait connaître la musique" l'agacait. Et bien je trouve que c'est un très bon résumé des choses.

Voilà, je suis désolé de casser le mythe du compositeur savant et je vais peut être me faire des enemis, mais je m'en fou.

Laurent.
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Citation : dans un tout autre domaine que la musique, ma prof de sculpture nous disait de nous fabriquer un vocabulaire



Et elle a bien raison et c'est la raison pour laquelle on ne peut répondre à certaines questions sur un forum. Les réponses passent forcément par une expérimentation personnelle.
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Je suis bien d'accord avec ta comparaison au language.
Plus tu lis d'auteurs differents, plus tu te confrontes à d'autres personnes qui parlent ou écrivent bien et mieux que toi et plus ton vocabulaire s'enrichit, plus ton style se développe.

Essaye d'ecrire un poeme en alexandrin. Si tu as tres peu de vocabulaire il y a tres tres peu de chance que tu écrives un poeme magnifique. En tout cas si tu y arrives une fois ou deux, tu auras du mal a atteindre le nombre de Victor Hugo.

Je ne crois pas trop à l'art spontanné du néophyte qui serait génial. Tous les plus grand artistes (peintres, musiciens, scupteurs, ecrivains, cinéastes,...) ont commencé en faisant des imitations pendant des heures, des jours, des années avant de découvrir leur voie ; et du coup leur "champ des possibles" etait énorme pour exprimer leur art.

J'ai cru aussi au début qu'avec trois accords et deux mots courants on pauvait faire une chanson géniale sans rien apprendre d'académique. Souvent on manque simplement de recul. Quand je les réécoute 10 ans après... :oops: ... je suis bien comptant d'avoir pris des cours de musique depuis... :idee2: et encore je suis à peu près aussi loin du niveau de Laurent que Richard Virenke (ca s'écrit comment?) de victor Hugo.

Apprendre et travailler, ecouter réecouter, et se remettre en question, puis retravailler pour progresser et augmenter son terrain de jeu et sa diversité. C'est comme ca que je prends mon pied en musique. Découvrir et se lancer de nouveau défis, c'est dure mais passionnant.

Je ne suis pas élitiste en musique, je défends l'amateurisme (dont je suis), j'encouragerai toujours quelqu'un à faire 2, 3 notes d'un instrument meme pas tres juste plutot que de faire du nintendo ou regarder la télé réalité. Mais je n'aime pas la prétention des néophytes (souvent débutant en plus) qui sous pretexte qu'on peut tout faire avec un PC (et tout rectifier :mdr: ...), se prennent pour Beethoven.
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Je pense qu'il faut bcp d'humilité ds l'art qque soit le niveau. On a vite fait de prendre la grosse tête d'autant si l'entourage adule "le prodige" et c souvent le cas de la famille.
Cpdt, m^ si le niveau est excellent, cette humilité permet une remise en question, une recherche permanente et sans doute aussi maintient-elle ce qu'il faut de sensibilité pour savoir écouter les autres, recueillir des émotions et ne pas devenir une "machine" de virtuosité. La création est un fil fragile qui peut casser à tout moment. on n'est jamais certain de sa durée, d'où, me semble-t-il, cette nécessité d'humilité fasse à soi-m^ et aux autres.
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Est-ce la différence entre l'artiste et l'artisan, que le premier crée et le deuxième maîtrise la technique? Comment ces concepts s'appliquent ils en musique?

(relance de débat philosophique, vous avez 4 heures, je ramasse les copies à la fin)
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Je pense que la réponse se situe uniquement dans le secteur d'activité et non dans les capacités
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La différence entre l'artisan et l'artiste c que le premier peut créer une oeuvre d'art mais qui aura un but fonctionnel (ex Stradivarius) tandis que le second crée une oeuvre d'art ds un but uniquement esthétique . Ce qui n'empêche pas un artisan de créer aussi avec ses tripes et son coeur.
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Je pense surtout qu'on confond encore trop souvent compétences et capacités
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Ravel se considérait comme un artisan.
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Vous ne trouvez pas que tout ça est beaucoup trop manichéen ?


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En ce qui me concerne, je ne trouve rien de manichéen ds la comparaison entre un artiste et un artisan. Chacun ds son domaine peut être exceptionnel. Seul le but diffère. L'artisan se met au service de l'artiste (surtout ds le cadre de la musique). Après, concernant Ravel, il faut voir pour quelle raison il se considérait comme artisan. Pensait-il montrer une certaine modestie (ce qui ne serait du coup guère flatteur pour l'artisan) ? Il a dit cela ds quel contexte ? Peut-être était-ce d'un point de vue spirituel ? Il se considérait peut-être comme l'artisan de Dieu ? Ils étaient très croyants à l'époque.