Depuis la naissance de Nebula en 2005, Acustica Audio n’a jamais laissé indifférente la galaxie de la MAO. Du rejet total face à la difficulté de mise en œuvre et/ou la consommation en ressources RAM et CPU abyssale, aux amoureux transis ne jurant que par la qualité sonore du rendu, le spectre des réactions aux produits de la marque est on ne peut plus large. Pourtant, votre site préféré ne s’était jusqu’alors jamais penché sur la question… Nous allons donc de ce pas réparer cet oubli avec un banc d’essai consacré à pas moins de trois plug-ins de l’éditeur italien, à savoir les trois derniers Channel Strips de leur gamme Acqua : Sand, Lime et Gold.
Channel Strip tease…
Les joujoux d’Acustica Audio reposent tous sur une technologie maison tournant autour de la convolution. Les processeurs à convolution sont bien connus dans le domaine de la réverbération ainsi que dans le milieu de la simulation de HP pour guitare et basse. Mais la firme italienne emploie cette technologie de façon beaucoup plus étendue avec des traitements de type bande analogique, préamplis, égaliseurs, ou bien encore compresseurs, en se basant toujours sur des engins hardware analogiques plus ou moins célèbres. Pendant longtemps, il fallait immanquablement passer par le produit phare de la marque, alias Nebula, pour profiter de tout cela en chargeant des banques de réponses impulsionnelles spécialement conçues pour ce dernier. Mais le côté usine à gaz de Nebula ne rendait pas l’expérience très « user friendly » et en rebutait donc plus d’un. Or, depuis quelques années, l’éditeur a lancé une nouvelle gamme baptisée Acqua qui se veut beaucoup plus simple d’utilisation. En effet, l’expérience de la ligne Acqua se rapproche de celle que l’on peut avoir avec des plug-ins algorithmiques plus « classiques », notamment grâce à une interface graphique propre à chaque produit. Sand, Lime et Gold que nous testons aujourd’hui sont les derniers nés de cette série Acqua. Derrière ces noms très imagés se cachent des Channel Strips virtuels basés respectivement sur des modèles hardware SSL, Neve (période 1980/2000), et à nouveau Neve (avant 1975). Tout cela est fort alléchant sur le papier, jetons-nous donc dans l’arène…
Et c’est là que le bas blesse d’entrée de jeu.
Pour faire court, le site web de l’éditeur est mal fichu, lent et même carrément énervant à la longue. Une fois connecté à son compte utilisateur, figurez-vous que c’est la croix et la bannière pour récupérer les plug-ins. En effet, il m’a été impossible de télécharger les joujoux depuis mon navigateur habituel, à savoir Chrome. J’ai donc tenté de passer par Safari, mais toujours pas moyen. Après 45 minutes de recherches, j’ai finalement rendu les armes et demandé l’aide du support utilisateur. Le lendemain j’ai été informé que le problème venait probablement deBox, le service Cloud hébergeant les produits de la marque. Pour que tout fonctionne comme il se doit, Box a besoin que votre navigateur accepte Flash et les cookies. Malgré tous mes efforts, impossible d’y arriver avec Chrome. Je suis finalement parvenu à récupérer les plug-ins en utilisant Safari, mais il m’a fallu au préalable aller sur le site de Box pour autoriser ses cookies pour que tout fonctionne normalement dans mon espace utilisateur sur le site d’Acustica Audio… Bref, pas très optimisée cette histoire. D’autant que l’éditeur italien est au courant du problème et décrit même les solutions dans la FAQ de la gamme Acqua, mais cette dernière n’est malheureusement pas mise en avant et il faut vraiment la chercher pour tomber dessus.
La mésaventure ne s’arrête malheureusement pas là. Les plug-ins Acqua sont très lourds quant aux poids de fichiers, ce qui est somme toute logique pour des produits à base de convolution. Étant disponibles aux formats VST, AU et AAX pour Mac OS X et Windows, j’ai d’abord voulu télécharger les versions VST et AU de Lime pour Mac, ce qui représente la bagatelle de 7,97 Go. Autant vous dire que n’ayant pas la fibre, je n’étais pas rendu. Je lance donc le téléchargement et m’en vais vaquer à mes occupations. Sauf qu’au bout d’1h30 d’attente, la connexion s’est interrompue. Et impossible de reprendre le téléchargement où il en était, retour à la case départ.
Bon, je pense que vous pouvez assez facilement imaginer ma frustration et qu’il n’est pas nécessaire d’insister sur ce point. L’expérience utilisateur sur le site est regrettable. Heureusement, l’éditeur travaille sur la question. Pour preuve, le nouveau logiciel maison Aquarius Lite permet d’autoriser les plug-ins installés en un tournemain alors que l’ancienne procédure était, semble-t-il, pour le moins chaotique. C’est un premier pas dans la bonne direction, en espérant que la suite ne tarde pas trop.
Pour en finir avec cet hasardeux chapitre, sachez qu’il n’est à ce jour pas possible d’installer sur un disque dur externe les grassouillettes réponses impulsionnelles nécessaires au fonctionnement des produits Acqua. C’est bien dommage à une époque où les petits disques SSD internes sont à la mode…
Bien, passons à présent au côté fun de ce banc d’essai !
Roulé sous les SSL
Commençons avec le plus « ancien » des trois plug-ins du jour. Sorti en septembre 2016, Sand est donc un Channel Strip basé sur de célèbres modèles hardware SSL. Pour des questions de droits, Acustica Audio ne peut pas réellement annoncer noir sur blanc quels sont ces fameux modèles, mais en cherchant un peu sur la toile, il semblerait qu’il s’agisse des 4000G et 5000M. La très réussie interface graphique joue la carte du skeuomorphisme et propose de gauche à droite les sections suivantes :
- Égaliseur de 4 bandes avec choix du modèle A ou B par bande ;
- Section de visualisation des niveaux (RMS et crètes) et du routing ;
- Section « Control » avec pas moins de 14 options de routing (ordre des modules de traitement, sidechain interne ou externe, etc.), le choix entre 5 préamplis (Mix ou Bus), les réglages de gain en entrée et en sortie, un contrôle dry/wet pour le compresseur ;
- Section de filtre avec passe-haut/passe-bas et choix entre les modèles A et B ;
- Compresseur (modèle A ou C) reprenant les contrôles des versions originales avec en sus le très bien vu potentiomètre SHMOD (Shape Modulation) permettant de jouer plus finement avec le temps d’attaque ainsi qu’un bouton « Insane » (celui avec le logo de la marque) pour un rendu optimal au prix d’une hausse de la consommation en ressources.
Notez que Sand est le seul des trois Channel Strip du jour à posséder des presets. De plus, il faut savoir que ces trois plug-ins sont également livrés avec les modules d’EQ, de compression et de préampli en plugs séparés et qu’ils sont tous déclinés en version « ZL » (Zero Latency, ou latence nulle en français), mais nous reparlerons de ça plus tard. Pour l’heure, enchaînons avec quelques exemples sonores.
Commençons avec une ligne de basse :
- 01 Bass 00:18
- 02 Bass Sand Attack 00:18
- 03 Bass Sand Grrr 00:18
Le premier extrait se résume au signal source qui est un tantinet fade. Le deuxième passe par le réglage « Mix B » et exploite le compresseur afin de redonner un coup de nerf à cette ligne mollassonne. Le dernier illustre l’utilisation du potard SHMOD pour tenir la dynamique par la bride.
Essayons la bête sur une voix :
- 04 Vox dry 00:29
- 05 Vox Sand 00:29
Ici, le mariage Mix A, Comp A, Filtre A et EQ B permet d’éclaircir et de contrôler le chant sans pour autant en dénaturer l’intention.
Passons à présent à une prise batterie :
- 06 Drums dry 00:33
- 07 Drums Sand A 00:33
- 08 Drums Sand B 00:33
- 09 Drums Sand A Bus C 00:33
- 10 Drums Sand A Bus C NY 00:33
- 11 Drums Sand Heavy 00:33
Le premier extrait n’est autre que l’enregistrement original. Les deux suivants illustrent l’utilisation du Mix A puis Mix B sur chacune des pistes séparées de l’enregistrement. Le troisième ajoute à l’exemple Mix A le Bus C sur le groupe de pistes de cette batterie. Pour le quatrième extrait, une compression parallèle est appliquée. Enfin, le dernier sample est selon moi un exemple typique du son « in your face » sauce SSL.
Ces exemples sonores me paraissent plus que concluants. N’ayant pas la chance d’avoir une console SSL sous la main, je ne peux malheureusement pas m’exprimer quant à la fidélité de reproduction. Ceci étant, ça sonne, et c’est tout de même le principal.
Parlons maintenant de l’expérience utilisateur. Tout comme les illustres modèles sur lesquels ils sont calqués, les produits de la gamme Acqua nécessitent une attention particulière en termes de « gain staging » pour garantir un résultat optimal. Malheureusement, la section de visualisation des signaux souffre d’un lag significatif qui la rend inutilisable, tout comme l’indicateur de réduction de gain du compresseur soit dit en passant.
De plus, il y a également un décalage prononcé dès que le plug-in doit charger des réponses impulsionnelles. Et mine de rien, cela arrive quasiment à chaque changement de réglage (fréquence d’EQ, changement de modèle, changement de ratio, etc.) étant donnée la technologie employée. À l’usage, c’est moins handicapant qu’il n’y paraît, car on s’y habitue vite. Ceci étant, cela empêche de fait l’utilisation de la méthode du « sweeping » (balayage) pour l’égalisation. Et je ne vous parle même pas de l’automation éventuelle de certains paramètres qui est tout simplement hors de propos.
Autre point frustrant pour les adeptes de surfaces de contrôle comme votre serviteur, certains réglages ne sont pas disponibles via MIDI. Il est par exemple impossible de « bypasser » les bandes de l’EQ ou de changer de modèle. Cela n’a absolument rien d’alarmant, mais c’est tout de même regrettable. Signalons rapidement qu’au rang des abonnés absents nous retrouvons mes marottes, à savoir la fonction de comparaison A/B et le redimensionnement de l’interface.
Terminons par quelques remarques positives. Les options de routing sont extrêmement bien vues et rendent ce Channel Strip diablement flexible. La possibilité de choisir le modèle d’égalisation par bande est également un plus non négligeable. Enfin, le potard SHMOD du compresseur est une véritable bénédiction, car il permet d’aller beaucoup plus loin en adaptant finement le temps d’attaque à la source sonore sans pour autant dénaturer le « caractère » de la compression.
Voilà qui conclut notre tour d’horizon de Sand. Gardons sous le coude la question de la consommation en ressources et enchaînons avec le deuxième Channel Strip au menu.
Lime on cello
Sorti fin novembre 2016, le Channel Strip Lime pourrait facilement passer pour une « simple » déclinaison du concept de Sand à la sauce Neve. Or, si le cœur du plug-in est bien basé sur deux consoles Neve (VXS et 88R d’après ce que j’ai pu comprendre), l’éditeur italien a tout de même rajouté quelques joyeusetés pas piquées des vers… Il y a le même principe d’EQ de 4 bandes avec choix entre deux modèles par bande, les filtres passe-haut et passe-bas (toujours avec choix entre deux modèles), les 14 options de routing, les gains d’entrée et de sortie, le réglage dry/wet pour le compresseur, le très utile potard SHMOD pour ajuster le temps d’attaque et le bouton « Insane ». Mais la section de préampli est beaucoup plus cossue avec 8 réglages différents. En plus de cela, le compresseur propose 5 modèles au lieu de 2. Et comme si ça ne suffisait pas, Acustica Audio a poussé le vice jusqu’à intégrer 17 options dans le plug-in autonome de préamplification !
Seule ombre au tableau, Lime conserve les mêmes points négatifs évoqués au chapitre précédent. Inutile d’en dire plus, passons aux exemples sonores.
Reprenons donc la même prise de batterie que tout à l’heure et voyons ce que donnent quelques-uns des préamplis disponibles :
- 12 Drums Lime A 00:33
- 13 Drums Lime B 00:33
- 14 Drums Lime F 00:33
- 15 Drums Lime F Slate 00:33
Les différences entre les modèles A et B sont subtiles mais bel et bien présentes, non seulement au niveau de la couleur spectrale, mais également en ce qui concerne la réponse aux transitoires. En tout cas, les deux sonnent très bien et choisir l’un ou l’autre ne sera qu’une histoire de goût. Le modèle F est, pour sa part, beaucoup plus typé. Écoutez comme il fait « craquer » la caisse claire, intéressant non ? Enfin, pour le dernier extrait, je me suis amusé à créer un rendu pour le moins contrasté en utilisant sur la grosse caisse et les overheads le modèle « Slate », de loin le plus « sombre » et/ou « vintage », tout en conservant le F pour la caisse claire et le bus batterie. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement, j’adore !
Écoutons à présent ce qu’un zeste de citron peut apporter à notre ligne de chant précédente :
Ici, nous avons le préampli « Mic B », l’EQ et filtre A, le compresseur C et pour finir une instance de la version autonome du compresseur avec le modèle E. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat n’est pas neutre. La bestiole a du caractère, c’est une qualité fort appréciable dans le monde du plug-in.
Finissons cette session avec une ligne de synthé :
- 17 Synth dry 00:38
- 18 Synth Lime A EQ A 00:38
- 19 Synth Lime B ST EQ B 00:38
- 20 Synth Lime A EQ A Comp A 00:38
- 21 Synth Lime A EQ A Comp E 00:38
- 22 Synth Lime B ST EQ A Comp E SHMOD 00:38
Les extraits 18 et 19 montrent comment Lime peut raviver cet arpège légèrement moribond juste avec un préampli et une égalisation choisie. Sur les samples 20 et 21, les compresseurs A et E permettent chacun à leur manière de renforcer plus avant cette vivacité retrouvée en accentuant légèrement l’attaque des notes. Enfin, le dernier exemple illustre une fois de plus l’efficacité du réglage SHMOD lorsqu’il s’agit de ligoter la dynamique avec classe. Tout simplement remarquable.
Étant donné qu’il nous reste encore à nous pencher sur le cas de Gold, vous comprendrez que je ne puisse m’étendre plus longuement sur le cas de Lime. Ceci dit, vous avez sans doute pu constater mon enthousiasme à l’égard de la bestiole. J’avoue volontiers que la qualité sonore de ce Channel Strip m’a complètement bluffé. Comme pour Sand, je n’ai malheureusement pas de console Neve sous le coude pour pouvoir comparer. Cependant, j’ai eu la chance de travailler à plusieurs reprises dans un célèbre studio équipé d’une 88R. Loin de moi l’idée de prétendre que ma mémoire auditive est suffisamment développée pour affirmer que Lime fait mouche ; par contre, je peux vous assurer que les « sensations sonores » procurées sont du même acabit. Chapeau bas monsieur Acustica !
Gold o’rack Go
Dernier né de la gamme Acqua sorti en avril 2017, Gold se réclame de modules de consoles Neve datant d’avant 1975, à une époque où la majorité des produits de la célèbre marque anglaise était faite sur mesure. Si vous souhaitez avoir un bon aperçu de la bête, je vous invite à jeter un œil sur cette excellente vidéo de présentation :
Sans plus attendre, passons aux exemples sonores en commençant par la ligne de basse que nous avons déjà utilisée pour Sand :
- 23 Bass Gold off 00:18
- 24 Bass Gold 8066 EQless 00:18
- 25 Bass Gold 8066 00:18
- 26 Bass Gold 8254 00:18
Afin de ragaillardir l’attaque de cette basse un peu molle, le premier extrait utilise le compresseur 8254 et l’EQ H073, mais pas de préampli. À l’inverse, le deuxième sample utilise uniquement le préampli 8066 pour légèrement « colorer » notre son. En toute logique, le quatrième extrait illustre la combinaison préampli 8066 du sample précédent avec la compression et l’égalisation du premier. Enfin, le dernier exemple utilise le préampli 8254 en lieu et place du 8066.
Voyons ce que Gold peut donner sur des instruments à vent :
- 27 Sax 00:44
- 28 Sax Gold 00:44
- 29 Trombone 00:44
- 30 Trombone Gold 00:44
- 31 Sax Trombone 00:44
- 32 Sax Trombone Gold 00:44
Ici, le but était d’affubler le couple saxophone/trombone d’une jolie patine légèrement surannée tout en essayant de travailler sur la profondeur de champ. Les extraits 31 et 32 utilisent en sus une petite réverbe de la famille des « Rooms » afin de renforcer la sensation de perspective. Remarquez comme le dégraissage tout en douceur du bas du spectre des instruments fait du bien à l’ensemble sans pour autant les dénaturer.
Terminons cette session d’écoute avec notre prise de batterie :
- 33 Drums Gold H073 00:33
- 34 Drums Gold 8254 00:33
- 35 Drums Gold 8066 00:33
- 36 Drums Gold 8066 Smashed 00:33
- 37 Drums Gold 8066 Smashed SHMOD 00:33
- 38 Drums Gold 8066 Groovy NY 00:33
Les trois premiers extraits ne sont là que pour illustrer les différences subtiles qu’il y a entre différents préamplis. Pour le quatrième, le compresseur 8254 travaille à plein régime sur le bus pour tenter d’écraser complètement la dynamique. Une fois encore, l’utilisation du puissant potentiomètre SHMOD permet cette fois-ci de complètement oblitérer l’attaque des frappes de grosse caisse et de caisse claire sur le cinquième exemple. Du coup, en ajustant le réglage dry/wet et en jouant sur le temps de relâchement, il est possible de rendre cette rythmique beaucoup plus « groovy » en faisant délicatement « danser » le jeu sur la charley. Plutôt sympathique, ne trouvez-vous pas ?
Pour conclure cette section consacrée à Gold, sachez que ce dernier possède malheureusement les mêmes défauts que ses aïeux. De plus, Gold ne propose que 4 options de routing et la version Channel Strip ne supporte pas le sidechain externe, ce qui est bien dommage. Petites consolations, la version autonome du compresseur gère le sidechain externe et le préampli autonome propose une option inédite qui permet de cumuler l’un des préamplis Neve avec plusieurs déclinaisons de 2 préamplis à lampes pour une coloration du signal encore plus prononcée.
Bien, il est temps à présent de faire un point sur la consommation de ces jolis joujoux…
Acqua planning
Disons-le sans détour, Sand, Lime et Gold sont extrêmement gourmands. Sur ma machine de guerre (Mac Pro fin 2013 Hexacœur Xeon 3,5 GHz – 32 Go DDR3), une instance peut consommer jusqu’à 5,4 % du CPU et 500 Mo de RAM, tout en induisant près de 5 000 samples de latence… J’ai réalisé plusieurs « stress tests » avec les versions « Channel Strip » et j’ai pu cumuler au maximum 15 instances de Sand sur une session avant décrochage. Pour Lime, j’ai culminé à 14, alors que Gold fait sensiblement mieux avec 17 instances. Ceci étant, pour remettre ces chiffres en perspective, sachez qu’en condition réelle sur un mixage de 38 pistes employant pas moins de 88 plug-ins dont 4 réverbérations, 4 delays et 6 VSTi, j’ai pu utiliser 11 instances du Channel Strip Lime, 2 instances du compresseur LimeBus, 4 instances du LimeEQ et 3 instances du LimePre sans aucun problème. Notez qu’à chaque fois, le mode « Insane » était activé pour les compresseurs. De plus, il ne s’agissait pas des versions « ZL » (Zero Latency), car ces dernières appliquent quasiment un coefficient 2 à la consommation CPU…
Bref, si vous ne possédez pas une bécane musclée, il vous faudra « freezer » à tour de bras pour pouvoir profiter de ces joujoux. Le jeu en vaut-il la chandelle ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans la conclusion de ce banc d’essai.
Bilan
Comme je vous le disais dans l’introduction, les produits Acustica Audio ne laissent pas indifférents. Si la qualité sonore est effectivement au rendez-vous, il faut tout de même bien reconnaître que cela a un coût. Je ne parle pas ici de l’aspect financier, car, vu le nombre de traitements inclus, le rapport fonctionnalités/prix est somme toute correct. Non, je parle plutôt du coût en ce qui concerne la mise en œuvre. Faisons fi des difficultés rencontrées sur le site de l’éditeur en espérant que les promesses d’amélioration soient tenues sous peu et concentrons-nous sur l’utilisation de ces trois joujoux à proprement parler. Même si la gamme Acqua semble autrement plus fonctionnelle que l’usine à gaz Nebula, l’expérience utilisateur n’est pas encore au niveau des plug-ins « classiques ». La latence induite, la consommation en ressources, les VU-mètres aux fraises et le retard constaté à chaque changement de réglages sont autant de points noirs qu’il vous faudra accepter sans sourciller si vous souhaitez bénéficier d’une pâte sonore qui brouille magnifiquement la ligne de démarcation analogique/numérique.
Personnellement, j’ai trouvé Sand et Gold fort sympathiques mais pas suffisamment pour m’inciter à franchir le pas. En revanche, Lime m’a littéralement conquis et c’est avec joie que je m’accommoderai de ses défauts pour user et abuser de ses qualités sur mes mixages.
Pour conclure, je vous invite comme toujours à prendre la peine de tester par vous-mêmes ces clivantes bestioles via les versions de démonstration, c’est encore le meilleur moyen de savoir si l’une d’entre elles vous correspond.
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