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Ambient Music, mondes imaginaires et voix de l'éther

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Sujet de la discussion Ambient Music, mondes imaginaires et voix de l'éther

Musique sans rythme ni voix se perdant dans l'immensité du vide et du temps tel est la définition de cette musique dont on parle si peu.

Faites part de vos albums, moi je vous suggère Elivium, le dernier sorti: http://www.myspace.com/eluviumtaken

Passez écouter c'est super agréable c'est mon album de nuit personellement, moitié abstrait moitié mélodieux.
Si quelques uns d'entre vous composent également de ce coté là je serais aussi curieux d'écouter pour voir, j'aimerais bien m'y mettre je l'avoue donc si on peut s'échanger des idées à travers le thread ça pourrait etre positif.

A coté de ça je suis en train de créer une sorte de playlist idéale pour bien s'endormir ou pour les ambiances nocturnes donc ça pourrait sans doute m'aider un peu. Voilà n'hésitez pas, moi je vais me coucher...


http://www.urb.com/uploads/reviews/cd_reviews/Eluvium_Copia_Temporary_Residence.jpg

Elivium - Copia (2007)

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Excellent ce petit passage, très aéré. Des couleurs légères viennent en tête.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Nappe océanique sur l'album de Dennis Wilson "Pacific Ocean Blue"

 

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Absolument  énorme ce Wil Bolton, thank you sir..

Le silence est la parole des anges. Claude Nougaro
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David Toop cite Philip K.Dick, Erik Satie, Thomas Pynchon, comme précurseur d'une musique d'ambiance avant sa théorisation par Brian Eno. Ce dernier affirme que cette idée avait déjà été utilisée par la société Muzak aux Etats-Unis dès les années 30 en vendant des programmes musicaux (nommés cycles) destinés aux sociétés employant des travailleurs livrés à des tâches plus ou moins pénibles. On estimait que la musique avait des vertus positives sur elles, donc des bénéfices au final économique. La Muzak va ainsi au fil du temps accompagner l'évolution économique-industriel du XXème siècle et servir d'anti-douleur à une société en prise avec un monde de plus en plus mécanisé (ascenseurs, répondeurs téléphoniques), bruyants (transports en commun, urbanisation) et assujeti à la consommation (centres commerciaux, supermarchés). La Muzak va remplir en réalité un rôle d'humanisation de ces espaces.

La conception artistique établie dans les années 70 n'est que la dérive de ce même processus si l'on repense à
l'anecdote de Eno qui en eut l'idée à partir d'une chambre d'hôpital. Pour la première fois, une personne déviera les bénéfices de Muzak pour lui même en proposant un niveau d'écoute à une échelle non plus sociale mais individuelle.

Cela en employant les moyens de productions fleurissant (multiplication des outils de créations studio, démocratisation de la platine vinyle, rallongement de la mémoire avec le CD, apparition du walkman etc...) et en appliquant une théorie qui servira de ligne directrice à un courant musical qui pouvait déjà être constaté dans le contexte de l'époque (psychédélisme des années 70, immersion dans le médium musical via l'électronique).

Ainsi Muzak deviendra Ambiant, l'ascenseur se fera salon (ou lit) et le casque remplacera le haut-parleur. La musique n'est désormais plus une œuvre exclusive et collective mais un environnement personnel nomade et programmable pour le citoyen devenu consommateur de cet anti-douleur.
Si la rentabilité se faisait autrefois au profit d'une société au nom d'une pénibilité réelle, elle se fera désormais au bénéfice d'un individu et de majors au nom d'une œuvre artistique.
S'il diffère effectivement dans la forme (multiplication des courants et des timbres), son caractère demeure dans le fond presque inchangé. L'Ambiant qui ne vise pas l'émotion apparait, en marge des autres courants musicaux, comme une musique thérapeutique (l'orchestre joue toujours quand le Titanic coule) se dispensant d'une écoute attentive (deux niveaux d'écoute) pour mieux s'intégrer à un environnement (on parle de musique d'ameublement). La première œuvre de Brian Eno, Music for Airport, se veut une œuvre rassurante pour des gens censés prendre leur avion. L'aéroport engendrant un sentiment de peur légitime, il demeure un des postes essentiel d'une musique qui cautionne l'idée du progrès en masquant ses aspects de plus en plus violents.

Historiquement cette musique s'est vue donc remplir deux fonctions:

- Rassurer superficiellement dans un premier temps l'individu au sein des masses et du salariat dans un modernisme source de malaise et de solitude.

- Capitaliser dans un deuxième temps, par l'intermédiaire du marché du disque, l'espace-temps du repos et du loisir ou l'Ambiant trouve sa source pour être consommé.

La première demeure la condition sine qua none pour l'essor de la seconde, la seconde trouvant sa justification dans la première. Ainsi l'Ambiant est il le signe ultime d'une musique qui a perdu tout caractère sacré et émotionnel à l'image du régime qu'elle dessert et qui l'a vu naitre.

 

 

 

 

 

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[ Dernière édition du message le 20/02/2011 à 08:35:13 ]

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Une "amusante" controverse..

Le compositeur et écrivain canadien R. Murray Schafer a mis en doute la validité de la prétention de Muzak de « masquer » des sons moins attrayants comme ceux de la machinerie des usines ou le brouhaha des supermarchés. Il considère l'ubiquité croissante de cette musique qu'il appelle ironiquement « Moo-zak » comme une invasion de l'intimité et une négation de la liberté de choix. Il voit également en Muzak le germe d'une atrophie générale de la sensibilité esthétique par l'inévitable exposition à un semblant de musique qui pourrait rendre les sujets non prévenus de moins en moins réceptifs aux expériences d'écoute consciente, non seulement de la vraie musique et de celle qui divertit, mais aussi de l'environnement naturel.

Le silence est la parole des anges. Claude Nougaro
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J'ai entendu parler de Schafer pour son livre Le paysage sonore. Son idée de la Muzak est à mon avis tout à fait cohérente. Je la cite mais je ne la cautionne pas, ma dernière phrase vise autant l'Ambiant que la Muzak qui s'engendrent mutuellement. La Muzak existe toujours seulement Muzak est devenu Musique. Je crois que nous avons tous perdu la notion du sensible en musique suite à la perte du sacré.

En fait pour moi c'est assez radical. Toute œuvre gravée sur CD est morte. Le CD tue l'expérience et la sensibilité musicale.

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.. alors je te conseille pour te détendre hildegard von bingen.

Le silence est la parole des anges. Claude Nougaro
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Pas spécialiste du genre, mais j'écoute çà de temps en temps.

http://stillstream.com/

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Ah ben si on pouvait retourner dans le passé... Cela dit si je dis ça, ça ne veut pas dire que je rejette la musique et les artistes d'aujourd'hui. Je critique seulement un processus et le système marchand qui les soumet. Écouter de la musique je ne fais que ça (jusqu'à ce que je sois assez sourd).

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