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Sujet Les trésors cachés du rock

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Sujet de la discussion Les trésors cachés du rock
Voila j'ouvre un thread pour que l'on poste ici les albums que peu connaissent, et qui sont des petits bijoux, ou au moins des bizarreries à écouter absolument. Avec la pochette c'est encore mieux.
Je ne parle pas de disques de collections, mais des trucs, soit réédités il y a peu, soit complètement oubliés, ...

Voila je commence avec ça, Kevin Ayers, ancien membre de Soft machine, je ne connais que cet album mais c'est assez chouette, bien arrangé, typique seventies

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Z'avez envie d'entendre un album inédit de Paul Mac Cartney 1970/71 ???

Jetez vous la dessus :



Emmit Rhodes.


Bon, c'est quasi introuvable en cd, mais en cherchant bien... ;)

Polarsun - visitez http://www.polarsunmusic.com

!

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Ça a pas grand chose à voir, mais en ce moment j'écoute beaucoup Caetano Veloso.

Et vous savez quoi ? On comprend beaucoup de choses sur les Talking Heads après (David Byrne est un fan inconditionnel de Veloso) (il est par ailleurs producteur de Tom Ze, un autre génie)
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Marrant çà :)

je suis en ce moment à fond dans le tropicalia avec Caetano Veloso, Tom Ze et surtout les frapadingues de Os Mutantes (dont on trouve des compilations... sur le label de David Byrne :D )

Os Mutantes : le psychedelisme brezilien à la croisée des délires de zappa et des beatles. à découvrir d'urgence.

Polarsun - visitez http://www.polarsunmusic.com

!

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Tu m'étonnes ! il y a une sacrée scène à écouter au brazil quand même, entre les pionniers jobim, gilberto, les tropicalistes veloso, gil, les complètements barrés comme tom ze ou os mutantes jusqu'à Lénine en passant par les nordestiens silverio pessoa, renata rosa etc.....
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Une chanson, 29 minutes, un mythe.

Citation : Sortie en tant qu'album en 1993, Art of Life est, juste en dessous de 30 minutes, la plus longue chanson qu'X Japan n'a jamais composé et sans doute l'une des plus longues chansons de l'histoire du rock. Il n'y a, dans leur répertoire, aucune œuvre comparable à ce tour-de-force. Leur titre Rose of Pain, de l'album Blue Blood de 1989, peut être vu comme un prédécesseur de quelques techniques et mélodies qui évoluront plus tard dans Art of Life, mais même Rose of Pain est bien plus court (11min 46) et bien plus simple. Pour comparaison, Art of Life peut être vu comme l'équivalent J-rock de la légendaire ballade rock Stairway to Heaven (1971) par Led Zeppelin, mais en plus long, plus élaborée, et bien plus intense et renversante.

Art of Life n'est pas une chanson qui s'écoute facilement, elle met à terre les plus indélogeables traditions du rock standard que même les fans de J-rock bien préparés s'attendaient à rencontrer. Les auditeurs non-initiés au genre des ballades rocks tomberont facilement dans le piège de croire que ce sont plusieurs morceaux combinés en un seul et couplés ensemble avec des transitions entre eux, un peu comme un long tain avec pleins de voitures ficelés ensemble pour former une seule ligne. Tous les types de musiques qu'X Japan a joué peuvent être trouvés dans ce morceau : rock, métal, ballade, piano, symphonique... et l'auditeur devrait être pret à les rencontrer en même temps.

La chanson commence assez simplement, avec une guitare douce et Yoshiki au piano, sonnant comme une ballade d'X Japan normale. Seulement, après les premières secondes, on pourrait facilement et erronément croire qu'il sagit d'une composition classique, puisque l'orchestre glisse de manière ordonnée sous les guitares puis les étouffe, tandis que le piano continue en force. Yoshiki est en grande forme ici. L'atmophère classique disparait abruptement avec l'entrée en scène de Toshi autours de 1min 18 avec quelques unes des plus belles paroles que Yoshiki n'a jamais ecrite: Desert rose / Why do you live alone / If you are sad / I'll make you leave this life / Are you white, blue or bloody red / All I can see is drowning in cold grey sand (traduction possible : Rose du désert / Pourquoi vis-tu seule / Si tu es triste / Je te ferai quitter cette vie / Es-tu blanche, bleue ou rouge sang / Tout ce que je peux voir se noie en le froid sable gris). Dans ce morceau, la voix de Toshi entreprend sa transformation finale en la voix claire, au ton élevé entendue dans l'album Dahlia, mais alors qu'elle reste imparfaite et sauvage sur les bords, elle est bien plus fade que dans Rose of Pain. Certaines personnes pourraient préférer l'anciene voix métal de Toshi, tandis que certains autres pourraient préférer le style des ballades plus douces de Dahlia. Ici, dans Art of Life, c'est toutes deux et aucune d'entre elles à la fois. Pendant que Toshi continue, le piano s'efface et hide entre avec une guitare douce à corde. Au environs de trois minutes, Toshi s'arrête et hide, Pata, et Heath entrent à plein régime, avec Yoshiki de retour à la batterie dans une eclatante, grandiose, paradesque continuation de la melodie. C'est hide, Pata, Heath, et Yoshiki que nous connaissons tous et apprécions pour leurs solos dans les ballades telles qu'Endless Rain.

À 3 minutes et 30 secondes, l'ambiance change de façon abrupte et le tempo s'envole. C'est X Japan en tant que groupe révolutionnaire de speed métal. On peut presque imaginer Yoshiki derière les batteries, dénudé, se déchainant et les cheuveux volant. Il y a quelques glissements impressionants effectués par hide et Pata avant que le groupe se rattache a son classique mode métal. Alors que Toshi entre à nouveau, il est clair que cette partie métal est aussi une évolution depuis les précédents morceaux tel que Blue Blood. Dès lors, X Japan a perdu le son brut et jeune de leur début. hide et Pata sont en totale maitrise de ce qu'ils font, jouant ensemble parfaitement en syncronisation avec le jeu sauvage de batterie de Yoshiki. La voix passionée et mélodique de Toshi, et l'accompagnement fondamental de l'orchestre, tout cela deviendra une marque de frabrique des prochaines ballades métal d'X Japan comme Dahlia ou même Pink Spider d'hide. Le solo ici est un standard du métal d'X Japan, pour autant que des guitaristes aussi talentueux qu'hide et Pata peuvent être qualifiés de standards.

Ce n'est pas un morceau d'X Japan sans voix en contrefond, mis appart qu'ici ce n'est pas celle de Yoshiki, mais d'une locutrice féminine. La voix de femme fait la transition en un beau et rythmé solo au clavier sonnant comme un clavecin, avec l'orchestre en fond. Turning away from the wall / Nothing I can see / The scream deep inside / Reflecting another person in my heart (En me détournant du mur / Je ne peux rien voir / L'hurlement tout au fond / Réfletant un autre personne dans mon cœur). La tension augmente alors que les guitares et la batterie entrent, puis la synchronisation change en mi-temps et Toshi arrive, brievement. Il s'en suit un long choeur instrumental. La basse puissante domine la section entière, avec les guitares en furieux duel avec la batterie. La syncronisation alterne entre des tempos de 3/4 et 4/4, accélérant en même temps que le solo de guitare d'hide à la dixième minute. Heath joue aussi quelques belles basses dans ce solo. Dès que Pata entre à nouveau vers 10min 35, la pièce devient beaucoup plus frénétique, comme si elle prennait de l'élant même si le tempo reste le même, s'élançant, chutant et remontant puis chutant et remontant encore jusqu'à ce que les guitares gemissent en un Fa haut. L'orchestre et le synthétiseur deviennent constamment plus proéminent et cela donne un son fiévreux dans lequel les guitares ne se battent pas en duel qu'avec la basse et la batterie mais aussi avec les instruments à cordes. Les guitares descendent à une plus faible énergie au alentour de la onzième minute et l'orchestre finit par prendre le dessus, tissant leur répétition de huit notes à travers la dance sauvage de la batterie de Yoshiki. Cette partie de la chanson tire clairement ses influences d'une composition symphonique classique.

Toshi arrive à nouveau pour quelques lignes à 12min 40 : Dry my tears / Wipe my bloody face / I wanna feel me living my life / Outside my walls (Sèche mes larmes / Essuie mon visage de sang / Je veux me voir vivre ma vie / Hors de mes murs) et le morceau s'adoucit, Toshi est ballayé par l'orchestre, tout comme la batterie et la guitare, afin de recréer une fois de plus le style de la ballade épique. À la treizième minute, soudainement, tout cela s'estompe et complètement, murmurant en arrière plan derière le seul son persistant d'un alto (ce pourrait être un violon mais cela sonne trop aigue... corrigez-moi si je me trompe), qui introduit ce qui est certainement l'un des, ce n'est le, plus beau solo instrumental que Yoshiki n'ait jamais écrit. D'autres instruments à cordes entrent tandis que l'alto joue au premier plan, et juste au moment où la tension émotionnelle atteind son maximum, la voie féminine de la partie précédente de la chanson entre à nouveau. You can't draw a picture of yesterday, so / You're painting your heart with your blood... (Tu ne peux dessiner une image d'hier, alors / Tu peins ton cœur avec ton sang...). Cette voix, qui se met à parler tout à coup, peut être un peu secouante pour certaines personnes, et Yoshiki a sans doute voulu rendre cela déconcertant. Tout comme l'ambiance précédente, rendue par la transition de l'orchestre, qui s'egrène en arpège, à l'alto, ce qui crée la tension. La voie devient deux, puis quatre, puis donne l'impression d'être murmurée de partout, alors que tout le monde entre dans la lente et balladique mélodie rock de grande envegure d'avant.

La voie de Toshi s'estompe à la quinzième minute, de manière plus dramatique cette fois-ci. Il n'y a plus que le son d'un simple violon qui perdure, après une puissante orchestration qui vient juste d'achever six minutes d'une innoubliable mélodie rock, presque entièrement instrumentale. Le violon soutient un léger mais perçant La aiguë et puis Yoshiki entre au piano.

Le solo au piano de Yoshiki dans Art of Life se dévoile tout de suite comme étant l'une des plus controversée et brillante composition dans l'histoire du rock. Rarement quiconque ne s'est approché de l'adroite utilisation de cet instrument par Yoshiki dans une composition rock, et aucun musicien que je connaisse ne peut atteindre sa puissance et son talent en jouant. Le solo au piano d'Art of Life dure environ 7 minutes sans aucun accompagnement supplémentaire, et commence assez simplement avec un accord de huit notes syncopées à la main droite et une seule note à la gauche, gagnant en force et en corp tandis que la main gauche entre progressivement avec à la fois des accords et des notes simples, passant de de huit à seize notes et puis soudainement, peu avant la dix-septième minute, la mélodie se repette encore et encore. Alors que ça commence à devenir répétitif, vous percevrez une légère dissonance dans les notes. En premier lieu, on pourrait l'attribuer à une imagination trop active venant du fait de jouer le même morceau depuis près de vingt minutes, ou même à un léger dérapage de la main de Yoshiki dans cette partie (cela a certainement déjà dû arriver, même à lui), mais au fur et à mesure que l'œuvre avance, la dissonance devient de plus en plus apparente, et à la dix-huitième minute il est très clair que Yoshiki saute des notes consciemment. La mélodie de base est toujours là, mais elle est lentement repoussée par les notes apparemment aléartoires qui s'immiscent dans ce qui était une belle, simple ligne. À la dix-neuvième minute, ça a dégénéré en le bel art du tapage.

La dissonance a laissé perplexe de nombreux fans d'X Japan, mais si vous pouvez revenir avant le martèlement et écouter attentivement chaque note, il deviendra rapidement net que Yoshiki n'est pas en train de lever les bras de désespoir et de simplement jouer au piano avec ses pieds (bien qu'il pourrait faire quelque chose comme ça, qui sait... C'est Yoshiki après tout). Il y a une qualité méticuleuse même dans les notes les plus dissonantes de ce solo. Vous devriez peut-être écouter plusieurs fois fois le solo, en le prenant comme un tout plutôt que deux parties séparées, la mélodique et la dissonante, pour apercevoir l'image globale de façon efficace, mais Yoshiki continue d'avancer le rythme du solo tout au long des sept minutes, sans s'arreter ni faire de pause, appuyant sur les touches si bien qu'elles semblent ruisseller des cordes du piano. Ceci est du piano -- pas juste du clavier ou du piano rock, mais du véritable piano de niveau classique de grande qualité. C'est un tel niveau de professionalisme que des artistes comme Gackt essayent d'atteindre sans y arriver (le solo au piano de Gackt, Blue, couplé avec le morceau Mirror, sonne en fait comme une version plus amateure du solo au piano de Yoshiki dans Art of Life, avec le tapage et tout).

Si vous écoutiez encore plus attivement, vous remarqueriez qu'il n'y a pas deux mais quatres mains vers la fin du solo au piano. Je ne connais rien de la manière dont a été enregistré Art of Life, mais il est clair que Yoshiki a dû passer lui-même des heures dans le studio rien que pour enregistrer ces sept minutes (je ne préfère pas savoir combien de temps il a fallu pour enregistrer la chanson en entier). Les quatres lignes au piano s'entrochoquent entres elles en une dance reminéscente de l'affrontement antérieur des lignes mélodiques entres les membres, dans la section métal. Mais, à cet instant, le jeu de Yoshiki devient encore plus compliqué, avec un enchainement constant de seize et trente-deux notes dans les quatres mains, utilisant avec brio la longueur entière du piano. Yoshiki ne laisse aucun vide et ne retient rien, faisant sortir du piano rage, chagrin, haine, colère, peine, solitude, passion, espoir, joie, et pur extase, tout cela en même temps. Le piano, comme la batterie, devient ici une vraie extension de son corp et de son esprit. La musique envahit l'auditeur, aggaçante et douleurese dans sa dissonance, effrayement surprenante, presque orgastique dans son ton.

Ensuite, alors que le tapage frénétique s'apprêtait à causer d'importants dommages cérébraux à tous les fans d'X Japan de la planète, Yoshiki se calme. La mélodie est de retour, flottant doucement au-dessus des notes dissonantes tandis que l'orchestre rentre une fois de plus, petit à petit. Les notes aléatoires s'effacent lentement et la ligne mélodique de tout à l'heure réapparaît de plus belle, renforcée par les instruments à cordes, atteignant ainsi de nouvelles hauteurs. La son du piano s'estompe progressivement en arrière plan, et il n'y a plus que les cordes, comme au tout début. Le piano se fait à nouveau entendre (accompagné peut-être d'une harpe ?) et il s'en suit, immédiatement, une interprétation à une seule note de la mélodie, avec trois cordes et une puissante et solide ligne de basse au dessous. L'orchestre ralenti et freine, en fermata, à la 24e minute. Et puis...

C'est X Japan. Le métal habituel est de retour. Le piano expérimental et l'orchestre sont parti comme s'il n'avait jamais existé, et la batterie de Yoshiki, les harmonies dfe hide et Pata, la basse de Heath, et la voix de Toshi sont comme de vieux amis pour nos oreilles. Une trace du piano dissonant demeure, ainsi que joue l'orchestre, mais seulement ici et là, pour nous rappller ce que nous venons juste d'expérimenter, mais au fil que la mélodie s'élève et gonfle en un grand chœur, celle-ci semble être étouffée. La piano était les pleurs du morceau, en voici la chair. C'est X Japan au sommet de son art.

Le tempo devient majestueusement deux fois plus rapide au bout de 27 minutes. Le piano entre une fois de plus avec de pleins, de forts accord, puis le volume des guitares augmente en un arc final et Toshi chante les dernier vers de la chanson : Art of life / An eternal bleeding heart / You never wanna breathe your last / Wanna live / Can't let my heart kill myself / Still I'm feeling for / A Rose is breathing love / in my life (Art de la vie / Un cœur qui saigne sans fin / Tu ne veux jamais du dernier souffle / Je veux vivre / Je ne peux pas laisser mon cœur me tuer / Bien que je compatisse / Une rose insufle de l'amour / Dans ma vie). Au moment où il chante life (vie), l'instrumentation en arrière plan diminue soudainement et le la dernière note du morceau est un Do soutenu, à l'encontre du silence.

Art of Life est une chanson sur la vie, sur le déspespoir et la reddition du combat, à l'encontre de l'espoir éternel et de la lumière, sur les humains luttant pour survivre dans un monde qui peut ressembler à un désert par moment. Le solo au piano de Yoshiki souligne ceci à la perfection, avec la bataille des notes disonnantes entres elles alors que la mélodie peine à se faire entendre. On peut aussi l'imaginer comme le narration du parcour des différents membres du groupe, qui les a projeté où il était alors, au pinacle de leur carrière et sans doute au statut du plus grand groupe asiatique de tous les temps. Le morceau pourrait même, de façon plus appropriée, être comparé à un poème ou à un roman. Décrire Art of Life en un juste un ou quelques mots signifierait porter atteinte à l'arc-en-ciel infinie d'éléments qui s'assemble pour faire de ce morceau le chef-d'œvre qu'il est, mais si un mot devrait être choisi, ce serait probablement celui qui est le plus souvent utilisé pour décrire X Japan : légendaire.

On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de points faibles dans cette chanson. Certaines sections durent un toute petit peu trop longtemps. Il y a des parties discordantes, des parties qui auraient pu être adoucies, des parties qui aurait pu être ajustée pour produire une effet encore plus intense. Mais tout cela est bien négligeable quand on voit le travail artistique qu'Art of Life est réellement. On peut sans problème affirmer que Yoshiki s'est surpassé pour cette œuvre, seulement ce n'est pas que lui, mais aussi Toshi, hide, Pata, Heath, et tous les musiciens de l'orchestre à corde en fond qui ont mis tout leur cœur à réaliser cette épopée.

Une fois de plus, cela ne s'écoute pas facilement. N'écoutez pas Art of Life sans être prêt à vous immerger entièrement dans l'histoire de cette chanson, mais vous ne serez pas déçu si vous la considérez comme un genre à part entière. Art of Life est certainement le plus grand legs qu'X Japan nous ait offert.

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Vshti Bunyan.
Unique album de cette folk singer, tradi, à la très jolie voix. Sorti en 1970 avant qu'elle ne se barre avec son mec en roulotte.
A découvrir.
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Al kooper, I stand Alone en 1968.
L'organiste de Dylan, et un album pop psyché, très sympa.
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Un album aux confins du rock où l'on reconnait l'influence de Nick Drake.