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Culture / Société
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Les instruments de la Rumba - Les musiques traditionnelles 8

Pour terminer notre cycle autour de la rumba cubaine, je vous propose de nous intéresser plus en détail aux principaux instruments qui y sont employés.

Les instruments de la Rumba : Les musiques traditionnelles 8
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La rumba étant une musique prin­ci­pa­le­ment percus­sive, on n’y trouve tradi­tion­nel­le­ment pas d’ins­tru­ment mélo­dique ou harmo­nique en dehors de la voix humaine. C’est donc par cette dernière que nous allons commen­cer.

Le chant

Dans un groupe tradi­tion­nel de rumba, on trouve souvent un ou une soliste au chant, parfois accom­pa­gné(e) d’un choeur. S’il est seul, le chan­teur lancera la rumba par un appel (la diana) et enchaî­nera par un texte sur la forme de la « decima » anda­louse, soit dix vers de huit syllabes. La diana provien­drait des îles Cana­ries, à partir desquelles de nombreux migrants embarquaient vers le Nouveau Monde. Quand il y a un choeur, c’est lui qui commence et « lance » le chant du soliste. Le chant est ensuite rejoint par les instru­ments et enfin par la danse.

Les percus­sions essen­tielles 

Les percus­sions sont les reines de l’ac­com­pa­gne­ment rumba, et nous avons commencé à les évoquer dans l’ar­ticle précé­dent. La percus­sion la plus impor­tante est bien sûr la clave. J’avais déjà souli­gné la dernière fois la signi­fi­ca­tion symbo­lique de l’une des traduc­tions de son nom en français, la « clé ». Mais la clave est avant tout déri­vée des chevilles en bois que les marins et dockers utili­saient pour répa­rer les bateaux. Après les esclaves des plan­ta­tions sucrières, les premiers rumbe­ros étaient notam­ment des ouvriers mari­times des ports cubains qui ont trans­formé leurs outils de travail en instru­ments de musique. 

01 clave

La deuxième percus­sion impor­tante de la rumba es la catá, compo­sée de baguettes que l’on tape sur un morceau de bois ou de bambou. À Cuba, ce dernier est appelé « guagua » et les baguettes des « pali­tos ». La catá parti­cipe forte­ment de l’hé­ri­tage afri­cain de la rumba car son nom est d’ori­gine bantoue et elle-même se trouve être la recréa­tion d’un instru­ment congo­lais.

02 guagua

Nous avons enfin les congas, appe­lés aussi « tumba­do­ras » à Cuba, compo­sés de trois tambours de taille et de sono­rité diffé­rentes. Le nom « tumba­dora » désigne égale­ment le plus grand et le plus grave des trois, appelé aussi « tumba ». Ensuite vient le « dos-tres », ou « repi­ca­dor », dont la taille moins impor­tante implique forcé­ment une sono­rité plus « médium ». C’est lui qui clôture les percus­sions qui consti­tuent l’os­sa­ture instru­men­tale de la ryth­mique rumba comme nous l’avons vue dans l’ar­ticle précé­dent. Car la dernière et la plus aiguë des « tumba­do­ras », le « quinto »,   n’as­soit pas la ryth­mique mais sert exclu­si­ve­ment à l’im­pro­vi­sa­tion.

03 tumbadoras

Le cas parti­cu­lier du cajón

Le cajón occupe une place très parti­cu­lière au sein de l’or­ga­no­lo­gie rumba. S’il ne figure guère plus aujour­d’hui dans la confi­gu­ra­tion instru­men­tale des groupes de rumbe­ros car le plus souvent remplacé par les congas, il a pour­tant joué un rôle crucial dans l’ap­pa­ri­tion et le déve­lop­pe­ment de ce style musi­cal. En effet, les proprié­taires des plan­ta­tions avaient pros­crit les tambours parmi les esclaves afin de briser leur culture et de limi­ter les risques de révolte. Les ancêtres des rumbe­ros se mirent alors à utili­ser des caisses et des tiroirs de mobi­lier pour rempla­cer leurs percus­sions tradi­tion­nelles. C’est ainsi que naquit le cajón. Il s’agit aujour­d’hui d’une caisse en bois dont la face avant qui sert à la frappe est plus fine que le reste. La face arrière est percée d’un trou d’une dizaine de centi­mètres pour lais­ser passer le son. Et l’ins­tru­ment est en outre équipé de nos jours d’une corde de timbre comme les caisses claires des batte­ries.

04 cajon

Les autres percus­sions

On trouve égale­ment toutes sortes d’autres percus­sions qui viennent occa­sion­nel­le­ment enri­chir les ryth­miques de rumba. On a ainsi les cheke­rés d’Afrique de l’Ouest qui servent à marquer les temps forts,  

05 chekeré

ou les mara­cas qui remplissent la même fonc­tion. 

06 maracas

Le quinto peut être secondé ou remplacé par les bongos, une paire de petits tambours tout aussi adap­tée au jeu impro­visé.

06 bongosOn peut enfin trou­ver égale­ment des instru­ments que l’on racle avec une baguette, comme la quijada, mâchoire d’âne surtout employée dans les musiques péru­vienne et mexi­caine

07 guijada

ou le güiro.

08 guiro

Comme il ne s’agit pas de percus­sions essen­tielles à la Rumba, je vous les présen­te­rai de manière plus détaillée lorsque je vous parle­rai des musiques qui font davan­tage appel à elles.

Et c’est ainsi que nous clôtu­rons cette deuxième série d’ar­ticles concer­nant les musiques tradi­tion­nelles. Mais pas de panique, nous nous retrou­ve­rons très vite pour conti­nuer notre grand tour du monde musi­cal !

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Les caractéristiques rythmiques de la Rumba
  • chavilbus 31 posts au compteur
    chavilbus
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 02/11/2019 à 09:17:20
    Merci pour cette série, j'attends une suite avec une illustration des différentes percus dans les patterns rythmiques et l'influence de la rumba sur les musiques modernes.
    Pierre
  • hhub17 3113 posts au compteur
    hhub17
    Squatteur·euse d’AF
    Posté le 02/11/2019 à 16:14:42
    Flag, suite...:bravo:

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