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Test du SKnote SDC Stereo Double Compressor - Double impact

8/10
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Si vous suivez un tant soit peu les divers bancs d’essai écrits par votre serviteur pour Audiofanzine, vous avez certainement remarqué toute l’affection que je porte aux « petits » développeurs indépendants.

Bien sûr, je ne dénigre pas pour autant les masto­dontes du marché, je suis même un aficio­nado de certains d’entre eux. Cepen­dant, il faut bien avouer qu’en tant que « petit » ingé­nieur du son/musi­cien/pigiste, je me sens beau­coup plus proche de ces véri­tables arti­sans du monde de l’au­dio­nu­mé­rique que des éditeurs dont le nom à lui seul peut faire vendre des palettes de produits. Ainsi, lorsque la rédac­tion m’a proposé de passer à la mouli­nette le dernier joujou d’un arti­san italien, j’ai forcé­ment accepté avec un grand sourire aux lèvres. Permet­tez-moi donc de vous présen­ter le plug-in SKnote SDC ! 

Round one

Rentrons tout de suite dans le vif du sujet. SDC est l’acro­nyme de « Stereo Double Compres­sor », il s’agit donc là d’un plug-in dédié à la compres­sion stéréo et dispo­sant de deux étages de compres­sion. Les plus « audio Geeks » d’entre vous auront certai­ne­ment remarqué que l’in­ter­face graphique de la bestiole ressemble étran­ge­ment au compres­seur de maste­ring analo­gique signé Shadow Hills Indus­tries, et pour cause ! Il se trouve que Quinto Sardo, l’homme caché derrière SKnote, a créé le SDC à partir de mesures effec­tuées sur deux de ces appa­reils. Cepen­dant, les mesures n’ont servi que de base de travail et le déve­lop­peur a ensuite brodé autour du concept en s’ac­cor­dant quelques liber­tés. Ne vous atten­dez donc pas à une émula­tion parfaite, mais plutôt à un rendu sonore « dans l’es­prit » du modèle hard­ware.

SKnote SDC

Avant de passer aux fonc­tion­na­li­tés, inté­res­sons-nous à quelques points tech­niques. Le SDC est dispo­nible pour Mac et PC aux formats VST et AU (32 et 64-bit). Sachez que des versions RTAS et AAX sont dans les tuyaux, mais qu’au­cune date de dispo­ni­bi­lité n’est annon­cée à ce jour. En atten­dant, les utili­sa­teurs de Pro Tools peuvent tout de même profi­ter du plug-in moyen­nant l’uti­li­sa­tion du Patch­work de Blue Cat Audio qui fera alors office de « wrap­per ». Ne voyez ici aucune publi­cité cachée pour Blue Cat Audio, un autre « wrap­per » pourra éven­tuel­le­ment faire l’af­faire. Cepen­dant, il se trouve que c’est juste­ment Patch­Work qui est utilisé dans la vidéo de présen­ta­tion du SDC sur la page produit de l’édi­teur, par consé­quent cette solu­tion me semble être l’une des plus « sûres » en atten­dant les versions compa­tibles avec le séquen­ceur d’Avid.

Niveau instal­la­tion, SKnote utilise un système inha­bi­tuel, mais on ne peut plus simple. Une fois le plug-in acheté (pour seule­ment 29.99 $ à l’heure où j’écris ces quelques lignes), il faut tout d’abord vous connec­ter à votre compte utili­sa­teur afin de télé­char­ger la version qui vous convient. Une fois cela fait, décom­pres­sez l’ar­chive Zip, renom­mez le fichier obtenu en fonc­tion de vos besoins (SDC.dll pour Windows, SDC.vst ou SDC.component pour Mac OS) et placez-le dans le dossier de plug-ins adéquat. Et voilà ! Certes, cette procé­dure peut paraître barbare, mais elle est très simple à effec­tuer, et surtout, elle n’im­plique aucun système de protec­tion enva­his­sant. De plus, un manuel d’uti­li­sa­tion prenant la forme d’un simple fichier texte (en anglais) est télé­char­geable en bas de la page produit sur le site de l’édi­teur. Ce dernier expliquant très clai­re­ment la marche à suivre, que demande le Peuple ?

Enfin, sachez qu’il n’y a malheu­reu­se­ment aucune version d’éva­lua­tion. Ceci étant d’une certaine façon, la chose n’est pas réel­le­ment problé­ma­tique, car, d’une part, le tarif demandé n’a rien d’exor­bi­tant, et d’autre part, l’édi­teur propose tout bonne­ment de vous rembour­ser si vous n’êtes pas satis­fait du produit (dans la limite de 7 jours après l’achat). 

Round two

Comme je vous le disais précé­dem­ment, le SDC est un compres­seur stéréo inspiré du Maste­ring Compres­sor de Shadow Hills Indus­tries. À l’ins­tar de ce dernier, le plug-in propose donc deux étages de compres­sion débrayables à l’envi. Le premier étage simule un compres­seur opto-élec­trique. Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, pensez à un maître du genre, j’ai nommé le fameux LA-2A. Cet étage dispose d’un réglage du niveau seuil ainsi que d’un potard de gain pour remon­ter le niveau du signal en sortie et d’un switch de bypass. Petit raffi­ne­ment par rapport à l’ori­gi­nal, un poten­tio­mètre permet de choi­sir entre trois compor­te­ments opto-élec­triques diffé­rents : Old avec une réponse tempo­relle lente et une dépen­dance fréquen­tielle de la compres­sion assez marquée pour un rendu bien « vintage », B reprend quant à lui le concept précé­dent, mais avec une réponse un poil plus rapide et une dépen­dance fréquen­tielle moindre, et enfin Modern pour une réponse rapide et un rendu plus uniforme d’un point de vue spec­tral. À l’usage, cette section est on ne peut plus réus­sie, le rendu est crémeux à souhait et la possi­bi­lité de choi­sir entre les diffé­rents compor­te­ments est un plus indé­niable qui permet­tra d’adap­ter cet étage à la source en un tour­ne­main. Seul reproche, les poten­tio­mètres virtuels sont cran­tés comme sur l’ori­gi­nal. Étant donné le carac­tère « souple » des compres­seurs opto-élec­triques, ce n’est pas vrai­ment gênant pour le réglage du seuil. En revanche pour le potard de gain, la chose ne faci­lite pas la vie lorsque l’on souhaite remettre le signal compressé au même niveau que le signal source afin de compa­rer les deux dans les meilleures condi­tions possibles. Domma­ge… 

SKnote SDC

Baptisé « Discrete », le second étage offre une compres­sion plus violente avec un compor­te­ment du type VCA. Ici, nous avons droit aux réglages de seuil, ratio, temps d’at­taque et de relâ­che­ment, gain en sortie, bypass, et enfin un filtre side­chain débrayable très doux placé aux alen­tours de 100 Hz. Pas grand-chose à dire ici, le résul­tat sonore est en tout point conforme à ce que l’on peut attendre de ce type de compres­seur et le mariage des deux étages fonc­tionne à merveille. Mais encore une fois, le potard de gain cranté est un peu agaçant pour les mêmes raisons que précé­dem­ment.

Passons main­te­nant au point phare du modèle origi­nal, à savoir les options au niveau du trans­for­ma­teur en sortie. Le SDC propose trois modé­li­sa­tions de trans­for­ma­teurs diffé­rentes label­li­sées comme sur l’unité hard­ware, à savoir Nickel, Iron et Steel. Honnê­te­ment, je n’ai malheu­reu­se­ment pas la chance d’avoir le petit bijou de Shadow Hills Indus­tries pour compa­rer. Mais peu importe, car le résul­tat est là ! Les trois colo­ra­tions sont d’une finesse et d’un goût certains qui ravira à coup sûr les oreilles des plus exigeants d’entre vous, n’est-ce pas là le plus impor­tant ?

Toutes les fonc­tions que je viens de vous décrire se règlent via les potards situés à gauche de l’in­ter­face graphique. Au passage, je tiens à signa­ler que cette inter­face, aussi belle soit-elle, est tout de même un peu trop sombre et les textes ne sont pas des plus lisibles. Rien d’alar­mant toute­fois, ce détail s’ou­blie en effet très vite une fois que l’on commence à faire mumuse avec la bête. Mais à quoi sert donc la partie droite ? Comme je vous le disais, le SDC est un compres­seur stéréo. Il offre un mode de trai­te­ment pure­ment stéréo, mais égale­ment un mode « Dual mono ». Serait-ce donc pour compres­ser de façon diffé­rente les canaux gauche et droit dans ce dernier mode ? Malheu­reu­se­ment non. Cepen­dant, la bonne nouvelle c’est que le SDC dispose d’une fonc­tion de trai­te­ment Mid/Side qui est absente du modèle hard­ware. Ainsi, en acti­vant cette option, les contrôles situés à gauche gèrent la compres­sion du canal Mid alors que ceux à droite s’oc­cupent du canal Side. C’est très bien vu et ça offre des pers­pec­tives réjouis­santes !

Avant de passer aux exemples sonores, quelques petites remarques. Tout d’abord en ce qui concerne les VU-mètres. Ils permettent d’af­fi­cher au choix la réduc­tion de gain pour l’étage opto-élec­trique, l’étage VCA ou les deux. J’ai trouvé que ces indi­ca­teurs n’étaient pas des plus précis et j’ai même rencon­tré quelques bugs occa­sion­nels à ce niveau-là avec des aiguilles inertes alors qu’à l’oreille il y avait bel et bien compres­sion. Du coup, j’ai pris l’ha­bi­tude de ne pas me fier à eux jusqu’à nouvel ordre. Cela n’em­pêche en rien de travailler avec le SDC, mais c’est tout de même dommage.

Autres petits regrets, l’ab­sence d’une fonc­tion de compa­rai­son A/B ainsi que d’un poten­tio­mètre dry/wet. Notez cepen­dant que le déve­lop­peur devrait inté­grer le dry/wet sous peu.

D’autre part, sachez que ce plug-in est livré sans préset. Je ne trouve pas cela gênant, bien au contraire, car je suis un fervent défen­seur du travail sans pré-réglage hormis pour les effets (réver­bé­ra­tion, délai, etc.), mais je tenais tout de même à le signa­ler.

Enfin, concer­nant la consom­ma­tion CPU de la bête, sachez qu’une instance utilise entre 0,5 et 0,7 % sur mon Mac Pro (fin 2013) équipé d’un proces­seur Xeon E5 à 6 cœurs cadencé à 3.5 GHz. Sur mon MacBook Air i7 bicœur à 2 GHz, la consom­ma­tion oscille entre 2 et 3 %. Quant à la latence induite, elle est tout simple­ment égale à la taille du buffer audio. Bref, ce SDC n’est pas des plus économes, mais ce n’est pas non plus un glou­ton insa­tiable, surtout en regard de la qualité audio qu’il délivre.

Récré à deux

Commençons notre séance d’écoute avec une instance du SDC placée sur le bus master d’un titre.

01 What­soe­ver Dry
00:0000:49
  • 01 What­soe­ver Dry 00:49
  • 02 What­soe­ver Firm 1 00:49
  • 03 What­soe­ver Firm 2 00:49
  • 04 What­soe­ver Firm 3 00:49
  • 05 What­soe­ver Firm 4 00:49

Le premier extrait se résume à la source dans son plus simple appa­reil. Le second utilise unique­ment l’étage VCA avec un ratio de 2:1, une attaque longue et un relâ­che­ment rapide pour une réduc­tion de gain de 4 dB maxi­mum. Le mode de trai­te­ment est stéréo, le trans­for­ma­teur en sortie est sur la posi­tion Nickel. Comme vous pouvez le consta­ter, nous gagnons une certaine assise. Le deuxième extrait reprend les mêmes réglages avec en sus l’étage opto-élec­trique (mode B) travaillant au maxi­mum à –3 dB de réduc­tion de gain. Ici, le bas dégou­line un poil, mais on reste dans les limites du raison­nable et le « pep’s » qui se dégage de l’en­semble en vaut la peine selon moi. Enfin, les deux extraits suivants illus­trent les mêmes réglages avec pour seul chan­ge­ment le trans­for­ma­teur en sortie qui passe à Iron, puis Nickel. La colo­ra­tion est subtile et belle, un régal ! 

Conti­nuons avec un autre titre, toujours avec une seule instance sur le bus master.

06 Call it even Dry
00:0000:33
  • 06 Call it even Dry 00:33
  • 07 Call it even Wet 00:33
  • 08 Call it even Wet MS 00:33

Par rapport à la source nue, l’exemple « Wet » utilise l’étage opto en mode Modern pour 5 dB de réduc­tion de gain maxi­mum ainsi qu’une bonne dose de VCA lent avec un très faible ratio (1.2:1), mais un seuil bas pour encore 5 dB de réduc­tion de gain, le tout avec l’op­tion Iron. Notez que le filtre side­chain est égale­ment activé sur le VCA afin de préser­ver le bas du spectre. Le résul­tat me semble plus « vivant » que l’ori­gi­nal, et pour cause ! Le trai­te­ment est ici « Dual Mono », ce qui accen­tue légè­re­ment la sensa­tion d’es­pace. L’exemple « Wet_MS » enfonce encore le clou avec en sus un trai­te­ment sensi­ble­ment diffé­rent pour le canal Side. C’est beau, n’est-ce pas ? Le titre gagne en punch et en espace, que deman­der de plus ?

Passons main­te­nant au trai­te­ment d’un bus batte­rie.

09 Drums Dry
00:0000:31
  • 09 Drums Dry 00:31
  • 10 Drums Wet 1 00:31
  • 11 Drums Wet 2 00:31
  • 12 Drums Wet 3 00:31

Le premier sample est le signal sec. Le deuxième illustre une action rela­ti­ve­ment violente de l’étage VCA qui dété­riore beau­coup trop la grosse caisse. Heureu­se­ment, le filtre side­chain permet de remé­dier à cela, comme vous pouvez le consta­ter avec l’exemple 3. Enfin, le dernier extrait reprend le même réglage avec en plus une instance du SDC placée sur un bus auxi­liaire afin d’ef­fec­tuer une compres­sion paral­lèle. Impact garanti ! 

Sortons main­te­nant de l’usage clas­sique pour trai­ter une basse mono.

13 Bass Dry
00:0000:18
  • 13 Bass Dry 00:18
  • 14 Bass Wet 00:18

Ici, rien à redire, ça fait le job même si à la base ce n’est pas le genre d’ou­til que j’au­rais utilisé de prime abord pour gérer cet instru­ment.

Pour finir, voyons ce que l’en­gin donne sur des voix. 

15 Talking Dry
00:0000:12
  • 15 Talking Dry 00:12
  • 16 Talking Wet 00:12
  • 17 Singing Dry 00:10
  • 18 Singing Wet 00:10

Comme vous pouvez le consta­ter, le SDC est vrai­ment merveilleux pour cet usage. Le mariage opto/VCA prend ici tout son sens et permet de très faci­le­ment équi­li­brer une piste vocale, qu’elle soit parlée ou chan­tée. Le gain en consis­tance simpli­fiera à coup sûr l’in­ser­tion dans un mix, aussi chargé soit-il. Chapeau bas ! 

Verdict

Malgré quelques petits points faibles, que j’es­père être des défauts de jeunesse qu’une mise à jour vien­dra corri­ger sous peu, le petit dernier signé SKnote est une véri­table réus­site sur le plan sonore. Non seule­ment le SDC possède un carac­tère bien trempé, mais il se paie égale­ment le luxe d’al­ler un peu plus loin que le compres­seur dont il est inspiré, et ce pour un tarif extrê­me­ment attrac­tif ! Ça mérite bien un Award du rapport qualité/prix, non ?

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

Notre avis : 8/10

Award Qualité / Prix
Qualité / Prix
Award
  • Son superbe
  • Les 3 modes de l’étage opto-électrique
  • Mariage parfait des deux étages de compression
  • Filtre sidechain du VCA très musical
  • Travaille en stéréo, dual mono et mid/side
  • Grain des transformateurs en sortie
  • Usage ne se limitant pas au traitement des bus
  • Installation ultra-simple
  • Prix très attractif
  • Politique de remboursement de l’éditeur
  • Pas de version de démonstration
  • Pas de versions RTAS ou AAX pour le moment
  • Interface un peu sombre et pas très lisible
  • Potards de gain crantés
  • Comportement parfois erratique des VU-mètres
  • Pas de comparateur A/B
  • Pas de réglage Dry/Wet pour le moment
  • Pas de présets (mais est-ce vraiment un mal ?)

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