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Test de la T-Rex Vulture - Quand le dinosaure fait le vautour

8/10

Il n’y a aucun doute quant au fait que les Danois de chez T-Rex ont choisi le nom de leur dernière pédale de distorsion en pensant au charognard volant. Mais saviez-vous que la « Vulture » désigne également une région du nord de l’Italie célèbre pour son vin rouge, l’Aglianico del Vulture ?

Rassu­rez-vous, nous ne sommes pas là pour parler pinard, mais bien distor­sion, et même si un nombre ahuris­sant de réfé­rences existent déjà sur le marché, c’est toujours un petit « thrill » d’es­sayer un nouveau modèle, qui sera peut-être LA nouvelle distor­sion, comme la TS-808, la Big Muff, ou plus modes­te­ment la MT-2 en leur temps.

Tiens, une pédale verte !

T-Rex Vulture

En ouvrant la belle boîte en carton, on peut aper­ce­voir une solide pédale métal­lique au design « boutique » affirmé. Et en y regar­dant de plus près, on remarque l’épais­seur du logo « T-Rex » duquel partent des rayons de couleur « vert anglais en un peu plus clair » sur un fond kaki. J’en déduis alors que les danois ont peut-être choisi « Vulture » pour sa conso­nance avec « Future », à moins que je ne me four­voie.

Reve­nons à l’es­sen­tiel puisque cinq potards sont présents sur la surface que notre ami spécia­liste des Queneau­se­ries invo­lon­taires, Perce­val le Gallois, quali­fie­rait peut-être de péda­lière, voire de potar­dée. 

Outre les indis­pen­sables Gain, Level et Tone dotés de beaux boutons à l’an­cienne tout à fait pratiques, deux minus­cules potards bien diffi­ciles à manier, mais typiques des pédales « twea­kées » complètent le tableau : un low boost et un fat boost. Quant aux entrées/sorties jack 6,35 mm, elles se situent à l’avant du vautour vert.

Je pour­rais vous parler à nouveau du footsw­tich, mais je vais plutôt vous invi­ter à lire le précé­dent article à propos de la Crea­mer pour savoir de quoi il retourne.

En cas d’ur­gence

T-Rex Vulture

En retour­nant la pédale à la recherche du loge­ment à pile, je constate ce que vous pouvez voir dans la photo ci-contre, que l’on peut traduire par « N’uti­li­sez l’ali­men­ta­tion par pile qu’en cas d’ur­gence ». Ca tombe bien, j’ai oublié mon adap­ta­teur secteur au studio et une envie pres­sante de gain se fait sentir. Je m’ap­prête logique­ment à sortir le cruci quand je m’aperçois avec stupeur qu’il s’agit de vis étoi­lées. Ni une ni deux, puisque c’est une urgence, je fouille dans la boîte de la pédale et trouve une clef hexa­go­na­le… Si vous avez déjà essayé de dévis­ser une Torx avec une clef Allen, vous savez que cela relève de la gageure. Ainsi, je n’ai pu reti­rer que deux vis sur les quatre, car la clef a fina­le­ment pris une forme ronde, rongée de toutes parts à cause des vis (qui ont, fort heureu­se­ment, tenu le coup digne­ment). Je prends alors le temps de trou­ver l’ou­til adéquat et ouvre enfin le capot. L’em­pla­ce­ment dévolu à la pile est réduit à la portion congrue, ce qui est normal compte tenu du format retenu (60 × 50 × 115 mm).

Après plusieurs essais infruc­tueux, j’ar­rive enfin à lover la pile dans son empla­ce­ment et remonte l’en­semble en me disant qu’en cas d’ur­gence, j’irai plutôt cher­cher un transfo, car l’au­to­no­mie annon­cée n’ex­cède pas les 6 à 9 heures.

T-Rex Vulture

Le son

Tech­nique d’en­re­gis­tre­ment

Pour ce test, j’ai utilisé une Fender Tele­cas­ter Stan­dard Mexi­caine, une Gibson Les Paul Gothic, une autre Tele­cas­ter Mexi­caine de type Deluxe 72' ainsi qu’une Ibanez UV 777. J’ai bran­ché la Vulture en direct dans un VOX AC-30 C2X, puis dans un Hugues & Kett­ner Triamp MkII sur un baffle Marshall 1960A.
Le son est ensuite capté par un Shure SM57 à gauche et un Senn­hei­ser E 609 à droite. L’en­semble est câblé en direct dans une 01-V qui renvoie le signal dans une ProFire Light­Bridge sur un iMac sous Pro Tools M-Powe­red.

Dans le but de navi­guer en terrain connu, j’y ai bran­ché une Tele­cas­ter stan­dard mexi­caine en entrée et un VOX AC-30 en sortie. 

Le premier extrait débute dry, puis la Vulture entre en scène, avec le gain et le volume à 11 h, le tone à 9 h, et les boosts à midi.

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On est ici à la fron­tière entre un crunch très musclé et une distor­sion modé­rée, avec une belle bosse médium. Je ne sais pas vous, mais moi j’adore.

Pous­sons alors un peu plus la petite boîte avec le micro cheva­let de la Fender, en réglant le gain à 2 h et le tone à midi sans toucher aux autres réglages.

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Le potard de gain tient ses promesses et l’en­semble de sa course s’avère utili­sable. Autre bonne nouvelle, la pédale respecte le son du simple bobi­nage en parti­cu­lier lorsque j’in­ter­cale des petites notes entre les power chords, tandis que ces derniers sonnent gros et gras sans être nasillards. Yabon ! 

Vu le carac­tère bestial du petit boîtier, je troque la Tele pour une Les Paul Gothique, bien décidé à voir si celui-ci peut aller au-delà du hard-rock. C’est donc parti pour de la chevau­chée endia­blée sur le micro cheva­let, en ne chan­geant que les réglages de tone et le low boost, respec­ti­ve­ment à 4 et 2 h.

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Le son reste rela­ti­ve­ment typé vintage, sans doute grâce (ou à cause, suivant le point de vue où on se place) à la bosse dans les fréquences médianes. On navigue alors entre une fuzz et une distor­sion métal « old school », avec un grain pas déplai­sant du tout.

Calmons le jeu quelques instants en utili­sant le micro manche de la LP et en bais­sant le gain, le tone et le low boost à 10 h, pour lais­ser la part belle au fat boost réglé pratique­ment à fond.

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La Vulture respecte aussi bien le jeu aux doigts qu’au plectre. En cela, elle sera parti­cu­liè­re­ment appré­ciée des guita­ristes qui aiment « gérer le taux de gain » à la main droite. Néan­moins, les correc­tions appor­tées par les boosts sont assez brouillonnes et il faudra faire atten­tion à ne pas en abuser. 

Pour faire un tour un peu plus complet des possi­bi­li­tés offertes par le vautour danois, je l’ai bran­ché dans un Triamp MkII avec une Tele­cas­ter Deluxe 72 mexi­caine dont j’ai utilisé les deux micros ensemble. J’ai alors poussé le gain au maxi­mum, et remis les autres potards à midi.

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T-Rex Vulture

Bien trop brouillon pour du métal avec ce genre de réglages, elle comblera plutôt les « stoners » ou les amateurs de gros son déstruc­tu­rés à la Neil Young dans ses moments les plus éner­vés.

Vous remarque­rez que, quels que soient le réglage, l’am­pli et la guitare utili­sés, la pédale délivre toujours une belle bosse dans les médiums, souvent plébis­ci­tée pour percer dans le mix mais qui sera diffi­cile à creu­ser à l’aide des réglages embarqués. 

Enfin, j’ai utilisé le micro cheva­let d’une Universe, toujours sur le Triamp, pour voir ce que le low boost avait dans le ventre. J’ai ainsi mis le low boost pratique­ment à fond, le fat boost à 10 h, le gain à 1 h et la tona­lité à midi.

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On sent que le low boost est plutôt conçu pour des guitares manquant de graves que pour le drop tuning. Néan­moins, le son, certes exces­si­ve­ment chargé en graves, possède un grain toujours chaleu­reux, au détri­ment de la préci­sion.

Mais on notera surtout un point impor­tant qui ne se dévoile pas immé­dia­te­ment tant le confort de jeu en est amélioré : les buzz, criii, et autres para­sites exacer­bés par la distor­sion lorsqu’on ne joue pas sont d’une discré­tion notable. Vous pouvez le remarquer sur les parties sacca­dées, où l’on pour­rait presque croire que j’ai triché en collant un petit noise gate en douce. Ce n’est évidem­ment pas le cas, et il faut rendre un bel hommage à ce détail signi­fiant, capable de faire la diffé­rence par rapport à d’autres pédales plus « baveuses ». 

Un vautour qui vaut le détour ?

C’est toujours diffi­cile de critiquer objec­ti­ve­ment une distor­sion quand on a conscience de la myriade de grains et d’har­mo­niques pouvant siéger dans la galaxie des pédales de satu­ra­tion et qui empêche l’être humain esgourdé que je suis de pouvoir compa­rer objec­ti­ve­ment la Vulture à l’en­semble des empreintes sonores exis­tantes sur le marché. Sans comp­ter l’in­fluence, ou plutôt la pulpe sonore déli­vrée par le trio musi­cien-guitare-ampli.

Néan­moins, la Vulture (199€ tarif conseillé) m’a semblé avoir sa propre « pulpe » avec une sensa­tion de rapport signal/bruit assez impres­sion­nante et, sans aller jusqu’à l’award, ce n’est pas si fréquent. Donc, si vous êtes à la recherche d’une pédale navi­guant entre le super crunch et la grosse disto, allez donc l’es­sayer, c’est peut-être la vôtre.

  • T-Rex Vulture
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Notre avis : 8/10

  • Le grain sans le buzz
  • La versatilité offerte par le gain et le tone
  • Le respect du son de l’ampli et de l’instrument
  • L’esthétique et l’ergonomie des boutons Gain, Level et Tone
  • Les potards de tweaking minuscules et pénibles à régler
  • La consommation énergétique lorsqu’on utilise une pile
  • Le low boost difficile à exploiter
  • Jæckel 3791 posts au compteur
    Jæckel
    Squatteur·euse d’AF
    Posté le 07/10/2014 à 15:06:36
    Merci pour ce test :bravo:

    Vulture, c'est peut-être aussi une allusion à Them Crooked Vultures, excellent (super)groupe de Dave Grohl, Josh Homme et John Paul Jones ?

    D'ailleurs, je trouve que les sonorités du tests approchent de celles de J. Homme, ce qui n'est pas pour me déplaire. :aime:
  • Angèle Bigey 396 posts au compteur
    Angèle Bigey
    Posteur·euse AFfamé·e
    Posté le 07/10/2014 à 16:03:58
    En effet elle est bourrée de médium ce qui n'est pas pour me déplaire. Néanmoins je lui préfère la pédale chaude comme un soleil qu'est la Maxon OD 820 Pro qui à l'avantage d'être en plus transparente et donc d'avoir un son plus naturel, plus organique et qui révèle le son de la guitare.

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