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Test du EastWest Hollywood Brass - Cuivre de joie

Deuxième livraison de l’éditeur East West dans sa série Hollywood, Hollywood Brass est comme son nom l’indique consacrée aux cuivres orchestraux, dans une tradition sonore orientée musique de film. Les trompettes de la Renommée ?

Sans igno­rer les autres éditeurs de banques orches­trales géné­ra­listes (au sens cher­chant à repro­duire un orchestre virtuel, sans se spécia­li­ser dans une problé­ma­tique parti­cu­lière, comme l’a fait Orches­tral Tools, voir le test ici), Kirk Hunter, Soni­vox (ex-Sonic Implants), Project SAM, les plus anciens Sied­lac­zek ou Vitous réin­carné en Phil­har­mo­nik pour Sample­Tank (qui semble perdu dans ses décli­nai­sons pour iTruc et compa­gnie) et quelques autres, on ne peut que consta­ter la proémi­nence des deux loco­mo­tives que sont VSL et East­West. Que ce soit en termes d’ac­tua­lité produits, ou en termes de bruit média­tique.

Ces deux éditeurs ont en commun de mettre de gros moyens en œuvre, une silent stage conçue spécia­le­ment pour la réali­sa­tion de la biblio­thèque ici, ou l’uti­li­sa­tion de studios mythiques (Cello Studios), incluant espaces et maté­riels vintage, rache­tés par le fonda­teur dans l’autre cas, au service d’une vision de l’or­chestre bien parti­cu­lière, neutre pour la VSL afin de pouvoir l’adap­ter au maxi­mum de situa­tions, plus améri­cain pour East­West, améri­cain au sens coplan­dien ou ivesque, et depuis peu à visée holly­woo­dienne, pour autant que l’on puisse résu­mer la musique de film à ce seul quali­fi­ca­tif géogra­phique et indus­triel (les liens wiki sont donnés à titre plus ou moins infor­ma­tif, étant hélas trop souvent sujets à erreur). On pour­rait bien sûr discu­ter des influences des deux compo­si­teurs évoqués sur un certain type de son Holly­woo­dien, mais là n’est pas le sujet…

Ils partagent aussi le fait d’uti­li­ser une plate-forme maison, après avoir débuté sous forme de biblio­thèques pour d’autres lecteurs d’échan­tillons, EXS24, Giga, Kontakt (et un peu Halion) pour la VSL et Kontakt/Kompakt pour East­West. L’un et l’autre proposent régu­liè­re­ment des mises à jour amélio­rant sans cesse leurs produits : le dernier lecteur 2.0 de la VSL est assez épous­tou­flant et la sortie de Holly­wood Brass chez East­West est accom­pa­gnée par la version 3.0 de Play. Revue de détail.

Intro­du­cing East West Quan­tum Leap Holly­wood Brass

EastWest Hollywood Brass

Fidèle à son habi­tude, East West pour l’oc­ca­sion encore asso­cié à Nick Phoe­nix, Thomas Berger­sen et Shawn Murphy à la prise de son, nous propose Holly­wood Brass sous deux formes, Gold et Diamond. Les diffé­rences entre les deux tiennent à très peu de choses, néan­moins essen­tielles : Gold ne néces­site que 20 Go d’es­pace disque là ou Diamond en demande 150 Go, puisque la version « légère » de la biblio­thèque ne contient que des échan­tillons 16 bits, toutes les arti­cu­la­tions mais seule­ment une seule tech­nique de prise de son, Main, là où Diamond en propose cinq et des échan­tillons 24 bits (plus de détails à suivre).

Holly­wood Brass est livrée sur disque dur formaté Mac ou PC (à spéci­fier lors de l’achat, un Western Digi­tal Caviar Blue 500 Go daté d’août 2011 pour l’exem­plaire de démo reçu), tout au moins la version Diamond ici testée (la Gold l’étant sur DVD), dont il est conseillé de faire un back-up pour des raisons évidentes. La liste complète des arti­cu­la­tions est dispo­nible ici, et on le voit elle est plutôt exhaus­tive ; on y revien­dra plus en avant. On peut aussi télé­char­ger le manuel sur le site de l’édi­teur, manuel plutôt complet et fourni en PDF avec la biblio­thèque.

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
Logic Pro 9.1.6
Play 3.0.30 et Holly­wood Brass Diamond 1.0.2

On l’a déjà mentionné, la banque est intro­duite en même temps que Play 3 est mis à la dispo­si­tion des utili­sa­teurs, mise à jour gratuite. Au menu, le logi­ciel est main­te­nant plei­ne­ment 64 bits sous Mac OS, et offre le double de voix dispo­nibles (machine puis­sante souhai­tée…), un nouveau mode Fast Disk qui permet des plus grandes vitesses de char­ge­ment et sauve­garde, les sautes de volume/bruits, plus tout un tas de « minors bugs » selon l’ex­pres­sion consa­crée, un peu pénible à l’usage chez tous les déve­lop­peurs, car l’on aime­rait avoir plus de détails…

On espère toujours voir débarquer l’Ar­lé­sienne de l’édi­teur, à savoir Play Pro. Si la réverbe à convo­lu­tion, l’ADT ont bien été inté­grés, on attend toujours l’im­port de ses propres échan­tillons, la possi­bi­lité d’écrire ses propres scripts direc­te­ment dans l’in­ter­face du plug, les quatre départs effets, le side-chai­ning, le mapping à volonté de tous les échan­tillons, l’édi­tion des points de bouclage, des cross­fades, des queues de relâ­che­ment, etc. (ce dernier ensemble de fonc­tions pouvant être parfois néces­saire sur les produits de l’édi­teur). Une mise à jour annon­cée pour mars 2009…

Bref. Retour à notre diamant, qui complète la précé­dente biblio­thèque de la série, Holly­wood Strings (non testée en ces lieux). En route pour 360 programmes, et plus de 370 000 échan­tillons…

Brass de compé­ti­tion

Au menu de Holly­wood Brass, des instru­ments en ensemble et en version solo. French Horns, Trom­bones, Bass Trom­bone, Trum­pets, Cimbasso, Tuba sont propo­sés selon cinq prises de son diffé­rentes (si, si) ce qui implique, si l’on veut en profi­ter plei­ne­ment, que l’on doive dispo­ser d’une sacrée bête de course, avec disques appro­priés (quand le SSD se démo­cra­ti­sera, nombre de problé­ma­tiques liées aux giga­banques de sons seront enter­rées) et Ram en consé­quence. Et ces programmes sont situés par défaut dans le champ stéréo à leur empla­ce­ment dans l’or­chestre, il ne faut donc pas s’éton­ner des place­ments (sauf quand il y a bug, on y revien­dra).

EastWest Hollywood Brass

On ne revien­dra pas sur les carac­té­ris­tiques de Play en lui-même, déjà détaillées dans les diffé­rents tests sur AF, de Voices Of Passion à MoR II, simple­ment sur les quelques chan­ge­ments propres à la biblio­thèque. Ainsi, exeunt les sections ADT, Delay et Filter consi­dé­rées comme super­flues sur ce type de sons. En revanche la section Micro­phones est étof­fée, afin de propo­ser les cinq types de prises de son, à savoir Close (à proxi­mité de chaque section, mais pas trop), Mid (quasi­ment à la place du chef d’or­chestre), Main (une confi­gu­ra­tion en arbre Decca – un clas­sique de la prise de son orches­trale, de plus en plus utili­sée en surround et musique de films, voir un inté­res­sant papier sur le site de Wes Dooley ici, en anglais), plus une quatrième option permet­tant de bascu­ler entre deux prises d’am­biance, l’une dite surround, l’autre Vintage recou­rant à des micros à ruban R44, outils soniques régu­liè­re­ment utili­sés par Shawn Murphy. Le manuel est suffi­sam­ment flou pour que l’on ne sache pas s’il s’agit réel­le­ment des versions RCA ou des AEA (le retour de m’sieur Dooley) des R44…

Voici un exemple simple faisant entendre les cinq prises succes­si­ve­ment, puis les trois premières plus vintages.

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En dehors d’une justesse rela­tive, vous aurez entendu les clics sur le premier ré, qui s’avèrent être consé­quences d’un bouclage raté sur le layer haute vélo­cité du 1FH Sus en source Mid, comme on peut l’en­tendre dans l’exemple suivant.

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Espé­rons que ce ne soit là qu’un cas isolé…

Les instru­ments sont clas­sés selon sept caté­go­ries, numé­ro­tées de 01 à… 07, si ; dans l’ordre : 01 Long, 02 Short, 03 Effects, 05 Legato, 06 Mutes ou Jazz (Trom­bone seule­ment) et 07 Keys­witch (un update Instru­ments récent). Le chiffre 04 n’ap­pa­raît que pour le Solo Cimbasso, et rejoint la caté­go­rie Keys­witch.

EastWest Hollywood Brass

Quelques préci­sions concer­nant la 05 Legato : ce sont des instru­ments dont les tran­si­tions ont été réel­le­ment jouées, enre­gis­trées et scrip­tées afin d’être déclen­chées lors de la recon­nais­sance par le logi­ciel du jeu corres­pon­dant. Ils diffé­rent en cela du Legato Sim que l’on trouve dans la section Perfor­mance, qui se voit augmen­tée par rapport à celle du Sympho­nic Orches­tra d’un Mono­pho­nic True Legato permet­tant de forcer tout instru­ment à se compor­ter d’une manière stric­te­ment mono­pho­nique en mode Legato. On retrouve donc les Repe­ti­tion, Legato et Porta­mento Sim, qui sont des simu­la­tions via scripts de ces compor­te­ments, que l’on peut appliquer à un moment donné sur une arti­cu­la­tion non Legato au départ. Bonne nouvelle, ces trois scripts peuvent être acti­vés via Midi CC (65, 68 et 69) tout comme la durée des Porta­mento et Legato (Midi CC 5, valeur de 0 à 127).

Par exemple, sur cette Solo Trum­pet en mode Short HT Trill (micro Main seule­ment), d’abord les deux notes en mode « normal », puis avec Legato Sim (il faut donc prendre soin de rele­ver à temps la première note, l’ins­tru­ment restant poly­pho­nique), puis avec Mono­pho­nic True Legato.

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Les diffé­rences sont plutôt subtiles, mais permettent d’abord d’en­tendre un bouclage qui est réel­le­ment audible. Ensuite, il faudra le mode Mono­pho­nic True Legato crée parfois plus de problèmes qu’il n’en résout, puisqu’il est conçu pour « mono­pho­ni­ser » des notes qui a priori se chevau­che­raient, alors que sur certains sons, il ne coupe pas l’échan­tillon de relâ­che­ment de la note précé­dente. Domma­ge…

On enten­dra ce son super­flu dans les exemples suivants, à 2,8“ sur la Solo Trum­pet et 5,8“ sur les 2 French Horns Sus Accent.

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Attaquons nos pupitres.

Cornes françai­ses…

EastWest Hollywood Brass

L’édi­teur nous gâte, puisque l’on dispose d’un French Horn solo, d’un duo, et d’un ensemble de six. Large­ment de quoi compo­ser ses propres pupitres, avec l’en­semble pour les unis­sons, et les deux autres solu­tions pour les divisi, l’unité sonore étant théo­rique­ment garan­tie, c’est bien vu.

Les programmes Keys­witch sont aussi bien conçus mais exigeants en termes de ressources CPU et RAM (7000 samples à char­ger pour le seul Main…), d’au­tant que reste l’éter­nel problème de Play, à savoir l’ac­ti­vité perma­nente de tous les layers dyna­miques d’une arti­cu­la­tion. Il n’est pas rare ainsi d’avoir sur un phrasé mono, compte tenu des durées et des échan­tillons de relâ­che­ment, plus de 20 voix actives alors qu’il n’y a qu’une seule note réel­le­ment jouée. L’ac­cord final de trois notes dans l’exemple qui suit mobi­lise 24 voix…

On enten­dra les diffé­rentes arti­cu­la­tions valables dans le programme 2 FH Keys­witch Sus-Short, avec de très beaux stac­ca­tis­simi. Le son est un mélange des Mid et Main avec la réverbe EW Hamburg Brass spécia­le­ment conçue pour la biblio­thèque à partir d’une combi­nai­son de réverbes de la Quan­tum Leap Spaces (testée ici). Plusieurs programmes utilisent la molette pour passer d’un layer à l’autre, d’autres la vélo­cité.

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On aurait pu présen­ter le même exemple avec le programme Keys­witch des 6 French Horns, si encore une fois la prise de son Mid ne présen­tait pas des bouclages complè­te­ment ratés…

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Et de temps en temps, une des arti­cu­la­tions est placée diffé­rem­ment dans l’es­pace stéréo, comme ici les MarcShrtD­blTn toujours en Mid (oui, l’édi­teur a enre­gis­tré de réelles arti­cu­la­tions double coup de langue, c’est très bien et très utile). Ce n’est même pas un problème de Pan dans l’in­ter­face, il manque carré­ment le canal droit du program­me…

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EastWest Hollywood Brass

Heureu­se­ment, les autres programmes ne montrent pas de tels défauts, et l’on profi­tera avan­ta­geu­se­ment des diffé­rentes et nombreuses arti­cu­la­tions comme les Rip (les amateurs des Who seront contents…), des beaux Horns avec sour­dines (par ici, Berg), très inquié­tants dans les graves, des trilles, des répé­ti­tions (notes répé­tées réel­le­ment jouées à 170, 145 et 120 BPM), des passages de Marcato à Stac­ca­tis­simo via molette, ou le très inté­res­sant Solo French Horn Pitch Waver (le nom décrit exac­te­ment ce que fait le son), etc.

Et la qualité sonore, malgré les problèmes de bouclage, est superbe, quelle que soit la prise de son choi­sie. Les amateurs de Bernard Herr­mann (écri­ture pour huit french horns pour le score de Myste­rious Islands…) comme ceux de James Horner pour­ront s’en donner à cœur joie.

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Les cuivres à fond

Autre famille, les trom­bones, d’abord en ensemble, deux, complé­tés d’un trom­bone basse. Là aussi, les amateurs d’Herr­mann, l’un des compo­si­teurs ayant le plus spéci­fique­ment écrit pour le registre grave de l’or­chestre, seront comblés.

De la même façon que pour les programmes French Horns, ceux-ci sont soit pour­vus de commandes via la molette, soit en réac­tion à la vélo­cité. L’exemple fait toujours appel à la réverbe Hamburg Brass.

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Dans les programmes Legato, on appré­ciera parti­cu­liè­re­ment le 3TB Leg Slide, aux belles tran­si­tions à partir d’in­ter­valles réel­le­ment joués, pas toujours faciles à mani­pu­ler, mais à l’im­pact drama­tique évident.

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Dans les effets, on retrouve de beaux Flut­ter, des cres­cen­dos (parfois coupés un peu abrup­te­ment) et des clus­ters avec passage d’un layer à l’autre via molette de modu­la­tion, la plupart de ces derniers étant malheu­reu­se­ment gâchés par un bouclage encore raté.

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Côté solo, l’ins­tru­ment béné­fi­cie de nombreuses arti­cu­la­tions, diffé­rents sustains, un Portato, des Marcato, répé­ti­tions (aux mêmes tempos que le French Horn), cres­cen­dos, Flut­ter, Rips, Legato, etc.

Mais il est le seul à béné­fi­cier d’un dossier Jazz, très bien pourvu (29 programmes), offrant des programmes Sus Vib, Jazz Marc RR, Leg Slide afin de construire des phra­sés, et la plupart des figures géné­ra­le­ment asso­ciées au style et à l’ins­tru­ment, Doit, Falls, Growl, etc., ainsi que plusieurs programmes Mute. Préci­sons quand même qu’il s’agit ici d’une version du trom­bone jazz plus proche de la vision de Kid Ory (en termes stylis­tiques, et pas sonore d’époque, heureu­se­ment…) que de celle d’Albert Mangels­dorff… Plus Cotton Club que Willie Dyna­mite, pour rester dans les films.

On réalise très rapi­de­ment ce genre d’ef­fet, par exemple.

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Belle prise de son encore une fois, mapping en géné­ral bien fait (même si on s’étonne parfois de la courte tessi­ture sur quelques arti­cu­la­tions) et, malheu­reu­se­ment, toujours des problèmes, soit de bouclages, soit de scripts.

Prenons le 1TB Leg Slide, par exemple. On entend clai­re­ment l’échan­tillon de legato qui ne corres­pond pas à la note jouée (notes jouées ré, fa, la, do)…

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On ratta­chera aussi à cette famille les Low Brass, offrant tuba, cimbasso et trom­bones à l’unis­son, gros son garanti. Là encore, des Sustain, Stac­ca­tis­simo, Mute et beau­coup d‘ef­fets, Clus­ters, Cres­cen­dos, Flut­ter, Répé­ti­tions, etc., dont un beau LB Fourth Split.

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Ce qui nous mène aux deux autres instru­ments solos graves, le Cimbasso (trom­bone contre­basse) et le Tuba. Tous les deux, à moins de pratiquer la respi­ra­tion circu­laire et encore, demandent une colonne d’air impres­sion­nante, et seront donc rare­ment utili­sés sur de longues tenues. Et c’est tant mieux, car on retrouve encore des problèmes, comme sur le fa# final, main­tenu seule­ment pour entendre le bouclage approxi­ma­tif.

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On trouve aussi quelques phra­sés ratés sur les répé­ti­tions. Dommage, car le son est plein d’un extrême à l’autre, défini, avec des attaques qui font souvent défaut dans ce type de biblio­thèque.

Au niveau du tuba, on dispose à nouveau de nombreux programmes, et là encore, le son est énorme. Le programme Keys­witch regroupe huit arti­cu­la­tions (6093 échan­tillons par prise de son…) permet­tant de réali­ser très simple­ment des phra­sés en temps réel.

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Trom­pettes : la forme

EastWest Hollywood Brass

Dernière famille, les trom­pettes, instru­ments les plus aigus de la biblio­thèque. Là encore diffé­rentes varia­tions, trom­pette solo, en duo et en trio. Une excel­lente solu­tion pour créer des phrases ne gonflant pas déme­su­ré­ment les pupitres de trom­pettes, déjà parmi les plus puis­sants de l’or­chestre. En effet, deux notes sur une section de trois trom­pettes, ça fait… six trom­pettes. C’est comme ça qu’on se retrouve avec des orchestres à trois cents musi­ciens. Atten­tion au triple forte !

Un bon point pour l’édi­teur, les programmes sont quasi­ment les mêmes entre les versions deux et trois trom­pettes, avec néan­moins beau­coup plus d’ar­ti­cu­la­tions pour cette dernière. On peut ainsi passer d’un pupitre à l’autre et véri­fier immé­dia­te­ment le plus appro­prié. Sustain, Legato, Portato, Repe­ti­tions (même tempo que sur le reste de la biblio­thèque), Stac­cato et Stac­ca­tis­simo, Mutes, Clus­ter, Falls, Flut­ter, Rips, Trills, il ne manque pas grand-chose. On retrouve bien entendu les programmes Keys­witch, toujours plai­sant à utili­ser, quitte à affi­ner après coup en utili­sant des arti­cu­la­tions supplé­men­taires. Ici en trois trom­pettes (Main plus Vintage plus réverbe).

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Et le même fichier en deux trom­pettes (confi­gu­ra­tion qui ne béné­fi­cie pas du programme offrant trois notes répé­tées par touche).

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EastWest Hollywood Brass

Côté solo, l’ins­tru­ment profite aussi de très nombreux programmes, y compris un très beau Maria­chi, qui n’offre hélas qu’un layer, à fond, pas moyen d’avoir des notes douces. Et le style est vrai­ment trop diffé­rent pour être mixé de façon réaliste avec d’autres sons. Mais ne boudons pas notre plai­sir, tant les possi­bi­li­tés sont vastes. Bien sûr pas d’orien­ta­tion jazz ici, ce n’est pas le sujet. Mais dans sa concep­tion clas­sique, la trom­pette est réus­sie. Des diffé­rents Sustain avec ou sans vibrato, des Marca­tos, Répé­ti­tions, Stac­cato, double langue, trilles (demi-ton et ton, comme pour tout le reste de la biblio­thèque) et mutes, rien ne semble super­flu, tout sonne de très belle façon.

L’ex­trait suivant, même si non défi­ni­tif, a pu être réalisé en cinq minutes chrono, grâce au programme Keys­witch avec trois prises de son (qui contient quand même plus de 21340 échan­tillons).

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Bilan

Une première chose est évidente : la qualité sonore, superbe, et de ce point de vue, la biblio­thèque est une réus­site. Il faudra néan­moins utili­ser les diffé­rentes prises de son en prenant soin de la phase, certains instru­ments montrant clai­re­ment des faiblesses de ce côté-là. Il faut aussi surveiller le contenu dans les graves par réver­bé­ra­tion ou bruit de fond, parfois aussi puis­sant que les harmo­niques supé­rieures des sons (notam­ment la trom­pette), ces deux points pouvant poser des problèmes au mix.

Malgré cela et dans la tradi­tion East West, la banque est très faci­le­ment jouable, musi­cale, et on peut réel­le­ment créer un score rapi­de­ment, compte tenu des nombreuses arti­cu­la­tions et de la possi­bi­lité de déclen­cher via Midi CC les modes Porta­mento, Legato et Repe­ti­tion. Tout juste manque-t-il quelques bruits comme des respi­ra­tions diverses, à placer entre les phra­ses…

Il est alors d’au­tant plus regret­table de consta­ter le nombre de bouclages ratés, de clicks audibles, et de problèmes de déclen­che­ment d’échan­tillons via script. C’est même assez éton­nant, voire inex­cu­sable sur une biblio­thèque de ce stan­ding, et donc de ce prix (878 euros la version Diamond, 525 euros la version Gold).

Après divers échanges de mail avec l’édi­teur, ce dernier paraît au courant, et nous a assuré de bien­tôt sortir une mise à jour qui devrait résoudre un bon paquet (tous ?) des problèmes de clics et bouclages.

Ces soucis n’em­pêchent quand même pas d’uti­li­ser Holly­wood Brass, ce que je fais, et il suffit d’écou­ter les nombreuses démos de l’édi­teur pour s’en convaincre, même si règne toujours l’in­cer­ti­tude de la post-produc­tion des exemples. Si c’est fait avec l’out­board des studios maison, peu de chances d’y parve­nir avec les EQ, compres­seurs et réverbes de votre DAW chérie. Rappe­lons quand même l’adage : « shit in, shit out », qui ne semble pas devoir être appliqué à Holly­wood Brass à l’écoute des démos…

EastWest Hollywood Brass

Ces problèmes feraient presque igno­rer les quelques autres petits bugs : une fois que l’on a cliqué sur le champ en haut à droite de l’in­ter­face affi­chant le nom du programme en cours, et s’il n’y a qu’un seul programme chargé, alors les commandes du plug deviennent inépo­rantes. Il faut fermer la fenêtre, puis la rouvrir. Pas très pratique. Ou encore la fenêtre Audio Settings qui au bout d’un moment s’af­fiche (vide) quand on charge un program­me…

Bref. Superbe son, très bonne joua­bi­lité et nombre d’ar­ti­cu­la­tions dispo­nibles plaident en faveur de la biblio­thèque. En l’état, il permet de travailler très rapi­de­ment et avec une très bonne qualité, en obli­geant à contour­ner les nombreux problèmes de bouclages, de mapping/script et de clics, qui demandent une mise à jour la plus rapide possible, ce qui fera alors de Holly­wood Brass un produit quasi parfait.

Adden­dum :

Quelques six mois après la sortie de Holly­wood Brass, l’édi­teur East­West offre la correc­tion des mauvais bouclages et des clics que l’on peut écou­ter dans le test. Même si l’on a eu peur de ne pouvoir le faire. Car après avoir télé­chargé les 6 Go (oui, vous avez bien lu, 6 Go, c’est dire le nombre d’échan­tillons concer­nés), suivi précau­tion­neu­se­ment les instruc­tions d’ins­tal­la­tion, voici ce qui est apparu après ouver­ture du projet de test :

Après plusieurs échanges avec l’édi­teur, il semble­rait que ce soit la licence tempo­raire de Holly­wood Brass qui pose des soucis ; le tout au condi­tion­nel, bien sûr. Le problème a été résolu après avoir désins­tallé puis réins­tallé la mise à jour.

Du coup, on peut confir­mer que les fichiers mal bouclés ou présen­tant des clics sont corri­gés, même si je ne peux garan­tir une correc­tion à 100%, n’ayant pas le temps de véri­fier tous les programmes un par un.

  • Qualité sonore
  • Cinq prises de son
  • Excellente jouabilité
  • Nombre d’instruments
  • Nombre d’articulations
  • Différentes tailles de pupitres
  • Instruments solo
  • Articulations jazz du trombone
  • Full 64 bits, enfin
  • Déclenchement et modification de certains scripts via Midi CC
  • Trop de clics audio et bouclages ratés
  • Attention à la phase
  • Contenu dans les graves de certains programmes
  • Erreurs de scripts
  • Erreurs de mapping
  • Quelques «petits» bugs, notamment d’affichage
  • Manque de divers bruits en supplément, respiration, etc.
  • Temps de chargement encore longs

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