Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
67 réactions

Test de la Focusrite Scarlett 18i20 - En rouge et noir

8/10

Voici environ deux ans que la série d'interfaces audio Scarlett a vue le jour chez Focusrite, et la marque anglaise a depuis égrené les modèles à un rythme régulier. AudioFanzine profite de la sortie du nouveau vaisseau amiral, la 18i20 qui a été présentée au NAMM dernier, pour faire un test en bonne et due forme.

Première chose posi­tive, chaque modèle de la série a une réfé­rence qui veut dire quelque chose, ce qui n’est pas forcé­ment le cas chez les autres construc­teurs : la 18i20 a ainsi 18 entrées et 20 sorties. En un coup d’oeil, nous avons les prin­ci­pales carac­té­ris­tiques de l’in­ter­face.

Au débal­lage de la Scar­lett, nous sommes séduits par sa coque en alumi­nium brossé rouge, qui malheu­reu­se­ment ne sera pas très visible une fois montée dans un rack… La face avant est quant à elle plus triste, d’une couleur gris foncé, avec des potards noirs (gains) et des potards en alumi­nium (volumes). Le tout est très bien assem­blé et respire la qualité, du joli boulot !

Inputs, outputs

Focusrite Scarlett 18i20

En rentrant un peu dans les détails, on note que la 18i20 fonc­tionne en USB 2.0 (rappe­lons que l’3.0 serait inutile vu le nombre de canaux proposé ici), qu’elle intègre 8 entrées analo­giques toutes dotées de préam­plis micro (au format combo XLR/Jack TRS, deux disposent aussi d’une entrée instru­ment et sont situées à l’avant), et 10 entrées numé­riques : 8 au format ADAT optique (4 canaux en 96 kHZ) et 2 au format S/PDIF (RCA).

Côté sorties, on retrouve en plus des 8 sorties analo­giques au format Jack TRS, deux sorties dédiées aux enceintes de moni­to­ring, et toujours 8 canaux en ADAT et 2 en S/PDIF. Il est à noter que les deux sorties casque indé­pen­dantes en façade utilisent en fait deux des quatre paires de canaux (les 7/8 et 9/10) des sorties analo­giques.

Scar­lett seule

La 18i20 peut être utili­sée sans ordi­na­teur, il suffit pour cela d’en­re­gis­trer une confi­gu­ra­tion de mixage avec le MixCon­trol et cette dernière sera rappe­lée auto­ma­tique­ment lors du rallu­mage. A quoi ça sert ? Comme mélan­geur de sources sur scène, par exemple.

 

 

Les deux sorties casques ne sont donc pas des sorties en plus des 10 analo­giques dispo­nibles à l’ar­rière du rack. Plus les 10 numé­riques, on obtient bien 20 sorties : le compte est bon. On termine avec l’en­trée/sortie MIDI au format DIN 5 broches et le Word­clock en BNC. Petit détail qui compte : l’ali­men­ta­tion est inté­grée au rack, il n’y aura donc pas de bloc secteur qui trai­nera par terre.

Des potards et des boutons

Focusrite Scarlett 18i20
Scar­lett au haras

La face avant est bien remplie, mais Focus­rite a eu l’in­tel­li­gence d’es­pa­cer les potards de gain afin que ces derniers soient acces­sibles pour les gros doigts. On ne peut en dire autant des potards de volume argen­tés (pour les casques et les enceintes) qui ont en plus la fâcheuse tendance à glis­ser sous les doigts : on aurait aimé avoir un revê­te­ment un peu plus rugueux, surtout après avoir mangé un kebab.

Les deux entrées combo XLR/Jack en façade sont pratiques et les petits switchs pour enclen­cher les PAD, l’ali­men­ta­tion fantôme (par groupes de 4 canaux), les entrées instru­ments et les DIM/Mute sur les sorties moni­to­ring, restent acces­sibles malgré leur taille réduite.

Côté retour visuel, cela reste spar­tiate, avec 8 colonnes de 5 petites LEDs. Ce n’est pas avec ça qu’on fera les niveaux, mais à titre infor­ma­tif c’est suffi­sant. Il ne reste plus qu’à instal­ler le driver!

Le MixCon­trol

La 18i20 utilise le même logi­ciel que les autres Scar­lett, dénommé MixCon­trol, offrant la possi­bi­lité de faire son routing aux petits oignons et d’ac­cé­der à diffé­rents para­mètres.

Focusrite Scarlett 18i20

L’in­ter­face graphique propose plusieurs onglets, un par « mix », qu’il sera ensuite possible d’as­si­gner à n’im­porte quelle sortie physique. En clair, vous pouvez avoir jusqu’à 4 tables de mixage virtuelles. En haut, on retrouve les entrées analo­giques, numé­riques et les retours du séquen­ceur. Chacune possède un mute, un solo et un PFL (écoute pré-fader). Côté sortie et routing, c’est très flexible, car on peut assi­gner n’im­porte quelle entrée, retour DAW ou mix à n’im­porte quelle sortie physique, qu’elle soit analo­gique ou numé­rique.

À droite de l’in­ter­face, on retrouve certains para­mètres, comme la fréquence d’échan­tillon­nage, sa source, et l’état de sa synchro et de la liai­son USB. La partie Moni­to­ring permet de gérer le multi-canal (jusqu’au 7.1) et on retrouve le volume géné­ral avec les boutons mute (avec en plus les LMute et RMute), mono et dim (avec en plus un pad de –20dB).

Le Bundle

La Scar­lett 18i20 est livrée avec Able­ton Live Lite et la Scar­lett Plug-in suite (EQ, compres­sion, gate et réverbe aux formats VST, AU et RTAS) qui compense un peu le manque de trai­te­ments DSP du MixCon­trol (mais pas complè­te­ment, car la latence n’est pas la même à la prise !). On note aussi la présence du Nova­tion Bass Station et d’un Go de samples Loop­mas­ters.

Le potard physique situé sur le rack contrôle le potard virtuel du MixCon­trol pour peu que le bouton HW Control soit enclen­ché. En revanche, le contraire n’est pas vrai. On aurait préféré un enco­deur, dommage. De même, aucun effet n’est inté­gré à la console virtuelle et géré par les DSP, ce qui aurait permis d’avoir des trai­te­ments à la prise avec une latence imper­cep­tible. Dommage !

En résumé, la MixCon­trol est très complète, rapi­de­ment assi­mi­lable car fina­le­ment assez clas­sique, mais on appré­cie vrai­ment la flexi­bi­lité du routing, car on peut envoyer n’im­porte quoi (entrée, retour DAW ou mix) n’im­porte où (sortie analo­gique ou numé­rique) sans que ce soit trop compliqué.

Et le son ?

Focusrite Scarlett 18i20

Pour tester cette inter­face audio, nous l’avons compa­rée à notre Metric Halo ULN-8 qui, rappe­lons-le, a un prix envi­ron 10 fois supé­rieur, mais qui nous servira d’éta­lon et nous permet­tra d’éva­luer la petite Scar­lett. Nous avons d’abord cali­bré les gains des préam­plis en plaçant le micro (un Neumann U 87) devant une enceinte jouant une sinu­soïde (1kHz), en réglant le préam­pli de l’ULN-8 à 40dB et en alignant celui de la Scar­lett le plus préci­sé­ment possible via les niveaux d’en­trée de Studio One. Nous avons ensuite lancé les enre­gis­tre­ments sur les deux ordi­na­teurs faisant chacun tour­ner une instance du séquen­ceur.

Voici donc les deux fichiers :

Télé­char­gez le fichier Blind Test

Comme la dernière fois, nous allons jouer à la devi­nette. Quel fichier est, d’après vous, celui de la Scar­lett ?

postez votre réponse ici !

Focusrite Scarlett 18i20

Nous avons aussi fait un « loop test », qui consiste à jouer un fichier audio, relier les sorties aux entrées, enre­gis­trer ce qui rentre et compa­rer le fichier origi­nal et le fichier enre­gis­tré qui contient le signal passé par les conver­tis­seurs numé­rique/analo­gique et analo­gique/numé­rique. Le niveau de corré­la­tion entre les deux fichiers est très bon, 28,5 dB, hissant l’in­ter­face au-dessus de la moyenne des inter­faces que nous avons testées aupa­ra­vant.

Télé­char­gez le fichier Loop Test

Le seul petit reproche que l’on pour­rait faire concerne le gain des préam­plis que nous avons mesuré à 50 dB envi­ron, ce qui peut être un peu limite dans certaines situa­tions. En revanche, les préam­plis soufflent peu : nous avons mesuré un rapport signal/bruit égal à 78,5 dB avec une impé­dance de 600 Ohm en entrée et le gain au maxi­mum. Concer­nant la latence mini­mum, nous avons noté, à 44,1 kHz, 2,95 ms / 130 samples en entrée, et 3,97 ms / 175 samples en sortie.

Focusrite Scarlett 18i20

Conclu­sion

Et chez la concur­rence ?

Des inter­faces audio USB avec 8 préam­plis micros pour 500€ envi­ron ? Ca existe aussi chez la concur­rence, et pour ceux que ça inté­resse, allez jeter un coup d’oeil sur l’Au­dio­box 1818VSL de Preso­nus, l’I-ONIX U82S chez Lexi­con, ou pour un peu plus cher l’UR824 chez Stein­berg et l’Octa-Capture UA-1010 chez Roland. L’Au­dio­box est celle qui se rapproche le plus de la 18i20 en termes de prix et de spéci­fi­ca­tions, bien qu’elle n’ait qu’une seule sortie casque mais des trai­te­ments DSP. Les I-Onix et Octa-Capture ne proposent pas d’ADAT, tandis que la Stein­berg reste beau­coup plus chère.

Pour 500€ envi­ron, la Scar­lett 18i20 est très inté­res­sante pour les home-studistes peu fortu­nés et dési­reux d’ac­qué­rir une inter­face audio­nu­mé­rique dotée de 8 préam­plis micros. Les deux sorties casques indé­pen­dantes sont un gros plus et un avan­tage par rapport à certaines concur­rentes (chez PreSo­nus, par exemple), tandis que les entrées/sorties ADAT permettent une évolu­tion future.

Côté routing, c’est simple mais complet, et le tandem préam­plis / conver­tis­seurs sont à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une inter­face moderne de cette caté­go­rie. On regret­tera juste l’ab­sence de trai­te­ments DSP dans le MixCon­trol (EQ, réverbe et compres­sion), à la manière des VSL de Preso­nus.

Reste à savoir si vous préfé­rez avoir des trai­te­ments à la prise sans latence ou deux sorties casques indé­pen­dantes !

 

Notre avis : 8/10

  • 8 préamplis micro silencieux
  • Bons convertisseurs
  • MixControl pour un routing simple et complet
  • Deux sorties casque indépendantes
  • De l'ADAT
  • Scarlett Plug-in Suite
  • Prix
  • Les potards de gain ne sont pas à contrôles numériques
  • Gain des préamplis un peu juste dans certaines situations
  • Pas de traitements DSP (Compression, EQ ou réverbe)

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre