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Test du pack Scarlett Solo Studio Gen 4 de Focusrite - Un triple test, pourquoi ? Packeu !

9/10

Après notre critique très élogieuse de la Scarlett 2i2, nous nous penchons cette fois-ci sur l'intégralité du pack Scarlett Solo Studio de Focusrite, avec l'interface Scarlett Solo Gen 4, le micro CM25 mkIII et le casque SH-450. Un "mégatest", en sorte...

Test du pack Scarlett Solo Studio Gen 4 de Focusrite : Un triple test, pourquoi ? Packeu !

Est-ce un para­doxe préso­cra­tique ? Un « pack » peut-il s’ap­pe­ler « solo » ? Est-ce qu’un mot qui signi­fie, en gros, « un ensemble » peut rece­voir un quali­fi­ca­tif qui signi­fie « seul » ?

Vous avez quatre heures.

Pendant ce temps-là, je vais tester chacun des éléments conte­nus dans ce pack Scar­lett Solo Studio, qui nous est récem­ment parvenu de chez Focus­rite. Le test de la Scar­lett 2i2 Gen 4 avait fait couler beau­coup d’encre, ou plutôt de bytes, dans les colonnes de nos forums (ou fora pour les mordus d’exac­ti­tude gram­ma­ti­cale et typo­gra­phique), nous ne pouvons qu’es­pé­rer pareil déchaî­ne­ment de passions autour de celui-ci.

Notez bien, ce test contient de vrais morceaux de musique enre­gis­trés et perfor­més par votre servi­teur. Soyez indul­gent !

Présen­ta­tion du pack

C’est très simple : le pack Scar­lett Solo Studio contient trois éléments prin­ci­paux : une inter­face (Scar­lett Solo Gen 4), un casque (SH-450) et un micro statique à élec­tret (CM25 mkIII).

IMG 20230906 180237

En sus, Focus­rite four­nit un câble micro XLR<>XLR et un support de micro.

Prenons chaque élément à son tour…

La Scar­lett Solo Gen 3 (inter­face)

L’in­ter­face est dans la lignée de la Solo Gen 3, en cela qu’elle en reprend les éléments prin­ci­paux, avec une révi­sion du design géné­ral de l’ap­pa­reil.

  • IMG 20230813 124354deux entrées : une entrée ligne (canal 1) sur jack TRS 6,35 mm, situé à l’avant de l’ap­pa­reil — entrée commu­table en entrée instru­ment — et une entrée micro (canal 2) avec prise XLR située à l’ar­rière de l’ap­pa­reil.
  • Une façade avant « ratio­na­li­sée », avec les contrôles corres­pon­dant à chaque entrée situés juste en dessous du poten­tio­mètre de gain de celle-ci : bouton « inst » sous le réglage de gain du canal 1, boutons « 48V » et « Air » sous le réglage du canal 2.
  • Un poten­tio­mètre (pas un enco­deur) géné­ral pour le niveau de master sur les sorties lignes (deux jack TRS 6,35 mm, situés à l’ar­rière de l’ap­pa­reil).
  • Un bouton de moni­to­ring direct, pour router le signal d’en­trée direc­te­ment vers les sorties sans passer par la STAN, et le mixer avec les retours de STAN
  • Une sortie casque, avec gain réglable, tout à droite de la face avant.

C’est extrê­me­ment simple.

Est-il mieux d’avoir une entrée à l’avant et une à l’ar­rière, plutôt que deux entrées devant (façon Gen 3) ? La sépa­ra­tion permet une inter­face plus petite, moins d’em­brouillage de câbles entre eux, et un meilleur accès aux contrôles. Toute­fois elle est moins pratique en pure instal­la­tion desk­top pour laquelle on aime­rait pouvoir accé­der à toutes les entrées + les contrôles en façade. Disons que c’est à la fois une amélio­ra­tion et une dégra­da­tion, et que certains préfè­re­ront le design de la Gen 3, tandis que la préfé­rence d’autres ira vers celui de la Gen 4, selon leur instal­la­tion person­nelle.

Une seule vraie remarque néga­tive pour l’ins­tant : on aime­rait une connec­tique combo XLR/Jack pour la voie 2, avec sélec­tion auto­ma­tique d’un niveau mic/ligne selon l’en­trée choi­sie, histoire de pouvoir béné­fi­cier de deux entrées lignes — utile pour tout posses­seur de clavier ou machine sortant en stéréo.

Bench­mark (inter­face)

Préci­­­sons-le d’abord, la Scar­lett Solo Gen 4 travaille dans une réso­­­lu­­­tion max de 24 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :

Le buffer sur 32 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,750 ms

Le buffer sur 64 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 8,220 ms

Le buffer sur 128 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 14,842 ms

Le buffer sur 256 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 26,012 ms

Le buffer sur 32 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 4,376 ms

Le buffer sur 64 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,054 ms

Le buffer sur 128 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 7,501 ms

Le buffer sur 256 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 14,014 ms

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, THD+N, distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max : 56,8 dB

Plage dyna­mique : 120,825 dB

Commençons par les entrées ligne : 

  • Line Relative Level (1,00000 kHz)
  • Line THD+N Ratio
  • Line THD Ratio
  • Line SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,026 dB

THD+N : 0,0019% THD :  0,00051 %

Rapport signal/bruit : 100,741 dB.

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –91,254 dB

Passons aux entrées micro : 

  • Mic Relative Level (1,00000 kHz)
  • Mic THD+N Ratio
  • Mic THD Ratio
  • Mic SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,045 dB

THD+N : 0,0012 % THD :  0,00053 %

Rapport signal/bruit : 102,790 dB.

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –90,847 dB

Qu’en est-il de la sortie casque ?

  • HP Relative Level (1,00000 kHz)
  • HP THD+N Ratio
  • HP THD Ratio

 

En restant sur l’en­trée micro, qui a donné de meilleurs résul­tats…

Dévia­tion : ±0,044 dB

THD+N : 0,0013 % THD :  0,00055 %

Rapport signal/bruit : 101,456 dB.

Le CM25 MkIII (micro)

Le micro Scar­lett CM25 MKIII est un micro statique, de 15,8 cm de long hors-tout, sur un diamètre de 4,4 cm.

La cellule fait 3,5 cm de diamètre. Son circuit est basé sur un couple NPN/PNP de tran­sis­tors bipo­laires. Le micro pèse 388 gr, poids très clas­sique pour cette taille, et il a une direc­ti­vité cardioïde.

  • IMG 20230906 143626
  • IMG 20230906 143226
  • IMG 20230906 143300
  • IMG 20230906 143423
  • IMG 20230906 143433

La struc­ture interne est costaude sans être luxueuse (métal de qualité moyenne).

IMG 20230908 134934J’ajoute ici un mot sur une petite inven­tion de Focus­rite : la boîte qui se trans­forme en pied de micro à construire soi-même. En effet, en déta­chant un carton présent dans l’em­bal­lage du pack, on peut réali­ser un petit stand de micro, dépo­sable sur un bureau, qui permet de commen­cer à s’en­re­gis­trer immé­dia­te­ment. Bien sûr, c’est un gadget sur le long terme, mais on a beau­coup aimé l’idée, très démo­cra­ti­sant, qui peut faire de ce pack un bon cadeau pour un débu­tant qui n’aura pas à dépen­ser un centime de plus pour se lancer, en tout cas initia­le­ment. Idée marrante et inno­vante ! 

Quelques prises (micro)

Voici quelques quelques prises réali­sées au studio Ruido Maximo, situé dans le 12e arr. de Paris, avec l’aide de Cris­tián Soto­mayor, musi­cien et ingé son que je remer­cie chaleu­reu­se­ment.

IMG 20230905 122653Je précise en intro­duc­tion que Focus­rite met ce micro en avant comme spécia­le­ment dédié aux voix et aux instru­ments acous­tiques. Comme on le verra, cette descrip­tion est très adéquate.

Commençons par quelques prise rapide de piano droit : 

Piano_Arpège
00:0000:32
  • Piano_Arpège00:32
  • Piano_Arpège_AIR00:36
  • Piano_Balaya­ge­Cla­vier00:20
  • Piano_Balaya­ge­Cla­vier_AIR00:22

Le micro est installé à proxi­mité du sommier du piano, vers le milieu du clavier. Sur l’ar­pège on entend bien non seule­ment l’aigu souli­gné par la fonc­tion AIR, mais aussi les harmo­niques supé­rieures. Sur l’em­pi­le­ment de tierces (« balayage ») tout le long du clavier, on perçoit une assez frap­pante, surpre­nante même, égalité du micro qui parvient aussi bien à captu­rer le grave, que le médium ou l’aigu avec un bon équi­libre du timbre de l’ins­tru­ment.

Passons à la guitare clas­sique : 

Guit­Clas­sique_Arpèges
00:0000:24
  • Guit­Clas­sique_Arpèges00:24
  • Guit­Clas­sique_Accord­sDEF00:26
  • Guit­Clas­sique_Accords_AIR00:27

Le micro placé face à la touche, le son est très agréable, avec un rendu réaliste du timbre de l’ins­tru­ment. En bais­sant le gain, on obtient des résul­tats satis­fai­sants sur des accords joués en battue. Là aussi, la fonc­tion AIR vient ajou­ter un petit plus très agréable.

Sur la guitare élec­trique, on n’a pas un résul­tat aussi posi­tif : 

GuitE­lec_CLOSE
00:0000:31
  • GuitE­lec_CLOSE00:31
  • GuitE­lec_Clean_Ambiance00:31

Une prise réali­sée, dans un premier temps, à proxi­mité du HP (guitare : Dane­lec­tro 56-U3, ampli : Wem Watkins Domi­na­tor III (18 watts), HP : Celes­tion Green­back), et l’on obtient avec le gain à zéro un son diffi­ci­le­ment exploi­table, avec un cellule du micro qui sature (ce n’est pas l’in­ter­face, qui restait dans le vert !). Sur une seconde prise d’am­biance (micro à presque 1 m) avec un son plus clair sur l’am­pli, on obtient un meilleur résul­tat, mais quelques petits « pics » d’écré­tage se font encore sentir.

Ce n’est donc pas un micro pour la prise d’ins­tru­ments élec­triques…

Passons à la voix : 

Voix_Lecture_Radio
00:0000:20
  • Voix_Lecture_Radio00:20
  • Voix_Timbrée_Proxi­mi­té00:10

D’abord une voix « radio­pho­nique » (proxi­mité moyenne du micro, voix calme, lente, presque murmu­rée — je lis un para­graphe de La Vérité en Pein­ture de J. Derrida pour ceux qui souhai­te­raient savoir). Le gain doit être poussé à plus de 12 h, et un bruit para­site (ronron­ne­ment) se fait vrai­ment trop entendre. On essaie donc rapi­de­ment une prise ou je parle fort, voix bien timbrée, à proxi­mité du micro : les résul­tats sont tout de suite meilleurs.

Et en chan­tant ? Je chope la guitare clas­sique, on installe le micro une première fois vers la bouche, une seconde vers la touche de l’ins­tru­ment, pour deux prises d’une moitié du premier couplet + du refrain de The Golden Age de Beck. Je ne suis pas un chan­teur pro, vous le remarque­rez, mais c’est juste­ment ça l’idée…

TheGol­de­nAge_Proche­Voix
00:0000:53
  • TheGol­de­nAge_Proche­Voix00:53
  • TheGol­de­nAge_Proche­Guit00:59

Résul­tats inté­res­sants : ça donne envie de poser des démos qui sonnent bien, dans l’in­ti­mité d’une chambre à coucher.

IMG 20230905 113952Termi­nons par des prises de batte­ries. Cris­tián se met derrière les fûts, je passe dans la control room, et c’est partie : 

Batte­rie_Ambiance_Gain­Nor­mal
00:0000:23
  • Batte­rie_Ambiance_Gain­Nor­mal00:23
  • Batte­rie_Ambiance_Gain­Nor­mal_AIR00:17
  • Batte­rie_Ambiance_Gain­Max00:15
  • Batte­rie_Ambiance_Gain­Max_AIR00:16

On est tous les deux impres­sion­nés : comme micro d’am­biance, ça le fait. La fonc­tion AIR amène vrai­ment un petit plus. En pous­sant le gain jusqu’à piquer dans le rouge, on obtient un son garage super satis­fai­sant, typique d’une prod rock-punk-DIY bien sentie, avec moins d’ef­fet de pièce que sur les prises à gain « normal », satu­ra­tion de la bande passante oblige (tout est « devant », donc la profon­deur se réduit). Là aussi, la fonc­tion AIR est très convain­cante.

Le SH-450 (casque)

Spéci­­fi­­ca­­tions

Le SH-450 est un casque de type circu­mau­ri­cu­laire, fermé, avec un trans­­duc­­teur dyna­­mique.

IMG 20230908 124751Les spéci­­fi­­ca­­tions annon­­cées par le construc­­teur sont les suivantes :

impé­­dance : 32 ohms
réponse en fréquence : 15 Hz — 30 kHz  

Démon­­table ?

Pas vrai­ment,

Comme d’ha­bi­tude, il faut commen­cer par reti­rer les mousses des écou­teurs : 

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Elles révèlent trois vis, qui s’en­lèvent faci­le­ment avec un petit tour­ne­vis cruci­forme : 

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Et là, comme c’est souvent le cas des casques peu coûteux, on découvre un trans­duc­teur collé, et un câblage un peu léger, avec en parti­cu­lier ce détail : 

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Des deux câbles rouges soudés entre eux, puis recou­verts d’une goutte de colle pour isoler la soudure, plutôt que d’uti­li­ser, en bonne forme, de la gaine ther­mo­ré­trac­table. C’est à tout le moins déce­vant.

Confort

Très bon, le casque est léger, ce qui fait que même si l’ar­ceau n’est pas très rembourré, il reste « discret » sur le haut du crâne. Les écou­teurs prennent bien tout le pour­tour de l’oreille, et ne serrent pas trop. Le faux cuir chauffe un peu à la longue, mais pas plus que n’im­porte quel autre casque circu­mau­ri­cu­laire.

IMG 20230908 124737Isola­­tion

Bonne, le casque se plaque adéqua­te­ment sur le crâne, sans lais­ser passer d’air.

Trans­­port

Moyen.

Le casque est léger, certes, mais non pliable et livré sans housse. De plus il n’a pas l’air d’une grande robus­tesse, il sera donc impor­tant d’es­sayer de bien le proté­ger lors des dépla­ce­ments.

Bench­­mark (casque)

Voici donc le nouveau proto­­­­cole de mesures objec­­­­tives, mené par nos soins afin de complé­­­­ter l’écoute subjec­­­­tive. Avec l’aide précieuse de notre testeur EARS de MiniDSP, nous avons le plai­­­­sir de pouvoir vous four­­­­nir des courbes de réponse en fréquence et distor­­­­sion, réali­­­­sées dans notre atelier.

Réponse en fréquence : 

RF

On remarque :

  • une linéa­rité géné­rale de 30 Hz jusqu’à 2 kHz, avec deux creux mineurs (55 Hz et 1 kHz).
  • une accen­tua­tion marquée à 2,4 kHz (de + de 5 dB SPL)
  • deux creux à 4 et 6 kHz
  • une certaine linéa­rité jusqu’à 18 kHz.

On remarque des trans­duc­teurs plus ou moins bien appai­rés, rien de catas­tro­phique, mais pas excellent non plus.

Distor­­sion :

DIST

La distor­­sion mesu­­rée est plutôt bien basse, infé­rieure à 0,1 % sur la plupart des fréquences, infé­rieures à 0,2 % jusqu’à 60 Hz et ne dépas­sant pas 1 % à 20 Hz. C’est excellent ! En revanche, on remarque une présence aussi impor­tante d’har­mo­niques paires qu’im­paires, mais vu le niveau très bas de l’en­semble, cela devrait être inau­dible.

Écoute (casque)

Richard Hawley — Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­­lo­­ve’s Gutter)

Une ballade acous­­tique, avec beau­­coup de réverbe et une diffé­­rence de dyna­­mique impor­­tante entre la voix et la guitare. Tout de suite, on sent un casque plutôt conçu pour mettre les voix en avant. La bosse à 2,5 kHz fait vrai­ment son effet. Pour le reste, le grave est bien présent, les médiums sont très neutres, présents, mais pas en avant, on sent vrai­ment le rendu linéaire et la distor­sion basse. Le suivi des queues de réverbes, la loca­li­sa­tion dans l’es­pace pano­ra­mique, tout cela est aisé, en parti­cu­lier grâce à une présence un peu souli­gnée, mais pas trop, des fréquences aiguës.

IMG 20230908 124923Sun Kil Moon – Butch Lulla­­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­­niques médiums ajou­­tées par la distor­­sion, l’at­­taque légè­­re­­ment piquée des notes, tout en sépa­­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Le casque s’en sort très bien, on perçoit bien la diffé­rence entre l’at­taque de la grosse caisse, sèche et précise, suivie d’une courte réso­nance grave, et l’at­taque piquée du clavier-basse sur certaines notes. Le casque suit bien la ligne de basse vers le très grave, en donnant un rendu égal du timbre de l’ins­tru­ment sur toutes les notes.

Massive Attack — Tear­­drop (sur Mezza­­nine)

Un titre avec beau­­coup d’ex­­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. La voix est un peu marquée par cette accen­tua­tion à 2,5 kHz, elle devient un petit peu nasale et mise en avant. On sent, avec cette voix souli­gnée, que le casque a été conçu avec deux grands axes en tête : l’en­re­gis­tre­ment de démos avec quelques instru­ments en envi­ron­ne­ment home-studio et le podcas­ting. Toute­fois, comme on le sent égale­ment sur ce titre, il est tout à fait utili­sable pour moni­to­rer des ensembles d’ins­tru­ments plus complexes, et s’en sort correc­te­ment en présence de basses subs.

Char­­lie Mingus — Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Voilà un morceau avec beau­­coup de souf­­flants jouant dans des tessi­­tures simi­­laires : c’est très touffu et le but est d’es­­sayer de discer­­ner les timbres. À part des cymbales un peu trop souli­gnées, on est très satis­fait à l’écoute : bonne lisi­bi­lité des instru­ments au sein de l’en­semble, piano en retrait, mais audible, bon suivi des réverbes. Pas grand-chose à redire.

Edgar Varèse — Ioni­­sa­­tion (New York Phil­­har­­mo­­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­­bé­­ra­­tion natu­­relle de la salle, qui joue sur l’im­­pres­­sion d’es­­pace. L’écoute se fait entre 0 h 30 et 1 h 15 min. Là aussi, la bonne linéa­rité du casque, avec des aigus accen­tués, mais pas trop, joue en faveur d’un enre­gis­tre­ment comme celui-ci : on retrouve bien chaque percus­sion à sa place dans le pano­ra­mique, et les instru­ments graves sont retrans­crits avec une certaine fidé­lité. L’acous­tique de la salle est percep­tible, et le casque s’en sort bien avec les dyna­miques extrêmes.

Triple Conclu­­sion

Ce qui fait la force de ce pack c’est, et j’ai conscience que c’est redon­dant, son carac­tère d’en­semble. Certes chaque élément pour­rait être amélioré, et nous leur avons trouvé à chacun un ou deux points néga­tifs qui nous paraissent indu­bi­tables. Mais ce qui laisse une bonne impres­sion, c’est le fait que les éléments sont bien sélec­tion­nés pour se marier en un tout cohé­rent et utile. Ces deux adjec­tifs me semblent être le meilleur résumé de notre impres­sion.

IMG 20230906 1801231/ Cohé­rence des éléments, qui se marient bien autant grâce à leur niveau de qualité que grâce à leur forces respec­tives : forces tech­niques (simpli­cité de prise en main, inter­face class compliant, présence de tous les éléments néces­saire pour débu­ter), forces sonores (micro adapté à la prise de voix + casques souli­gnant légè­re­ment les voix, par exemple).

2/ Utilité qui découle de cette cohé­rence : tout est fait pour faci­li­ter le passage de la théo­rie à la pratique (ou, en sautant la théo­rie, le passage direct à la pratique) et pour permettre aux plus débu­tants de se lancer et d’ex­pé­ri­men­ter l’en­re­gis­tre­ment dans un envi­ron­ne­ment domes­tique. Ce qui n’em­pê­chera pas, et c’est impor­tant de le souli­gner, des personnes plus chevron­nées de pouvoir béné­fi­cier de ce pack pour se faire un petit set-up porta­tif pour s’en­re­gis­trer de façon sérieuse dans diverses situa­tions.

Le pack a donc les limites d’un ensemble pour les débu­tants et les petits budgets (limites qui tiennent surtout à la construc­tion des éléments), mais dans son ensemble, il nous a semblé être tout à fait convain­cant, et parfai­te­ment adapté au public qu’il vise.

Notre avis : 9/10

  • Plage dynamique de 120 dB (interface)
  • Bons résultats en THD et linéarité (interface)
  • Fonction AIR très bien dosée (interface)
  • Bon rendu des instruments acoustiques (micro)
  • Bon rendu des voix, bien adapté à la voix parlée (micro)
  • Se marie bien à la fonction AIR (micro)
  • Une THD très basse (casque)
  • Un rendu bien linéaire, avec des graves présents (casque)
  • Une accentuation des voix (casque)
  • Une seule entrée ligne (interface)
  • Inadapté à la captation d'instruments amplifiés (micro)
  • Des HP moyennement bien appairés (casque)
  • Construction moyennement solide (casque)
Pays de fabrication : Chine

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