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Test de la Revelator io24 de PreSonus - Révélation au sommet

8/10
Award Innovation 2022
2022
Innovation
Award

Revelator, c'était déjà le nom d'un micro de podcasting (sorti en 2020) et depuis l'année dernière, c'est une série d'interfaces dédiée spécialement aux créations de contenu numérique, c'est-à-dire au nouveau marché sur lequel la concurrence fait rage. Et sur ce terrain, PreSonus tire son épingle...

Test de la Revelator io24 de PreSonus : Révélation au sommet

io24deskVoici donc l’io24, qui a récem­ment trouvé sa suite dans l’io44, version plus simple, encore plus porta­tive mais, cela va de soi, moins complète. Dans le marke­ting du construc­teur, l’io24 est une inter­face faite pour les podcas­teurs, les vlogueurs, les strea­meurs, etc. et qui doit donc répondre à quelques critères de base : 

  • porta­bi­lité et auto-alimen­ta­tion
  • autant d’en­trées et de sorties que possible pour une inter­face de taille réduite
  • bonne capa­cité de routage numé­rique pour gérer l’en­re­gis­tre­ment et la diffu­sion de plusieurs sources numé­riques, de plusieurs mix… pour flui­di­fier au maxi­mum la gestion des sources en direct
  • si possible des effets embarqués en DSP pour pouvoir trai­ter chaque source à la prise, avec des presets acces­sibles rapi­de­ment

L’io24, comme on le verra répond à ce cahier des charges. Reste à savoir si elle le fait bien…

Coin coin

La première chose qui nous frappe en décou­vrant l’io24, c’est l’idée que l’on perçoit derrière son design : une forme qui ressemble à une lame de cognée, ou à un bloque-porte. Bref une forme en coin, qui permet de gagner de la place là où il faut (devant) et d’en écono­mi­ser derrière. On est donc clai­re­ment dans une lignée « créa­teur de contenu », plus que « home-studiste » : comme on le verra, beau­coup de para­mètres sont acces­sibles depuis la façade, modi­fiables en un tour d’en­co­deur, rapi­de­ment et en direct. L’ar­rière, en revanche, avec sa pano­plie de connec­tiques, est d’une totale sobriété.

io24frontEn façade, donc, on trouve deux entrées micro/ligne sur combo XLR/Jack 6,35 mm TRS. Les entrées micro donnent sur des préam­plis micro XMAX-L, version adap­tée aux plus petites alimen­ta­tions du préam­pli XMAX, que l’on trouve entre autres dans la 68C. PreSo­nus nous annonce jusqu’à 60dB de gain ; on verra ce que l’on mesure de notre côté. À côté des entrées, un petit écran LCD avec son enco­deur cliquable : on y revien­dra plus tard. 

En dessous de chaque bouton d’en­trée, un bouton (type hot key), nommé « preset », permet de passer d’une présé­lec­tion d’ef­fets à une autre, depuis la façade. C’est l’idée que nous avons trou­vée la plus inté­res­sante sur cette inter­face : pouvoir, d’une touche, chan­ger subti­le­ment (ou dras­tique­ment) le son d’une entrée, en direct, durant un live stream par exemple. Atten­tion au côté gadget (bien que, si les effets « voix de Dark Vador » et « écho de stade » sont votre came, on ne va pas vous juger !), mais par exemple la possi­bi­lité de rajou­ter rapi­de­ment un gate, pour mini­mi­ser les repisses dans un micro ouvert, et de l’en­le­ver aussi rapi­de­ment, sans avoir besoin de passer par le logi­ciel ; ou d’avoir toujours deux presets vocaux prévus, que l’on peut tester rapi­de­ment juste avant une inter­view pour voir celui qui s’adapte le mieux à la voix de l’in­vi­té… Bref, il y a pas mal d’idées à déve­lop­per, selon l’usage de chacun.

io24backÀ l’ar­rière, on trouve une entrée et une sortie MIDI (format DIN),
puis deux sorties de moni­to­ring (format jack 6,35 mm TRS) et une sortie casque (jack stéréo 6,35 mm). À notre avis, c’est vrai­ment la moins bonne idée du lot, et surtout l’idée la moins cohé­rente dans la concep­tion de l’ap­pa­reil : les prises casques à l’avant, c’est toujours mieux et plus logique. Mais l’in­ter­face est petite, et la place est bien évidem­ment limi­tée. L’ali­men­ta­tion se fait par un port USB-C situé lui aussi à l’ar­rière. On remarquera qu’au­cune de ces connec­tiques n’est fixée au châs­sis : ce n’est pas catas­tro­phique, mais c’est toujours mieux pour la longé­vité de l’in­ter­face. Tant pis.

L’écran LCD (voir ci-dessous) est assez inté­res­sant. En effet, il four­nit l’ac­cès à de nombreuses infos : sur un visuel prin­ci­pal, on observe les niveaux d’en­trée, de sortie, le réglage du master, la connexion USB, les 48V et la sélec­tion des presets d’ef­fet. Les deux boutons 1 et 2 permettent ensuite d’ac­cé­der à une seconde inter­face visuelle, donnant à voir, par voie, le gain, les presets, l’alim fantôme et le filtre passe-haut (80 Hz). L’en­co­deur permet de sélec­tion­ner, depuis le visuel prin­ci­pal, trois réglages : volume des sorties moni­tors, de la sortie casque, et l’équi­libre entrées/retour USB. Tout cela demande un petit temps de prise en main mais devient, très vite, tota­le­ment instinc­tif.

io24screen

Et puisqu’on parle de contrôles, voyons voir le logi­ciel Univer­sal Control.

Soft qui peut (beau­coup)

Le logi­ciel est plutôt bien pensé, assez complet, quoiqu’un peu touffu. Il nous faudrait trop de para­graphe pour décrire toutes ses possi­bi­li­tés de mixage, de routa­ge… mais pour faire bref, comme on le voit ci-dessous, dans sa version la plus simple (avec tous les effets désar­més), il propose d’ac­cé­der à deux voies pour les entrées physiques, ainsi qu’un canal « play­back » et deux flux virtuels (pour l’en­re­gis­tre­ment d’ap­pli­ca­tion à appli­ca­tion). Un canal de réverbe assez simple permet de donner un peu d’es­pace aux mix (et permet l’ac­cès à des présé­lec­tions d’usine ou para­mé­trables). Plusieurs mixs vous sont propo­sés en sorties, dont certains peuvent être envoyés direc­te­ment vers des logi­ciels de strea­ming, ainsi que la possi­bi­lité de créer des mixs moni­to­ring et casque sépa­rés.

Universal controler.PNG

Les effets embarqués (égali­seur, compres­sion, gate et limi­teur, ainsi que des effets de modu­la­tion vocale – detu­ner, ring modu­la­tor, slap back…) sont contrô­lables de diffé­rentes façons. En premier lieu, chacun d’entre eux est para­mé­trable (réglage des effets et de leur ordre dans la chaîne), puis les chaînes créées sont enre­gis­trables sous la forme de présé­lec­tions.

  • EGP comp.PNG
  • EGP EQ.PNG
  • EGP Limiter.PNG

 

FatChannel basic use.PNGCes présé­lec­tions sont acces­sibles de trois façons : deux d’entre elles sont assi­gnées aux boutons « preset » en façade (à gauche sur la photo ci-contre), six autres peuvent être enre­gis­trées et retrou­vées grâce à un sélec­teur rota­tif (virtuel) qui contient aussi sept préré­glages d’usines. Pour finir l’une d’entre elles peut être assi­gnée à un bouton Hot Key (en haut à gauche) qui permet de l’ac­ti­ver rapi­de­ment et indé­pen­dam­ment des autres.

Ce logi­ciel est complété, dans le bundle, par Studio One Artist et l’en­semble des logi­ciels Studio Magic. Pour finir, cette inter­face et son logi­ciel sont compa­tibles avec macOS, Windows (ainsi que iOS et Android, pour la possi­bi­lité de gestion à distance depuis une tablette). 

Bench­mark

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max : Contrai­re­ment aux annonces de la marque, nous n’avons pu tirer que 40,1 dB des préam­plis (avec une THD de 0,77 %). C’est toute­fois très suffi­sant pour les usages avan­cés par PreSo­nus.

Réso­lu­tion : 96 kHz – 24 bit

Commençons par les entrées ligne : 

Ligne déviation 0,129dB

Ligne THD 80,135dB

Dévia­tion : bien droit, bien appairé, jusqu’à 2 kHz. Après, on note une dévia­tion de ±0,129 dB dans le haut du spectre. 

THD : ici, c’est assez moyen, avec 0,02 % jusqu’à 2 kHz, puis un profil en peigne, avec une série harmo­nique bien visible, ou la THD monte jusqu’à 0,2 %.

Rapport signal/bruit : 80,135 dB. cohé­rent avec les résul­tats notés ci-dessus.

À partir de ces résul­tats, le reste est à  l’ave­nant. Par exemple, les entrées micro : 

Mic deviation 0,101dB

Mic THD 90,829dB

Dévia­tion : ±0,101 dB.

THD : 0,013 % jusqu’à 2 kHz, un peu mieux

Rapport signal/bruit : 90,829 dB, donc un peu mieux aussi

Qu’en est-il de la sortie casque ?

Ligne HP déviation 0,546dB

Ligne HP THD 81,263 dB

Dévia­tion : ±0,546 dB avec des voies moins bien appa­riés, et l’ha­bi­tuelle chute dans le haut du spectre, à partir de 2 kHz, encore une fois.

THD : Là aussi, on observe une plus grande disjonc­tion entre les voies, avec une courbe autour de 0,01 % jusqu’à 2 kHz, après quoi on retrouve cette pertur­ba­tion qui ressemble à une réso­nance.

Rapport signal/bruit : 81,263 dB

Quelle conclu­sion pouvons-nous tirer de tels résul­tats ? Dans la gamme de prix, on a vu mieux, certes. Nous pensons en parti­cu­lier aux Mini­fuse d’Ar­tu­ria, ou l’iD14 mkII d’Au­dient, qu’on trouve désor­mais presque au même prix. Mais…

Conclu­sion

io24top…et c’est sur ce « mais » que repose notre juge­ment, il nous semble que ces inter­faces ne combattent pas sur le même front. Ici, l’idée centrale, c’est les effets inté­grés grâce aux DSP, et le déve­lop­pe­ment d’une inter­face et d’un logi­ciel autour de cela : une inter­face faites plus pour travailler en direct son contenu, pour gérer ses streams, pour inté­grer diffé­rentes sources dans un flux, en pouvant inté­grer une partie de ce qui serait habi­tuel­le­ment de la post-prod direc­te­ment dans la prod. Et de ce point de vue, on a été séduit par cette petite inter­face qui fait (et permet de faire) vrai­ment beau­coup. Clai­re­ment, PreSo­nus ne vise pas vrai­ment le même public et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils mettent le paquet pour atteindre leur cible : un objet léger et trans­por­table, plutôt facile à prendre en main, un grand nombre de préré­glages dispo­nibles, gérables de diffé­rentes façons, pour que chacun puisse déve­lop­per son work­flow person­nel… Alors certes, aux yeux de certains, les résul­tats à la mesure fixent les limites d’uti­li­sa­tion de cette inter­face, mais c’est aussi ce qui lui donne aussi sa person­na­lité, son « créneau ». Et puisque, depuis deux ans, tout les fabri­cants se jettent sur la marché des strea­meurs et vlogeurs, sur le marché de « la petite inter­face pour produire des podcasts », alors autant l’avouer : PreSo­nus nous propose ce que nous consi­dé­rons, à ce jour, comme une des inter­faces les plus abou­ties pour ce coeur de cible spéci­fique.

Notre avis : 8/10

Award Innovation 2022
2022
Innovation
Award
  • Auto-alimentée
  • Facile à prendre en main
  • Entrée/sortie MIDI
  • Logiciel de mix très complet
  • Gestion des presets depuis l'interface ou le logiciel
  • Intégration facile des flux audio d'autres applications
  • Effets gérés par DSP
  • Résultat un peu décevant en THD
  • Sortie casque à l'arrière
  • Connectique non fixée au châssis

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