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OK Boomer !
8/10
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Quand notre coeur fait Boum ! La voilà enfin, la nouvelle petite interface d'Apogee, qui va voir du côté du minimalisme (c'est la tendance...) mais en gardant les grands traits (et les qualités ?) qui rendent leurs produits si reconnaissables. Alors, cette BOOM, explosive ?

Test de la BOOM d'Apogee : OK Boomer !

Et quand on dit mini­ma­lisme, on ne rigole pas : trois entrées, trois sorties. Et même plus exac­te­ment deux entrées seule­ment, on préci­sera pourquoi au moment du débal­la­ge…  Bref la BOOM d’Apo­gee, annon­cée en septembre dernier, joue vrai­ment à fond le jeu de la simpli­cité, mais comme la marque nous a déjà habi­tués à des inter­faces au design mini­mal mais à la signa­ture sonore de grande qualité, on sait déjà qu’il ne faut pas se fier aux appa­rences : il est fort possible que cette BOOM, qui tient dans le creux de la main, nous réserve une bonne surprise au moment des mesures.

En atten­dant, procé­dons au débal­lage.

SHEBAM !

Commençons par les mesures objec­tives : la BOOM est une petite inter­face (164 × 117 × 51 mm), on s’en doute, et son poids est à l’ave­nant (731 g). Elle est d’un violet brillant assez surpre­nant, la marque nous ayant plutôt habi­tués à des gris argen­tés et des surfaces en verre noir. Une bonne partie de l’in­ter­face est en plas­tique (toute la façade avant par exemple), mais la partie infé­rieure, déta­chée du châs­sis, ce qui peut surprendre au début, est en métal.

BOOM creuxLorsque vous nous avions annoncé la sortie de cette inter­face, plusieurs d’entre vous s’étaient posé la ques­tion de l’uti­lité de cette petite cache. Person­nel­le­ment, ayant tendance à grigno­ter en travaillant (mauvaise tendance !), j’ai tout de suite pensé à une cachette à cookie… Les infor­ma­tions qui nous sont parve­nues indiquent qu’il s’agit en vérité d’un radia­teur, permet­tant une meilleure dissi­pa­tion de la chaleur produite par divers compo­sants, en parti­cu­lier le gros DSP. Y cacher quoi que ce soit conte­nant du choco­lat serait donc une mauvaise idée…

La répar­ti­tion E/S est très ration­nelle : à l’avant on trouve les deux entrées, la première sur combo XLR jack TRS 6,35 mm, la seconde seule­ment sur jack TRS 6,35 mm. Sur le côté droit de la façade avant, on trouve l’ha­bi­tuel enco­deur cliquable qui permet de sélec­tion­ner l’une ou l’autre des entrées, la sortie moni­to­ring, l’un ou l’autre des effets embarqués. On peut ainsi régler le gain des entrées et le niveau de sortie, un très petit VUmètre à LED (5 segments seule­ment) permet­tant à la fois de voir, momen­ta­né­ment, le niveau sélec­tionné et, le reste du temps, de contrô­ler le niveau du signal.

BOOM face

BOOM arrière

Sur la face arrière, on trouve les deux sorties droite et gauche (sur jack TRS 6,35 mm) pour les enceintes de moni­to­ring, ainsi que la sortie casque, sur jack 6,35 mm égale­ment. On retrouve, bien évidem­ment, la connec­tique USB-C permet­tant de connec­ter l’in­ter­face à l’or­di­na­teur, et de l’auto-alimen­ter. On notera au passage que, de notre point de vue, une deuxième sortie casque aurait été la bien­ve­nue, surtout pour une inter­face qui cible les podcas­teurs, vlogeurs, etc.

BOOM généralNous n’igno­rons pas que le design de cette inter­face a fait couler un peu d’encre dans les pages des forums d’AF. Les goûts et les couleurs étant indis­cu­tables, si l’on en croit l’adage, nous lais­se­rons chacun juger des choix esthé­tiques d’Apo­gee. En revanche, nous note­rons que, dans l’op­tique d’un appa­reil grand public/créa­teur de contenu numé­rique, Apogee a clai­re­ment fait le choix de maté­riaux un peu légers, et n’a utilisé aucune connec­tique fixée sur le châs­sis. Vous savez que c’est un point auquel nous tenons dans ces colonnes.

Cela mis à part, l’in­ter­face étant d’une incroyable simpli­cité, pas grand-chose à souli­gner à ce stade de notre décou­verte de l’objet, ni posi­ti­ve­ment ni néga­ti­ve­ment… On attend de voir ce que donne­ront le logi­ciel et les mesures.

POW !

Pour ceux qui connaissent la Duet 3, la Boom reprend le même logi­ciel de contrôle, l’Apo­­gee Control 2, qui permet en plus l’uti­­li­­sa­­tion de l’ECS Chan­­nel Strip, DSP oblige !

Le control center se présente sous la forme d’un mixeur (partie prin­­ci­­pale) avec en plus un menu repliable sur le côté gauche, permet­tant le para­mé­trage du système. Comme nous l’avions écrit précé­dem­ment, le logi­ciel est, à notre avis, très ergo­no­mique et facile à prendre en main, avec un beau look sobre (cohé­rent avec l’in­­ter­­face).

Mixer main

Par le mini­ma­lisme de l’in­ter­face, une grande partie des contrôles sont redi­ri­gés vers l’en­vi­ron­ne­ment numé­rique : sélec­­tion des sensi­­bi­­li­­tés d’en­­trée (micro, ligne – deux niveaux diffé­rents-, instru­­ment), la commu­­ta­­tion des 48 volts pour les entrées micro et, bien sûr, la commu­­ta­­tion des trai­­te­­ments à la prise se font toutes depuis le logi­­ciel. De même pour les sorties : diffé­­rentes options (mute, dim…) ne sont sélec­­tion­­nables que depuis le contrô­­leur.

FX

Comme la Duet 3, la Boom est accom­­pa­­gnée des trai­­te­­ments Symphony ECS Chan­nel Strip : un EQ trois bandes (plus un filtre passe-haut), une compres­­sion (EQ et Compres­sion peuvent être chai­nés dans n’im­porte quel ordre) et un préam­­pli qui permet une légère satu­­ra­­tion du signal d’en­trée, avec de nombreux presets propo­­sés. L’uti­li­sa­teur obtient aussi accès à Able­ton Live Lite et un essai gratuit (de 60 jours) du plugin de simu­la­tion d’am­pli de guitare Tone King Mk II (par Neural DSP).

BLOP !

Préci­­­sons-le d’abord, la BOOM travaille dans une réso­­­lu­­­tion max de 24 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :

En mettant le buffer sur 256 samples en 44 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 17.438 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 48 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 16.854 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 10.094 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 192 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 6.380 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 44 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 11.542 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 48 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 10.854 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 6.760 ms.

En mettant le buffer sur 64 samples en 44 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 8.073 ms.

En mettant le buffer sur 64 samples en 48 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 7.667 ms.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion (lien). Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max : 61,78 dB, comme annoncé par Apogee.

La BOOM, comme la Duet 3 d’ailleurs, n’a pas d’en­trée « ligne » avec gain réglable : son entrée 1 a trois sensi­bi­li­tés d’en­trée diffé­rentes : une avec un gain réglable (idéal pour un micro) et deux autres avec des gains fixes, notés +4dBu (niveau ligne « pro ») et –10dBV (niveau ligne « consu­mer »). Commençons par l’en­trée à gain variable : 

  • Mic Relative Level (1,00000 kHz)
  • Mic THD-Ratio

Dévia­tion : ±0,116 dB

THD : toujours sous 0,002%

Rapport signal/bruit : 95,197 dB.

Soyons clair, c’est très bon !

Passons à la sensi­bi­lité + 4dBu : 

  • +4dBu Relative Level (1,00000 kHz)
  • +4dBu THD-Ratio

Dévia­tion : ±0,309 dB.

THD : 0,0015 %

Rapport signal/bruit : 102,765 dB, très bien !

Cette sensi­bi­lité peut encais­ser jusqu’à 5V RMS en entrée sans bron­cher.

À –10dBV : 

  • -10dBV Relative-Level- 1 00000-kHz
  • -10dBV THD Ratio

Dévia­tion : ±0,108 dB.

THD : 0,0018 %

Rapport signal/bruit : 101,134 dB

Bref, peu importe le réglage d’en­trée, c’est excellent.

Qu’en est-il de l’en­trée instru­ment ?

  • Inst Relative Level (1,00000 kHz)
  • Inst THD Ratio

Dévia­tion : ±0,113 dB

THD : 0,0035%

Rapport signal/bruit : 96,830 dB

Avec un circuit haute impé­dance en plus sur le trajet du signal, on reste encore sur des résul­tats très bons. En conclu­sion, on est très convaincu par les mesures, qui montrent qu’Apo­gee n’a pas lésiné sur la qualité des compo­sants ou des circuits.

WIZZZZZ !

Fina­le­ment, de cette BOOM, on est bien obligé de dire qu’elle ressemble assez forte­ment à la Duet 3 que nous avions testé il y a main­te­nant un an.

BOOM violetCeux qui sont habi­tués à l’en­vi­ron­ne­ment Apogee, aussi bien au niveau du hard­ware (toujours très sobre) que du logi­ciel de contrôle et des effets sur DSP, ne seront pas parti­cu­liè­re­ment surpris avec cette nouvelle inter­face qui a le mérite, par rapport à la Duet, de reve­nir à une connec­tique plus simple que le fameux épanoui (qui, certes, peut-être remplacé par un dock) choisi par le construc­teur. En revanche, aussi bien au niveau de la qualité des maté­riaux de construc­tion, que du nombre d’en­trées et de sorties, les utili­sa­teurs de la BOOM seront un peu plus restreints dans leurs choix… Mais à presque la moitié du prix de la Duet, force est de remarquer que la BOOM propose une inter­face de grande qualité. Assez pour concur­ren­cer la Reve­la­tor io24 ? Il est certain que l’in­ter­face de PreSo­nus béné­fi­cie de plus d’ef­fets, d’E/S MIDI et de l’ac­cès à un grand nombre de contrôles direc­te­ment depuis le hard­ware (et cela pour la moitié du prix de la BOOM) mais, indu­bi­ta­ble­ment, la qualité sonore ne sera pas tout à fait au même niveau et, donc, ce que la Boom perd en options, elle le regagne au niveau de la clarté de ses préam­plis.

8/10
Points forts
  • THD basse
  • Linéarité excellente
  • Effets en temps réel grâce au DSP
  • Loopback intégré
  • Petite et légère
Points faibles
  • Peu d'E/S
  • Une seule sortie casque
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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