Le coin du français.
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Pevets
sonicsnap
Sybelle
Souvenir de Noël : Comment j’ai tué Beethoven
L’hiver de mes sept ans. Durant les fêtes de fin d’année, en préparation d’un proche concert, Grand-Mère répétait à longueur de journée la sonate Hammerklavier de Ludwig Van Beethoven. Et, en percevant à ses côtés mes soupirs désespérés, m’avait confié :
— Un jour, tu le comprendras… Et tu l’aimeras…
Grand-Mère avait un jardinier qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’illustre compositeur, du moins pour le visage et la chevelure, à celui de son buste en porcelaine sur la cheminée du salon.
Il se nommait Marçalo.
Marçalo était laid. Je ne veux pas dire laid par son physique, à mon âge on m’avait déjà appris que beauté ou laideur ne se portait pas sur les traits, mais dans l’âme de chacun. Il était laid à mes yeux, car son passe-temps favori était d’épandre le jardin et les alentours de la maison de trainées de poison bleuté, contre les limaces et les rongeurs et d’accrocher des collets assassins dans les cerisiers pour braconner les merles. Et les matins, lors de mes promenades dans les allées, sur les branches des hortensias, les pauvres dépouilles torturées et noircies des limaces et dans les fruitiers, trop hauts pour que je puisse leur venir en aide, les piaillements désespérés des oiseaux étranglés me tiraient des larmes. Sur le chemin qui bordait la rivière, ventre affreusement gonflé, et sourdant du trou du cul, un ruisseau de sang noir, un ragondin, pattes jointes gisant comme en prière. Le matin même de ce jour de Noël, encore.
À la veillée, Tó, un lointain cousin du Brésil s’était joint à notre petite famille. J’ai toujours reçu des cadeaux « utiles » à cette occasion, une bicyclette, des patins de rink, un sac à dos… Tó, ignorait tout de moi, même que j’étais une fillette. Il m’avait offert un véritable arc Xingu des tribus amazoniennes et ses longues flèches horriblement dangereuses…
Et avant même que Grand-Mère ait pu protester la moindre mise en garde, j’avais bandé l’arc, visé l’ignoble Ludwig Van Marçalo et avec une précision stupéfiant l’assemblée, résolument, j’avais explosé d’un trait la tête honnie trônant sur le marbre de la cheminée.
Passez joyeusement ces dernières heures de la course de notre Terre, accompagnez avec elle dans l’espérance de la Paix ses premiers pas pour une nouvelle volte plus civilisée.
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)
Sybelle
Clore / clôturer...
J'entends souvent l'expression, par exemple, «et pour clôturer la séance», encore aujourd'hui un ministre...
On dit bien «clore le débat», non ? «Les inscriptions sont closes».
Pour moi, «clore», c'est fermer, et «clôturer» (avec un accent circonflexe !) c'est poser une clôture !
Pour moi, un «champ clos» c'est un champ entouré de... clôtures. Mais un huis clos ?
Quel est l'usage du bien-parler ?
Y-a-t-il une règle qui m'échappe ? Et qu'elle est-elle ?
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)
will_bru
Edit : j'avais oublié l'accent circonflexe
One Breath III : Find out the end of the story, piece by piece : WBBTMR - One Breath III
I'm an alligator, I'm a mama-papa comin' for you
[ Dernière édition du message le 05/01/2023 à 13:52:21 ]
Anonyme
sonicsnap
[edit] Je réalise que "clore" n'existe pas non plus à l'imparfait quelque soit la personne. C'est vraiment un verbe à problèmes!
[ Dernière édition du message le 05/01/2023 à 16:12:57 ]
will_bru
One Breath III : Find out the end of the story, piece by piece : WBBTMR - One Breath III
I'm an alligator, I'm a mama-papa comin' for you
Sybelle
Le problème de "clore", c'est qu'il n'existe pas aux première et deuxième personnes plurielles du présent de l'indicatif. Donc, difficile d'éviter "nous clôturons" ou "vous clôturez" cette séance. Du coup, pour ne pas se prendre la tête, on utilisera toujours le verbe "clôturer", et voilà, on se comprend..
[edit] Je réalise que "clore" n'existe pas non plus à l'imparfait quelque soit la personne. C'est vraiment un verbe à problèmes!
Ouais, c'est recevable, mais là et pratiquement tout le temps je l'entends à l'infinitif.
«et pour clore le débat», moi je trouve que ça chante mieux, mais c'est subjectif, peut-être manque d'habitude.
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)
sonicsnap
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