Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Anonyme
Quatrième de couverture
" Edgar, mathématiques, deux sur vingt, géographie, zéro virgule cinq pour l'encre et le papier, refuse d'obtempérer à la parole évangélique, refuse de dessiner la carte de Tunisie, confond le mont Blanc avec la crème dessert du même nom, orientation à envisager, tests psychotechniques pour Edgar, tache de Rorschach à remonter par les bretelles. "
1975, un an après l'élection de Giscard. Edgar a quinze ans. Il commence à fumer. Il a toujours des coupures de courant dans la tête et ses grandes oreilles sont recouvertes par des cheveux que les garçons portent longs à l'époque. Les années de nourrice chez ton Jos et tan Gina à Annecy, près du pont de Brogny, font place à la vie de l'internat. Dans ses rêves éveillés, Edgar, voit surgir de multiples fantômes - Aline Soviétique, Jacques Mesrine, la pulpeuse boulangère, son père inconnu, un clochard bienveillant -, tous compagnons furtifs d'une vie qui file de gare en gare, à Paris, Asnières et Ménilmontant. Dans un style sans équivalent, à vif, où chaque mot, chaque expression, sonnent juste, Dominique Fabre poursuit le récit tendre et nostalgique de la vie d'Edgar, ce garçon aux trop grandes oreilles et à la trop grande lucidité.
C'est la suite de "Ma vie d'Edgar" dont j'ai parlé il y a plus d'un an.https://fr.audiofanzine.com/le-pub-des-gentlemen/forums/t.8152,dis-moi-ce-que-tu-lis,post.8032289.html
Je ne savais pas qu'il existait une suite et je suis tombé sur le livre par hasard, l'oeil accroché par le nom de l'auteur. Eh ben ça vaut le coup. Dès les premières phrases on retrouve Edgar avec sa syntaxe qui fait la part belle aux oxymorons, aux zeugmas et autres figures littéraires que ne permet habituellement que le langage parlé. Bref on s'amuse toujours à le lire.
Cela dit Edgar a tout de même changé et avec l'âge il a développé un sens de l'abstraction, il se projette un peu plus mais toujours avec difficultés. Il voit de nombreux personnages imaginaires, entends des voix, se parle, parle de lui à la 3ème personne et dit quelques fois "Edgar et moi".
On sait que la schizophrénie se révèle quelques fois à l'adolescence, dans des période difficiles. Edgar ayant du mal à exister car ayant toujours l'air d'être un fardeau pour sa mère qui ne fait rien pour l'empêcher de croire cela, on peut imaginer que de sérieux troubles mentaux le guettent.
La candeur est donc toujours là mais il y a aussi désormais une certaine noirceur. Pas de cynisme, il n'en a pas les moyens, mais une désorientation existentielle que n'arrange pas sa dispersion dans divers pôles: la maison, l'internat et les séjours en Savoie. A chacun de ces endroits il est un Edgar différent de l'Edgar d'ailleurs. Le seul Edgar qu'il l'intéresse est celui qui le lie à sa mère, elle-même un peu perdue.
Il y a aussi en filigrane l'élection de Giscard, le choc pétrolier, les premières agences intérimaires de proximité, les luttes syndicales, les oppositions technocrates parisiens vs provinciaux et tout un tas d'autres marqueurs d'une certaine époque.
Pour ce qui me concerne c'est un roman dense, complexe, intéressant à bien des niveaux, très bien écrit et sans faille.
Si vous avez lu "Ma vie d'Edgar", foncez sur celui-là.
[ Dernière édition du message le 14/12/2015 à 10:03:20 ]
Anonyme

1914. François-Ferdinand d'Autriche vient d'être assassiné. Dans un petit café quelque part
en Tchécoslovaquie Chvéïk et le taulier en discutent très très vaguement avec un inconnu.
Or ce dernier s'avère être de la police secrète. Chvéïk et le tenancier se retrouvent en prison avec à la clef,
un départ pour le front. Mais avec Chvéïk, rien ne se passe comme prévu.
C'est paraît-il une sorte de Don Quichotte de l'Est, mais comme je n'ai pas lu Cervantès je ne pourrai pas le dire. Personnellement j'ai pensé à un cousin éloigné du Bardamu de Céline de par l'anti-militarisme qui cours le long de l'ouvrage avec ces tribunaux idiots, ces règlements contraires au bon sens que Chvéïk met à mal avec sa candeur réelle ou feinte. En fait on ne sait pas si c'est un idiot ou si il se fout ouvertement de la gueule des militaires à qui il a affaire, mais il les tourne en bourrique. J'imagine aisément une adaptation des Monty Python.
C'est aussi émaillé d'anecdotes ou de faits divers tragiques, débiles qui servent à Chvéïk de valider ses propos et pensées lorsqu'on lui demande de justifier certains de ces actes.
Le ton est ouvertement drôle et fait la part belle à la dérision et c'est effectivement ce qui l'éloigne du Bardamu de Céline. Ça peut sembler désuet quelques fois mais j'ai trouvé que ça fonctionnait assez bien dans l'ensemble et me suis bien amusé.
La traduction a l'air d'être très réussie si j'en juge par la cohérence qui se dégage de l'esprit du livre.
L'auteur, Jaroslav Hašek (1883 - 1923), mérite qu'on s'intéresse à son parcours. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jaroslav_Ha%C5%A1ek
En 1915, Jaroslav Hašek, qui avait acquis une solide réputation de noceur, fut enrôlé dans l'armée autrichienne. Il fut incorporé au 91e régiment autrichien sur le front de Galicie en 1915 et n'hésitera pas plus tard à ridiculiser ses supérieurs, dans Le Brave Soldat Chvéïk, sous leurs véritables noms.
Hašek servit également en Bohême du sud avant de gagner la Hongrie. En septembre 1915, son unité fut isolée à la suite d'une percée des troupes russes et Hašek se rendit aux Russes. Il fut emprisonné dans un camp en Ukraine, puis dans l'Oural.
En 1917, la Révolution russe mit fin à la guerre sur le front de l'Est. Hašek, libéré, s'engagea volontairement au service des bolcheviks en 1918, qui en firent un commissaire politique dans la 5e armée russe. Il s'engagea parallèlement dans la Légion tchèque, une organisation nationaliste visant à émanciper les Tchèques de la tutelle austro-hongroise.
Anonyme
baissetagaineberthe
Autre style, une Education libertine de Jean Baptiste Del Amo. Pas du tout un livre pournous. Mais un beau langage classique, vocabulaire soutenu mais pas chiant du tout du tout.
Deux livres que je dévore en ce moment!
C'est dit en passant...
Non à la discrimination des chiens laids.
Fink Ployd
Beaucoup de SF
problème par quoi vais je commencer
Long Live Rock'n Roll (Rainbow)
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Dr Pouet
Mon Sepulveda préféré, et l'un de mes bouquins préférés.
[ Dernière édition du message le 26/12/2015 à 00:23:03 ]
Fink Ployd
Silo 1 et 2 sont très très bien! Le 3 est une bouze.
alors je commence par le 3
Long Live Rock'n Roll (Rainbow)
will_bru
Par contre Alastair Reynolds, ça devrait être du bien bon
De mon côté : "une brêve histoire du temps" et "une belle histoire du temps" de S. Hawkings et "Discours sur l'origine de l'univers" de Etienne Klein.
In the midnight hour, she cried more, more, more, with a rebell yell she cried more more more...
Vince_
Anonyme
"Discours sur l'origine de l'univers" de Etienne Klein.
Ah ben fais-nous un retour à l'occasion, si le temps te le permet.
J'ai beaucoup aimé la perspective proposée et la façon accessible et concise de sa formulation.
Anonyme
" Le maître du chateau ", quelqu'un pour me motiver à le lire ?
Le maître du château, ou Le maître du haut château ? (de K. Dick donc)
De K.Dick, je te motiverais bien... mais pour d'autres bouquins comme : Ubik, Les clans de la lune alphane, Le dieu venu du centaure.
Anonyme

Je regrette de ne pas l'avoir découvert plus tôt !
Anonyme
Présentation de l'éditeur:
Wabi sabi est la quintessence de l’esthétique japonaise. Wabi sabi est la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes. C’est la beauté des choses modestes et humbles. C’est la beauté des choses atypiques…
Wiki:
Le wabi-sabi (?) est une expression japonaise désignant un concept esthétique, ou une disposition spirituelle, dérivé de principes bouddhistes zen, ainsi que du taoïsme. Le wabi-sabi relie deux principes :
Wabi : solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie...
Sabi : l'altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets. Le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.
Le Wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l'on peut éprouver face aux phénomènes naturels, et le Sabi la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes1.
Une illustration du wabi-sabi : le culte esthétique pour les pierres, ou le travail des bonsaï.
Cette éthique apparaît au XIIe siècle ; elle prône le retour à une simplicité, une sobriété paisible pouvant influencer positivement l'existence, où l'on peut reconnaître et ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes.
Écrit et publié en 1994, voilà enfin une traduction française sur un des multiples concept esthétique japonais. Un peu court mais éclairant et bien construit avec l'indispensable perspective historique.
Les illustrations ne m'ont pas semblé pertinentes.
Si le sujet vous intéresse, faites aussi des recherches sur les concepts d'esthétique japonais tels que mono no aware, le iki et le shibui.
.: Odon Quelconque :.
"Le maître du chateau ", quelqu'un pour me motiver à le lire ?
Comme mrPESSOA, si c'est "Le Maître du Haut Chateau" de K. Dick, récemment adapté à l'écran par Amazon, perso je n'ai pas aimé même si le postulat de base donnait matière à quelque chose de grandiose en terme d'uchronie.
Dans le même registre, j'ai trouvé le "Fatherland" de Robert Harris bien plus plaisant à lire (et accessoirement "Enigma" comme une bonne partie du reste de son oeuvre aussi).
« What is full of redundancy or formula is predictably boring. What is free of all structure or discipline is randomly boring. In between lies art. » (Wendy Carlos)
Fink Ployd
Long Live Rock'n Roll (Rainbow)
[ Dernière édition du message le 27/12/2015 à 20:46:46 ]
L.Fox
Je ne suis pas un grand lecteur, et même jusqu'à présent pas un lecteur du tout.
Sur les conseils d'une amie j'ai pris le temps de lire "Les dieux voyagent toujours incognito" de Laurent Gounelle, et je me suis surpris à y prendre du plaisir, surpris à ne pas réussir à décrocher du bouquin..
Du coup je vais continuer sur ma lancé en passant sur "L'Homme qui voulait être heureux" toujours du même auteur.
Fink Ployd
si je ne lis pas ça me manque au bout de 3 jours ... serait ce une addiction ?
en tous cas me voilà embarqué pour un long voyage avec la série de "L'Espace De La Revelation" ... 7 tomes de 800 pages ?
Long Live Rock'n Roll (Rainbow)
Magnesium
Citation de : Fink Ployd
la lecture !!
si je ne lis pas ça me manque au bout de 3 jours ... serait ce une addiction ?
en tous cas me voilà embarqué pour un long voyage avec la série de "L'Espace De La Revelation" ... 7 tomes de 800 pages ?
Oh non ne t'inquiète pas, il ne font pas tous 800 pages, le 4ème en fait 1200 par exemple ;)
La dernière fois que j'ai vérifié ils n'étaient pas encore tous traduits en français.
C'est sur mes conseils que tu t'y es mis ou aucun rapport ? Parce comme j'en parlais il y a deux pages ça fait une sacrée coïncidence :p
Anonyme
la lecture !!
si je ne lis pas ça me manque au bout de 3 jours ... serait ce une addiction ?
en tous cas me voilà embarqué pour un long voyage
Certainement. Un long voyage à l'horizon, oui...
Récemment, L'ère du vide de Lipovetsky, même si ce n'est pas le vide intersidéral... (pardon)
[ Dernière édition du message le 29/12/2015 à 18:49:34 ]
Fink Ployd
Long Live Rock'n Roll (Rainbow)
Vince_
Effectivement, je parle du K.Dick.
C'est mon premier de l'auteur dont je n'ai vu que les adaptations cinématographiques.
Je suis arrivé péniblement au 3ème chapitre, il est clair que ce n'est pas le plus " page turner " qu'il m'ait été donné d'avoir entre les mains.
Pour positiver, j'me dis qu'après celui ci, les autres K Dick me paraîtront d'autant meilleur ?!
oryjen
Titillé par tant de dithyrambe, l'an passé je me suis tapé une bordée de K.Dick, que je n'avais jamais lu.
J'ai trouvé ça mauvais.
Ce n'est pas de la littérature. C'est extrêmement poussif. Les idées sont énoncées pour l'excitation intellectuelle superficielle qu'elles procurent, mais ne sont pas développées, comme le ferait un véritable écrivain, de manière à toucher le fond commun (au moins culturel) en chaque lecteur.
J'ai trouvé un embryon de quelque chose dans Le Maître du Haut-Château, dont malheureusement l'auteur a renoncé à écrire la seconde partie, se disant trop éprouvé par le résultat de ses recherches sur l'Allemagne nazie.
Je comprends mal les lacunes de cet auteur, puisqu'il semblait, comme en témoigne cette vidéo de 1977 tournée à Metz lors d'un congrès S.F., à titre personnel profondément et sincèrement travaillé par un sentiment étrange de la réalité.
Peut-être l'abus de certaines substances l'avait-il rendu incapable d'abstraire suffisamment pour entrer véritablement dans le domaine littéraire...
https://www.youtube.com/watch?v=jXeVgEs4sOo
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 31/12/2015 à 11:10:48 ]
Anonyme
tout le monde n'est pas réceptif à K Dick, c'est tout à fait compréhensible. la preuve, tu cites le maître du haut château qui pour moi est justement un ratage selon moi.
de plus sa force n'est pas dans son style, mais dans ses thématiques, ses scénarii.
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
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