Philosophie sur le zinc !
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Anonyme

Philosophie sur le zinc !
Patron, vous m’en remettez-une, siouplaît…
Tu kiffes cogiter sur des questions dont la plupart des gens se foutent, sache que tu n’es pas seul au monde…
Tu mates sur ARTE les émissions de Raphaël Enthoven… tu es abonné à Sciences humaines, Philosophie magazine, ou Esprit, voire les trois,
T’aimes les sciences humaines : la sociologie, la psychologie - voire la psychologie sociale,la philosophie des sciences, l’art, la comparaison des systèmes culturels, la spiritualité,
Ma philosophie d'Amel Bent est le morceau qui arrive en premier sur ta playlist,
Tu passes ton bac,
Que tu sois camusien ou sartien,
Prends une chaise et un verre ….

[ Dernière édition du message le 16/11/2013 à 12:54:42 ]

quantat

@Orygen
Le langage de l'animal (exception faite des animaux qui nous restent mystérieux) n'a rien de commun avec celui de l'homme, si ce n'est de communiquer des informations.
Le langage humain va bien au delà de ça.
Contrairement au langage animal, le langage humain fait l'objet d'un apprentissage qui dure toute la vie, il est structuré phonologiquement et syntagmatiquement (par une grammaire ) et surtout, il ne consiste pas en un ensemble de signaux: c'est un système de signes, eux mêmes composés de signifiants et de signifiés - avec cette particularité déjà mentionnée que le signifiant est dissociable de son signifié, ce qui permet de produire les figures de styles par lesquelles nous donnons du sens à notre univers.
Le témoignage d'Hellen Keller montre comment avec l'apprentissage du langage la l"lumière" se fait et comment elle passe d'un état de "singe sauvage" à ce qu'on sait ( elle va décrocher un doctorat )
Pour ce qui est de la subjectivité, ce n'est qu'une question de définition conceptuelle : si par "sujet" tu veux désigner un "être singulier" alors je ne vois pas de raison de la refuser aux animaux.
Dans le "langage lacanien" le "sujet" est la réponse du réel au symbolique, l'effet de notre inscription dans l'ordre symbolique (langage) - parce que le sujet n'existe que représenté par la chaine signifiante dont il se soutient.
Pour la philosophie continentale, le sujet est l'individu doué de réflexion, de conscience morale et capable de s'affranchir du déterminisme de l'instinct.
Que ce soit pour la psychanalyse ou pour la philosophie continentale, la subjectivité requiert ce langage.
Quelle différence au niveau de l'amour ?: l'homme et la femme voient leurs relations amoureuses complètement "subverties" du fait de ce langage : il engendre chez nous une kyrielle de questions : est-ce qu'il ou elle m'aime, c'est quoi "être un homme" ou une "femme", que desire t'il ou elle ... etc... questions qui peuvent engendrer de l'inquiétude voire de l'angoisse et qui font, en tous cas, que nous ne nous jetons pas sur la femelle en rut comme le peux l'animal...
Ces questions liées à l'amour et à la reconnaissance par l'Autre peuvent orienter toute notre existence.... on est très loin de règne animal....: Même Madame Bonobo n'éprouve pas le désir de mettre des sous vêtements en dentelle , ni même de mettre du rouge à lèvres ou de se parfumer pour dissimuler ses odeurs animales

quantat

Ajoutons ceci au sujet de la "conceptualisation" : il s'agit chez l'animal d'une incontestable faculté d'abstraction... mais celle ci se passe des catégories du langage.
Nos concepts ont ceci de particulier qu'ils se définissent toujours par leur inscription dans un système de concepts (et là encore, il faut un langage structuré par une grammaire)

quantat

Pour finir, les observations faites sur des animaux domestiques sont biaisées: il s'agit d'animaux transformés par l'homme ... rien d'étonnant à ce qu'ils puissent nous donner l'impression d'avoir développé des facultés très particulières (qui n'existent pas à l'état sauvage)... n'oublions pas que l'homme est capable - grace au langage logico mathématique- d'imposer à des composants chimiques, électriques etc..., une organisation dont découle la faculté de simuler la pensée (les ordinateurs)

quantat

Citation de : kumo boy
Citation :Une minute: est-on sérieusement, scientifiquement en train de dire que les animaux n'ont pas de langage? A propos de conduites amoureuses, précisément?
Certainement pas! Tous les biologistes, zoologues, éthologues le savent parfaitement.
Par contre nous n'avons pas l'humilité de reconnaître que ce langage, seul lieu où peut s'ancrer le subjectif qui manque à la démonstration, nous ne le comprenons sans doute pas avec la précision et la subtilité nécessaire.
Ben justement je crois que cette subtilité nous échappe parce que nous y cherchons plus que ce qu'elle est réellement.
C'est une vraie subtilité.
Dans le dernier livre dont je parle, je cite un passage dans lequel un jeune commandant connaissant la théorie sur le bout des doigts fait échouer son cargo sur un banc de sable. Il calcule et re-calcule pour trouver son erreur.
Or cette subtilité qu'il cherchait dans les chiffres est un phénomène figurant dans aucun livre.
Seul l'indigène, vivant et observant son environnement direct peut le savoir.
Il ne le quantifie/notifie/conceptualise pas pour autant, au sens scientifique du terme.
Il sait.
Citation :Mon sentiment personnel, tiré d'années à cheminer quotidiennement de conserve avec des animaux domestiques, sauvages, apprivoisés, est qu'il n'y a pas de césure. Nous nous entendons tous sur l'essentiel, tous les vivants.
Je crois ça aussi, et cet essentiel est subtil mais bien palpable et n'a pas nécessairement besoin d'un langage articulé, ni d'un concept.
Petit "paradoxe" : l'illusion selon laquelle l'animal possède un "langage" semblable à celui de l'homme nous vient de l'ambiguité de notre propre langage: le mot langage est employé de deux façons:
Pour désigner un système articulé pourvu d'une organisation lexicale et syntaxique
Pour désigner un mode de communication.
IL y a une grande différence entre les deux et l'illusion vient de ce que le premier subsume le second.... cela ne signifie pas que le second permet tout ce que permet le premier

Anonyme

Pour revenir sur les animaux, le concept, le langage, l'intelligence, l'humain etc etc...
Dans le zen il est quelques fois rappelé que les animaux de par leur nature et leur spontanéité
sont plus proches de l'état de l'éveil que l'homme qui ne cesse d'intellectualiser/conceptualiser,
le menant à ouvrir poupées russes sur poupées russes à l'infini.
Le "Shodoka" ou "Chant de l'immédiat Satori" commence ainsi:
"Cher ami, ne vois-tu pas cet homme du satori qui a cessé d'étudier et est inactif?
Il ne cherche ni à écarter les illusions ni à trouver la vérité".
Ce qui sous-entends je crois que cet homme se "contente" de vivre, d'être vivant au sens le plus
fort du terme, mais paradoxalement, au sens le plus simple.
[ Dernière édition du message le 06/09/2014 à 09:09:03 ]

Anonyme



quantat

Citation de : kumo boy
quantat> Tout ça me fait furieusement penser à Wittgenstein, non?
Pour revenir sur les animaux, le concept, le langage, l'intelligence, l'humain etc etc...
Dans le zen il est quelques fois rappelé que les animaux de par leur nature et leur spontanéité
sont plus proches de l'état de l'éveil que l'homme qui ne cesse d'intellectualiser/conceptualiser,
le menant à ouvrir poupées russes sur poupées russes à l'infini.
Le "Shodoka" ou "Chant de l'immédiat Satori" commence ainsi:
"Cher ami, ne vois-tu pas cet homme du satori qui a cessé d'étudier et est inactif?
Il ne cherche ni à écarter les illusions ni à trouver la vérité".
Ce qui sous-entends je crois que cet homme se "contente" de vivre, d'être vivant au sens le plus
fort du terme, mais paradoxalement, au sens le plus simple.
T'as pas tort Kumo, il y a du Wittgenstein là derrière (mais c'est le deuxième Wittgenstein).
Le bouddhisme Tchan (dont est tiré le Zen) prône le non savoir (entre autres) ... Cette religion suppose - à juste titre- que le réel en lui même nous est voilé par l'ordonnancement que lui impose le langage dans lequel nous le pensons....
Le réel ne nous apparaît pas tel quel :nous le pensons au travers des catégories induites par une langue donnée.
L'éveil consiste donc dans la capacité à se libérer des illusions engendrées par le langage
("Words give you the illusion to be out from what they can say")
De la même manière, l'action est dénoncée comme illusoire dans la mesure où le fait de vivre dans le projet nous éloigne de notre propre intimité/ de notre vérité intime

quantat

Citation de : Seth Gr.
c'est un concept que l'on trouve dans beaucoup d'autres traditions que le Zen.
Oui on peut trouver ça dans le soufisme (chiite et sunnite)
Et dans certains ordre contemplatifs chrétiens (héritiers de ST François)

oryjen

Ajoutons ceci au sujet de la "conceptualisation" : il s'agit chez l'animal d'une incontestable faculté d'abstraction... mais celle ci se passe des catégories du langage.
Nos concepts ont ceci de particulier qu'ils se définissent toujours par leur inscription dans un système de concepts (et là encore, il faut un langage structuré par une grammaire)
Je crois que c'est une grande erreur, de nature purement culturelle, et visant à grandir notre image en nous garantissant un statut particulier.
Personnellement, je me suis beaucoup interrogé, en profondeur introspective à ce sujet. Je sais que je pense en images, en parfums, en postures corporelle, et pas en mots.
Les mots viennent après, d'une façon rapide et inconsciente (comme sont rapides en inconscients les calculs permanents et hyper-complexes nous permettant d'interagir corporellement avec le monde) quand la pensée est appelée par le contexte social.
Pour finir, les observations faites sur des animaux domestiques sont biaisées: il s'agit d'animaux transformés par l'homme ...
Non. C'est le reproche qui a tout de suite été fait à Lorenz à propos de ses travaux et conclusions neurologiques, cognitives et comportementales sur les oies domestiques.
Il a largement réfuté ce reproche et prouvé que tout dépend, en ce domaine, de la façon dont les expériences et observations sont conduites.
De plus, peu importe la distinction dans ce débat: Du point de vue philosophique, on est homme ou animal par nature, non par culture, et toute la discussion qui cherche à préserver (il s'agit à mon sens d'un réflexe conservateur issu de conceptions religieuses anciennes et relayées par la science pour des raisons idéologiques, sans examen sérieux) la distinction entre homme et animal s'appuie sur ces notions d'essence et de nature.
Tout ceci est d'ailleurs parfaitement contradictoire avec la théorie de l'évolution des espèces, qui admet une filiation continue entre l'espèce humaine et certaines espèces de primates, ce que confirmerait plutôt l'observation: Nous partageons, à des degrés divers, très largement un ensemble de facultés et de comportements au moins avec les vertébrés supérieurs, pour être très prudent et restrictif.
Le langage de l'animal (exception faite des animaux qui nous restent mystérieux) n'a rien de commun avec celui de l'homme, si ce n'est de communiquer des informations.
Le langage humain va bien au delà de ça.
De manière exceptionnelle, quand on essaie de partager des notions abstraites, oui, mais c'est très peu courant entre les hommes, sans doute parce que ça représente un considérable effort.
Ecoutons parler les gens autour de nous: Ils ne font rien d'autre qu'échanger des informations (quand l'un écoute réellement l'autre, ce qui est aussi rare).
Par ailleurs, rien ne prouve que c'est quand il échange autre chose que des informations, que l'homme se montre le plus juste par rapport à la vie, et le plus pertinent par rapport aux structures du langage qu'il emploie pour ce faire...
Tout le mal de ce monde ne vient peut-être pas d'ailleurs: S'appuyer comme nous le faisons dans "nos meilleurs moments" sur le pouvoir fantasmé d'une forme de réflexion finalement parfaitement inopérante...
Allez savoir: il faudrait pouvoir s'observer de l'extérieur...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

quantat

Je ne nie absolument pas que nous soyons de animaux et il ne s'agit pas pour moi d'affirmer la "supériorité" de l'homme du point du vue de son "essence" - c'est de la "morale" ...
Je me borne à constater que la nature de notre langage est liée à la nature de notre pensée et que cette pensée se développe d'une façon spécifique du fait des structures qui appartiennent au langage et que cette pensée produit une différence d'ordre qualitatif entre l'homme et les animaux ... notamment en ceci que nous vivons dans un univers entièrement tissé par les sciences et les technologies - lesquelles sont des conséquences de la possibilité pour notre langage de se couler dans des lettres (sans lettre pas de mathématiques, ni de science physique).
Le contre exemple des oies est inapproprié : celle ci ont été testée et non pas "éduquées" par les hommes. Je parle des animaux qui vivent avec les hommes, chez eux, et qui sont transformés par eux.
Je comprends ton point de vue : tu souhaites maintenir l'idée d'une continuité entre les animaux - dont les hommes.
Mon propos se positionne en dehors de ce type de considération (peu m'importe que l'homme soit supérieur ou inférieur aux animaux) : je constate que , contrairement aux animaux, nous vivons dans environnement totalement "dénaturé" ; les animaux restent immanents à cette nature ... et ils n'ont toujours pas développé une science capable de bouleverser radicalement les règles du jeu.
Cela dit, ta perspective est sensée et raisonnable - mais elle fait l'impasse sur les données des sciences linguistiques ; réciproquement, ma propre perspective possède sa propre cécité dont j'ignore la nature - mais qui n'est pas de l'ordre des considérations philosophiques (sur la nature et la culture, l'essence et l'accident, la supériorité ou l'infériorité)
Nous ne pouvons pas nous observer seuls de l'extérieur : nous nous pensons nous mêmes au travers de notre langue (ce qui n'exclut pas d'ailleurs la pensée par images) et ... pour faire bref : il n'y a pas de métalangage qui n'hérite des limites de tout langage, dont celles qu'il prétendrait dénoncer dans un langage objet

oryjen

en ceci que nous vivons dans un univers entièrement tissé par les sciences et les technologies
Non non non c'est une erreur de perspective très circonstancielle, issue du fait qu'aujourd'hui la majorité des occidentaux vit en ville. Dans les "campagnes" on est quotidiennement au contact de la matérialité du monde, et l'on conçoit les choses autrement.
Je comprends ton point de vue : tu souhaites maintenir l'idée d'une continuité entre les animaux
Non plus. Je la constate. On m'a dit, j'ai appris comme toi à l'école que je pensais en mots, et en concepts, mais je me suis très sérieusement interrogé à ce sujet, car à un moment de ma vie j'ai constaté que "ça ne collait pas".
Et là j'ai vu que je pensais en images, parfums et postures corporelles à-demi rappelés au conscient.
C'est peut-être une "découverte" hérétique, je m'en fous. Je ne prétends pas non plus penser comme "les animaux", puisqu'ils sont multiples, autant que nous en leur identité personnelle, pour le moins (ne parlons pas des végétaux, c'est un abîme philosophique, bien que, très curieusement pour la plupart des gens, nous partagions avec eux une énorme proportion de notre patrimoine génétique) et que j'ignore le goût de leur expérience de l'existence, à chacun d'eux...
Que dire d'autre? Toute affirmation en ce domaine est forcément d'ordre idéologique et normatif: Nous ne sommes pas télépathes, et véritablement nous ignorons tout de l'expérience des animaux, et même de nos réputés "semblables", malgré toutes les rustines culturelles que nous nous ingénions à apposer sur ce sujet.
Certains indices extérieurs nous conduisent à penser que nous partageons certaines expériences, à un niveau bien supérieur que ce qu'énoncent les théories purement idéologiques de l'ordre que tu cites, et que par exemple les expériences de Lorentz semblent d'ailleurs démentir.
Ensuite il faut se taire à ce sujet, et continuer à observer.
le contre exemple des oies est inapproprié : celle ci ont été testée et non pas "éduquées" par les hommes. Je parle des animaux qui vivent avec les hommes, chez eux, et qui sont transformés par eux.
Mais ça ne règle rien: Ou bien tu dis ici que ce qui est déterminant de la condition humaine ou animale est d'ordre culturel, ce qui est raisonnablement irrecevable: Si on parle d'homme ou d'animal, on parle par essence d'une césure qui ne saurait se résoudre en aucune condition particulière (comme la domestication ou l'apprivoisement).
Ou alors tu admets, contrairement au paradigme qui traîne plus ou moins consciemment derrière ton argumentaire, qu'on est "plus ou moins homme" par culture, ce qui n'est pas recevable non plus.
Ainsi tu dis, si je te suis au bout des choses, que l'animal domestiqué ne serait plus "tout-à-fait animal", et qu'il suffirait de culture pour changer son essence.
Quelque part je te suivrais bien par là, parce que très bizarrement, ça corrobore mes observations. Mais philosophiquement, je ne saurais quoi faire de ceci.
Car nous avons ici une transgression très nette des catégories valides en philo: On ne badine pas avec l'essence! C'est interdit!
Pouquoi?
Parce qu'alors que devient l'homme qui, par culture "défavorable", se rapproche de comportements "animaux", comme la verbalisation exclusive d'informations? Semi-bête? Est-ce admissible?
Et pourquoi pas, toute dignité d'état égale, finalement?
Après, tout autre chose: Du point de vue bouddhique évoqué tout-à l'heure, l'homme qu'est-il?
Un animal, une bizarrerie de la nature, qui ne peut parvenir à l'Eveil que par l'effort de sa conscience... contrairement aux autres, qui l'ont eu "en cadeau"...
On n'en sort pas...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 07/09/2014 à 02:36:45 ]

Anonyme

Citation :
Dans les "campagnes" on est quotidiennement au contact de la matérialité du monde, et l'on conçoit les choses autrement.
ce qui est un point de vue très urbain... je suis d'accord avec quantat. l'homme est absorbé par ses concepts.
le langage structure la pensée, et le langage humain est loin d'être une simple véhicule de ce que l'on veut exprimer : besoin, crainte... le langage humain peut être considéré comme un objet en soi, détaché de ses objectifs initiaux...
pour paraphraser Mac Luhan, l'être humain est arrivé au stade où le medium peut se substituer au message.

Jackbrelle

Citation de : ludwigh
Citation :Malheureusement très exact, si l'on parle ici de la philosophie en tant qu'institution de la pensée. Ce n'est pas propre exclusivement à la philosophie par contre: Toute structure humaine suffisamment complexe cherche d'abord à se perpétuer elle-même, comme une sorte d'être autonome. Pour ce faire, elle génère des sortes de niches où viennent se couler tout naturellement certains esprits pantouflards, produits par ladite structure ou simplement utilisés par elle, qui n'aiment rien tant que ronronner en nourrissant sans cesse les mêmes conditionnements.
ça, c'est très vrai pour les pseudo-philosophes, les philosophes fonctionnarisés. Des Luc Ferry, André Compte-Sponville, Finkielkraut, Bernard-Henry Levi .....me laissent assez perplexes. Entendre les vannes d'Onfray sur ces philosophes de salon, c'est assez bon.
Bon, Onfray, c'est justement ce qu'on pourrait appeler " Philosophe "... Les autres non, hein!?
Les Consponchove, BHL, et encore moins Finkelkraut... Je vois mal le rapport entre ces gens et la philosophie.
Ce sont des idéologistes ( je mets pas " idéologues ", c'est différent ) et n'ont pas grand-chose à voir avec le " pensage " de ce qu'on vit...
Onfray décortique, analyse ( pour nous ) mais laisse à qui sait lire le droit et le devoir de se faire sa petite idée tout en mettant les choses en perspective... Là, je suis client évidement.
Du coup, ces autres-là me font absolument rire bien que j'ai un peu pitié aussi. Le fait qu'y soient écoutés par contre me désole, mais rien de neuf, les gogos sont toujours nombreux. Finkelcroute à l' Académie ET à RTL me conforte dans l'idée d'une décadence morne et lugubre tout à fait méritée.
Enfin un moment, faudra bien en finir avec ce monde moisi, bandant mal et si terne.
Sous peine de finir comme des parasites qui auraient tout bouffer sans rien piger.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

Anonyme


Jackbrelle

Ho?
Pourquoi donc ( J'en ai regardé, ça m'a bien intéressé )?
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

Anonyme

le peu que j'ai entendu, c'était plutôt bon, et très clair.

Jackbrelle

Tout à fait.
Ce type nous demande juste de penser.
C'est là que blindé de gens se couroussent, ils ont point l'habitude! " On a jamais fait comme ça! "
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

Anonyme

oui, j'aime bien ses appels répétés à la pensée critique, autonome. à partir de là, ses opinions tranchées sur telles ou telles choses ne me dérangent pas.

Jackbrelle

On est tombés d'accord, y va neigé
.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.

Anonyme

On est tombés d'accord, y va neigé
Vous ne semblez pas d'accord sur les règles de conjugaison...

oryjen

Je parle de "vrai", les faux, médiatisants/médiatisés ayant été cités plus haut. Ha d'ailleurs on a oublié Beau Gosse Premier (Enthoven). Lui c'est pareil, mais pour jobards "3e année" et "Confirmés".
ce qui est un point de vue très urbain... je suis d'accord avec quantat. l'homme est absorbé par ses concepts.
Je vois les choses autrement: indépendamment de ses habitudes, options, convictions, engagements, tendances, l'homme n'est souvent rien d'autre qu'une sorte d'éponge. Il absorbe tout naturellement ce sans quoi il trempe... Changez de bain, v'là un bébé tout neuf!
Donc il est "généralement" exact de dire que "l'homme est absorbé par ses concepts", principalement parlant de gens dont les concepts sont l'environnement principal, c'est-à-dire une grosse part de la population occidentale. Cependant, encore une fois puisque nous parlons ici philo, il faut distinguer les circonstances contingentes, aussi massivement majoritaires qu'elles puissent quelquefois devenir, et la nature, ou l'"essence", c'est-à-dire des caractères que l'on retrouve obstinément quelles que soient les circonstances.
La pré-éminence du concept ne me semble ainsi pas ressembler suffisamment à quelque chose qui ressortirait de la nature ou de l'essence de l'homme. Certes c'est une contingence massivement dominante dans l'occident urbain, et il est vrai que nous dressons férocement nos enfants en ce sens, mais l'occident urbain n'est pas tout l'occident, et l'occident n'est pas encore le monde entier, même s'il bataille ferme à le devenir.
Ainsi celui qui passe son temps à manier du ciment est surtout "absorbé par le ciment". Celui qui passe son temps près de la rivière ou dans la forêt est absorbé par la rivière ou la forêt, sans qu'il lui soit nécessaire de s'en faire un concept: La présence et l'attention suffisent largement.
pour paraphraser Mac Luhan, l'être humain est arrivé au stade où le medium peut se substituer au message.
En effet ça lui arrive très souvent, surtout en occident urbain, et ce n'est pas à son honneur me semble-t-il.
C'est juste l'histoire du pilote, grisé par la vitesse, qui s'aperçoit de la puissance et de l'inertie propre de son bolide au moment où il perd le contrôle.
L'éponge, sous prétexte qu'il est de sa nature d'absorber, s'imagine que tout ce qu'elle absorbe devient éponge en elle.
Or pas du tout.
Comme elle le comprend, à la dernière extrémité, quand l'eau vient à manquer.
Mais il est bien compréhensible, vu de l'extérieur de l'éponge, que ces "dernières extrémités" constituent des sortes d'horizons de conscience". Trempant dans l'eau, et se trouvant rempli par elle, l'éponge croit qu'on ne peut tremper que dans l'eau. D'ailleurs elle croit aussi qu'on ne peut que tremper dans l'eau, raison de son désarroi quand la sécheresse arrive.
De même, le philatéliste croit qu'on ne peut que philatéliser, l'analyste politique (AFien ou plus largement reconnu) que tout est politique, le maraîcher que l'existence est comme une grosse salade...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 08/09/2014 à 12:06:47 ]

Anonyme

Citation :
pour paraphraser Mac Luhan, l'être humain est arrivé au stade où le medium peut se substituer au message.
mince, cette phrase était ambigüe, je la réexplique donc : je voulais dire que le langage humain est tel que la forme employée pour un message peut constituer un message en lui-même.
c'était dans la continuité de ce que je disais avant, et sans rapport avec l'opposition urbain/rural, occidental/oriental.
@ JB : ben non, je ne suis pas toujours en désaccord avec toi. j'ai même été une fois d'accord avec ory, mais je devais être malade !

oryjen



Mais ça mangeait pas de pain, c'était sur la sympathie due aux enfants dans les écoles. Comment ne pas être d'accord?
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 08/09/2014 à 12:05:23 ]

Anonyme

je voulais dire que le langage humain est tel que la forme employée pour un message peut constituer un message en lui-même
Mais il ne peut en être autrement, dans le langage comme dans toute les sciences nous faisons l'expérience de l'impossibilité de toute représentation, c'est le ressort même de l'art d'ailleurs, non ?
En ce qui concerne Onfray, comme beaucoup je me suis initialement laissé séduire d'une oreille, mais une écoute plus attentive cet été m'a laissé pantois, j'ai entendu un censeur qui juge ses pairs à l'aune de leur biographie, soit...mais quelles sont ses sources et où est la réflexion sinon, en creux, dans l'absence d'argumentation contradictoire et le recours à des facilités comme la mise en poche du public à bon compte avec des réponses et des poses humoristiques ou l'usage marqué de la répétition sur les points les plus infamants/croustillants ?
[ Dernière édition du message le 08/09/2014 à 12:42:14 ]

samy dread

et en plus il a bien pris le melon
Non je ne mettrai pas de pull
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