Le Pub de l'Amérique Latine
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Anonyme
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Sujet de la discussion Posté le 11/04/2014 à 09:29:32Le Pub de l'Amérique Latine
Salut.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...
Bienvenue.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...
Bienvenue.
Vickibaum
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Je poste, donc je suis
Membre depuis 15 ans
861 Posté le 07/04/2019 à 10:43:12
J'ai failli dire; "rapporte nous des photos"
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
Anonyme
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862 Posté le 19/06/2019 à 21:48:40
Pour poster ici j'avais le choix entre vous parler de la mine de nickel au Guatemala, du débile Bolsonaro, du Mexique et de l'Amérique Centrale qui s'enfoncent toujours un peu plus, d'Ortega qui se sent devenir Somoza, des 2 crétins Guaido et Maduro... ou du plus léger. Un joli bouquin d'une très jeune mexicaine, Aura Xilonen.
Ça s'appelle Gabacho.
C'est l'histoire à la première personne d'un jeune adolescent clandestin dans une ville du sud des US. Gamin abandonné par son reste de "famille", passé clando chez les yanquis. Il devient homme à tout faire chez un libraire hispano un peu original et misanthrope, tombe amoureux d'une jeune ricaine, se place dans un foyer pour mômes abandonnés, se fait "rafler" par une journaliste un peu secouée, devient boxeur. C'est écrit très langage parlé mais comme sait le faire quelqu'un qui a déjà un bagage livresque pas négligeable. Belle découverte.
Voyage déjà au point... putain, c'est la première fois que je vais par là en sachant déjà où je vais aller, hôtels et bagnole réservés.
Arrivée, 3 jours à Santiago, 2 jours à Valparaiso, retour à Santiago, vol pour Antofagasta sur le tropique de Capricorne, désert d'Atacama, prise de la bagnole. Direction l'extrême nord du Chili, le long de la frontière avec le Pérou, sur la route qui va à La Paz en Bolivie.
Pour des paysages et des patelins dans ce genre dans ce genre.
Puis retour vers le sud, par le bord de mer de l'Atacama.
Des gares de triage abandonnées, des villes en ruine, des cités minières tout pareil. Putain, ça fait exactement 20 ans que je m'étais promis de revenir pour voir ça, c'est que c'est frustrant d'être passé devant sans s'arrêter parce que les bus prétendaient n'avoir pas 2 heures à perdre pour qu'un gringo fasse des photos.
Pis départ vers la très touristique San Pedro de Atacama... heureusement j'y connais des coins que les touristes n'aiment pas, c'est sans attrait soi disant...
Merde, depuis le 10 février que je compte les jours.
Au fur et à mesure que je choisissais les points de chute je disais à la Moujikette "ça te plairait ça ?", "t'en penses quoi de ça ?"... J'sais pas pourquoi mais elle ne m'a jamais dit "ouais, c'est bof"...
Ça s'appelle Gabacho.
C'est l'histoire à la première personne d'un jeune adolescent clandestin dans une ville du sud des US. Gamin abandonné par son reste de "famille", passé clando chez les yanquis. Il devient homme à tout faire chez un libraire hispano un peu original et misanthrope, tombe amoureux d'une jeune ricaine, se place dans un foyer pour mômes abandonnés, se fait "rafler" par une journaliste un peu secouée, devient boxeur. C'est écrit très langage parlé mais comme sait le faire quelqu'un qui a déjà un bagage livresque pas négligeable. Belle découverte.
Citation de vickibaum :
J'ai failli dire; "rapporte nous des photos"
Voyage déjà au point... putain, c'est la première fois que je vais par là en sachant déjà où je vais aller, hôtels et bagnole réservés.
Arrivée, 3 jours à Santiago, 2 jours à Valparaiso, retour à Santiago, vol pour Antofagasta sur le tropique de Capricorne, désert d'Atacama, prise de la bagnole. Direction l'extrême nord du Chili, le long de la frontière avec le Pérou, sur la route qui va à La Paz en Bolivie.
Pour des paysages et des patelins dans ce genre dans ce genre.
Puis retour vers le sud, par le bord de mer de l'Atacama.
Des gares de triage abandonnées, des villes en ruine, des cités minières tout pareil. Putain, ça fait exactement 20 ans que je m'étais promis de revenir pour voir ça, c'est que c'est frustrant d'être passé devant sans s'arrêter parce que les bus prétendaient n'avoir pas 2 heures à perdre pour qu'un gringo fasse des photos.
Pis départ vers la très touristique San Pedro de Atacama... heureusement j'y connais des coins que les touristes n'aiment pas, c'est sans attrait soi disant...
Merde, depuis le 10 février que je compte les jours.
Au fur et à mesure que je choisissais les points de chute je disais à la Moujikette "ça te plairait ça ?", "t'en penses quoi de ça ?"... J'sais pas pourquoi mais elle ne m'a jamais dit "ouais, c'est bof"...
sonicsnap
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AF, je suis ton père
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863 Posté le 19/06/2019 à 22:56:03
Merci AS pour toutes ces belles photos. Les lieux abandonnés, ça a toujours une âme. On se dit qu'il fut un temps où c'était plein d'animation. Et puis il y a eu un dernier jour où ces locos on bougé, où des gens ont quitté ces bâtiments. Puis plus rien.
Qu'est-ce que c'est, l'endroit étrange au bord de la mer avec toutes ces croix en bois? Un cimetière?
Qu'est-ce que c'est, l'endroit étrange au bord de la mer avec toutes ces croix en bois? Un cimetière?
Vickibaum
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Je poste, donc je suis
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864 Posté le 20/06/2019 à 15:49:55
Idem le Sonic +10
Superbes tes photos la façade de l'hôtel baroque avec les tôles ondulées derrière et la rotonde abandonnée
Sans parler des clichés faits dans le nord avec les volcans en fond
Voius partez quand ?
Ajout : Concernant les Volcans Chiliens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_volcans_du_Chili
Les Stratovolcans du nord, sont de toute beauté.
Superbes tes photos la façade de l'hôtel baroque avec les tôles ondulées derrière et la rotonde abandonnée
Sans parler des clichés faits dans le nord avec les volcans en fond
Voius partez quand ?
Ajout : Concernant les Volcans Chiliens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_volcans_du_Chili
Les Stratovolcans du nord, sont de toute beauté.
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
[ Dernière édition du message le 20/06/2019 à 16:02:05 ]
Vickibaum
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865 Posté le 20/06/2019 à 16:07:23
Et puis pour te faire encore plus envie (si c'est possible ?)
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
Anonyme
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866 Posté le 20/06/2019 à 17:50:23
Vickibaum, ce ne sont pas mes photos mais quelques clichés glanés sur le net en vue de préparer le voyage.
Sonicsnap, le cimetière se trouve à Pisagua, ancienne capitale du salpêtre péruvien. Il faut savoir que jusqu'en 1879 l'Atacama était en partie péruvien et bolivien. Les chiliens ont raflé la mise lors de cette guerre nommée guerre du Pacifique, privant la Bolivie de son accès à la mer. A la charge du gouvernement bolivien, il avait octroyé beaucoup de droits à des sociétés chiliennes, détenues souvent par des anglais, et la plupart des travailleurs y étaient chiliens... sans compter que le gouvernement bolivien se contrefoutait royalement de ses côtes. Les boliviens ont perdu depuis l'indépendance plus de la moitié de leur territoire au cours de guerres parfois déclarées par le gouvernement bolivien lui même... Bon, là n'est pas le propos.
Pisagua, port chilien située dans l'Atacama, a eu son heure de gloire à la fin du 19ème siècle et début du 20ème quand le salpêtre chilien était exporté partout dans le monde comme engrais. Ainsi on trouve un peu partout dans l'Atacama des villes à l'abandon, d'autres un peu en activité. On trouve aussi pas mal de voies ferrées, certaines très actives, d'autres moyennement, tout dépend de l'activité minière. J'ai eu la chance d'en utiliser certaines, c'est magique, sale, inconfortable, bruyant, lent... mais magique. En parlant des volcans chiliens, l'Ollagüe et le Socompa font partie de ceux que j'ai pu mater depuis un train...
Revenons en à Pisagua. La ville fait partie de ces villes tristement célèbres au Chili car c'est là qu'on découvre encore des fosses communes planquées par Pinochet et sa clique.
Concernant le salpêtre, sa synthétisation par un chimiste allemand au début du 20ème siècle a signifié la fin de son âge d'or. Des mines sont restées ouvertes jusque dans les années 60-70, peut être que celle de Maria Elena au nord d'Antofagasta est encore un peu utilisée... quand j'y suis passé la dernière fois, en 2003, il semblait que oui.
Bon... je vais arrêter là sinon je vais vous faire l'histoire de l'Atacama depuis ses premières implantations humaines jusqu'à nos jours, en passant par les expéditions de Pedro de Valdivia dans les années 1540 et les guerres fratricides entre Almagristas et Pizarristas, la Matanza d'Iquique, la nationalisation de Chuquicamata... Pour info, les églises ci-dessus font partie des premières églises construites au Chili entre 16ème et 17ème siècle.
En plus de l'oeuvre magistrale et sublime d'Hernan Rivera Letelier (un de mes écrivains préférés) consacrée au salpêtre, aux mines et à l'Atacama, je vous conseille cet excellent ouvrage:
Peu voire pas de bouquins de photos consacrés à cette région... patientez encore un peu et il y aura de la matière par ici...
Sonicsnap, le cimetière se trouve à Pisagua, ancienne capitale du salpêtre péruvien. Il faut savoir que jusqu'en 1879 l'Atacama était en partie péruvien et bolivien. Les chiliens ont raflé la mise lors de cette guerre nommée guerre du Pacifique, privant la Bolivie de son accès à la mer. A la charge du gouvernement bolivien, il avait octroyé beaucoup de droits à des sociétés chiliennes, détenues souvent par des anglais, et la plupart des travailleurs y étaient chiliens... sans compter que le gouvernement bolivien se contrefoutait royalement de ses côtes. Les boliviens ont perdu depuis l'indépendance plus de la moitié de leur territoire au cours de guerres parfois déclarées par le gouvernement bolivien lui même... Bon, là n'est pas le propos.
Pisagua, port chilien située dans l'Atacama, a eu son heure de gloire à la fin du 19ème siècle et début du 20ème quand le salpêtre chilien était exporté partout dans le monde comme engrais. Ainsi on trouve un peu partout dans l'Atacama des villes à l'abandon, d'autres un peu en activité. On trouve aussi pas mal de voies ferrées, certaines très actives, d'autres moyennement, tout dépend de l'activité minière. J'ai eu la chance d'en utiliser certaines, c'est magique, sale, inconfortable, bruyant, lent... mais magique. En parlant des volcans chiliens, l'Ollagüe et le Socompa font partie de ceux que j'ai pu mater depuis un train...
Revenons en à Pisagua. La ville fait partie de ces villes tristement célèbres au Chili car c'est là qu'on découvre encore des fosses communes planquées par Pinochet et sa clique.
Concernant le salpêtre, sa synthétisation par un chimiste allemand au début du 20ème siècle a signifié la fin de son âge d'or. Des mines sont restées ouvertes jusque dans les années 60-70, peut être que celle de Maria Elena au nord d'Antofagasta est encore un peu utilisée... quand j'y suis passé la dernière fois, en 2003, il semblait que oui.
Bon... je vais arrêter là sinon je vais vous faire l'histoire de l'Atacama depuis ses premières implantations humaines jusqu'à nos jours, en passant par les expéditions de Pedro de Valdivia dans les années 1540 et les guerres fratricides entre Almagristas et Pizarristas, la Matanza d'Iquique, la nationalisation de Chuquicamata... Pour info, les églises ci-dessus font partie des premières églises construites au Chili entre 16ème et 17ème siècle.
En plus de l'oeuvre magistrale et sublime d'Hernan Rivera Letelier (un de mes écrivains préférés) consacrée au salpêtre, aux mines et à l'Atacama, je vous conseille cet excellent ouvrage:
Peu voire pas de bouquins de photos consacrés à cette région... patientez encore un peu et il y aura de la matière par ici...
sonicsnap
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867 Posté le 20/06/2019 à 19:02:31
Merci AS pour ces infos intéressantes. Je viens de lire un "hors-série" du Monde "Histoire & Civilisations" consacré à la conquête des Amériques. Il y est notamment question des chikayas entre Francisco Pizarro et Diego de Almagro. Par ailleurs, l'effondrement des civilisations précolombiennes est à mon avis un des évènements les plus tragiques de l'histoire humaine.
Je doute que j'aie un jour l'occasion de me rendre là-bas. Pour ça, je suis avide de ce que tu pourras ramener en photos et récits. Fais un beau voyage!
Je doute que j'aie un jour l'occasion de me rendre là-bas. Pour ça, je suis avide de ce que tu pourras ramener en photos et récits. Fais un beau voyage!
Anonyme
17824
868 Posté le 20/06/2019 à 20:01:20
Les bastons entre Almagro et Pizarro ne font pourtant pas la une dans l'enseignement de l'histoire des conquêtes des Amériques.
Pourtant quand on regarde de près on s'aperçoit qu'il s'en est fallu de peu que les Amériques espagnoles ne deviennent "indépendantes" dés la conquête. Le pouvoir de Charles Quint puis Philippe II a ramé sévère pour évincer les conquistadores, preuve en est le premier vice-roi du Pérou envoyé par la couronne espagnole et aussitôt buté par le frère de Pizarro, les mariages fréquents entre les chefs conquistadores et les filles des noblesses Incas et Aztèques en vue de créer une élite. Le premier écrivain métis, Inca Garcilaso de la Vega, est d'ailleurs le fils d'un conquistador et d'une princesse Inca. Il était le neveu d'une longue lignée d'Incas.
Christian Duverger, éminent américaniste français enseignant aussi bien au Mexique qu'en France, évoque souvent ce raté de l'indépendance directe chez Cortes... selon lui l'idée d'indépendance était trop en avance pour ce temps et Cortes n'aurait pas osé la création d'un état hispano-aztèque... dont il aurait bien sûr été le patron.
Le pire fut vécu par les populations des petites Antilles, avec son corollaire de l'esclavage venu d'Afrique. Parce que là il n'y a plus de trace de ces cultures et civilisations, seuls restent quelques mots dans le vocabulaire. Canoë, cannibale, hamac, ouragan, tabac, etc etc. En dehors de ça et quelques traces archéologiques c'est l'extinction totale. Peut être qu'en étudiant les ADN des populations antillaises trouvera t-on des traces des taïnos mais ça fait léger...
Récemment c'est l'extrême sud chilien et argentin qui a vu un vrai génocide, à la fin du 19ème siècle et début du 20ème. Les colons étaient payés à la tête, au sens propre du terme, pour évincer les Yagans, Akalakufs et autres populations éparses de la Terre de Feu et du détroit de Magellan. Tous les 20 ou trente ans, le Chili "célèbre" le décès du dernier d'entre eux. A ma connaissance il ne reste qu'une poignée de Yagan métissés dans un hameau près de Puerto Williams, sur l'Ile de Navarino au sud de la Terre de Feu.
Mais en dehors des Antilles, du détroit de Magellan-Terre de Feu, de la Patagonie Mapuche et des régions amazoniennes il faut reconnaître que les principales conquêtes n'ont été rendues possibles que grâce aux concours d'une partie des populations locales en lutte contre des empires, Aztèques en méso-Amérique et Incas en Amérique du Sud. Sans l'aide logistique et militaire de la ville de Tlaxcala, sans l'aide de quelques populations de la région de Veracruz l'expédition de Cortes aurait fini comme la plupart des expéditions espagnoles en Amazonie, aux oubliettes.
Je ne parle pas des populations indiennes du Brésil, de l'Amérique du Nord Canada-USA et de la Colombie-Venezuela, ce sont des régions que je ne connais pas et que je n'ai pas étudié, désolé.
Pourtant quand on regarde de près on s'aperçoit qu'il s'en est fallu de peu que les Amériques espagnoles ne deviennent "indépendantes" dés la conquête. Le pouvoir de Charles Quint puis Philippe II a ramé sévère pour évincer les conquistadores, preuve en est le premier vice-roi du Pérou envoyé par la couronne espagnole et aussitôt buté par le frère de Pizarro, les mariages fréquents entre les chefs conquistadores et les filles des noblesses Incas et Aztèques en vue de créer une élite. Le premier écrivain métis, Inca Garcilaso de la Vega, est d'ailleurs le fils d'un conquistador et d'une princesse Inca. Il était le neveu d'une longue lignée d'Incas.
Christian Duverger, éminent américaniste français enseignant aussi bien au Mexique qu'en France, évoque souvent ce raté de l'indépendance directe chez Cortes... selon lui l'idée d'indépendance était trop en avance pour ce temps et Cortes n'aurait pas osé la création d'un état hispano-aztèque... dont il aurait bien sûr été le patron.
Citation :
Par ailleurs, l'effondrement des civilisations précolombiennes est à mon avis un des évènements les plus tragiques de l'histoire humaine.
Le pire fut vécu par les populations des petites Antilles, avec son corollaire de l'esclavage venu d'Afrique. Parce que là il n'y a plus de trace de ces cultures et civilisations, seuls restent quelques mots dans le vocabulaire. Canoë, cannibale, hamac, ouragan, tabac, etc etc. En dehors de ça et quelques traces archéologiques c'est l'extinction totale. Peut être qu'en étudiant les ADN des populations antillaises trouvera t-on des traces des taïnos mais ça fait léger...
Récemment c'est l'extrême sud chilien et argentin qui a vu un vrai génocide, à la fin du 19ème siècle et début du 20ème. Les colons étaient payés à la tête, au sens propre du terme, pour évincer les Yagans, Akalakufs et autres populations éparses de la Terre de Feu et du détroit de Magellan. Tous les 20 ou trente ans, le Chili "célèbre" le décès du dernier d'entre eux. A ma connaissance il ne reste qu'une poignée de Yagan métissés dans un hameau près de Puerto Williams, sur l'Ile de Navarino au sud de la Terre de Feu.
Mais en dehors des Antilles, du détroit de Magellan-Terre de Feu, de la Patagonie Mapuche et des régions amazoniennes il faut reconnaître que les principales conquêtes n'ont été rendues possibles que grâce aux concours d'une partie des populations locales en lutte contre des empires, Aztèques en méso-Amérique et Incas en Amérique du Sud. Sans l'aide logistique et militaire de la ville de Tlaxcala, sans l'aide de quelques populations de la région de Veracruz l'expédition de Cortes aurait fini comme la plupart des expéditions espagnoles en Amazonie, aux oubliettes.
Je ne parle pas des populations indiennes du Brésil, de l'Amérique du Nord Canada-USA et de la Colombie-Venezuela, ce sont des régions que je ne connais pas et que je n'ai pas étudié, désolé.
sonicsnap
85254
AF, je suis ton père
Membre depuis 18 ans
869 Posté le 20/06/2019 à 22:17:51
Je n'avais jamais entendu parler du génocide de la Terre De Feu. Sinon, c'est sûr que le sang Aztèque ou Inca coule dans les veines de nombreux autochtones d'Amérique centrale et du sud. Ma belle sœur mexicaine originaire de Oaxaca a un type indien très marqué bien qu'elle porte un nom espagnol.
Je ne me rend pas compte de ce que représentaient les populations Aztèque, Maya et Inca en terme démographique au moment de la conquête par les européens.
Je ne me rend pas compte de ce que représentaient les populations Aztèque, Maya et Inca en terme démographique au moment de la conquête par les européens.
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Hors sujet :Concernant les indiens d'Amérique du nord, j'ai été effaré par la condition de ceux qui vivent à Seattle et dans la région. L'état de Washington, sans doute pour se donner bonne conscience, leur verse une allocation qui fait qu'ils n'ont pas à travailler. Ils trainent dans les rues, bouteilles à la main, complètement clochardisés et archi bourrés du matin au soir quelque soit leur âge. De fait, ils vivent complètement à part. Peu de chances qu'il y ait des métissages avec les blancs. Ça n'empêche pas l'état de glorifier l'histoire indienne de la région avec notamment un grand musée de l'art indien qui fait la fierté de la ville. Et au fait, "Seattle" est le nom d'un ancien chef indien local.
Anonyme
17824
870 Posté le 21/06/2019 à 18:16:57
Une quinzaine de millions pour les Incas, environ 10 à 20 millions pour les Aztèques.
Les chiffres varient, certains historiens donnant des chiffres différents selon qu'ils ne comptent que les Incas ou Aztèques ou qu'ils comptent les populations "affiliées" aux empires... sous la contrainte, ce ne sont pas des empires crées par consentement mutuel...
Mais attention, les empires Aztèques et Incas sont à leur apogée quand l'âge d'or de la civilisation Maya est loin (600-800 de notre ère, période dite classique en référence aux Grecs). La culture Maya perdure mais l'époque des grandes cités indépendantes est loin. Ce sont les 3 grands foyers de population, très étendu pour les Incas (les Andes principalement), concentré sur le plateau central du Mexique pour les Aztèques et du Yucatan au Honduras et Salvador pour les Mayas. Pour les Mayas je n'ai pas souvenir de chiffres précis.
Les récits des conquistadors parlent assez peu de massacres... De Las Casas les évoque, donnant des chiffres effrayants mais soumis à controverse. Motolinia et De Sahagun évoquent plus les cultures des plateaux mexicains. Une chose est sûre, à la fin du 16ème siècle l'actuel Mexique a perdu 90% de sa population indigène, remplacée par une population métissée qui a beaucoup mieux résisté aux épidémies, au choc bactériologique. Des fouilles récentes, au Mexique, d'un cimetière du 16ème siècle montrent que la plupart des décès étaient dus chez les autochtones aux maladies importées par les espagnols.
Toutafé. C'est ce qui est fascinant, ce continent est un continent métissé... enfin sauf dans les hautes castes où on ne se revendique comme tel que selon les circonstances. y'a des Noirs aussi, qu'avaient pas demandé à venir. Feu mon beau frère, panaméen, refusait d'admettre qu'on puisse lui trouver une tronche d'indien, et pourtant... il faisait partie de cette génération refusant d'être considéré comme métisse. J'ai pu voir du racisme anti-indien très fort au Guatemala et au Mexique, de la part de personnes qui ne pouvaient se revendiquer comme 100% norvégiennes... A l'inverse, au Nicaragua où j'assistais à une réunion de personnes handicapées victimes de guerre (enfin ils faisaient partie soit de la Contra soit du Frente Sandinista mais difficile de se bastonner en fauteuil), l'un d'eux m'a dit "avant l'arrivée des espagnols on était pas comme ça à se battre". Approbation de l'assemblée, composée de métis appelés Gonzalez ou Ramirez... Il m'est souvent arrivé en Bolivie de rencontrer des enfants qui ne parlaient pas l'espagnol, les parents m'expliquant qu'ils n'allaient pas encore à l'école.
Parfois je vois pas bien la différence, physiquement, entre une personne se revendiquant métisse voire blanche ou une autre se revendiquant indienne. La différence, dans les pays très indianisés se fait par l'habit et l'usage de la langue... et le niveau social. Mais malgré tout je trouve les survivances des cultures et civilisations pré-hispaniques bien présentes. C'est pas du folklore. C'est vraiment un mélange, un syncrétisme entre 2 cultures, pré-hispanique et européennes. Le meilleur exemple est le culte de la Pachamama dans les Andes.
Je me suis un peu écarté du sujet, désolé...
Les chiffres varient, certains historiens donnant des chiffres différents selon qu'ils ne comptent que les Incas ou Aztèques ou qu'ils comptent les populations "affiliées" aux empires... sous la contrainte, ce ne sont pas des empires crées par consentement mutuel...
Mais attention, les empires Aztèques et Incas sont à leur apogée quand l'âge d'or de la civilisation Maya est loin (600-800 de notre ère, période dite classique en référence aux Grecs). La culture Maya perdure mais l'époque des grandes cités indépendantes est loin. Ce sont les 3 grands foyers de population, très étendu pour les Incas (les Andes principalement), concentré sur le plateau central du Mexique pour les Aztèques et du Yucatan au Honduras et Salvador pour les Mayas. Pour les Mayas je n'ai pas souvenir de chiffres précis.
Les récits des conquistadors parlent assez peu de massacres... De Las Casas les évoque, donnant des chiffres effrayants mais soumis à controverse. Motolinia et De Sahagun évoquent plus les cultures des plateaux mexicains. Une chose est sûre, à la fin du 16ème siècle l'actuel Mexique a perdu 90% de sa population indigène, remplacée par une population métissée qui a beaucoup mieux résisté aux épidémies, au choc bactériologique. Des fouilles récentes, au Mexique, d'un cimetière du 16ème siècle montrent que la plupart des décès étaient dus chez les autochtones aux maladies importées par les espagnols.
Citation :
Ma belle sœur mexicaine originaire de Oaxaca a un type indien très marqué bien qu'elle porte un nom espagnol.
Toutafé. C'est ce qui est fascinant, ce continent est un continent métissé... enfin sauf dans les hautes castes où on ne se revendique comme tel que selon les circonstances. y'a des Noirs aussi, qu'avaient pas demandé à venir. Feu mon beau frère, panaméen, refusait d'admettre qu'on puisse lui trouver une tronche d'indien, et pourtant... il faisait partie de cette génération refusant d'être considéré comme métisse. J'ai pu voir du racisme anti-indien très fort au Guatemala et au Mexique, de la part de personnes qui ne pouvaient se revendiquer comme 100% norvégiennes... A l'inverse, au Nicaragua où j'assistais à une réunion de personnes handicapées victimes de guerre (enfin ils faisaient partie soit de la Contra soit du Frente Sandinista mais difficile de se bastonner en fauteuil), l'un d'eux m'a dit "avant l'arrivée des espagnols on était pas comme ça à se battre". Approbation de l'assemblée, composée de métis appelés Gonzalez ou Ramirez... Il m'est souvent arrivé en Bolivie de rencontrer des enfants qui ne parlaient pas l'espagnol, les parents m'expliquant qu'ils n'allaient pas encore à l'école.
Parfois je vois pas bien la différence, physiquement, entre une personne se revendiquant métisse voire blanche ou une autre se revendiquant indienne. La différence, dans les pays très indianisés se fait par l'habit et l'usage de la langue... et le niveau social. Mais malgré tout je trouve les survivances des cultures et civilisations pré-hispaniques bien présentes. C'est pas du folklore. C'est vraiment un mélange, un syncrétisme entre 2 cultures, pré-hispanique et européennes. Le meilleur exemple est le culte de la Pachamama dans les Andes.
Je me suis un peu écarté du sujet, désolé...
[ Dernière édition du message le 21/06/2019 à 18:19:39 ]
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