Sujet Bagnole de merde land

Compte-rendu Seat Arona 1.0 TSI - 115ch.

Il était temps pour moi de refaire un gros service sur mon Ibiza, et pour les deux jours qu'a duré le service, je me suis fait prêter le ARONA. Un SUV compact comme on en trouve des tonnes en ce moment.

Autant vous le dire tout de suite, le ARONA ne m'a pas séduit visuellement. Un nom de vieille branche au chocolat de chez Cailler, un design extérieur avec une bouille, somme toute, de vieux bidon de lessive sur lequel on aurait vite ajouté des formes pour faire passer la pillule. C'est très moche.

L''intérieur est d'un autre tonneau, et j'en connais qui pourront objectivement aimer cet intérieur pour ce qu'il est. Un plafond placé loin vers le haut, permettant aux grands conducteurs de s'installer confortablement, une position de conduite réglable sur de multiples points. On est très vite confortable dans ce truc. De nouveau, comme pour la BMW, je remarque rapidement la présence de multiples bitonios électroniques, avec, carrément, un immense écran tactile au milieu du tableau de bord. Ca, c'est super moche. Globalement, le design "peut" plaire. On voit un effort clair et nette de présentation. C'est propre, les angles viennent au bon endroit et les ajouts de couleurs et faux alus présentent biens. Mais je me méfie des faux alus pour leur longévité. A voir dans le temps ce que ce véhicule offrira. Je constate aussi la présence de plastiques noirs brillants laqués... qui présente joliment quand le véhicule est neuf, mais nécessite un passage de chiffon tous les jours. Chaque grain de poussière, chaque doigt un peu gras depuis votre bigmac y laissera des traces qui vous sauteront au visage.

Tant que je parle de l'intérieur, je vais parler des sièges. Seat est doué pour faire des sièges simples et qui semblent présenter un aspect qualitatif. Il en va de même ici. Un espèce de faux alcantara en micro-fibres bien douillet, qui maintient bien, et qui est un compromis fermeté et confort bien dosé. Le siège est manuel, mais ça ne m'a jamais dérangé. Je préfère ces sièges aux modèles électriques, qui emportent beaucoup de poids pour rien (exemple : env. 60 kg pour le siège électrique d'une Lexus que je connais, et 32kg pour son homologue manuel). Le coffre est raisonnable, on bénéficie ici du gros haillon et d'un coffre plat, mais çà ne casse pas des briques à un canard non plus. Une Seat Leon fera tout aussi bien.

Une fois confortablement, on peut allumer les gaz et partir. Et, là, je constate le moteur, très vibrant et breloquant de l'engin. On ne verse jamais dans les vieiles peugeot 305diesel des années 80, cependant, sans déconner, en raison des tr/min très bas, du son et du caractère, j'ai cru à un Diesel pour ainsi-dire jusqu'au bout. Le moteur offre énormément de couple dès le début de la palette des tours, et une sonorité un peu moche, qui renforçait encore la méprise. Rien à redire au niveau des relances, qui sont correctes. Dès la sortie de virage, l'engin se montre volontaire et offre pas mal de patate tout en restant raisonnable.

Le comportement de conduite n'est, de nouveau, pas ma tasse de thé, mais il y a de l'amélioration depuis mon test de la Béhème. En effet, Seat a essayé de donner un peu d'informations sur ce qui se passe sous les roues, et ceci est bien. Ceci pénalise un peu le confort cependan, avec une espèce de fermeté qui ne lui sied pas.  Mais, pour ma part, on est encore et toujours bien trop découplé de la route pour pouvoir y déceler un danger potentiel et l'interpréter correctement. Le comportement est bateau dès qu'on approche la limite, et la masse de 1390kg, alliée à un centre de gravité très haut, est loin d'aider. Ce n'est pas catastrophique, mais les amateurs de sensations sont au mauvais endroit. Il neigeait dans certains coins attaqués pendant la phase de test, et des endroits comme Châtillons, ou les Paccots, sont des coins où il fait bon avoir une bonne traction. Cette voiture s'est montrée exemplaire pour celà, avec un 4x4 qui s'enclenche quand on perd sa traction, et la voiture avance alors avec une autorité de maître sur des revêtements normalement sensibles, j'ai été très impressionné par celà, je ne l'attendais pas sur ce point.

De nouveau, point noir pour les bitonios électroniques, qui font flash, qui font bip, qui font chouip et qui te volent ton attention pendant que tu conduis. La radio se montre un poil rotor à prendre en main et m'a littéralement pris un bon bout de temps pour fonctionner comme je le souhaitais. Ceci peut être dangereux pour un usage routier. A méditer.

Encore un autre point noir, les freins, qui sont très bons, et mal dosables sur ce véhicule. La course de la pédale est très mal exploitée et les fabricants devraient arrêter de laisser l'équipe marketing décider sur ce point. On obtient le même problème que sur les vieilles Kangoos, avec un frein qui t'arrache une dent dès que tu est un tout petit peu trop fort sur le frein. Risque d'accident accru pour ce point qu'il faudra surveiller.

Le son de la radio est du tout venant. On est juste en dessus d'un système entrée de gamme dans la qualité sonore. Le fait que la cabine ne soit pas des plus calmes n'est pas un phénomène aidant sur ce point. Après, Seat compense par les traditonnels petits morceaux de bacon, comme la radio DAB et un système d'EQ complexe. Mais, là aussi, tu ne vas pas t'amuser avec ça en conduisant. Dommage donc.

Parce-qu'il faut bien continuer par un truc, la boite se montre très longue et on obtient des trucs totalement délirants à ce niveau, 1'900 tourns minutes à 50km/h en 3è p.ex, 2'000 tr/min à 80km/h en 5è, 1'400 tr/min à 80km/h en 6è, toujours pour la 6è, 1'950 tr/min en 6è à 123 km/h. C'est très très long, et ça en devient même gênant, car en 4è (la vitesse que la voiture te recommande de mettre à 50km/h), on est à la limite de noyer le moteur. Ce qui impliquera de devoir tomber une vitesse à chaque piéton, petit virage, intersection. Les "Rebelz", choisiront alors, par confort, de rester en 3ème, et de consommer autour de 7l au 100 km/h. Tss tss...

Et comme je viens de l'effleurer, parlons de la conso. Je ne suis jamais descendu au-dessous de 6.4L au 100 km lors de mon test (compteur), soit 6.7L (mesurés à la pompe). Et j'ai roulé plutôt pépère avec l'engin. Ici, tous les illogismes du SUV transparaissent (gros, lourd, Cx absolument désastreux), tu as beau mettre un moteur 3 cylindres de pointe, il ne peut pas modifier la phyisique, et c'est là que le bas blesse. Cette voiture devrait avoir 200 kilos de moins et avoir un bien meilleur Cx pour tirer parti d'une motorisation de ce genre. Ironiquement, cette voiture se fait tauper par des bagnoles munies de 4cylindres 2 litres atmosphériques. Oui ça n'a aucun sens, mais c'est exactement ce que nous faisons aujourd'hui avec notre parc automobile.

Encore un truc pour la boite manuelle de l'engin. Mais le passage de la 4è à la 5è nécessite pas mal de force. Une femme qui a conduit ce véhicule temporairement m'a rendu attentif à ce problème, qui, effectivement, est présent.

Mot de la fin :

Le prix actuel d'une Seat Arona 1.0 TSI tourne entre 24'000 Chf à envrion 29'000 Chf. A mes yeux, ça peut être correcte pour ce qui est offert, mais on peut en débattre. Le véhicule est moche, glouton, mais confortable, rassurant et habitable. Chacun se placera différemment face à un tel compromis.