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Sujet Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

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Sujet de la discussion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

Bon, celui-là il me manquait comme thread.

J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.

C'est parti...

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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53811
C'est souvent lié aux traumatismes de l'enfance. La mienne a été excecivement violente, la violence était une réponse courante dans ma famille, qu'elle soit verbale ou physique et n'ayant pas de contre exemple dans l'entourage proche ni même un adulte en lequel avoir confiance il semble cohérent que la violence reste prédominante dans mon répertoire de réponses. Il semblerait, malheureusement, que nous soyons nombreux dans ce cas. Et le monde des adultes étant lui-même très violent la violence se perpétue. Heureusement, j'ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes assez tôt dans ma vie d'adulte pour prendre conscience rapidement qu'il y avait un problème. Malgré tout ça m'a pris 20 ans pour m'attaquer vraiment au problème et entamer une thérapie. C'est pour ça que j'insiste sur l'importance du dialogue et de la bienveillance. Répondre à la violence par la violence c'est entretenir des mécanismes déjà bien ancrés , si on veut mettre fin à ces cycles de violence on doit réagir autrement et montrer d'autres manières de régler les problèmes.

[ Dernière édition du message le 08/09/2024 à 15:41:27 ]

53812
Le mec a en fait vécu une liaison précédente très désastreuse, c'est son excuse.
Elle consommait de l'héro et ne buvait pas; lui, je ne sais pas.
Maintenant, ils sont tous les deux à boire et fumer de la coke. Donc, oui, la consommation d'alcool et de stupéfiants est partie du problème.

En tout cas, merci encore à tous pour vos réactions qui m'ont aidé à voir un peu plus clair.

-Quel est le pire?
Ignorance ou indifférence?
-Je sais pas et ça m'est égal

53813
Citation de *Seed* :
C'est souvent lié aux traumatismes de l'enfance.


Ceci est un présupposé qui commence à se révéler de plus en plus comme un mythe, entre autre fortement colporté par la psychanalyse (qui n'en fini par de ravager les esprits), et avec le temps on se rend de plus en plus compte que la corrélation (même pas causalité) entre enfance difficile, et actes violents plus tard, sont rares...
Beaucoup (la majorité ?) d'enfant à l'enfance horrible sont devenus des gens biens et même des militants pour protéger ceux d'aujourd'hui. (ceci ne signifie pas qu'ils ont des vies facile par la suite)
Et beaucoup de violents d'aujourd'hui ont eu une belle enfance préservée, voire choyée...

Cela a plus rapport avec la reproduction sociale des rapports de domination structurels et culturels, que du déterminisme social et familial de classe. (et l'impunité, encore et toujours, un véritable conditionnement en soi, comme le suggère Sonic)
(à titre d'exemple, les fanatiques du GUD et compagnie sont majoritairement de gentils petits bourgeois bien propres sur eux et des cuillères en argent plein la bouche)

L'ignoble affaire de Mazan qui ressurgit en ce moment montre bien que cela touche toutes les classes et tout types de profils...
Il y a quelques années je faisais tourner dans mes cercles militants le docu "90 minutes" de Eva Sorhaug de 2012, qui montrait bien que cela n'était pas propre à un profil familial, et il est issu d'un pays encore aujourd'hui considéré (à tort) comme un des summum de l'égalité et du bonheur social.

[ Dernière édition du message le 08/09/2024 à 18:22:23 ]

53814
Je suis assez d'accord avec ikto. Je me méfie des prétendus traumatismes qui sont censé tout expliquer. Ça n'exclue pas que tant dans l'enfance ou dans le jeunesse, ou même, pourquoi pas, plus tard, même si en principe on est moins malléable, on se forge une image de la violence qui peut être totalement négative ou apparaitre avec des aspects positifs selon l'ensemble des valeurs auxquelles on croit. Des choses qu'on apprend au contact de la vie en général et qui ne sont pas seulement issues du cadre familial mais de tout ce qui est susceptible d'être une influence.
53815
Bah je parlais de mon expérience personnelle et je pense n'être pas le seul. On est quand même pas mal à reproduire les schémas familiaux. Bien sûr ce n'est pas inéluctable, fort heureusement, mais ça joue forcément, dans un sens où dans l'autre d'ailleurs. C'est à dire que soit tu fais comme on t'a appris, soit au contraire tu t'efforces de faire exactement le contraire. Moi, bizarrement , j'ai été élevé dans la violence et en même temps dans la foi catholique. J'ai retenu assez vite que les préceptes d'amour et de bienveillance me parlaient plus que la violence, ce qui ne m'empéchait pas de recourir facilement à la violence quand j'étais débordé par une émotion. Comme quoi, on a beau se dire non violent en étant sincère, ça n'est pas facile pour autant dans les actes.
53816
Citation de iktomi :
Cela a plus rapport avec la reproduction sociale des rapports de domination structurels et culturels, que du déterminisme social et familial de classe
C'est esthétique, comme phrase, mais est-ce que c'est censé signifier quelque chose ? On se croirait revenu aux temps bénis de la дубовый язык et du dia-mat , quand on aimait tant remplacer la peu digeste réalité par une salade de concepts… C'est bien simple, j'ai cru que j'étais tombé sur un vieil article de Jean Kanapa :mdr:
53817
Alors si tu as besoin d'une traduction : Je pense que le fait que l'ont ai aussi facilement recours à la violence, notamment physique, pour régler certains conflit, sinon la moindre frustration, a plus à voir avec le fait que nous baignons tous dans une culture de la force, de la valeur par la domination (de son environnement, des autres, de sa "propriété", quand bien même parfois ce sont des gens...), que nos sociétés en font la promotion permanente, et est bâtie là dessus, ainsi que l'impunité massive des auteurs, même trainés devant la justice, plutôt que la simple et unique reproduction de traumatismes que l'on a pu subir enfant dans son cercle familial, souvent sous couvert d'éducation. (et je rejoins seed dans le fait que ça joue malgré tout, forcément, tout joue à différents degrés, mais je crois sincèrement que c'est minoritaire, et les études tendent à le montrer de plus en plus)

Et j'ai bien envie d'ajouter que ce n'est pas parce-que tu ne connais pas certains concepts qu'ils n'existent pas... C'est même de la bête sociologie, et des outils de travaux militants sur les luttes sociales elles aussi, hélas, banales...
Racisme, sexisme et homophobie structurels (inscrite dans nos société comme norme, et non comme de simples problèmes d'individus à individus), dont notre culture est farcie, culte de la volonté reine, grosse mode du développement personnel (dépolitisant au possible et plaçant la responsabilité de tout ce qui arrive à chacun)... discours plus ou moins libertariens aussi que j'ai l'impression de voir de plus en plus, qui confinent au darwinisme social... la loi du plus fort en somme. Plus une belle impunité des violents, des riches, des dirigeants, des notables... encourageant à continuer pour ceux-là, et faire pareil pour les autres.

PS : je pense également que la violence comme émotion primaire est ancrée en chacun de nous lorsque l'on fait fasse à un obstacle dont la résolution nous échappe ou oblige à des efforts, mais je suis également convaincu qu'on est tous capables de ne pas passer à l'acte. (je suis donc parfaitement contre les discours essentialisants, mascu, "retour à la nature", etc)

[ Dernière édition du message le 08/09/2024 à 22:08:27 ]

53818
Tu me déçois monsier_fyp et ça doit t'en faire bouger une, sans... l'autre...
Perso je trouve que tu maîtrise plutôt bien l'art de t'exprimer, quitte à en manger mon chapeau.
Et pourtant merde, tu as raison car les rapports de domination structurel et culturel sont exactement le fondement du déterminisme social et familial de classe. En gros impossible d'opposer les deux, c'est pareil.
Là où tu joues au con :fou:, c'est que tu as parfaitement compris ce que Iktomi voulait dire par là, enfin si j'ai bien compris iktomi :?!:
:edit: oui j'avais bien compris

y'a pas à tortiller du cul pour chier droit

[ Dernière édition du message le 08/09/2024 à 22:15:18 ]

53819
Citation :
L'auteur de violence est rarement "fondamentalement violent", c'est une dynamique de relation précise avec une autre personne (ou un type) qui dérive vers ce genre de rapport.

Tu as des sources pour ça ?
Parce que ça contredit la majorité des trucs que j'ai lus sur la question.

Là où ça se tient un peu, c'est que quelqu'un de fondamentalement violent ne pourra pas construire une relation avec n'importe qui et qu'il y a un profil de personnes qui se font avoir à s'embarquer dans ce genre de relations.

Mais même là, c'est contredit par pas mal de témoignages, notamment de femmes, qui n'avaient auparavant jamais eu de relation avec un conjoint violent et se sont retrouvées très déstabilisées à la première beigne.

Une fois qu'elles ont réussi à sortir de la relation (quel que soit le temps que ça ait pu prendre), elles ne sont pas retombée dans une relation violente.

Certes, des femmes vont de relation violente ou toxique en relation similaire. Mais ça ne serait pas une généralité.

La violence peut certes arriver à cause de l'autre. Il m'est arrivé, devant des attitudes insupportables répétées, d'avoir envie de coller une baffe à une compagne. Mais entre l'envie et l'acte, il y a un monde. Notamment de se sentir autorisé à le faire.
53820
Citation de iktomi :
Et j'ai bien envie d'ajouter que ce n'est pas parce-que tu ne connais pas certains concepts qu'ils n'existent pas...

Ah mais je les connais. Et si j'étais taquin (et je suis taquin), j'ajouterais : hélas… Car les connaître ne me console évidemment pas de leur vilaine mollesse épistémologique. Deleuze l'a bien dit : un concept se doit aussi d'être beau.

L'ironie délicieuse de la situation, c'est que le seul concept que jamais tu ne croiseras sur ta route de groupie des concepts, c'est celui d'ironie. Tu viens d'en donner une nouvelle preuve.
Pourtant, le doute m'assaille : la phrase « je suis également convaincu qu'on est tous capables de ne pas passer à l'acte » est un tel énergumène philosophique, un tel funambulisme de pensée, un arbitraire tellement déconcertant, un idéalisme si péremptoire, que je suis obligé d'y voir du quatorzième degré. Serais-tu finalement un gouailleur ? Serais-tu léger et imprévisible ? Tu serais sauvé dans ce cas :diable: