Depuis quelque temps, TC Electronic revient à ses premières amours en sortant de nouvelles pédales pour guitare à un rythme effréné. En marge de la série Toneprint, la marque sort un looper rikiki dont les maîtres mots sont simplicité et efficacité.
TC Electronic n’en est pas à son coup d’essai en matière de pédales, c’est même par là que tout a commencé avec entre autres leur fameux SCF (« Stereo Chorus + Pitch Modulator & Flanger ») à la fin des années 70. C’est donc un retour aux sources qu’opère le constructeur depuis quelques années maintenant, avec les séries TonePrint ou Nova.
La Ditto que nous testons aujourd’hui est un peu à part dans le catalogue de TC, car elle n’est ni une TonePrint, ni une Nova, à l’image des PolyTune et PolyTune Mini. Elle emprunte d’ailleurs la carrosserie de cette dernière, ce qui a ses avantages et ses inconvénients, comme nous le verrons plus tard.
Ce n’est pas non plus un coup d’essai en matière de looper pour les Danois, ces derniers ayant sorti il y a peu de temps une version musclée de leur délai Flashback, intégrant notamment un looper. Mais la vocation de la Ditto est bien différente : elle met l’accent sur la simplicité, sa compacité et son prix attractif. Il est aussi à noter qu’elle s’adresse aux guitaristes et bassistes, ne proposant qu’une entrée instrument.
Une pédale passée à la loop
Quand on a déjà utilisé un produit TC, on n’est pas surpris lors de la phase de déballage. C’est joli, robuste grâce au châssis métallique, le potard est résistant comme il faut, le switch claque bien et le tout semble programmé pour résister aux agressions pédestres et scéniques.
La première déception, c’est l’absence de compartiment à pile : il faudra la brancher obligatoirement sur le secteur, l’adaptateur n’étant d’ailleurs pas fourni. Ceci n’est pas gênant pour les possesseurs de pedalboards déjà bien garnis, qui ont généralement une alimentation unique pour toutes leurs petites boîtes. Mais pour ceux dont c’est la première acquisition pédalesque, il faudra penser à acheter un bloc secteur, heureusement classique (9V). Les guitaristes ayant un pedalboard déjà bien encombré seront ravis d’apprendre que la Ditto est très compacte et peut s’incruster n’importe où. Mais on aurait quand même aimé avoir le choix, à l’instar de la PolyTune, entre une pédale plus grosse, mais fonctionnant sur pile, ou une plus petite requérant une alimentation secteur. Cela viendra peut-être plus tard, qui sait ?
Côté connectique, c’est on ne peut plus simple, avec une entrée et une sortie au format Jack 6,35mm, la fiche secteur et une prise mini USB. Cette dernière ne servira que pour les mises à jour du firmware : pas d’import/export de boucles (pour le moment ?).
Enfin, le seul et unique potard servira à régler le volume des boucles, sans affecter le niveau direct de l’instrument.
Il est temps de brancher la pédale…
J’ai l’impression de tourner en boucle…
La conception minimaliste de la pédale implique un apprentissage inévitable pour le guitariste déballant la Ditto pour la première fois. D’ailleurs, TC a eu la bonne idée d’inclure un petit papier récapitulatif des fonctions de la pédale. Une première pression sur le switch enclenchera l’enregistrement, une deuxième coupera l’enregistrement et lancera la boucle, et une troisième lancera l’enregistrement d’un éventuel overdub, ainsi de suite indéfiniment, puisque la Ditto permet d’ajouter autant de couches que l’on souhaite. Il faudra juste garder en mémoire que la pédale ne permet qu’un niveau de undo/redo.
Cette fonction est accessible en laissant appuyé le switch quelques secondes. C’est là qu’on atteint les limites du footswitch unique : il devient compliqué de vraiment décider du moment précis où l’on veut actionner l’undo/redo. Ce n’est pas un drame quand on s’amuse chez soi, mais cela peut vite se révéler problématique en live, lorsque l’on veut avoir un contrôle précis de cette fonction. Il devient compliqué de retirer un overdub pile à la fin d’une mesure, par exemple. De même pour les fonctions stop et clear, qui nécessitent respectivement un « double clic » et un « clic + clic long ». À l’instar de l’undo/redo, il faudra un peu d’habitude pour couper la lecture précisément à la fin d’une mesure.
On touche donc ici les limites de la Ditto, qui ne seront pas trop dérangeantes pour les guitaristes jouant chez eux au coin du feu. Les musiciens désirant un contrôle et timing parfait pour leur représentation scénique se tourneront vers un looper un peu plus élaboré, mais aussi plus cher et plus imposant…
Côté son, rien à redire, la Ditto offre 5 minutes de boucles et enregistre en 24 bit non compressé. Petit détail qui fait plaisir : ce que vous avez enregistré restera en mémoire, même si vous débranchez la pédale du secteur ! Nous savons aussi que les utilisateurs de loopers sont sensibles au respect du son de leur instrument, et nous n’avons pas constaté de détérioration lors de l’enregistrement et du playback, ce qui est un très bon point. Il est d’ailleurs utile de préciser que le son direct de la guitare est toujours « analog dry-through », c’est-à-dire qu’il ne passe jamais par le circuit interne de la pédale et qu’il ne subit pas de conversion analogique/numérique/analogique, le timbre de votre instrument ne sera donc pas altéré.
Nous avons d’ailleurs fait un petit exemple audio, juste pour vous… Vous pourrez entendre le peu de différence entre le son direct et le son loopé, un très bon point !
Bon, c’est pas tout mais…