Amis podcasters, un nouveau microphone vous tend les bras ! Elgato sort son premier micro dynamique dédié à la prise de voix : le Wave DX. Et si son prix est déjà très attractif, ses prouesses techniques n'en sont que plus alléchantes. Direction le banc de test!
Elgato est une société spécialisée dans le matériel et les logiciels dédiés aux créateurs de contenus internet. Cameras, fonds verts, éclairages et autres « stream decks » font partie de leur catalogue et ne présentent plus aucun secret pour eux. Fort logiquement, afin de pouvoir offrir à ses clients un panel de produits complet, Elgato se tourne également depuis peu vers la production de microphones de type « broadcast ». Après la sortie de leur micro usb « Wave :3 », voici venu leur premier micro voix dynamique : le Wave DX.
Simple comme bonjour
« Un son d’exception sans réglages complexes ». Voilà comment Elgato présente son microphone et le pari semble plus que réussi dès la réception du microphone. Derrière un packaging classieux, mais on ne peut plus simple (un petit coffret en carton) se cache en fait une esthétique soignée et extrêmement bien travaillée qui invite instinctivement à vouloir découvrir ce que renferme cette boîte. Une fois ouverte, nous tombons directement sur le microphone, délicatement lové en son sein. Et histoire d’appuyer cette volonté de simplicité, aucun accessoire n’est fourni avec. Pas de housse de rangement, de bonnette, de suspension ou autre. Seule une notice succincte, mais très didactique accompagne ce produit décidément de plus en plus intrigant. Difficile de faire plus épuré et justement, ce minimalisme ne dessert aucunement le produit qui, semblant se suffire à lui-même, inspire d’autant plus confiance.
Le Monolithe
Sorti de son coffret, le Wave DX confirme la volonté de Elgato d’offrir un microphone très épuré et simple d’utilisation. En forme de parallélépipède, avec un beau noir très classieux, le micro se présente d’un seul bloc, la grille de protection et le corps du micro semblant être issus du même moule. Son allure générale rappelle le look des vieux micros de reportage LEM des années 80–90 mélangé avec une pincée du monolithe noir de Kubrick (autant pour le look que pour le mystère qu’il inspire !). Le minimalisme est vraiment de rigueur pour le Wave DX : à l’exception du logo de la marque, aucune inscription n’est présente sur le microphone, pas plus que de switch de coupe-bas ou de pad –10 dB. Et c’est sans doute pour éviter toute confusion liée à cette absence d’indications que le constructeur a préféré installer un ruban bleu autour du microphone pour désigner le côté de la grille vers lequel parler.
La suspension, elle, est directement intégrée au corps du Wave DX et astucieusement vissée sur un seul côté du micro. Ainsi faisant, il est possible de faire tourner le microphone sur un axe de quasi 360°, permettant à l’utilisateur de placer le micro comme bon lui semble, et cela, de façon très intuitive. Concernant justement la suspension, pas besoin d’adaptateurs : la vis de filetage est malicieusement réversible et propose les formats 3/8" et 1/4".
Dernière information, et pas des moindres, la capsule de ce micro a été choisie en collaboration avec Lewitt Audio, une marque autrichienne dont le sérieux n’est plus à démontrer dans le domaine et avec qui Elgato avait déjà travaillé pour le Wave:3, leur micro USB.
La prise de son
Afin de rester au plus près des conditions d’un enregistrement de podcast (ou streaming), sachez que les prises de sons ne furent pas effectuées en studio d’enregistrement professionnel, mais « en condition ». À savoir : dans un appartement parisien, dans une chambre non traitée, avec juste un ordinateur portable, un casque et une petite interface Universal Audio Apollo Twin X.
Le premier essai de prise de son se fit en s’installant à une distance d’environ 5 cm du microphone. Elgato prône une simplicité d’utilisation pour un rendu haut de gamme et le résultat fut totalement à la hauteur de nos espérances. Sans avoir à chercher un placement particulier, un réglage d’égalisation ou de compression, la voix se tenait déjà très bien telle quelle et l’équilibre sonore était parfait. Le bas est très bien contrôlé (à aucun moment, l’utilisation d’une bonnette ou d’un anti-pop ne s’est fait sentir) et les aigus sont présents de façon très naturelle, sans aucune agressivité. D’une façon générale, on retrouve donc bien la couleur des microphones dynamiques, mais avec cette petite ouverture dans les médiums aigus qu’apportent les microphones statiques et qui est bien souvent utile lors d’une prise de voix parlée. De par ce son si naturel, les sifflantes ne causèrent aucun problème à la restitution de la voix et en tendant l’oreille, vous remarquerez que même mes bruits de bouche (dus entièrement à ma personne) ne vinrent perturber l’écoute ni la compréhension.
Concernant sa directivité, le Wave DX étant cardioïde, il est conseillé d’être bien face à sa capsule lors de l’enregistrement, mais même en me désaxant légèrement du microphone, je ne ressentis aucun dé-timbrage et le Wave DX prouva une fois de plus son efficacité en gardant une couleur bien uniforme malgré mes légers mouvements.
Homogénéité du timbre
La notice d’utilisation préconisant une distance d’environ 8 à 12 cm, une deuxième prise de son fut effectuée à 10 cm de la capsule. Il fut alors très agréable de retrouver quasiment exactement le même son que lors de la précédente prise. Ni le timbre ni la couleur sonore ne s’en trouvèrent altérés et le résultat était tout aussi plaisant. Le son de la pièce fut certes très légèrement accentué, mais de manière assez minime. De plus, le micro est très peu sensible aux bruits extérieurs : aucun ne vint perturber la prise de son malgré la présence d’un trafic routier assez important à proximité. De très bonnes surprises pour un micro à si petit prix !
Pour les amateurs de grosses voix bien chaleureuses, un autre test fut tenté collé à la grille de protection. Fort logiquement, le rendu n’en devint que plus chaud et plus épais. Mais comme précédemment, la couleur générale restait bien la même. À ce propos, il me faut avouer avoir été une fois de plus très agréablement étonné par le filtre interne du micro et sa gestion des plosives qui, même à cette distance, furent parfaitement bien gérées. Encore une bonne surprise !
- Elgato 5cm00:29
- Elgato 10cm00:29
- Elgato collé00:29
- Elgato 20cm00:29
Le gain & le module en option
Si le Wave DX est fabriqué pour être compatible avec n’importe quel préampli ou interface audio, il m’a semblé réclamer tout de même un assez haut niveau d’amplification (50 dB au minimum). Faites donc attention au niveau de gain que peut vous fournir votre matériel afin d’éviter les mauvaises surprises. Pour suppléer ce possible souci de gain, Elgato propose justement en option un petit module USB dédié au Wave DX (le Wave XLR). Je n’eus pas la possibilité de le tester pour cet article, mais le Wave XLR faisant office de préampli ET d’interface audio, les possibilités techniques du Wave DX s’en retrouvent alors décuplées (USB, gain d’entrée, volume d’écoute, prise casque, mute…). Il est de plus entièrement compatible avec tous les microphones d’autres marques, même les micros statiques (il peut délivrer du 48 v.). In fine, ce petit module pourrait donc vite devenir un atout de taille pour les petites configurations.
Conclusion
Au niveau du tarif, le microphone Wave DX se classe parmi les micros d’entrée de gamme, mais au niveau du rendu final, il rivalise avec des micros bien plus chers. Il est évident que vous n’aurez pas la même définition et épaisseur qu’avec un micro haut de gamme comme un Re20 ou un micro à large membrane, mais le résultat est là et amplement suffisant pour des voix parlées. Son prix, sa simplicité d’utilisation, son homogénéité, son naturel… Les qualités ne manquent pas et il est indéniable que ce micro possède un sacré potentiel. Si vous cherchez à vous équiper à moindre coût pour un rendu optimal et que la technique vous a toujours rebuté, ne poussez pas plus loin vos recherches : Elgato a déjà pensé à vous.