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Test du multi-effets Mooer GS1000 - Mooer clone pour pas cher !

8/10

La marque Mooer semble décidée à se faire une place dans l’arène des multieffets numériques capables de cloner le matériel des guitaristes et bassistes. Découvrons dans ce test ce que le GS1000 a à offrir face à une concurrence désormais bien établie.

Test du multi-effets Mooer GS1000 : Mooer clone pour pas cher !

Présen­ta­tion et connec­tique du Mooer GS1000 (dimen­sions, écran, E/S, alimen­ta­tion)

faceIl y a encore quelques années, cloner son maté­riel était un passe-temps réservé aux utili­sa­teurs de Kemper. Depuis, le concept a fait son chemin et des marques comme Neural DSP, IK Multi­me­dia ou HeadRush ont déve­loppé leur propre procédé, avec à chaque fois la même fina­lité : empor­ter dans son sac l’équi­valent d’une confi­gu­ra­tion poten­tiel­le­ment lourde et onéreuse, dont la sono­rité doit se rappro­cher le plus possible du maté­riel origi­nal. Dans ce contexte, il est diffi­cile pour une marque comme Mooer de lancer un nouveau multief­fet en se limi­tant à des modé­li­sa­tions « à l’an­cienne ».

Le GS1000 Intel­li­gent Amp Sampling Proces­sor se présente comme un multi-effets de 240 × 160,5 × 62 mm pour un poids de 1,3 kg. Autre­ment dit, son encom­bre­ment réduit permet de le trans­por­ter faci­le­ment dans un sac à dos. Sur la face prin­ci­pale, on découvre un écran tactile couleur de 5 pouces, accom­pa­gné d’un bouton d’ali­men­ta­tion (c’est une excel­lente idée de l’avoir placé ici plutôt qu’au niveau de la connec­tique), d’un poten­tio­mètre de volume géné­ral, d’un enco­deur égale­ment cliquable et de trois boutons « HOME », « SAVE » et « SAMPLING ». À cela s’ajoutent quatre foots­witches assor­tis d’une barre de LED. En parlant de LED, le dessous du boîtier s’illu­mine lorsque l’ap­pa­reil est allumé : les plus geeks d’entre nous appré­cie­ront cette petite fantai­sie esthé­tique.

connectiqueSur la tranche supé­rieure se trouve l’en­semble de la connec­tique compre­nant :

  • une prise « EXP » pour permettre la connexion d’une pédale d’ex­pres­sion
  • une entrée « GUITAR IN » et une entrée « MIC IN » au format Jack/XLR, cette dernière étant équi­pée d’un petit poten­tio­mètre de gain ainsi que d’un switch pour acti­ver le 48 V
  • une boucle d’ef­fet stéréo « SEND » et « RETURN »
  • les sorties gauche et droite
  • une prise casque au format mini-jack
  • une connec­tique MIDI IN/OUT au format mini-jack TRS
  • une prise USB-C
  • la prise d’ali­men­ta­tion, le bloc étant fourni. Si l’on souhaite utili­ser un bloc diffé­rent, il faudra veiller à déli­vrer 9 V et pas moins de 2 A.

L’ap­pa­reil est fabriqué en Chine et la qualité d’as­sem­blage est tout ce qu’il y a de plus correct. Bien entendu, mais cela vaut pour tous les appa­reils équi­pés d’un écran tactile, ce dernier pour­rait être consi­déré comme le talon d’Achille en cas de mauvaise chute. Enfin, le prix de vente constaté au moment de la rédac­tion de ce test est de 399 euros.

Firm­ware version : 1.2.3

Inter­face, flux de signal (14 blocs) et écosys­tème (USB-C, MIDI, app, looper)

interfaceQui dit multi-effets moderne dit aussi « recherche d’un tout-en-un pour gagner en temps, en argent et en simpli­cité ». Concer­nant la qualité de prise en main du GS1000, elle se situe dans la norme. Comme toujours, j’ai pris le temps d’uti­li­ser l’ap­pa­reil sans consul­ter le manuel afin de me faire une idée plus objec­tive de l’as­pect intui­tif de l’in­ter­face. De manière géné­rale, on retrouve les mêmes codes de fonc­tion­ne­ment que chez la concur­rence. L’écran tactile est évidem­ment un atout. S’il offre une bonne lumi­no­sité et un contraste satis­fai­sant, sa défi­ni­tion semble toute­fois un peu faible selon les stan­dards actuels : les polices manquent de netteté. Ce qui m’a surtout dérangé reste le manque de réac­ti­vité de l’in­ter­face. Pour être plus précis, elle présente un léger « lag », parti­cu­liè­re­ment percep­tible lors du défi­le­ment des listes d’ef­fets ou lorsque l’on tourne virtuel­le­ment un poten­tio­mètre. Sur ce point, la concur­rence laisse une meilleure impres­sion.

En appuyant sur le bouton « HOME », on accède à deux vues prin­ci­pales, plus ou moins détaillées, qui permettent de visua­li­ser les blocs d’ef­fets (14 au total), le nom du préré­glage actif, le tempo, les niveaux d’en­trée et de sortie, ainsi que la charge CPU. Bref, l’in­ter­face se montre parfai­te­ment fonc­tion­nelle. Comme évoqué, on dispose de 14 blocs pouvant accueillir les effets de son choix (350 au total, répar­tis dans les caté­go­ries habi­tuelles). Il faut toute­fois garder à l’es­prit les limi­ta­tions éven­tuelles du CPU : par exemple, il est possible de char­ger plusieurs réverbes, mais le logi­ciel restrein­dra ensuite l’ajout d’autres effets. Dans la pratique, j’ai pu créer des chaînes assez four­nies sans rencon­trer le moindre problème.

interface3Ces 14 blocs peuvent en outre être agen­cés de diffé­rentes façons. Outre la confi­gu­ra­tion clas­sique en série, il est égale­ment possible d’op­ter pour des chaî­nages paral­lèles ou distincts. Il ne faut pas oublier que le GS1000 dispose de deux entrées, dont la seconde peut accueillir un micro. On peut donc parfai­te­ment conce­voir un préré­glage guitare/voix, chaque piste béné­fi­ciant de ses propres trai­te­ments. À cela s’ajoute l’équi­valent des snap­shots, baptisé ici « Subpatch », qui permet de modi­fier l’état des blocs sans chan­ger de préré­glage, avec une vue dédiée à ce fonc­tion­ne­ment.

Mooer met en avant la présence de 350 effets. Sans surprise, on retrouve les réfé­rences incon­tour­nables que l’on s’at­tend à voir sur ce type de machine, de quoi couvrir large­ment les usages les plus courants. Et si ce n’était pas le cas, le GS1000 propose une boucle d’ef­fet stéréo, ce qui est toujours un excellent point.

effets GS1000En explo­rant la partie dédiée à l’am­pli­fi­ca­tion, on constate que Mooer a choisi de scin­der chaque étage. Plus préci­sé­ment, la section « AMP » est consti­tuée en grande majo­rité de préam­plis et non d’am­plis complets. On trouve ensuite une caté­go­rie « POWE­RAMP » pour la section puis­sance (un vrai plus, notam­ment pour les posses­seurs de préam­plis qui ne veulent pas se limi­ter à une simu­la­tion d’en­ceinte), puis enfin une section « CAB ». Là encore, on dispose des réfé­rences les plus courantes, de quoi satis­faire la majo­rité des utili­sa­teurs. Et puis, sans doute l’ar­gu­ment le plus fort de ce péda­lier : la possi­bi­lité de cloner son maté­riel direc­te­ment depuis la pédale. C’est un point posi­tif à ne pas négli­ger, car si la tech­no­lo­gie est désor­mais bien répan­due, tous les appa­reils du marché ne sont pas auto­nomes en matière de profi­ling et néces­sitent, pour certains, soit du maté­riel externe, soit le char­ge­ment de profils déjà exis­tants.

Par ailleurs, le GS1000 intègre un looper de 480 secondes, une boîte à rythmes qui semble inspi­rée du GL100 et un accor­deur bien lisible. Il dispose aussi d’une connec­tique MIDI (adap­ta­teur fourni) permet­tant de contrô­ler l’en­semble de l’ap­pa­reil. Le port USB-C gère égale­ment le proto­cole MIDI, sert d’in­ter­face audio et permet d’uti­li­ser le logi­ciel « Mooer Studio for GS1000 », qui repro­duit l’in­té­gra­lité de l’in­ter­face du multief­fet. J’ai trouvé cette appli­ca­tion agréable à utili­ser et n’ai rencon­tré aucun problème de synchro­ni­sa­tion.

logiciel GS1000Enfin, le GS1000 est équipé du Blue­tooth, ce qui permet de diffu­ser la musique de son smart­phone ou d’ac­cé­der à l’ap­pli­ca­tion « MOOER Cloud », une biblio­thèque commu­nau­taire de préré­glages et de profils de maté­riel. Dommage toute­fois que l’ap­pli­ca­tion mobile se limite à l’im­port/export et ne permette pas de modi­fier les réglages plus en profon­deur, à la manière d’un Cortex Cloud. En répé­ti­tion, ce serait vrai­ment pratique de ne pas avoir à se bais­ser pour affi­ner un son. En somme, ce péda­lier dispose d’un écosys­tème complet, à l’image de la plupart de ses concur­rents.

Résul­tats sonores, IR, EQ “IA” et capture d’am­plis : forces et limites

Comme je le disais, Mooer propose une collec­tion assez large et poly­va­lente d’am­plis incon­tour­nables que l’on aime retrou­ver sous les doigts. On accède aussi bien aux canaux clairs qu’aux satu­rés des modèles préchar­gés, présen­tés sous forme de patchs distincts. Voici quelques exemples obte­nus avec le GS1000 :

1 – 65 US DLX UK GOLD EL34 + US DLX 112 +Pure Boost + Plate
00:0000:21
  • 1 – 65 US DLX UK GOLD EL34 + US DLX 112 +Pure Boost + Plate00:21
  • 2 – US Sonic 6V6 + Sonic 112 + OD Blues Crab + Room00:13
  • 3 – US Sonic 6V6 + Sonic 112 + OD Gold Clon + Dly + Hall00:32
  • 4 – UK30 CR EL34 + UK 21200:25
  • 5 – Mark III DS 6L6 + IR Custom V30SM57 + Flex Boost + Dly Studio + Cathe­dral00:35
  • 6 – Power­bell DS 6L6 + IR Custom V30SM57 + 80800:27
  • 7 – EV5050 DS 6L6 + IR Custom V30SM57 + 80800:28
  • 8 – Mark III 6L6 + IR Custom V30SM57 + 808 + Dly Digi­tal + Hall00:34
  • 9 – Ambient Pad00:24
  • 10 – Citrus 50 6L6 + IR Custom V30SM57 + Cry Baby + Octa­ver + Fuzz + Room00:21

Globa­le­ment, j’ai souvent dû corri­ger une brillance exces­sive présente par défaut sur les sons satu­rés. Parfois, ce sont les basses qui deviennent trop enva­his­santes. En somme, les captures ne sont pas tout à fait plug’n’­play : elles demandent à être retra­vaillées, idéa­le­ment dans des condi­tions réelles, pour obte­nir une balance tonale opti­male.
Côté sensa­tions de jeu, rien à redire : la réponse est agréable et je n’ai relevé aucune latence percep­tible. Au final, Mooer ne fait ni mieux ni moins bien que ses concur­rents et comme souvent, c’est la qualité du profil utilisé qui fait toute la diffé­rence.

Il faut aussi noter que les enceintes ne peuvent pas être gérées de manière dyna­mique, avec choix du micro et de sa posi­tion. Le son reste figé : on peut tout au plus ajus­ter un coupe-bas, un coupe-haut et le niveau des réflexions précoces (early reflec­tions). Bien entendu, il est possible de char­ger ses propres IRs.

La gestion de la pédale d’ex­pres­sion est parti­cu­liè­re­ment bien pensée. Elle peut servir de pédale de volume ou être assi­gnée au contrôle de n’im­porte quel para­mètre, avec possi­bi­lité de défi­nir des seuils d’ac­tion. Voici, par exemple, une prise voix avec une réverbe pilo­tée par ma pédale.

11 – Voix + Comp + Expres­sion Chorus Rev
00:0000:25

Les effets sont globa­le­ment de bonne qualité. J’ai parti­cu­liè­re­ment appré­cié certaines réverbes plus profondes, comme les modèles « Thea­ter » ou « Chorus Reverb ». Ce qui peut manquer en revanche, c’est l’ac­cès à des réglages plus spéci­fiques selon la pédale simu­lée : par exemple, toutes les over­drives se limitent à trois para­mètres (gain, tona­lité, volume), alors que la concur­rence s’ef­force souvent de repro­duire les réglages complets des modèles origi­naux.

Mooer propose égale­ment un EQ dit « arti­fi­ciel­le­ment intel­li­gent », capable de scan­ner le signal pendant quelques secondes avant de propo­ser une courbe de correc­tion adap­tée au style recher­ché. Après plusieurs essais en le plaçant en fin de chaîne, je reste mitigé : dans le meilleur des cas, c’est davan­tage une base de travail qu’un réglage final prêt à l’em­ploi. Voici quelques exemples pour illus­trer ce point :

12 – PLX 100 EL84 + Custom 212 – AI EQ Off
00:0000:23
  • 12 – PLX 100 EL84 + Custom 212 – AI EQ Off00:23
  • 13 – PLX 100 EL84 + Custom 212 – AI EQ Rock_Drive00:23
  • 14 – PLX 100 EL84 + Custom 212 – AI EQ Rock_Drive200:23

sampling2J’ai évidem­ment voulu tester le système de sampling du GS1000, en le connec­tant à mon fidèle Victory V30 MKII avec une simu­la­tion d’en­ceinte Victory. La procé­dure est simple : le menu « Sampling » permet de cloner aussi bien des over­drives seules que des préam­plis, ampli­fi­ca­teurs avec enceintes, ou enceintes seules. Les sché­mas de bran­che­ment sont clairs et évitent toute erreur. Le sampling prend à peine quelques minutes, durant lesquelles le GS1000 envoie à l’am­pli une série de signaux peu agréables.
Parti­cu­la­rité inté­res­sante : une seconde étape, facul­ta­tive, appe­lée « Capture », consiste à jouer quelques notes pour affi­ner le rendu final de sorte qu’il s’ac­corde avec l’ins­tru­ment.

14 – Victory V30 MKII – Source
00:0000:22
  • 14 – Victory V30 MKII – Source00:22
  • 15 – Victory V30 MKII – Clone SAMPLE00:23
  • 16 – Victory V30 MKII – Clone SAMPLE + CAPTURE00:23

Sans retouche, je n’ai pas trouvé le résul­tat parti­cu­liè­re­ment fidèle : la version « samplée » tend à accen­tuer les aigus au détri­ment de la rondeur origi­nale. Bien sûr, il est possible d’agir sur l’EQ avant de sauve­gar­der le profil. En revanche, après avoir effec­tué l’étape de « Capture », le rendu devient un peu meilleur, avec un bas du spectre mieux resti­tué.

Dernier bon point : le GS1000 permet, dans un bloc over­drive, de char­ger un profil person­nel, puis d’en faire de même dans un bloc ampli­fi­ca­teur.

Notre avis : 8/10

Le GS1000 de Mooer nous a convain­cus sur bien des aspects. La qualité d’as­sem­blage est tout à fait correcte et l’ap­pa­reil reste agréable à utili­ser, malgré la lenteur parfois frus­trante de l’in­ter­face tactile pour certaines actions. On appré­cie égale­ment le cata­logue fourni d’ef­fets et d’am­pli­fi­ca­teurs ainsi que la possi­bi­lité de l’en­ri­chir en impor­tant ses propres réfé­rences, que ce soit en captu­rant son maté­riel direc­te­ment depuis la machine ou en profi­tant des créa­tions parta­gées par la commu­nauté d’uti­li­sa­teurs.

On pourra toute­fois regret­ter quelques ratés sur les sons satu­rés origi­naux, souvent trop brillants, ou encore le manque de réglages spéci­fiques pour certains effets. Dans le même esprit, la gestion des enceintes aurait gagné à être dyna­mique pour les modèles origi­naux de Mooer, à l’image de ce que proposent désor­mais la plupart des multief­fets concur­rents. C’est sur ces aspects que le GS1000 perd ses points dans ce test.

Rappe­lons néan­moins que ce test concerne un multi-effets à l’éco­sys­tème déjà très complet, affi­ché à un tarif parti­cu­liè­re­ment agres­sif de 399 €. Si Mooer main­tient un rythme de mises à jour régu­lier et conti­nue d’amé­lio­rer sa machine, nul doute que le GS1000 saura séduire un large public.

  • face
  • interface
  • interface2
  • interface3
  • interface4
  • connectique
  • looper
  • sampling1
  • sampling2
  • effets GS1000
  • logiciel GS1000

 

  • Bonne qualité de fabrication
  • Machine autonome pour la capture du matériel
  • Qualité des effets convaincante
  • Prise en main aisée
  • Présence de fonctions pratiques telles que le looper, la boîte à rythmes, l’accordeur et la fonction carte son
  • Connectique complète
  • Bonne intégration du protocole MIDI
  • Application PC/Mac simple et agréable à utiliser
  • Excellent rapport qualité/prix

  • Interface et écran tactile parfois lents pour certaines actions
  • Application mobile trop limitée dans ses fonctionnalités
  • EQ artificiellement intelligent qui peut sembler gadget selon les situations
  • Sampling perfectible
  • Absence de gestion dynamique des enceintes originales
  • Manque de réglages spécifiques pour les effets
Pays de fabrication : Chine
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  • nikos_sophos 635 posts au compteur
    nikos_sophos
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 13/10/2025 à 18:13:36
    Je ne connais pas mooer mais le gros souci c'est vraiment le suivi logiciel de ces marques. Soit y a rien soit c'est vraiment minime, juste pour un bug puis basta.

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