Sorti il y a maintenant plus de 3 ans, Maschine avait comblé beaucoup de musiciens en proposant une surface de contrôle et un logiciel orientés beatmaking. Après une version Mikro il y a deux ans, moins encombrante et moins onéreuse, Native Instruments met à jour ses deux contrôleurs et propose des versions améliorées et affublées du suffixe mkII. Quoi de neuf dokteur ?
Avant de commencer, signalons à notre lecteur que cet article ne parlera que des améliorations et mises à jour des versions mkII par rapport aux originales. Si vous découvrez Maschine, nous vous recommandons de lire les deux articles disponibles sur votre site préféré : celui de Maschine et celui de Maschine Mikro.
C’est fait ? Passons alors à la suite…
Côté hardware
Cela n’aura échappé à personne, les deux contrôleurs Maschine et Maschine Mikro ont gagné des couleurs. Les pads et les boutons rétro-éclairés peuvent arborer désormais des teintes correspondant à des groupes, des sons, des patterns ou encore des scènes. Cela peut être utile afin de repérer rapidement des éléments sur la matrice de 16 pads. À l’utilisation, c’est vraiment pas mal et rend la prise en main plus rapide. Un très bon point, surtout en live !
Mais ces pads ne sont pas seulement colorés, ils sont aussi, d’après le constructeur, plus sensibles et ils offrent une meilleure réponse. Ayant une Maschine Mikro au bureau, nous avons fait le test et les boutons nous semblent effectivement meilleurs et font un petit « clic » agréable. Concernant les pads, il faut brancher la bête pour vraiment se rendre compte de l’amélioration. Leur course est un peu plus longue et ils semblent moins durs. À l’utilisation, ils donnent accès à une plus grande plage de vélocité et leur plus grande précision sera forcément appréciée par les plus habiles d’entre nous qui pourront jouer des parties un peu plus subtiles. Un très bon point pour un aspect fondamental de Maschine !
La section master a été elle aussi repensée, avec l’encodeur rotatif et cliquable, à la base présent uniquement sur Maschine Mikro, permettant de régler le volume, le swing ou encore le tempo. Cet encodeur permet de régler les valeurs de certains paramètres plus facilement et de naviguer ou « scrubber » plus rapidement.
Côté software
Les versions mkII sont arrivées en même temps qu’une mise à jour logicielle, la 1.8, et oui, cette mise à jour sera aussi disponible pour les possesseurs des anciens contrôleurs, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
La première grosse surprise de cette mise à jour, c’est l’intégration du synthé virtuel Massive de la marque, en version complète et parfaitement intégré à l’interface de Maschine. On pourra ainsi directement naviguer parmi les présets et en charger un. De plus, les contrôleurs de Maschine donneront accès aux Macros de Massive. Pour ceux voulant en savoir un peu plus sur ce synthé virtuel, nous vous conseillons la lecture de notre test paru il y a quelques années maintenant.
Rayon nouveautés logicielles, la version 1.8 propose désormais un pitch shift et la possibilité de faire du time stretch. Ajoutez à cela la détection de BPM et vous pourrez ajuster le tempo facilement, ou encore ajuster la longueur de vos samples. On en est à se demander pourquoi ces fonctions n’étaient pas là avant…
En plus de cela, Native Instruments a intégré quelques traitements qu’il avait déjà dans sa besace, comme le Transient Master. Et vous savez quoi ? Eh bien on l’a déjà testé aussi. Et comme on l’a bien aimé, on est content qu’il soit intégré. En quelques mots, un tel traitement vous permettra de modifier l’enveloppe de vos percussions et batteries : accentuer l’attaque, réduire la réverbe, etc. Pour plus d’informations, lisez l’article !
Les New Tube, Tape Saturator et Tube Saturator vous permettront de saturer et salir le son en créant des harmoniques et en compressant le tout. Cela pourra apporter une couleur à vos sons, à essayer !
Cette version 1.8 apporte aussi d’autres nouveautés, dont un navigateur d’échantillons avec pré-écoute, la possibilité d’utiliser les touches de transport de Maschine pour contrôler votre séquenceur, ainsi que d’autres petites améliorations agréables.
Pimp my Maschine
Le constructeur allemand assure aussi que les écrans sont de meilleure qualité, avec un angle de vision plus grand et un meilleur contraste. Par rapport à notre Maschine Mikro original, en effet, il n’y a pas photo. On voit moins les lignes des LCD et l’affichage est moins cheap. L’angle de vision est effectivement meilleur et le contraste permet de mieux lire les informations. C’est une amélioration appréciée, même si dans l’absolu, l’écran de Maschine est d’un autre temps comparé à ce qu’on trouve dans nos téléphones portables, par exemple !
On note aussi un poids légèrement supérieur aux anciennes versions, ce qui donne une plus grande impression de solidité, et assure une meilleure stabilité sur scène ou en studio. D’ailleurs le constructeur a sorti un support (Maschine Stand) de bonne qualité, afin de placer sa Maschine sur un pied de caisse claire. Une bonne idée que ce soit en studio ou sur scène ! Reste le prix un peu élevé à notre goût (69€), et l’obligation de le mettre sur un pied de batterie est contraignante : un pas de vis pour pied de micro aurait été le bienvenu. Peut être est-ce une question de stabilité ? Notons que la Maschine n’est pas vissée au stand, mais juste posée sur des ergos, caoutchouc contre caoutchouc. Ça fait un peu peur, mais il faut avouer que cela tient plutôt bien en place. Évidemment, si on donne un coup de pied dedans, il y a de fortes chances que la Maschine fasse un vol plané.
On note aussi que les connecteurs MIDI et USB situés à l’arrière sont enfoncés plus profondément dans la coque de la Maschine, ce qui devrait limiter les débranchements intempestifs. Bonne nouvelle !
Mais les versions mkII apportent aussi des nouveautés purement cosmétiques : une nouvelle finition blanche et argentée du plus bel effet, mais aussi et surtout des plaques permettant de personnaliser sa chère Maschine appelées « Custom Kits ». Ces kits regroupent une plaque en métal, mais aussi des potards assortis avec le petit outil pour les changer facilement. 5 coloris sont disponibles : doré-bling-bling, rose « champagne » (?), rouge dragon, bleu acier, ou graphite fumé. Si on compte les deux finitions noire et blanche, cela fait 10 possibilités, de quoi ne pas avoir la même que son ami. L’idée est vraiment sympa et la finition, à l’instar de Maschine, est exemplaire. Reste le prix, 69€, soit un peu plus de 10% du prix de Maschine… C’est cher, un peu comme les coques de téléphone !
Conclusion
En parallèle de la partie logicielle qui ne cesse d’évoluer (intégration de plug-ins tiers, Time Strech et Pitch Shift, Transient Master, Massive, de moins en moins de bugs…), la partie matérielle voit la majorité de ses points faibles s’envoler avec cette version mkII. La qualité de construction est indéniablement meilleure, le métal remplaçant le plastique, les boutons et les pads gagnant en précision, et la couleur faisant son apparition sur les pads. Ajoutez à cela des Custom Kits et un pied sympathiques, même si un peu chers, et vous obtiendrez une mise à jour qui peut paraître légère au premier abord, mais qui corrige finalement presque tous les défauts de la première version… pour un prix identique ! Évidemment, seuls les utilisateurs chevronnés revendront leur première Maschine pour cette mkII, les nouveautés logicielles offertes par la version 1.8 étant disponibles aussi pour les acquéreurs de la première heure…