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Sujet Les conneries on stage

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Sujet de la discussion Les conneries on stage
Alors voila.. ici , c est pour expliquer a la populazione de Back/on stage toute les conneries qui vous etes arrive... Faites peter !

Une par exemple : tonton chouboudou monte sur scene et commence a souffler dans le bignou....bizard, on dirait qui sors rien... discretement je sors de la scene et change les piles de mon HF. Je me rends compte alors que j avais pas mis en route mon emeteur... Quel con qd j y repense :lol: ...
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8491
Citation :
solo genre cliché avec penta déroulées à fond la caisse..et là , consternation d'une certaine facon, parce que d'un coup, le public devient dingue et t'applaudit à la folie

Ca, ce que tu décris, c'est le mal viscéral, insurmontable et quelque part tabou je me dis, du musicien d'aujourd'hui: il voit sa musique à l'aune de sa propre expérience. Expérience de musicien et de l'élève qu'il fut avant d'être musicien, versé dans la théorie, les gammes, la recherche du truc qui sort de l'ordinaire et tape juste, le travail inlassable de son instrument et de sa technique.

C'est une approche qui a eu son heure de gloire, oui. Au 17°, 18° siècle, voire première moitié du 19°, avec les grands compositeurs pour lesquels la musique n'était pas un passe-temps, mais un langage. Qui avait quelque chose à dire, devait le dire, et devait le dire de façon à convaincre son auditoire, par la force de son propos, par la richesse de son harmonie, par la logique implacable de son raisonnement.

Pas de bol : nous sommes au 21° siècle. Et depuis 50 ans, la musique a changé radicalement de visage.
Le musicien d'aujourd'hui n'est plus un orateur, un pédagogue, quelqu'un qui illustre un discours. Le musicien de nos jours est devenu un amuseur. Un garde chiourme. Un animateur de centre scolaire. Son rôle n'est plus de soutenir un propos, il est devenu de faire passer les 4 minutes de son morceau aussi agréablement que possible. Et nous, musiciens, avons toujours beaucoup de mal quand on constate qu'on a sué des années sur nos gammes, pour s'apercevoir in fine qu'aujourd'hui, ce qui fait bander le public, c'est une malheureuse pentatonique...

Nous ne sommes que des amuseurs, les gars. Des amuseurs publics.
La plupart d'entre nous n'ont presque jamais fait de théorie (je parle de théorie poussée: étude du contrepoint, de la fugue), appris sérieusement avec un maître l'art de la composition, sué sur l'harmonie. On joue le plus souvent d'oreille, d'instinct. Or dans toute l'histoire de la musique dite "sérieuse", dite "classique", il n'y a eu qu'un seul génie, au monde et dans le temps, capable de composer d'instinct: Wolfgang Amadeus. Tous les autres compositeurs, tous, ont appris pendant des années, avant d'aligner leurs premières mesures.

Alors, joue-t-on pour nous, musicien, ou pour les autres? Le musicien qui joue pour lui fait du jazz avec ses potes. Celui qui joue pour les autres fait de la variét' et de la dance. Vision manichéenne et extrêmement caricaturale, bien sûr... mais demander à un auditeur d'aujourd'hui de juger un morceau sur la richesse harmonique et la technique instrumentale, c'est un peu demander à un mec de Maths Sup d'écrire un traité philosophique: le public d'aujourd'hui n'est tout simplement plus habitué, plus formé, à écouter une musique, mais seulement, hélas pour nous, à l'entendre...
8492
je crois que je dirais pas mieux...
sauf que, le plus souvent, dans les concerts un peu pointus (c'est à dire hors chanson et supergroupes), le public c'est quasiment que des musiciens: en jazz, en pop indé, en electro, en noise-posthardcore, post rock et surement ailleurs où je ne vais pas...
et un petit bémol aussi, Darinze: ce qui me surprend dans l'anecdote, c'est que le public s'excite sur un solo decrit comme "traditionnel" dans un milieu qui semble pourtant priser les chemins de traverse - mais c'est pas par ce que c'est en pentatonique, j'aurais été aussi surpris si ça avait été du modal en tapping polyphonique; je pensais juste que les solos en général, ça passait pas
il y a encore de très belles choses à faire en pentatonique, et des bouses à faire en tapping polyphonique; comme dirait l'autre: "ne passons pas à coté des choses simples".


8493
Aller, j'y vais de ma petite anecdote aussi :

Festival d'été, mon groupe doit jouer dans 1 kiosque au milieu d'un parc en plein centre ville. On arrive pour s'installer, on aperçoit 2 sondiers (soit disant) déjà bien imbibés d'alcool qui sortent d'une tente derrière la scène. Regards entre zicos "oula ça commence bien ... mais pas de soucis, on va gérer, on a vu pire ...". On installe les instruments et là, petite inquiétude, il y a bien 2 enceintes en façade, mais où diable est donc la table et le reste du matos ?
Les 2 sondiers : "ah, vous voulez des micros ? Je les mets sur quel instrument ?... ah vous voulez des retours aussi ? heu, Marcel on a des retours ? ... La table de mix ? ah ben elle est branchée derrière la scène dans la tente ! Mais ne vous inquiétez pas j'ai des petites enceintes à côté (style enceintes de PC à 2 balles), c'est EXACTEMENT le même son que la façade !"

Résultat, devant tant d'incompétence on a fini par faire les balances nous mêmes avec les moyens du bord ... enfin vous savez quoi, on est jamais aussi bien servi blablabla ....

[ Dernière édition du message le 05/01/2010 à 14:31:56 ]

8494
Citation de : jeanlours
ce qui me surprend dans l'anecdote, c'est que le public s'excite sur un solo decrit comme "traditionnel" dans un milieu qui semble pourtant priser les chemins de traverse


justement, c'est bien le sens de mon anecdote...faire de la musique de " chemins de traverse" et se rendre compte que le public n'est vraiment content que quand il croit enfin voir un vrai gratteux qui lui en met plein la vue...un peu consternant disais-je, mais en exagérant , parce que y a pire , non ?
et la pauv' penta que j'accable , c'était surtout une facon de parler de solo générique tres rapide et sans intérêt..
à la décharge du public, celui-ci était varié et pas forcément indie ...et là où  ,moi je vois une faute de goût dans un solo démonstratif, quelqu'un verra une faute de goût ou de la nullité dans un de mes solos basé sur trois notes , en trilles un peu mélancoliques ...
je ne jette donc pas la pierre, juste étonnant, en live , de sentir qu'on a en face un public qui se régalerait si on faisait un autre style...

8495
Peut être n'est ce pas le solo en soi qui a généré cette approbation du public mais plutôt le fait d'entendre quelque chose de "différent" pendant le set.

Je me suis rendu compte - mais ça tout le monde pourra le confirmer - que la plupart des morceaux qu'on joue et nous sont familiers nous semblent tous différents. Pour un quidam qui nous voit pour la première fois et ne les connait pas, ils vont tous se ressembler.

Hors là, que s'est-il (probablement) passé ? Une succession de morceaux, tempos différents, accords différents, etc, mais même son et peut être aussi - ce n'est pas un reproche, j'aime l'unité - même structure etc. Du coup le solo qui est complètement déplacé dans ce style marque les esprits...

One Breath III : Find out the end of the story, piece by piece : WBBTMR - One Breath III

I'm an alligator, I'm a mama-papa comin' for you

8496
Citation :
Alors, joue-t-on pour nous, musicien, ou pour les autres? Le musicien qui joue pour lui fait du jazz avec ses potes. Celui qui joue pour les autres fait de la variét' et de la dance. Vision manichéenne et extrêmement caricaturale, bien sûr... mais demander à un auditeur d'aujourd'hui de juger un morceau sur la richesse harmonique et la technique instrumentale, c'est un peu demander à un mec de Maths Sup d'écrire un traité philosophique: le public d'aujourd'hui n'est tout simplement plus habitué, plus formé, à écouter une musique, mais seulement, hélas pour nous, à l'entendre...
quand tu kiffes un bouquin, est-ce dû à l'extrême richesse du champ lexical et des tournures grammaticales employées ou à tout un ensemble de choses dont ceci n'est qu'une part plus ou moins importante ?
Et tu peux kiffer un Umberto Ecco un jour et un Pennac le lendemain comme tu peux frissonner sur trois notes de BB King un jour et sur les tarabiscotages de Zorn ou Boulez le lendemain.

[ Dernière édition du message le 05/01/2010 à 16:02:48 ]

8497
Citation :
tarabiscotages de Boulez


:mal aux oreilles:

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer

8498
Pour voir de belles conneries sur sène suffit de regarder Pete townshend des Who en live
8499
Si je peux apporter mon grain de sel : un danseur (folk) m'expliquait au réveillon qu'il se sentait à l'étroit dans les versions "orthodoxes" des pas de mazurka, de valse, de scottish et toute cette sorte de choses. Lui "sent" la musique et le rythme et crée, au feeling, des variations, des gestes probablement uniques dans le temps en ce sens qu'il n'est pas sûr de savoir les refaire (ceci à condition que sa partenaire "suive").
Je crois qu'on fait pareil comme musiciens et que même sans une connaissance aboutie de la théorie (au moins en ce qui me concerne), ça n'empêche pas de faire quelque chose de simple, direct et assez projeté vers les gens pour que ces derniers sentent qu'on joue pour eux et apprécient. Un mien collègue, accordéoniste folk itou, est peu apprécié des danseurs malgré son répertoire quasi infini : ses fioritures, appogiatures et autres trilles sont la plupart du temps en dehors du temps (musical) et rendent son jeu inextricable et bien peu dansant.
En musique à danser, la simplicité, l'élan synchrone avec les gens qui sont devant nous, voilà ce qui compte. Pour les autres styles, je laisse le micro à...

N'empêche qu'on a joué plus de 10 heures en tout jeudi soir et vendredi AM et pas une ch'tite connerie à vous raconter. Pas une corde pétée, pas un verre explosé sur la scène, pas un larsen, rien de rien. C'est désespérant.

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer

[ Dernière édition du message le 05/01/2010 à 16:28:45 ]

8500
Attention : mon propos ne vise absolument pas à nier l'intérêt d'une bonne maîtrise de la théorie et tout ça.
Je crois tout de même que la musique est profondément sensuelle. Comme le dit Simon Rattle, elle s'adresse probablement entre autre à une partie de notre cerveau qui est une persistance reptilienne. Enfin pour le  rythme en tous cas.

Entre de la musique très savante et sans émotion et des choses simples chargées d'émotions, on sait tous ce qu'on préfère (enfin, la plupart d'entre nous). Ce qui n'empêche pas de jouir des subtilités et du language complexe d'une musique "savante", surtout si elle est interprétée avec émotion.

Ce qui me gène dans l'argumentaire de DaRinze, c'est l'argument sous-tendu "c'était mieux avant, aujourd'hui on se sait plus..."
C'est pas parce que c'est passé que c'est ni mieux ni pire. Il n'y a qu'à voir les différentes époques en peinture ou dans les autres arts en général. Personnellement, je préfère les impressionnistes aux pompiers. Mais il y a des choses merveilleuses chez les pompiers.