Les conneries on stage

Ah ben tu m'étonnes !
J'ai eu des échos très variés de la part de marins expérimentés au sujet de cette histoire. Pour certains, l'erreur était compréhensible parce qu'il s'agit d'une classe de balises qui est la plupart du temps allumée, mais ça n'est pas obligatoire. Pour d'autres, l'erreur était impardonnable pour des gens dans une telle formation. Moi je n'ai pas les compétences pour en juger. Simplement le fait qu'ils aient été à se tromper alors que le but de cette nav était justement pour eux de s'entraîner aux navs de nuit me laisse pencher pour un défaut d'enseignement : les cancres d'une formation ne mettent pas quelques centaines d'euros dans la location d'un bateau pour aller s'entraîner en marge de leur formation.

Will a bien résumé l'attitude qu'il faut avoir et les phénomènes à gérer, en particulier la panique. Je bosse dans un cinéma et tout ce qui est relatif à la sécurité est très important. Il ne faut rien négliger et surtout gérer les gens, communiquer afin d'éviter la panique, sinon ça part en sucette et tout le monde va faire n'importe-quoi.

Dans les situations d'urgence, on peut se demander ce qui fait que certains vont paniquer au risque de l'aggraver et d'autres se surpasser pour gérer l'affaire autant qu'elle peut l'être..

Comme ceux qui paniquent face à une souris : la méconaissance.

Les phobies - Les chocs passés - Les hyper-émotifs - Les anxieux et angoissés - La non maitrise des ses émotions - Les représentations mentales - L'impulsivité - et autres joyeusetés ... Doivent être largement plus responsables que la méconnaissance .

Bref, la vie hors sol.

Citation :

Dans les situations d'urgence, on peut se demander ce qui fait que certains vont paniquer au risque de l'aggraver et d'autres se surpasser pour gérer l'affaire autant qu'elle peut l'être..

Je ne sais pas. En tous cas, je considère que c'est une chance que j'ai, pas un talent personnel puisque je n'ai rien fait pour ça.
Peut être une question d'éducation, ayant été élevé par une mère qui nous donnait beaucoup d'autonomie et de responsabilités et nous faisait très largement confiance. Pas du genre à se précipiter en mode "fais pas ça tu vas tomber" quand on grimpait à un arbre. Mais du genre à me laisser très jeune utiliser une hache pour couper du bois en prenant soin de d'expliquer les risques et comment bien s'en servir pour les éviter.
Pour ce qui est de la gestion de la panique, on ne me l'avais jamais enseigné, mais je me rappelle maintenant une expérience.
Adolescent, alors que j'avais pourtant déjà une bonne petite expérience de voile, je me trouve à sortir sur un ancien bateau de compétition. Pas mal de vent, mer très formée, on sort de la rade et le bateau prend beaucoup, beaucoup de gîte. Bien que sachant le skipper expérimenté et le bateau performant, j'étais pas rassuré.
Alors le skipper me dit "tu veux prendre la barre ?"
Je m'y suis mis et ça m'a complètement rassuré et j'ai commencé à prendre plaisir à la vitesse et à l'agilité du bateau.
C'est peut-être ce qui, lors de l'incident, m'a d'instinct fait penser qu'il fallait confier une tâche, une responsabilité à ceux qui paniquaient.

Content que vous avez pu accoster sains et saufs et sans dommages autres que matériels. Une avarie en mer c'est toujours très éprouvant, il faut le vivre pour le comprendre. On ne mesure pas assez le privilège de disposer de structures aussi professionnelles et réactives que le CROSS et de la SNSM en France. Dans certains pays européens, l'assistance en cas d'incident ou d'avarie reste bien plus folklorique, voire malheureusement dramatique dans certains cas.