Comptant parmi les plus révolutionnaires logiciels sortis ces vingt dernières années, Melodyne nous revient dans une quatrième version qui transforme plus que jamais l’audio en pâte à modeler.
Peu de logiciels peuvent en effet se vanter d’avoir bouleversé la donne comme Melodyne l’a fait au cours de la dernière décennie. Au-delà de ses excellents algos de picth shifting et de time stretching qui permettent, grâce à une bonne gestion des formants, d’effectuer des transpositions et des étirements sans trop massacrer la source, c’est surtout la technologie DNA qui a remis les compteurs à zéro il y a déjà de cela 7 ans. Derrière cet acronyme se cache les mots Direct Note Access, soit la possibilité pour le logiciel de travailler en mode polyphonique et de démixer un signal mono ou stéréo en séparant les différentes notes qui le composent. Même si la chose a ses limites (si deux instruments jouent la même note, Melodyne ne voit qu’une note) et si, suivant ce que l’on cherche à faire et les contextes où on l’emploie, elle fonctionne plus ou moins bien, la prouesse n’en demeure pas moins incroyable et très intéressante, que ce soit pour l’editing ou dans un but plus créatif. Or, ce sont ces deux axes qui sont ceux que l’on retrouve dans cette quatrième version, avec d’un côté l’amélioration ou l’ajout d’outils utiles à la correction, et de l’autre un paquet de toutes nouvelles fonctionnalités permettant de faire du design sonore.
Et comme ce ne serait pas rendre justice au soft que de vous expliquer ça par écrit, c’est en vidéo que nous vous proposons de faire le tour de cette quatrième version et de ses nouveautés.
Le test
Conclusion
Avec cette version 4, Melodyne confirme son statut de leader dans le domaine des éditeurs de hauteur tonale et de placement/étirement temporel, améliorant sensiblement ses algos et la vitesse à laquelle ils fonctionnent, mais en proposant surtout de nouveaux outils pour aller plus loin dans la logique DNA. À présent que Zynaptiq et l’IRCAM disposent de technologies similaires, on est certes moins surpris qu’à l’époque de la sortie de Melodyne Editor, mais le logiciel n’en demeure pas moins stupéfiant dans ce qu’il permet de faire, tandis que son parti pris ergonomique est vraiment convaincant. Évidemment, cette nouvelle version s’adresse d’abord aux sound designers qui, au prix de quelques efforts pour rentrer dans la logique du logiciel, exploreront le son comme avec aucun autre, mais elle présente aussi un grand intérêt pour les musiciens ou les ingés son : sans parler des habituelles fonctions de Melodyne, la gestion améliorée du tempo, des gammes, de l’accordage ou la possibilité d’afficher en surimpression plusieurs pistes sont de vrais arguments en faveur de la productivité, à plus forte raison si votre STAN intègre Melodyne via ARA. Reste à parler du prix : 700 euros pour une version complète, ça paraîtra cher pour certains, mais ça n’a rien de déraisonnable en regard de la qualité de l’outil et des recherches qu’il a dû réclamer. Et comme Celemony a eu la bonne idée de décliner son produit en quatre versions, Melodyne n’est en définitive pas si élitiste qu’il en a l’air. Bref, à peu de choses près, rien à redire si ce n’est de vous encourager à télécharger la version d’évaluation pleinement fonctionnelle pendant 30 jours et qui permet, soulignons-le, de passer d’une version à l’autre pour bien mesurer les limites et possibilités offertes par chacune.