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Test du Fabfilter Saturn - Le satureur des anneaux

9/10
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Nouvelle arrivée chez l’éditeur Fabfilter, Saturn, un plug-in de saturation et distorsion multibande. Un de plus, ou une approche renouvelée ?

Tout douce­ment, l’édi­teur Fabfil­ter a réussi à s’im­po­ser dans un marché très encom­bré, grâce à une poli­tique évitant les sorties intem­pes­tives de plug-ins et leurs décli­nai­sons pour occu­per le terrain, et misant plutôt sur le temps. Et bien entendu, grâce à la qualité de leurs logi­ciels et celle de leur concep­tion de l’in­ter­face utili­sa­teur, certai­ne­ment parmi les plus réus­sies. 

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
Logic Pro 9.1.6
Fabfil­ter Saturn 1.0

Plusieurs produits Fabil­ter ont été testés sur Audio­fan­zine, comme Volcano 2, peut-être l’un des meilleurs plugs de filtrage (quel son !), Twin 2, leur synthé virtuel trois oscil­los/deux filtres qui plane loin au-dessus de la majo­rité de ses concur­rents à topo­lo­gie semblable et leur excellent bundle de maste­ring.

Arrive aujour­d’hui Saturn, dédié à la satu­ra­tion et la distor­sion multi­bandes. Avec la même réus­site que celle de ses aînés ?

Intro­du­cing Fabfil­ter Saturn

Fabfilter Saturn

On télé­charge le plug sur le site de l’édi­teur, l’au­to­ri­sa­tion s’ef­fec­tuant par un simple code à copier/coller ; pas de dongle maté­riel, pas de chal­lenge/réponse, merci. Autre motif de remer­cie­ments, l’édi­teur offre quasi­ment tous les formats de plugs actuels, pour Mac (y compris les vieux G4/G5…) et Windows, en 32 et 64 bits pour les deux plate­formes : AU, VST, VST 3, AAX et RTAS.

Les diverses fonc­tions, l’er­go­no­mie, l’or­ga­ni­sa­tion du plug qui ont déjà été mention­nées dans les précé­dents tests ne seront pas détaillées, sauf excep­tion, ici : ainsi de la façon de créer des sources de modu­la­tion, de les assi­gner (deux clics ou/et via drag’n’­drop…), des 50 slots dispo­nibles, de l’in­ter­face graphique qui est tout aussi ergo­no­mique que graphique­ment réus­sie, des sauve­gardes de présets à l’échelle des modules et non seule­ment globale, de l’ex­cel­lente implé­men­ta­tion du Midi Learn, des multiples niveaux d’Undo/Redo, de la possi­bi­lité d’ef­fec­tuer des compa­rai­sons de réglages (A et B), des toujours nombreux présets clas­sés par familles, du menu d’aide inter­ac­tif en survo­lant les réglages, du fonc­tion­ne­ment possible en M/S, etc.

De un à six, tous en bandes

Fabfilter Saturn

Saturn permet de satu­rer ou distordre via divers types d’ef­fets, et ce sur jusqu’à six bandes indi­vi­duelles libre­ment para­mé­trables. Ainsi chaque bande pourra utili­ser son propre type de satu­ra­tion/distor­sion… La créa­tion d’une bande se fera par simple clic sur la partie supé­rieure de l’in­ter­face, une petite croix appa­rais­sant sous la souris. On pourra ajus­ter manuel­le­ment le large slider verti­cal sépa­rant les bandes. Appa­raissent aussi des curseurs hori­zon­taux qui règle­ront le niveau de sortie de chaque bande.

En dessous, une barre de réglages inclut un bypass, un menu de sauve­garde, un menu dérou­lant présen­tant les 16 types d’ef­fets dispo­nibles, de la satu­ra­tion à lampes (Clean, Warm, Broken), de l’ému­la­tion de bande magné­tique (Clean, Warm, Old), d’am­plis guitare (Smooth, Crun­chy, Lead, Screa­ming, Power), de satu­ra­tion (Gentle, Heavy) et trois autres types (Smudge, Rectify, Destroy). On dispose aussi d’un circuit de réinjec­tion avec réglages de Feed­back et Freq, ce dernier para­mé­trant le délai. Ensuite Dyna­mics modi­fie la plage dyna­mique du signal traité, de l’ex­pan­sion à gauche au squash le plus extrême à droite. 

On trouve ensuite un gros rota­tif Drive, réglant le niveau de satu­ra­tion (l’in­ter­face devient de plus en plus rouge à mesure que l’on augmente le taux), et un Drive Pan. On conti­nue avec une section Tone (EQ quatre bandes pré-réglées), et un niveau de sortie avec Pan.

Fabfilter Saturn

En dessous se trouve la section de modu­la­tion (que l’on peut cacher), regrou­pant toutes les clas­siques sources de l’édi­teur (les superbes XLFO et leurs 16 pas, contrô­leur XY, géné­ra­teur d’en­ve­loppe, suiveur d’en­ve­loppe et source Midi), selon la même parfaite ergo­no­mie que d’ha­bi­tude. La fenêtre du plug peut bascu­ler de Normal à Wide, un format pano­ra­mique qui sera utilise lorsque l’on accu­mu­lera les sources de modu­la­tion. L’édi­teur a aussi inclus un mode de fonc­tion­ne­ment HQ (over­sam­pling 8X), néces­sai­re­ment plus gour­mand en ressources CPU.

Voilà sur une forme d’onde trian­gu­laire, le résul­tat de chacun des types sans modu­la­tion ni correc­tion de quelque ordre que ce soit, avec le réglage Drive à 50 % et Mix à 100 % (dans l’ordre énoncé plus haut).

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Exemples guère musi­caux, mais ce n’était pas le but.

Du crunch au maste­ring

Fabfilter Saturn

Ques­tion musi­ca­lité, puisque l’édi­teur a fourni un grand nombre de présets (plus de 150), on va simple­ment en écou­ter quelques-uns en prove­nance des familles Drums, Guitar Amps, Maste­ring et Satu­ra­tion, avec les modi­fi­ca­tions néces­saires en fonc­tion du fichier utilisé.

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On l’en­tend, on obtient des résul­tats très marqués, modu­lés, aussi faci­le­ment que des subtiles modi­fi­ca­tions de tran­si­toires dans une approche simi­laire à l’ac­tion de la compres­sion/satu­ra­tion de la bande magné­tique. 

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Fabfilter Saturn

Du saturé, du crunch, du douce­ment « réchauffé », on peut tout faire. Atten­tion à la boucle de feed­back, qui peut parfois produire certains bruits plus ou moins « aqua­tiques »…

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Sur ce morceau mixé, quelques présets de « maste­ring », où les satu­ra­tions façon bande magné­tique ou lampes sont mises à contri­bu­tion, de façon très légère ou plus marquée (version origi­nale au début, comme sur les autres exemples).

 Télé­char­gez les fichiers audio ici : Flac.zip

Bilan

Encore une fois, ce qui frappe lors des premières utili­sa­tions, c’est la qualité de l’in­ter­face, son ergo­no­mie, montrant combien l’édi­teur s’est creusé la tête pour obte­nir cette simpli­cité et cette immé­dia­teté d’usage. Quelqu’un n’ayant jamais mani­pulé un plug Fabfil­ter trou­vera ses marques très rapi­de­ment. Ensuite, la puis­sance de trai­te­ment du logi­ciel est, comme d’ha­bi­tude pour­rait-on dire, propre­ment hallu­ci­nante (d’au­tant que le tarif, 129 euros, reste toujours raison­nable) : entre les six bandes dispo­nibles, le nombre de réglages indi­vi­duels, plus le nombre de modu­la­tions par bande, on ne voit pas comment on n’ar­ri­ve­rait pas à obte­nir le son désiré.

D’au­cuns regret­te­ront l’ab­sence de filtre. Ce serait peut-être utile sur une distor­sion/satu­ra­tion pleine bande, mais là, avec six bandes tota­le­ment auto­nomes, est-ce vrai­ment néces­saire ? Poser la ques­tion, c’est y répondre.

Bref, c’est encore une réus­site, justi­fiant la pratique de la maison, à savoir peu et excellent plutôt que beau­coup et moyen. Comme le disait Los Teignos dans son test du bundle de maste­ring, on serait curieux d’en­tendre ce que ferait l’édi­teur d’une réverbe. Dans l’état actuel des choses, la logique de Fabfil­ter paie, et chaque nouveau plug permet de faire du ménage parmi ceux qui en deviennent aussi­tôt obso­lètes. La démo est libre­ment télé­char­geable.

Notre avis : 9/10

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  • Tout sauf...
  • Boucle de feedback un peu capricieuse

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