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Pédago
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Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (1re partie) ? Le guide de l’enregistrement - 131e partie

Comme nous l'avons vu la semaine dernière, l'utilisation d'un préampli micro externe peut s'avérer délicate pour un débutant. Afin de ne pas tomber dans le piège du "trop de coloration tue la coloration", je vous propose aujourd'hui une méthode qui devrait vous aider à mieux appréhender la chose.

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Trop point n’en faut

Tout d’abord, il convient de bien connaître votre outil de travail. Pour ce faire, je vous invite dans un premier temps à ne pas faire l’éco­no­mie d’une lecture atten­tive de la notice de votre appa­reil, car le construc­teur y a certai­ne­ment inclus des recom­man­da­tions quant à son fonc­tion­ne­ment opti­mal. De plus, prenez égale­ment bien le temps d’ef­fec­tuer des prises tests sans aucune consi­dé­ra­tion artis­tique en suivant la démarche présen­tée lors d’un précé­dent article. Le but de la manoeuvre est ici de comprendre comment réagit votre préam­pli. Quand et comment altère-t-il la texture sonore ? Quels sont les consé­quences sur la dyna­mique lorsque vous le pous­sez un peu ? Notez que dans l’idéal, vous devriez travailler avec un micro neutre afin de bien distin­guer le carac­tère sonore de votre préam­pli lors de cette phase d’ap­pren­tis­sage. À défaut, utili­sez un micro dont vous connais­sez la pâte sonore sur le bout des doigts. Je sais que tout cela demande du temps, mais croyez-moi sur parole, ce sera en fin de compte du temps de gagné lorsque vous travaille­rez réel­le­ment sur vos produc­tions.

Bien, à présent voyons comment mettre vos consta­ta­tions en pratique. Vous avez certai­ne­ment relevé que le terme « colo­ra­tion » revient souvent ces dernières semaines. Vous vous doutez bien que ce n’est pas par hasard. En effet, l’ana­lo­gie avec la notion de couleur convient parfai­te­ment. 

Enregistrement-131Votre préam­pli micro peut être consi­déré comme un crayon de couleur sonore et plus vous « tape­rez dedans », plus vous obtien­drez une couleur sonore satu­rée. Or, lorsque vous dessi­nez, si vous appuyez tout le temps comme un bour­rin sur votre crayon de couleur, il y a de fortes chances pour que le rendu final ne soit pas des plus attrayants. Mieux vaut nuan­cer la pres­sion pour obte­nir de beaux dégra­dés et ainsi impri­mer un certain relief à votre oeuvre. Sauf que la maîtrise d’un dégradé, ça n’est pas forcé­ment évident pour un dessi­na­teur débu­tant. Par consé­quent, je vous invite dans un premier temps à travailler sur une notion plus simple que je quali­fie­rais de « contraste fort ». 

Le prin­cipe du « contraste fort » est assez basique et pour­rait se résu­mer ainsi : le noir ne ressort jamais mieux que lorsqu’il est entouré de blanc. Retrans­crit dans le monde de l’au­dio, cela signi­fie que si vous souhai­tez habiller un son d’une belle « colo­ra­tion analo­gique », mieux vaut qu’il soit entouré de sons « neutres ». Ainsi, je vous invite à utili­ser votre préam­pli en restant « dans les clous » sur la majo­rité de vos instru­ments de façon à ce qu’ils soient le plus neutres possibles, sauf sur un seul élément où vous pouvez y aller plus fran­che­ment afin de le faire sortir du lot. Atten­tion, je ne vous enjoins abso­lu­ment pas ici à forcer le trait au point de finir par déchi­rer la feuille ! Pous­sez juste votre joujou jusqu’à ce que vous perce­viez distinc­te­ment sa couleur dans votre prise, ni plus, ni moins. De plus, il est primor­dial que vous sachiez tenir la bride de votre signal en sortie de votre préam­pli de façon à correc­te­ment attaquer votre conver­tis­seur. Si vous avez oublié de quoi il s’agit, reli­sez de toute urgence cet article.

Vient à présent la ques­tion du choix de l’élé­ment à colo­rer. Là, il n’y a malheu­reu­se­ment pas de réponse miracle tant cela est subjec­tif : choi­sis­sez celui sur lequel ça sonne dans le contexte de votre oeuvre ! Il convient de choi­sir celui pour qui la valeur ajou­tée de la colo­ra­tion est en adéqua­tion avec vos objec­tifs de produc­tion. Cela peut être l’ins­tru­ment central de votre titre de façon à le mettre encore plus en avant, mais cela peut aussi être un instru­ment secon­daire dont le son vous semble trop « commun » à la source et qui n’ar­rive donc pas à trou­ver une place natu­relle dans le mix. Bien entendu, plusieurs éléments de votre morceau peuvent corres­pondre à ce cahier des charges. Pour­tant, je vous incite forte­ment à vous limi­ter à un seul d’entre eux dans un premier temps afin de bien éduquer votre oreille.

Une fois que vous aurez acquis la maîtrise de cette tech­nique du « contraste fort » en l’ayant mise en pratique sur plusieurs produc­tions, il sera alors temps de passer à la deuxième étape que nous verrons dès la semaine prochaine !

 

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