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Pédago
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L'enregistrement de la guitare électrique - En pratique - Le guide de l’enregistrement - 66e partie

Cette semaine, retour à l'enregistrement de la guitare électrique avec le fameux épisode que vous attendez tous : celui consacré à la captation à proprement parler !

L'enregistrement de la guitare électrique - En pratique : Le guide de l’enregistrement - 66e partie
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Le soldat rose

Comme vous vous en doutez, l’en­re­gis­tre­ment d’une six cordes survol­tée passe par la reprise de son ampli. Étant donné que nous avons déjà traité ce genre de capta­tion à l’oc­ca­sion du chapitre consa­cré à la basse, je ne vais pas m’étendre sur le concept de base. À la place, je préfère vous présen­ter une petite astuce que j’ai apprise à mes débuts lors d’un stage en studio et qui, depuis, me permet de placer plus faci­le­ment le ou les micros devant la gamelle de n’im­porte quel ampli. Voici comment procé­der…

Avant toute chose, je vous invite à imagi­ner le son que vous souhai­tez obte­nir pour la partie de guitare que vous êtes sur le point d’en­re­gis­trer. Repré­sen­tez-vous sa texture sonore (rugueuse, abra­sive, brute, lisse, pati­née, épaisse, fine, etc.), sa couleur tonale (brillante, sombre, équi­li­brée, contras­tée, etc.) et son carac­tère dyna­mique (ferme, précis, inci­sif, moel­leux, dansant, etc.). Tous ces termes n’ont bien entendu abso­lu­ment rien de scien­ti­fique mais avoir ces détails en tête lors de la phase de recherche du place­ment idéal d’un micro vous sera diable­ment utile, croyez-moi. Aussi subjec­tifs soient-ils, ce sont eux qui vous aide­ront à faire un choix plutôt qu’un autre en défi­ni­tive, alors autant y réflé­chir en amont.

Enregistrement 66

Bien, une fois cela fait, et en partant du prin­cipe que vous avez déjà travaillé votre son à la source comme je vous le martèle genti­ment mais ferme­ment depuis le début de cette série, il convient à présent de choi­sir parmi vos micros celui qui sera le plus à même de retrans­crire « l’image sonore mentale » que vous vous êtes fabriqué au para­graphe précé­dent. Je sais bien que cette phrase est pour le moins tordue mais je ne voyais pas comment le dire autre­ment… Enfin bref. Choi­sir ce fameux micro ne devrait pas s’avé­rer trop ardu, surtout si vous avez pris la peine de faire connais­sance avec votre maté­riel. Si malgré tout vous n’ar­ri­vez pas à faire votre choix ou si vous êtes face à du maté­riel que vous n’avez pas eu le temps de décou­vrir, un brin de logique devrait tout de même vous permettre de vous en sortir. Par exemple, pour un son « rugueux » et « ferme », un micro dyna­mique type Shure SM57 devrait faire la blague. Pour quelque chose de moins agres­sif mais tout aussi « ferme », un dyna­mique comme le Senhei­ser e609 sera plus indiqué et pour plus de « rondeur », un Elec­tro-Voice RE20 devrait conve­nir à merveille. Dans le même ordre d’idée, un son « précis » et « dansant » s’ob­tien­dra plus faci­le­ment au travers d’un micro élec­tro­sta­tique alors qu’un son « moel­leux » et rela­ti­ve­ment « sombre » sera logique­ment plus l’af­faire d’un micro à ruban. Bien entendu, rien ne vaut l’ex­pé­rience mais connaître ces grandes lignes est toujours utile.

Main­te­nant que vous êtes armé de votre micro, il est temps de placer ce dernier devant le haut-parleur. Pour ce faire, nous allons utili­ser la petite astuce évoquée plus haut… Tout d’abord, munis­sez-vous d’un géné­ra­teur de bruit rose, comme par exemple le plug-in gratuit MNoi­se­Ge­ne­ra­tor de Melda­Pro­duc­tion. Envoyez alors une petite dose de bruit rose au travers de l’am­pli guitare. Prenez garde à travailler avec un volume rela­ti­ve­ment faible car il va main­te­nant vous falloir partir à la chasse du place­ment idéal à l’aide de votre micro et d’un casque dans lequel vous écou­te­rez en direct le son capté par ce dernier. Mora­lité, si le son émis par l’am­pli est trop fort, cela vous empê­chera de bien entendre le son réel­le­ment capté par le micro. En vous bala­dant avec le micro autour du HP de l’am­pli diffu­sant le bruit rose, vous devriez entendre dans votre casque quelque chose comme ça :

00:0000:00

Ce n’est certes pas bien agréable mais cela vous permet­tra de vite repé­rer certains place­ments qui corres­pondent à la texture sonore et la couleur tonale que vous recher­chez. En effet, même si le bruit rose n’a rien de commun en soi avec le son d’une guitare élec­trique, il a pour avan­tage de mettre très faci­le­ment en évidence ces carac­té­ris­tiques de texture et de couleur au travers de cette méthode. Repé­rez donc deux ou trois empla­ce­ments qui pour­raient corres­pondre à vos attentes en la matière et passez à présent au véri­table test avec la partie de guitare à enre­gis­trer. L’un des place­ments repé­rés devrait à coup sûr faire votre bonheur !

Pour essayer d’illus­trer mon propos, voici deux exemples concrets. Pour infor­ma­tion, il s’agit d’une même ryth­mique basique jouée sur une Tele­cas­ter Road Worn '50s et « réam­pée » au travers d’un ampli Vox AC4TV de façon à ce qu’au­cune diffé­rence dans le jeu ne vienne pertur­ber l’écoute. La capta­tion a été faite avec un SM57. Avant chaque extrait, j’ai fourni le rendu du bruit rose passant par l’am­pli et capté par le SM57 :

02 Pink Rythm 1
00:0000:08
  • 02 Pink Rythm 1 00:08
  • 03 Rythm 1 00:26
  • 04 Pink Rythm 2 00:08
  • 05 Rythm 2 00:26

Vous consta­te­rez que les carac­té­ris­tiques sonores mises en évidence par le bruit rose sont bel et bien retrans­crites dans l’en­re­gis­tre­ment de la guitare élec­trique. Essayez par vous-même, vous m’en direz des nouvelles !

 

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