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iZotope Neoverb
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Test d'Izotope Neoverb

Réverbération algorithmique logicielle de la marque iZotope

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8/10
Award Innovation 2021
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On se doutait bien qu’avec le rachat récent d’Exponential Audio, Izotope allait nous sortir une réverbe. Pas de surprise donc en voyant débarquer Neoverb, ce qui n’empêche pas le plug-in d’être surprenant à plus d’un titre.

Des trai­te­ments dyna­miques, des EQ, des distos, des simu­la­teurs de bande et 1001 algos de restau­ra­tion audio : c’est peu dire que l’ar­se­nal de trai­te­ments et d’ef­fets dont dispose Izotope force le respect. Et pour­tant, l’édi­teur ne s’était jamais fendu d’une vraie réverbe (comme d’un vrai delay d’ailleurs). Il faut dire que déve­lop­per ce genre d’ef­fet est une spécia­lité en soi, ce qui a dû pous­ser l’édi­teur à rache­ter Expo­nen­tial Audio, société montée par un ancien ingé­nieur de Lexi­con, extrê­me­ment doué pour simu­ler des espaces mais beau­coup moins pour faire de jolies inter­faces. Heureu­se­ment pour nous, Izotope a repris les choses en main, comme on s’en aperçoit dès qu’on lance le plug-in.

Neo look

interfaceForce est de consta­ter en effet, rien qu’à voir l’in­ter­face, que si ce sont les excel­lents algos d’Ex­po­nen­tial Audio qui sont au coeur de Neoverb, les ergo­nomes et graphistes d’Izo­tope sont passés par là pour nous propo­ser un outil autre­ment plus pratique et agréable visuel­le­ment qu’une Phoe­nix Verb. On quitte non seule­ment la grisaille geek des plugs Expo­nen­tial au profit d’un look classe et épuré réso­lu­ment Izoto­pien, mais on sent en outre que les déve­lop­peurs ont fait un effort pour ne pas nous noyer sous les contrôles et propo­ser une inter­face inspi­rante et intui­tive. Sur fond sombre, un vaste pad XY coloré en bleu, fuch­sia et rouge occupe l’es­sen­tiel de la fenêtre tandis qu’on trouve quelques réglages essen­tiels à gauche et à droite de ce dernier, et un simple EQ au bas de l’in­ter­face : un dénue­ment qui fait plai­sir à voir.

L’exa­men du pad XY suffit à comprendre la première origi­na­lité de Neoverb : il ne s’agit pas de choi­sir un unique type de réverbe pour s’en servir puisque trois algo­rithmes sont simul­ta­né­ment solli­ci­tés et que le pad sert à morpher entre ces derniers. En haut du triangle, on a ainsi l’algo respon­sable des réflexions précoces, tandis qu’en bas à gauche, on pourra au choix char­ger une plate, une room ou une Medium cham­ber, et qu’en bas à droite, on pourra char­ger un programme Hall ou Large Cham­ber. Pas de Spring, de Shim­mer ou encore de Reverse Reverb : on sent que le propos n’est pas de faire un outil pour le Sound Design mais pour le mixage, ce qui explique aussi l’im­por­tance donnée au double EQ qui occupe tout le bas de l’in­ter­face.

Mais nous revien­drons sur ce dernier pour nous inté­res­ser à la fonc­tion propre à tous les logi­ciels Izotope ou presque : Neoverb propose un Assis­tant.

Lais­sez-vous faire…

assistantÀ la manière d’Ozone, Nectar ou Neutron, un bouton Reverb Assis­tant jouxte le gestion­naire de presets : on ne vas pas se priver pour voir de quoi il retourne. Dès qu’on clique sur ce dernier, une fenêtre appa­raît pour deman­der ce que l’on cherche à obte­nir : une réverbe plutôt réaliste ou arti­fi­cielle (appe­lée ici Drama­tic), une simu­la­tion d’es­pace plus ou moins grand, et une tona­lité à choi­sir parmi quatre : Clean, Dark, Bright ou Airy. Sitôt ces choix faits, Neoverb mouline en écou­tant le son que vous lui soumet­tez et se charge de trou­ver un preset s’adap­tant à votre signal ainsi qu’une égali­sa­tion qui évite à la réverbe de rajou­ter encore du brou­haha sur les fréquences trop encom­brées.

EQEt c’est sur ce premier point qu’Izo­tope fait fort car Neoverb se charge en effet de para­mé­trer les deux EQ qu’il intègre : le premier se char­geant d’adap­ter le signal à la tona­lité que vous dési­rez en amont du trai­te­ment, tandis que le deuxième Post-Reverb a pour tâche d’évi­ter les problèmes de masquage avec vos pistes, pour s’as­su­rer que la réverbe n’en­glue pas le mix. Pour ce faire toute­fois, il faut préa­la­ble­ment insé­rer le plug-in Relay sur chaque piste à prendre en compte, ce qui permet­tra à l’As­sis­tant de voir s’il y des recou­vre­ments trop marqués sur certaines fréquences et d’ap­pliquer une égali­sa­tion en fonc­tion.

Après avoir inséré les fameux Relay sur chaque piste du projet, on relance donc l’As­sis­tant et on se retrouve avec des EQ précon­fi­gu­rés et la possi­bi­lité de pronon­cer ou pas leur action via un slider. C’est très bien vu et plutôt effi­cace, de sorte que les pièces simu­lées n’en­va­hissent jamais le son, même quand on pousse le programme Hall. L’idée du pad XY est en outre un excellent moyen de trou­ver un compro­mis qui sied au morceau comme de faire évoluer la réverbe via une auto­ma­tion.

Tempé­rons cette enthou­siasme toute­fois : comme les assis­tants d’Ozone, Nectar ou Neutron, l’as­si­tant de Neoverb n’a rien de fonciè­re­ment « intel­li­gent » au sens IA du terme, car s’il adapte des courbes des EQ aux signaux renvoyés par les plug-ins Relay, il ne s’adapte en rien à l’ins­tru­ment qu’il traite, contrai­re­ment à la smart:reverb de Sonible ou Adap­ti­verb de Zynap­tiq. Compre­nons donc la portée de cet assis­tant qui demeure un moyen ingé­nieux d’ac­cé­der à un réglage de base à twea­ker ensuite. Rien de moins, mais rien de plus.

advancedsettingsEt puisqu’on en parle, souli­gnons que la simpli­cité de Neoverb n’im­plique pas que le logi­ciel soit basique : non seule­ment parce qu’on dispose dans la partie droite de la fenêtre du para­mé­trage des modu­la­tions et de l’in­dis­pen­sable Pre-delay, lesquels sont communs aux trois algos, mais aussi parce qu’un clic sur une flèche à gauche de l’in­ter­face permet de déployer le panneau des réglages propres à chaque programme.

On se retrouve alors en terrain plus tradi­tion­nel avec des potards permet­tant de régler les réflexions précoces comme les queues et répon­dant aux noms de Time, Size, Diffu­sion, Attack, Damping, etc. De quoi aller plus loin donc, même si bien des utili­sa­teurs se conten­te­ront des excel­lents résul­tats obte­nus en morphant sur le pad et en jouant sur le pre-delay réglable en milli­se­condes ou en valeur de note.

Voyez quelques exemples de ce qu’il est possible d’ob­te­nir :

Vocal­DRY
00:0000:14
  • Vocal­DRY00:14
  • Vocal­Call­Back00:14
  • VocalS­lap00:14
  • Vocal­Fat­PLATE00:14
  • Vocal­BACK00:14
  • Drum­DRY00:13
  • Drum­Mu­ted­Plate00:13
  • Drum­Hall00:13
  • WURLY­dry00:14
  • WURLY­pla­te­hall00:14
  • WURLY­dark­short00:14
  • WURLY­hall00:14
  • WURLY­plate00:14
  • WURLY­short00:14

Sachant que même si le sound design n’est pas le premier objec­tif de Neoverb, le prede­lay permet d’abor­der des registres plus expé­ri­men­taux :

Drum­Stut­ter
00:0000:13
  • Drum­Stut­ter00:13
  • Drum­Pla­te16th00:13

Qu’est-ce qui manque ?

Algos de grande qualité, inter­face bien foutue, fonc­tions « intel­li­gentes » : tien­drait-on la réverbe de mix parfaite ? La ques­tion se pose ! Pour trou­ver des défauts au plug-in, on se tour­nera donc vers ce qu’il ne fait pas, à commen­cer par son côté bien sage qui déce­vra les sound desi­gners : outre l’ab­sence de spring, de shim­mer ou reverse reverb comme nous l’avons dit, on pourra regret­ter le côté un peu basique de sa section de modu­la­tion comme l’ab­sence de gate ou de proces­seur de satu­ra­tion. Le reproche est un brin malhon­nête vu que les expé­ri­men­ta­tions sonores ne sont pas le but premier de Neoverb, mais il convient de souli­gner qu’à cause de ces manques, le plug-in d’Izo­tope ne sera sans doute pas la seule réverbe dont vous ayez besoin au quoti­dien.

Et même sur le concept d’une réverbe « réaliste » pensée pour le mixage, on pourra regret­ter le fait qu’Izo­tope ne soit pas allé jusqu’au bout de son concept et des poten­tia­li­tés de ses outils. Quitte à devoir mettre des plug-in Relay sur toutes les pistes, on aurait aimé que chacune d’elle se maté­ria­lise par un point sur le pad XY pour pouvoir soumettre chaque instru­ment à une réverb plus ou moins longue. En l’ab­sence d’une telle poten­tia­lité, on se retrouve à devoir utili­ser plusieurs Neoverb pour mixer et on ne profite pas vrai­ment à plein du côté triple algo comme on l’au­rait voulu.

Enfin, on pourra regret­ter deux choses : si l’as­si­tant de Neoverb se charge d’écou­ter la source pour para­mé­trer les EQ, il ne semble pas du tout se soucier de savoir si c’est une batte­rie, un piano ou une voix qu’il doit trai­ter, et rien ne nous est d’ailleurs demandé sur ce sujet. Par ailleurs, sur les ques­tions posées sur l’as­sis­tant, il n’est pas forcé­ment évident d’avoir des réponses sans avoir pu essayer le résul­tat : qu’on nous demande si on veut une réverbe réaliste ou non, pourquoi pas, mais la taille de pièce comme la couleur de la réverbe sont souvent des choses que l’on déter­mi­nera après avoir essayé plusieurs possi­bi­li­tés. Et le problème alors, c’est qu’il faut à chaque fois relan­cer l’as­sis­tant pour accé­der à ce ques­tion­naire quand il aurait été plus simple de garder toutes les commandes de l’as­sis­tant dans l’in­ter­face prin­ci­pa­le…

Vous l’au­rez compris : il y a donc des pistes pour faire évoluer Neoverb, sachant que ce qui nous est proposé pour l’heure est déjà extrê­me­ment convain­cant. Suffi­sam­ment en tout cas pour que le dernier-né d’Izo­tope devienne la « go-to » réverbe de plus d’un utili­sa­teur pour peu qu’il se décide à dépen­ser les 250 euros récla­més. D’ailleurs, s’il n’y avait qu’un unique reproche à adres­ser à cette première version, ce serait celui de ne pas avoir encore de petite soeur dans la gamme Element…

Conclu­sion

Le concept de la réverb morphant entre trois algos de qualité est excellent, et il est complété par un excel­lente inter­face comme la possi­bi­lité de réduire auto­ma­tique­ment les problèmes de masquages. Da fait, Neoverb sonne bien et s’avère autre­ment plus facile à program­mer que nombre de produits concur­rents. Bien sûr, ce n’est pas la réverbe la plus exhaus­tive du marché en termes de réglages comme d’al­gos et les sound desi­gners préfé­re­ront se tour­ner vers les choses plus barrées qu’on trouve chez Even­tide ou 2c audio. Ce n’est pas non plus un concept aussi diffé­rent que ceux imagi­nés par Zynap­tiq ou Sonible au rayon des réverbes « intel­li­gentes » et Izotope aurait certai­ne­ment pu pous­ser plus loin ses idées en utili­sant plei­ne­ment les plug-ins Relay à l’in­té­rieur de Neoverb. Reste que pour les tâches de mixage, on tient là un plug-in qui a le mérite de faire avan­cer le schmil­blick en nous simpli­fiant la vie et dont il nous tarde de voir comment il évoluera au sein de l’éco­sys­tème Izoto­pien.

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
8/10
Award Innovation 2021
Points forts
  • Interface simple et bien conçue
  • L’assistant très intéressant
  • Qualité des algos
  • Possibilité de morpher entre trois algos
  • Le double EQ pour éviter que la réverbe n’englue le mix
  • De quoi tweaker avec les réglages avancés
Points faibles
  • Limité en sound design
  • Assistant demandant bien des choses en amont de toute expérimentation
  • Pas de possibilité de détecter ou déclarer la nature de la source (guitare, percussion, voix, etc.)
  • Pas de version Element
  • Le concept aurait pu être plus abouti avec un point dans le pad pour chaque piste...
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.