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Apple Logic Pro X
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Test d'Apple Logic Pro X 10.5

Séquenceur généraliste de la marque Apple appartenant à la série Logic

Prix public : 199 € TTC
Test écrit
103 réactions
Appleton Live?
9/10
Award Valeur sûre 2020
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Apple met à jour son séquenceur phare avec nombre de nouveautés qui ne visent pas seulement à améliorer l’existant, mais à emmener Logic dans une toute nouvelle direction.

Test d'Apple Logic Pro X 10.5 : Appleton Live?

Peuplé d’une ving­taine de concur­rents, le petit marché des STAN n’est pas vrai­ment le théâtre d’im­menses surprises, sachant que depuis des décen­nies, tous se conforment plus ou moins fonc­tion­nel­le­ment et ergo­no­mique­ment aux grandes lignes tracées par les pion­niers en la matière : Pro Tools, Cake­walk, Cubase et Logic. De fait, si chacun a ses petites parti­cu­la­ri­tés et s’ef­force à chaque version d’in­té­grer à sa manière les bonnes idées aperçues chez les autres, force est de consta­ter que les révo­lu­tions sont rares et il n’y a réel­le­ment qu’Able­ton Live dont on peut dire qu’il a, à sa sortie, changé le para­digme de la séquence en la soumet­tant au temps réel, accou­chant d’une sorte de séquen­ceur/instru­ment qui sert autant à produire qu’à faire des perfor­mance Live, d’où son nom. Cela a évidem­ment permis à Able­ton de convaincre nombre d’uti­li­sa­teurs, au point de deve­nir le séquen­ceur le plus utilisé du marché selon nos sondages, la plupart du temps en tandem avec une STAN plus clas­sique, Live servant à compo­ser et à jouer quand cette dernière sert à mixer et produire.

D’un point de vue concur­ren­tiel, Able­ton Live est donc l’homme à abattre pour tous, sachant qu’il n’y a rien d’évident à inté­grer sa philo­so­phie au sein d’un logi­ciel qui n’a pas été pensé pour cela dès le départ. C’est ainsi qu’on a vu se déployer ça et là des instru­ments virtuels essayant de donner le change chez les dino­saures de la séquence, comme le Loop­mash de Stein­berg par exemple, histoire d’of­frir des outils un peu plus orien­tés « jeu » que « produc­tion », mais rien qui ne puisse jamais repro­duire le work­flow imaginé par Able­ton, avec sa matrice de pads et son système de scènes d’une désar­mante simpli­cité.

Bien­ve­nue à la matrice

projectSi l’on parle de cela, c’est préci­sé­ment parce qu’Apple, après s’être creusé les méninges, est enfin parvenu à cela avec cette version 10.5. L’in­té­rêt pour le Live n’est certes pas nouveau chez Logic (On pense à Mains­tage notam­ment, plate­forme pensée pour simpli­fier l’uti­li­sa­tion de logi­ciels sur scène), ni même le fait d’uti­li­ser des boucles (les Apple Loops) mais ses concep­teurs sont enfin parvenu à inté­grer une inter­face qui reprend les prin­cipes de base d’Able­ton Live.

matrixliveUn clic sur une icône suffit pour y accé­der et glis­ser des boucles dans des cellules : en abscisse, les diffé­rentes scènes, et en ordon­née, les diffé­rents instru­ments, sachant que tout se met au tempo du projet auto­ma­tique­ment et qu’un clic suffit à déclen­cher ou arrê­ter la lecture d’une cellule, ou d’une colonne complète : pour jeter rapi­de­ment les bases d’une compo, on voit mal comment faire plus simple que cet espèce de lego. Vous pouvez bien évidem­ment enre­gis­trer du MIDI comme de l’au­dio dans une nouvelle cellule, ou encore boun­cer plusieurs boucles pour en faire une nouvelle, tout cela sans que jamais le musique ne s’ar­rête, et vous pouvez évidem­ment enre­gis­trer la perfor­mance que vous effec­tuez en déclen­chant les cellules ou colonnes : tout se trans­forme auto­ma­tique­ment en pistes que vous pour­rez retra­vailler dans l’in­ter­face tradi­tion­nelle de Logic.

Sur ce terrain, le soft d’Apple a d’ailleurs bien des argu­ments à faire valoir face à Able­ton qui, concé­dons-le, n’a jamais disposé d’une table très pratique pour le mixage (je ne parle pas là de gérer les simples pan et volume mais bien de dispo­ser d’un espace opti­misé pour inter­agir avec les plug-ins utilisé pour le mix). Bref, cette inté­gra­tion de la matrice est parfai­te­ment réus­sie, au point que beau­coup pour­raient sans doute se conten­ter des fonc­tions de Logic pour ne plus ouvrir Live, dont le prin­ci­pal argu­ment demeure désor­mais la parfaite symbiose qu’il forme avec ses contrô­leurs dédiés, et notam­ment Push.

remixfxSur ce terrain, Apple ne demeure toute­fois pas sans réponse en propo­sant une évolu­tion de Logic Remote pour iPad et iPhone qui permet de lancer les Live Loops en plus de pilo­ter tout le reste du logi­ciel, des effets Apple à la table de mixage. Voilà qui est inté­res­sant même si, dans les faits, le tactile n’offre pas tout à fait la même satis­fac­tion qu’un bon vieux contrô­leur où l’on peut tour­ner les potards et bour­ri­ner les pads. Disons que c’est une façon comme une autre de pous­ser la vente des tablettes et des télé­phones, tandis que rien ne vous empêche de pilo­ter votre Logic avec un autre contrô­leur orienté Pads. Le tactile s’avère toute­fois plei­ne­ment justi­fié lorsqu’on en vient au nouveau module RemixFX qui offre une approche temps réel parfai­te­ment dans l’es­prit des nouvelles possi­bi­li­tés de Logic : au moyen de pads XY et de rubans, on peut ainsi faire du stut­te­ring (répé­ti­tion de portions), du tape/stop, du scratch, bitcru­sher, filtrer, faire de la lecture inver­sée : bref, l’ar­se­nal des tradi­tion­nels effets de DJing vous attend dans une inter­face ultra simple pour mettre vos boucles et vos mix sens dessus dessous.

Sur ces seules nouveau­tés, on pour­rait déjà dire que cette version 10.5 remplit son contrat. Elle est loin toute­fois de s’en tenir à cela, Apple ayant égale­ment eu à coeur de faire évoluer les outils de Logic, à commen­cer par les échan­tillon­neurs.

Sampli­cité

quicksamplerC’est la deuxième énorme nouveauté de cette version 10.5 : on a le droit à trois nouveaux samplers pour sonner la relève de l’an­té­di­lu­vien EXS24 qui date de l’époque recu­lée où Logic était encore aux mains d’eMa­gic et qui, il faut bien l’ad­mettre, commençait à accu­ser son grand âge tant sur le plan fonc­tion­nel qu’er­go­no­mique, coincé qu’il était entre les grosses berthas à script (Kontakt, Falcon, HALion) et les samplers plus léger orien­tés « Drag & play » où il suffit de glis­ser un fichier audio pour le trans­for­mer de suite en instru­ment jouable et faire de la musique. C’est clai­re­ment à cette dernière caté­go­rie que s’at­taque Apple avec Sampler et Quick Sampler qui partagent un air de famille sur le plan du design avec un look vecto­riel et épuré faisant la part belle au noir, à l’orange et au bleu. Commençons par Quick Sampler qui vous propose les fonc­tions de base d’un sampler à l’an­cienne mais aussi un mode slicer et la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer depuis le plug-in même. La plupart du temps, on glis­sera un fichier audio dedans pour le décou­per un tronçons (mode Slicer) ou le voir trans­po­ser sur tout le clavier (mode Clas­sic). L’édi­tion se veut simple mais elle n’en comporte pas moins 3 enve­loppes pour le pitch, le filtre multi­mode embarqué et le volume, en vis-à-vis desquelles vous trou­ve­rez deux LFO et une petite matrice de modu­la­tion. De quoi faire du Sound Design simple sans passer des heures en mapping et en program­ma­tion. C’est clair, intui­tif et bien foutu, et si l’on en veux plus, on pourra passer à Sampler tout court, qui n’est ni plus ni moins que le remplaça­cant d’EXS24.

samplerCompa­tible avec les banques de ce dernier, il offre évidem­ment plus de possi­bi­li­tés à tous les niveaux : jusqu’à 5 enve­loppes et 4 LFO utili­sables dans une matrice de modu­la­tion plus déve­lop­pées, deux filtres multi­modes utili­sables en série ou paral­lèle mais surtout l’ap­ti­tude à gérer les multi­samples pour chaque zone du clavier que vous aurez soin de défi­nir. Bref, si l’on est loin d’un Kontakt ou d’un Falcon dans la mesure où il n’y a pas de possi­bi­lité de faire des scripts très évolués pour défi­nir le compor­te­ment des samples, on n’en est pas moins face à une relec­ture inté­res­sante de l’EXS24, dotée d’une inter­face autre­ment plus claire et permet­tant une program­ma­tion autre­ment plus rapide. Cela est d’au­tant plus vrai qu’on dispose d’une fonc­tion Auto Sampler pour auto­ma­ti­ser le sampling d’un instru­ment, qu’il soit réel ou virtuel, pourvu qu’on puisse le pilo­ter par MIDI. Youpi ? Youpi ! Au point qu’on aurait envie de ponc­tuer ça d’un roule­ment de caisse claire et d’un coup de cymbale. Et ça tombe bien, parce que le troi­sième sampler dont je vous parlais répond au doux nom de Drum Machine Desi­gner…

Du Drum, des pads et des synth, nom de dieu…

dmdComme vous vous en doutez, il s’agit d’un Drum Sampler qui permet d’as­so­cier des sons à des pads d’où qu’ils viennent. Vous pouvez en effet soit glis­ser un fichier audio quel qu’il soit sur un pad, ou un instru­ment virtuel dont vous défi­ni­rez la note à jouer à chaque pres­sion sur le pad. Dans les faits ce Drum Machine Desi­gner est une sorte d’évo­lu­tion du Quick Sampler et reprend toute l’er­go­no­mie et les fonc­tion­na­li­tés de ce dernier pour ce qui est de l’édi­tion. On a en tout cas vite fait de se brico­ler des kits de batte­rie, sachant qu’Apple en four­nit plus de 70 prêts à l’em­ploi. Le seul regret tient dans le fait qu’un même pad ne peut pas char­ger plusieurs samples pour gérer la vélo­cité : Drum Sampler n’est donc pas Battery ou Geist, il vaut mieux le savoir…

drumsynthQu’im­porte : le fun est là et on va d’au­tant moins se plaindre qu’Apple nous propose, au delà des fonc­tions d’échan­tillo­nage, un tout nouveau module Drum Synth qui va permettre de géné­rer des kick, des snares, des clips, des hats, des cymbales et des percus­sions en tour­nant quelques potards. Le son de ce dernier est très convainquant au point qu’il formera un tandem de choc avec le Drum Machine Desi­gner comme avec le nouveau séquen­ceur à pas qui nous attend dans un onglet joux­tant le piano roll…

Beat it!

stepseqAvec ce dernier, Apple ne réin­vente pas la roue en termes d’er­go­no­mie : on se retrouve avec une grille dont on peut choi­sir la réso­lu­tion (jusqu’à 64 pas) et ou il suffit de cliquer pour ajou­ter ou suppri­mer un coup. Là où ça devient inté­res­sant, c’est que toutes les options qu’on peut espé­rer dans ce genre d’ou­til répondent ici présentes : on peut bien sûr éditer la vélo­cité et le gate de chaque note, mais égale­ment raccour­cir le nombre de pas d’une ligne (poly­ryth­mie bien­ve­nue), déca­ler son pattern, défi­nir son sens de lecture, la proba­bi­lité que chaque coup aura ou non d’être frappé, répé­ter une note jusqu’à 16 fois sur un même coup (parfait pour le glitch)… Combiné au Drum Machine Desi­gner et au nouveau Drum Synth, c’est une petite tuerie pour tous ceux qui font de la musique élec­tro­nique car rien n’y manque…

Pour essayer d’être anti­pa­thique

Dur de ne pas être enthou­siaste sur ce qui nous est proposé en sachant que la mise à jour est gratuite pour tous les posses­seurs de Logic, tandis qu’à 229 euros, le soft d’Apple est, en dehors de Reaper qui est vendu sans aucun bundle ou presque, la STAN au meilleur rapport qualité/prix du marché… pour peu que vous ayez un Mac ! C’est en effet le but de Logic depuis bien des années main­te­nant : faire vendre des ordi­na­teurs dont le tarif est très loin d’être démo­cra­tique.

Au-delà de ce point de vue qui pour­rait être discuté pendant des lustres (Oui les Macs sont bien finis et bien conçus mais il est diffi­cile de comprendre comment 16 Go de RAM supplé­men­taires peuvent être vendus 500 euros par exemple), on notera que Logic n’a toujours pas évolué sur nombre de défauts rele­vés lors de notre précé­dent test (pas de VST, colo­ra­tion des tranches insuf­fi­santes, pas de respon­sive design qui oblige à l’usage de grands écrans, pas d’objet audio, de splits de pistes, etc.) tandis qu’il se dote avec cette 10.5 de nouvelles capa­ci­tés qui ciblent ouver­te­ment les musi­ciens élec­tro­niques et qui lais­se­ront peut-être les autres indif­fé­rents. Mais recon­nais­sons-le tout de même : Apple a plus que rempli son contrat…

Conclu­sion

Avec cette version 10.5, Apple fait très très fort. Le fait d’in­té­grer avec une telle évidence une matrice à la Able­ton Live dans un logi­ciel par ailleurs extrê­me­ment complet, le désigne sans conteste comme le séquen­ceur le plus poly­va­lent du marché, alors qu’il est aussi avec Reaper celui qui offre le rapport qualité/prix le plus agres­sif. Et si ce n’était que cela : qu’on se tourne vers le RemixFX, les samplers, le Drum Machine Desi­gner ou le nouveau séquen­ceur à pas, tout ici a de quoi donner le sourire, à plus forte raison quand on est déjà utili­sa­teur de Logic et qu’on dispose de cette mise à jour gratui­te­ment. Certes, on comprends bien qu’il s’agit d’un produit d’ap­pel au prix sacri­fié pour faire vendre des Macs et des iPads aux tarifs élevés, mais ça marche ! Et bien sûr, ceux qui ne sont pas spécia­le­ment fans de musique élec­tro­nique n’au­ront pas le même enthou­siasme face à cette mise à jour, d’au­tant que nombre de défauts rele­vés dans notre test de la 10.4 sont toujours de mise, mais force est de consta­ter qu’Apple surprend une nouvelle fois son monde avec une mise à jour aussi géné­reuse que maîtri­sée. Bravo !

9/10
Award Valeur sûre 2020
Points forts
  • Le mode Live Loops : un vrai petit Live dans Logic
  • RemixFX, simple et complet
  • Quicksampler pour jouer vite et bien avec n’importe quelle ressource audio
  • Sampler, un EXS24 plus plus…
  • …doté d’un module Auto Sampler intéressant
  • Belle évolution de l’appli de contrôle iPad/iPhone
  • Drum Machine Designer, parfait pour se bricoler des kits à base de samples ou d’instruments
  • Drum Synth, simple et efficace
  • Séquenceur à pas ultra complet
  • Et tout ce qu’on adore depuis toujours dans Logic : un bundle de folie, Hyperdraw, l’environnement, les Stacks, les Smart Controls, l’ergonomie globale, le prix
  • Mise à jour gratuit !
Points faibles
  • Une mise à jour qui concerne surtout les musiciens électroniques
  • Peu ou prou les mêmes défauts que la 10.4
  • Stupéfiant rapport qualité/prix ne compensant pas le tarif élevé des ordinateurs et tablettes Apple
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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