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Test de l'Applied Acoustics Systems Ultra Analog VA-2 - Ultra Ultra ?

AAS renouvelle son synthé analogique virtuel, en ajoutant VA-2 à son nom. Il ne s’agit pas, bien entendu, du seul changement. Revue de détail.

VA. Utilisé comme suffixe ou préfixe suivant les éditeurs, cet acro­nyme est censé garan­tir la véra­cité du logi­ciel (ou de la tech­nique embarquée dans un synthé numé­rique hard­ware, telle la synthèse VA-1 pour les séries K et PC signées Kurz­weil) en termes de compor­te­ment analo­gique (VA, pour Virtual Analog ou Analogue). Parfois, c’est plus ou moins caché, inté­gré dans le nom, comme dans le cas d’un des plus récents synthés logi­ciels, et des plus convain­cants, le Diva de u-he (Diva pour Dino­saur Imper­so­na­ting Virtual Analogue, test ici).

Machines de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.8.5
Logic Pro X
Applied Acous­tics Systems Ultra Analog VA-2 v2.0.0

Évidem­ment, l’ha­bit ne fait pas le moine, ici le nom le réalisme. Applied Acous­tic Systems avait proposé il y a quelques années un très inté­res­sant synthé façon analo­gique, tout simple­ment (mais pas humble­ment…) Ultra Analog (on trouve parfois la mention VA-1, mais elle n’est pas visible sur l’in­ter­face). Les promesses pour l’époque étaient bien tenues, malgré une confi­gu­ra­tion qui paraît assez anodine en regard des possi­bi­li­tés offertes aujour­d’hui, aussi bien dans le monde maté­riel que dans celui du logi­ciel. 

Cham­pion de la modé­li­sa­tion physique avec son fer de lance Tass­man (main­te­nant en version 4), AAS a su décli­ner plusieurs instru­ments repre­nant la tech­nique maîtri­sée, en la rendant plus abor­dable et immé­diate, tels les Chro­ma­phone, Lounge Lizard ou Ultra Analog première et deuxième versions. Voyons ce qu’ap­porte la dernière mise à jour de ce dernier.

Intro­du­cing Applied Acous­tics Systems Ultra Analog VA-2 

Applied Acoustics Systems Ultra Analog VA-2

L’édi­teur propose le logi­ciel sous trois formes, complète à 149 $, updates depuis la première version à 29 $ et depuis Ultra Analog Session (une version limi­tée du synthé), à 49 $ (soit à peu près 109, 21 et 36 euros). D’un point de vue compa­ti­bi­lité et formats, Ultra Analog VA-2 peut être installé sur Mac ou PC, offrant une version auto­nome et les plugs Audio Unit, VST, RTAS et AAX. Première grande modi­fi­ca­tion, le passage au 64 bits qui permet enfin de se passer des diffé­rents bridges dispo­nibles suivant les logi­ciels hôtes.

Instal­la­tion et auto­ri­sa­tion en ligne via le numéro de série (deux auto­ri­sa­tions possibles par numéro, merci) ne posent aucun problème. Ne reste plus qu’à voir et écou­ter ce qui se cache sous la nouvelle inter­face graphique. 

Inté­gra­tion et chan­ge­ments 

Gestion (presque) nickel

Le logi­ciel offre deux menus d’ac­cès aux présets, Bank et Program. Petit détail graphique, les flèches de navi­ga­tion appa­raissent lorsqu’on les survole. En cliquant sur le champ Manage, le plug affiche l’autre fenêtre dispo­nible, nommée Bank Mana­ger. On dispose alors d’ou­tils pour renom­mer, créer, sauve­gar­der, effa­cer, dépla­cer, copier banques et/ou programmes, rensei­gner l’au­teur du préset et ajou­ter des infor­ma­tions.
Le tout est clair, net et fonc­tion­nel, bien vu AAS.

Évidem­ment, le premier constat à l’ou­ver­ture est le chan­ge­ment d’in­ter­face graphique. Elle rejoint en cela l’ap­pa­rence et l’or­ga­ni­sa­tion mises en place sur Chro­ma­phone et appa­rem­ment instal­lées depuis Lounge Lizard 4. La taille de la fenêtre est la même, l’or­ga­ni­sa­tion en trois fenêtres aussi. La gestion de la partie supé­rieure reste semblable (voir aussi enca­dré), celle des effets est celle du LL4 (voir test ici), c’est-à-dire EQ, Comp et Reverb fixes (mais débrayables) et deux empla­ce­ments permet­tant un choix entre neuf effets, chacun dispo­sant d’un ensemble de réglages très complet. L’édi­teur a ajouté un Vintage Chorus réussi, permet­tant de travailler suivant trois modes, Chorus, Flan­ger 1 et 2. Voici un premier exemple sonore, sans puis passant par les trois modes selon diffé­rents réglages.

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La page Play regroupe tous les réglages de jeu (éton­nant, non ?), concer­nant la poly­pho­nie (32 maxi), les modes et compor­te­ments (mono, unis­son, stéréo, legato, etc.), le vibrato et son potard de réponse à la molette de modu­la­tion (bien vu), ainsi que l’ar­pé­gia­teur qui est un des gros béné­fi­ciaires de cet update, grâce à une présen­ta­tion beau­coup plus claire, notam­ment du point de vue des pas program­mables. Les tout petits carrés de la première version n’étaient en effet pas un modèle d’er­go­no­mie. La fenêtre présente aussi des boutons d’ac­ti­va­tion et des rota­tifs pour les fonc­tions les plus évidentes des effets qui, rappe­lons-le, béné­fi­cient d’une page dédiée. Grand perdant de l’up­date : le module Recor­der, qui permet­tait d’en­re­gis­trer en audio ce qu’on jouait en temps réel.

Produc­tion sonore

Applied Acoustics Systems Ultra Analog VA-2

La présen­ta­tion globale des éléments de produc­tion sonore (le synthé propre­ment dit) a changé, certaines fonc­tions renom­mées, d’autres placées dans des modules diffé­rents (dont l’ori­gine remonte de toute façon à Tass­man), mais le fonc­tion­ne­ment et le routing semblent iden­tiques à la première version : deux oscil­los à quatre formes d’ondes (Saw, Sine, Square et Noise), avec PW, Sync, mode Slave et Sub, deux filtres réso­nants multi­mode, multi­pente (LP, BP, Notch, HP, For « pour formant » 1, For2, deuxième et quatrième ordres), avec Drive inclus (six types de satu­ra­tion), suivi de clavier et taux d’ac­tion de l’en­ve­loppe, un géné­ra­teur de bruit, deux amplis sépa­rés, deux LFO, deux enve­loppes de volume, deux enve­loppes pour le filtre (toutes les enve­loppes disposent d’un très bien vu réglage Time, qui prend le pas sur le Sustain si désiré, permet­tant ainsi de faire chuter le son tout en gardant la touche appuyée), le tout offrant un accès aux fonc­tions les plus communes et un Advan­ced Settings, affi­chant toutes les fonc­tions. On salue aussi l’ar­ri­vée d’un deuxième filtre forman­tique.

C’est plutôt clair et bien fait, même si l’on perd le béné­fice du survol immé­diat de toutes les fonc­tions, parfois pratique. Là, il faut navi­guer d’on­glet en onglet, ce qui prend plus de temps, surtout quand on s’éver­tue à mani­pu­ler, en pestant après un possible bug, un réglage qui ne procure aucune action, et pour cause, puisque l’on n’est pas sur le bon onglet, ou que le petit voyant vert d’ac­ti­va­tion du module quasi illi­sible sur fond gris n’est pas allumé. Ah, de la néces­sité des contrastes dans le graphis­me…

La banque appa­rem­ment recon­duite dans son inté­gra­lité (pas eu le temps de tester les centaines de présets) béné­fi­cie d’un apport de 110 présets signés Richard Devine. 

À titre de compa­rai­son, voici quelques présets compa­rés après véri­fi­ca­tion de l’iden­tité de réglages, version 1 d’abord.

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On notera quelques diffé­rences (très légères) dans les aigus, et l’ac­tion « adou­cis­sante » du Vintage Chorus, ainsi qu’une gestion diffé­rente des tran­si­toires suivant l’uti­li­sa­tion ou non du compres­seur. Pour finir, quelques exemples de sons signés Devine.

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Bilan 

Ultra Analog VA-2 restera fami­lier aux utili­sa­teurs de la première version, malgré les chan­ge­ments cosmé­tiques, indui­sant parfois une rapi­dité moindre dans le sound design. L’ap­port du nouveau filtre et du Vintage Chorus se fait entendre, ainsi que celui des autres effets, dont l’EQ et le compres­seur.

Certains choix sont diffi­ci­le­ment compré­hen­sibles, et on n’aime pas le fait d’avoir un limi­teur en sortie qui ne peut être débrayé ; l’in­ten­tion est bonne, quand on fait de la recherche, il arrive assez souvent que des pics assez violents se produisent, mais il est bien aussi de pouvoir avoir la main sur ce type de trai­te­ment. Autre reproche, et malgré un Midi Learn très simple à mettre en œuvre, aucun programme ne dispose d’une assi­gna­tion d’af­ter­touch. Il faudra le faire soi-même, mais sans possi­bi­lité de limi­ter la plage d’ac­tion.

L’UA VA-2 profite du savoir-faire en termes de modé­li­sa­tion de son éditeur (pas d’alia­sing, dyna­mique totale sans palier, etc.), et s’il ne peut égaler la poly­va­lence de Diva, et la spécia­li­sa­tion de Monark, il n’en demeure pas moins un excellent synthé de recherche, qui sonne, avec une consom­ma­tion CPU accep­table et à un tarif somme toute raison­nable. Que deman­der de plus ? Une démo ? Elle est télé­char­geable sur le site de l’édi­teur

 Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

  • Son typique d’AAS
  • Routing plutôt sophistiqué
  • Filtres multimodes multipentes
  • Qualité des effets
  • Vintage Chorus
  • Gestion simplifiée de l’Arpégiateur
  • 64 bits
  • Navigateur amélioré
  • Multiformat multi-plateforme
  • Midi Learn partout, très simple à mettre en œuvre
  • Limiteur de sortie non débrayable
  • Plus de module Recorder
  • Pas de présets d’effets
  • Pas d’aftertouch programmé

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