Synthés dans la variété française 80s ?
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renaudg

Je me suis souvent demandé quels étaient les synthés de prédilection sur un certain nombre de tubes 80s en variété/synthpop française qui ont quelques riffs mémorables.
Autant on trouve l'info facilement pour les chansons anglo saxonnes (notamment dans la série d'articles "Classic tracks" de Sound on Sound), autant j'ai rarement vu quoi que ce soit pour la France !
Quelques uns qui me viennent à l'esprit (on ne juge pas !!

- L'aventurier / Indochine
- Envole Moi / Goldman
- L'aziza, tous les cris les sos / Balavoine
- Voyage voyage / Desireless
- Eve lève toi / Julie Pietri
- Les démons de minuit / Images
- Partenaire particulier (là ça sent le 100% DX7 non ?)
S'il y a des gens ici qui ont traîné dans les studios de l'époque : est-ce que globalement on retrouvait les mêmes machines que partout ailleurs à l'époque (Jupiter 8, Prophet 5, DX7, LinnDrum) ou est-ce qu'il y avait des spécificités bien françaises ?
Toutes infos bienvenues

[ Dernière édition du message le 18/04/2016 à 13:50:37 ]

Coyote14


IPM

Ça mériterait presque un thread de « ces synthes même pas allumés à la TV »
[ Dernière édition du message le 27/03/2021 à 23:26:21 ]

doudou26

Sur ce morceau et tant d'autres de Berger/Gall, j'ai toujours eu la conviction que Georges Rodi jouait d'un Odyssey. Ce playback nous donnerait-il un début de confirmation?

plaquer des accords sur un synthé monophonique (même duophonique) et bien sûr les doigts ne bougent pas autant que ce que l'on entend, les danseurs hommes qui chantent les choeurs (on entend des voix de femmes), une "saxophoniste" qui ne bouge pas ses doigts et qu'on ne voit pas respirer...
Ah si, c'est la vraie France Gall, mais en playback évidemment

rica2synthé

Ahhh ces playbacks avec ces synthes sans le moindre câble... même pas celui de l’alim... j’adore tellement kitch et tellement 80
Ça mériterait presque un thread de « ces synthes même pas allumés à la TV »
Excellente idée !

Je suis naze en ortho et grammaire, je fais au mieux !
ont ne se quitte jamais vraiment, nous sommes ailleurs momentanément, pas aux mêmes endroits , puis un jour nous nous retrouvons

Djeeloo

L'esprit c'est comme un parachute: Il marche mieux quand il est ouvert.

giloine

Dans l'aziza, c'est du Wave entre autre. Sur l'album "sauver l'amour" Daniel Balavoine à beaucoup utilisé du DX7, de l'ObXa du korg Polysix et .... le fairlight !
Dans "voyage voyage", la basse est du DX7.
Le DX7 a été très largement utilisé dans beaucoup de productions françaises des années 80.
Indochine, a beaucoup utilisé le Roland jupiter 8, le korg micropreset, le MS10 (ou 20 je sais plus), en Boite à rythme de la lindrum.
Je joue.... donc je suis !
[ Dernière édition du message le 30/03/2021 à 19:55:20 ]

oryjen

Quelqu'un a des infos?


Moebius a fait la pochette!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 30/03/2021 à 20:10:36 ]

giloine

Très bonne question !!! (et très bel album !)
Vu l'époque je serais tenté de dire du ARP odyssey ou mini moog pour les monophoniques.... pour les polyphoniques étant donné l'année (1977 je crois) ... il n'y en avait pas des tonnes. Du ARP omni ? Solina string ? CS-50/60/80 ? oberheim four voices Korg Pe1000/2000 ??? etc....
Il y en a un bon paquet d'autre qui pourraient avoir été utilisés...
Je joue.... donc je suis !
[ Dernière édition du message le 30/03/2021 à 20:35:24 ]

oryjen

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

vilak

Les critiques de disques que je trouve sont dans "Claviers", et ce magazine n'a paru qu'à partir de 81.
Une telle pochette m'aurait frappé, tout comme la présence de Guy Béart dans un magazine qui parle de high tech musicale -je sais les stéréotypes ont la vie dure...

oryjen

C'est vraiment un album magnifique, prenant, d'une poésie intense, un voyage déboussolé au gré des vents solaires.
Je retombe dedans tous les 10 ans à peu près.
Mes parents l'avaient acheté à sa sortie en 77.
A une époque je savais faire tous les morceaux à la guitare.
Plus tard, quand j'ai eu mon Delta (vers 2004), j'ai fait "Les Temps Etranges"...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

vilak

Je me souviens surtout de lui pour son clash avec Gainsbourg.
https://www.dailymotion.com/video/xeuvol

oryjen

Sur le clip officiel, on voit 2 Minimoogs, et une string-machine en bandoulière, que je n'ai pas identifiée...
Lors d'un concert à Athènes la même année, il y a sur scène un Minimoog, Un Steelphon S900 et un gros orgue à deux claviers style Hammond B3.
Sur la pochette du single qu'avaient mes parents (45T, disparu), je me rappelle qu'il y avait un Odyssey....
La même année encore, sur le morceau "Running in the City", on voit sur scène un Korg PS3100, deux M500s, un 800DV, un PE1000, ce qui pourrait bien être un CS30L (dont on ne voit que l'arrière et les pieds caractéristiques) et toujours cette mystérieuse machine en bandoulière où j'ai cru voir écrit KORG mais que décidément je ne reconnais pas...
Ils avaient accès à pas mal de matos...Va savoir ce que Romanelli a utilisé sur FFF...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 31/03/2021 à 13:13:47 ]

kosmix


Par-contre Guy Béart ça me fait bien halluciner là, c'est pas du tout l'image que j'avais du gars

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

oryjen

On l'a ridiculisé, je n'ai jamais compris pourquoi: Ses chansons étaient excellentes, bien meilleures que celles du pauvre mièvre Jean Ferrat.
Chandernagor, La Vérité, c'était terriblement mordant!
Evidemment les cons n'y ont vu que du feu...
Je pense qu'il n'avait pas sa carte du Parti Communiste.
A une époque, c'était rédhibitoire.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 31/03/2021 à 13:12:45 ]

oryjen

Interview de Dominique Perrier, qui refonde le groupe et prépare un nouvel album, avec le fils de son complice de l'époque Roger "Bunny" Rizzitelli, disparu voici quelques années:
C'est très intéressant: Il nous parle des instruments utilisés, de sa manière de composer, de son rapport à l'instrument, etc...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 31/03/2021 à 17:14:48 ]

vilak

Pour Guy Béart, je me souviens de Le Luron qui le brocardait, mais lui il avait la dent dure avec tout le monde donc enfant je n'avais pas spécialement l'impression que le chanteur était ridiculisé à outrance.
En plus, il était très apprécié dans ma famille et j'en ai donc toujours eu une image très positive.
En ce sens, la pochette que tu as montrée m'a un peu fait le même effet que l'écoute de "Café du bon coin", l'album de 83 des Tri Yann, quand j'y ai découvert de jolies nappes de synthétiseurs :

oryjen

Tout ça, richesse, ambiance et complexité, avec juste un Arp Odyssey, un Piano électro-mécanique Fender Rhodes et une batterie!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

kosmix

les tocards disco-ploum-ploum de la bande à Marouani
J'ai découvert assez récemment (merci AF) et que quelques titres sur youtube (avec les merveilleux clips qui les illustrent


Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

vilak

Hem, je sais pas ce qu'il entendait par "Oberheim modulaire" car cette marque n'a jamais produit de modulaires.
Ou alors il parlait de son Two-Voice qui contenait deux modules SEM ? :
Dans le cas qui nous interesse, le terme "modulaire" est employé dans un sens qui n'est pas celui auquel on a l'habitude et ne veut pas dire la même chose que si l'on parlait du Roland System-700 tant chéri par Oryjen.
Tom Oberheim a d'abord vendu ses SEM et séquenceurs comme des modules d'extension pour les synthétiseurs Moog et ARP, instruments pour lesquels ils étaient configurés d'usine.
Donc tous ceux s’intéressant de près aux synthétiseurs connaissaient Oberheim avant tout comme un "fabriquant de modules".
Quand les 2, 4 & 8-Voice sont arrivés, ils ont reconnus ces modules sur la façade et ont qualifiés ces synthés de modulaires.
Voilà, c'est tout con!
Il y aussi quelque chose qu'on a totalement oublié aujourd'hui sur ces belles machines :
Les 2, 4 & 8-Voice N'ETAIENT PAS des appareils fabriqués en série, Oberheim travaillait en fait à la demande.
Mais il fallait bien montrer quelque chose dans les pubs et proposer des modèles de démonstration aux magazines et aux revendeurs, d'où la mise en avant de la configuration 2 voix/1 Séquenceur, jugée la plus commercialement viable en tant que concurrent assumé du Minimoog et de l'Odyssey.
Le musicien était avant tout appâté par ce qu'il voyait dans les pubs, dans les magazines et entendait dans les boutiques d'instruments.
Il faut comprendre que Tom n'était que rarement en contact avec le client-utilisateur, c'est avec les grossistes et les revendeurs qu'il faisait la majorité de ses affaires, des gens qui lui réclamaient de la machine standardisée pour pouvoir l'acheter en quantité. En revanche il était rare qu'un musicien vienne directement le voir pour lui demander une configuration spéciale, les trois modèles présentés dans les magazines pouvant combler tous les appétits.
Car Oberheim faisait vraiment du sur-mesure, dans la réalité tu pouvais commander un 1, 2, 3, 4 ou +-Voice avec dedans un, deux ou aucun séquenceur et un, deux ou aucun programmer, Il n'y avait aucun problème, tant que t'avais les sous, il te mettait tous les modules blancs que tu voulais dans ton caisson noir.
Mais on ne parlait vraiment que de ces trois options :
-Le modèle concurrent des Minimoog et Odyssey, à deux voix,
-Le grand modèle pour le musicien fortuné, à quatre,
-La machine d'exception pour les superstars, à huit.
Ça laissait l'impression que c'étaient des modèle produits en série et au final peu de gens se rendaient compte qu'Oberheim travaillait "à la demande", même lorsque c'est écrit noir sur blanc comme ci-dessous.
Mais les journalistes eux le savaient, d'où leur persévérance dans l'utilisation du terme "modulaire", terme que certains possesseurs ont conservé, comme Fred Chichin.
Le test du 2-Voice, "Sono" n°8, Septembre 1978 :






kosmix

En effet l'appellation "modulaire" ici ne correspond pas à ce qu'on entend généralement par ce terme en matière de synthé (des modules que l'utilisateur interconnecte lui-même à volonté) mais il s'agit bel et bien de modules, qui sont cependant précâblés en interne et assemblés à la demande par le constructeur.
Ça permettait à Oberheim de proposer une gamme de produits évolutive pour toutes bourses et sans la complexité (et la multitude) du "vrai' modulaire, une solution hybride clés-en-main, c'était plutôt malin je trouve

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

vilak

On voit bien sur cette pub courant de mars à septembre 79 que même si le terme "modulaire" est absent, on peux le sentir en filigrane.
Comment les autres magasins en parlaient? Aucune idée, mais cette persistance du terme chez les utilisateurs de l'époque laisse penser qu'ils l'utilisaient beaucoup :

En fait je crois comprendre la démarche de Tom lorsqu'il met la configuration "2 SEM/1 Mini-sequencer" en avant.
Lorsqu'il a l'idée de rassembler ses modules dans un caisson pour faire un synthétiseur autonome, que peut-il viser d'autre que de concurrencer le MiniMoog et l'Odyssey, les deux claviers stars?
La plupart des musiciens vomissent sur les japonais et ne jurent que par le "made in USA" et s'il met en avant le 2-voice équipé du mini-séquenceur, il peut dire :
-Ma machine est meilleure que le Minimoog, elle a une voix de plus et un séquenceur qu'il n'a pas.
-Ma machine est meilleure que l'Odyssey, elle a un séquenceur qu'il n'a pas.
Ce son deux phrases courtes et percutantes où le mot "moins" ne peut être glissé par un concurrent.
En revanche, s'il avait choisi en flagship une configuration avec un seul SEM accompagné d'un Mini-Sequencer et d'un Programmer, ou de deux Programmer, ARP aurait pu dire "il a moins de voix que l'Odyssey" et s'en servir pour monter ce dernier au dessus du TVS-1.
Dans l'argumentation commerciale, chaque mot a son importance. Je ne dis pas que j'ai raison, ce n'est qu'une hypothèse, mais c'est sans doute la plus réaliste des hypothèses.
Pourtant, quel atout d'avoir des mémoires à ce moment-là et je pense qu'en proposer aurait totalement éclipsé l'absence d'une deuxième voix ou d'un séquenceur, l'utilisateur ayant préféré 16 mémoires, et c'est pourquoi je pense qu'il aurait mieux valu mettre en avant les configurations "1 SEM/1 Mini-Sequencer/1 Programmer" ou "2 SEM/1 Programmer".
Une page sur le Programmer PSP-1 d'Oberheim :
http://www.siliconbreakdown.com/ob3.html
[ Dernière édition du message le 06/04/2021 à 08:35:18 ]

oryjen

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

synthwalker

- Il fonctionne en mode relatif sur les VCO et VCF (donc il faut au préalable créer un patch par défaut sur chaque SEM, compris accordage)
- les enveloppes sont en mode direct, il faut mettre chaque module sur EXT pour que les enveloppes du programmeur prennent la main
- Une mémoire enregistrée ne peut plus être modifiée
- Certains paramètres, pourtant vitaux, ne sont pas mémorisés : accord fin, PWM, mode de filtre, résonance du filtre
- Attention : les CI des enveloppes sont propriétaires, introuvables et pas du tout compatibles avec des CEM3310

vilak

Mais en effet, ce sont les limites de l'époque et ce Programmer restait quand même à ce moment-là un formidable atout pour le musicien de scène et sans doute aussi, même si c'est un peu moins, pour le musicien de studio.
Nous sommes en 78, la musique "tout synthé" est l'apanage d'une minuscule niche, le besoin de séquences est très limité, la programmation d'arpèges presque inexsitante..
Un claviériste joue certes en studio mais surtout sur scène, c'est pourquoi un Programmer lui sera plus utile qu'un Séquenceur ou une deuxième voix, qu'il joue dans un orchestre de bal ou un groupe de pop ou qu'il accompagne des chanteurs reconnus sur scène.
Pour la démarche commerciale de Tom Oberheim, ce n'est évidemment pas le même point du vue et je trouve ça dommage, je trouve vraiment vraiment le Programmer plus appétant qu'une deuxième voix ou un séquenceur.
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