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L'Art

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Sujet de la discussion L'Art
>intéressant ton post Pov Gabou

Citation : je ne pense pas que la souffrance soit un passage oblige a la creation artistique



c'est moi qui ai un peu lancé ce débat sur la souffrance et la création, je n'ai cependant jamais affirmé que c'était une condition sine qua non ou une obligation, mais c'est un facteur possible de stimulation créative aussi valable que la joie, l'ennui, la spiritualité ou la tarte flambée.

Citation : Emiliy Bronte ne connaissait pas le mal, mais son oeuvre en est impregnee jusqu'a l'explosion.



C'est un peu différent, mais ça me fait penser à Cioran qui était
semble-t-il quelqu'un d'assez drôle et gai en général, ce que ne reflète pas vraiment des écrits comme "De l'inconvéniant d'être né", que je conseil vivement à ceux qui ne connaissent pas.

Citation : Le monde adulte refuse la pure jouissance a celui qui atteint la maturite. Pour moi, une certaine definition, tres generale de l'art, peut decouler de cette consideration: l'art est une rupture, un jouissance de l'instant present.



C'est vrai que c'est pas mal vu...d'un autre côté, la difficulté d'un art comme la musique par exemple c'est que l'on travaille à créer "l'instant présent" pour mieux le "présenter" au public par exemple. Et si ça se trouve on a vachement mieux réaliser la rupture de l'instant présent en répèt' que sur scène :clin:
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Avec la problematique de l'instant present, on risque de se retrouver a discuter de la notion du Temps, qui m'a laisse de mauvais souvenirs en prepa... Meme si c'est finalement necessaire dans le cas de la musique.

Pour ce qui est de la representation de l'oeuvre, de sa creation, je pense que c'est a dissocier de son caractere artistique ou non. Je m'explique: l'oeuvre est le support inconditionnel de l'Art, mais n'est pas forcement son essence (je manque le vocabulaire, la). Dans l'exemple de la creation d'une oeuvre musicale, l'essence artistique n'est pas forcement dans sa composition, ou dans sa representatiion. Ca peut etre l'un, ou l'autre, ou les deux.

On revient au probleme de l'objet artistique, particulierement difficile a cadrer pour la musique. J'avais un peu reflechi a ca il y a un momemt, mais je sais pas si je pourrais retrouver l'ecrit.
282

Citation : l'oeuvre est le support inconditionnel de l'Art


Eh eh... des groupes d'artistes on explorés des voies cherchant à se défaire de ce carcan. L'actionnisme viennois, Art and Language, et l'art conceptuel (le vrai, Joseph Kostuh, Douglas Huebler...). Pour finalement s'avouer vaincu. Je vais chercher des liens pour ceux qui connaissent pas.

voila

http://www.culturelestudies.be/student/biennale/fr/artists/artlanguage_bg.htm

http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-ArtConcept/ENS-ArtConcept.htm

https://www.google.fr/search?hs=cTY&hl=fr&client=firefox-a&rls=org.mozilla%3Afr-FR%3Aofficial_s&q=actionnisme+viennois&btnG=Rechercher&meta=lr%3Dlang_fr
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C'est marrant, le 2e lien, ca rend l'art conceptuel tres proche de la pensee scientifique (le cheminement plus interessant que le resultat, etc...). Puis je ne comprends pas tres bien en quoi l'art conceptuel supprime l'objet artistique ? Il lui enleve son caractere sacre (et ca rejoint alors ce que je disais avant, sur l'essence de l'art hors de l'objet d'art), mais concretement, l'objet est encore la ?

Cependant, sans objet artistique, peut-on encore parler d'esthetique ? L'esthetique reste quand meme pour moi un point fondamental (et necessaire) de l'art. Tout comme en science, d'ailleurs.
284
Ca depend des travaux en fait. Dans ceux de Kosuth, il y a bien une oeuvre comme résultat d'un processus (une installation en général). Dans le cas de Huebler, qui travaille sur la poésie du hasard, ce qu'il reste de ses "action", est en général un simple compte rendu.
285
Tiens je déterre pour parler d'un truc :

Citation : Cum In The Streets ( ptain , quel blaze ! ) , ca me rappelle un "artiste" de ma fac , à Tolbiac qui avait blindé les murs d'une cage d'escalier de dessins de couples en train de baiser dans toutes les positions , de transexuels deguisés en ecolieres ou des vieilles en train de se toucher , et ce , sur 22 etages ( oué oué ! ) .


C'est dingue, je me suis dit il y a pas longtemps qu'on dirait que les étudiants aux beaux-arts se sentent obligés de mettre du cul dans leur oeuvre, souvent sans que ça ait un sens quelconque. On dirait aussi qu'ils cherchent à user jusqu'à la moëlle les trucs qui finallement ne choquent plus et que le conceptuel disparaît pour le non-sens total (sans parler de l'esthétisme qui n'est bien sûr pas voulue).
Genre j'ai un copain aux Beaux-Arts que j'ai vu préparer son devoir de fin d'année : il mettait de l'eau sur le sol et attendait que les gens passent pour laisser des traces de pieds à prendre en photo. Là je me suis dit "pourquoi pas !". Seulement, tout le monde l'évitait et je lui dit : "c'est foutu, tu veux pas que je marche dessus ?" "Non non, c'est pas grave, ça va comme ça". Il prend des photos de la flaque. Je lui demande si ça a un sens ou s'il y a un concept derrière, s'il va gérer des pures explications, il me dit que non. Je reste persuadé (il n'en est pas à sa première année) qu'il va réussir avec ça, et là je sens que qu'il y a une facette de l'art contemporain qui ne m'intéresse vraiment pas.
Toi qui as fait les Beaux-Arts, Amanit, t'en penses quoi ?
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Du coup on peut se poser la question de l'art conceptuel : le gars qui fait de sa production une oeuvre d'art conceptuel, sans concept, et qui fait de ce non-concept un concept en lui-même, est-ce que le système artistique ne s'effondre pas sur lui même dans une sorte de Midgar sophisti-nihiliste ?
287

Hors sujet : Semaine de fou, j'ai enfin le temps de regarder un peu les forums...



On ne peut pas vraiment parler d'un enseignement typique des Ecoles des Beaux Arts, ou des Arts Décoratifs. Tout simplement parce que c'est l'équipe enseignante qui va créer la particularité pour chaque école. Et cette équipe dépend directement du statut de l'école même, à savoir si c'est une école municipale, régionale, ou nationale. Les moyens mis à disposition découlent directement de ce statut, et par moyens j'inclus également les enseignants. C'est donc dans les écoles nationales que l'on va trouver les artistes les plus renommés (car dans 80% des cas, ce sont des artistes qui enseignent). A savoir qu'à Paris vous aurez comme profs Boltanski, Annette Messager, Viallat... la crème quoi, et que dans une école municipale, vous aurez des artistes ratés et frustrés de n'avoir jamais exposé en dehors de leur ville. D'où une différence de la qualité de l'enseignement, en école nationale, on vous enseignera l'amour de l'art et de ce et ceux qui l'entourent, en municipale le dégoût de ce milieu (je ne plaisante pas, à Angoulème, mon école partageait ses locaux avec une école municipale, j'ai assisté à quelques cours, c'est gravissime...).
Il faut savoir ensuite de quellmanière sont sanctionnés les travaux des étudiants. Chaque enseignant propose au cours de l'année, 1 à 3 sujets (pendant les 2 ou 3 premières années) dont il suit l'élaboration par l'élève. Puis 2 à 3 fois par an, il y a les "bilans". L'élève affiche l'ensemble de ses travaux, qu'il défend devant l'ensemble des profs. Cela donne lieu à différentes scènes, allant de l'indifférence générale, au massacre public (quand vous êtes devant 20 profs et 30 autres étudiants, et que vous vous faites démonter, imaginez un peu le délire...) tout cela dans le but de vous blinder pour plus tard...
Ce qu'il faut comprendre ensuite, c'est que les diplômes qui sanctionnent vos cycles d'étude, sont donnés par un jury de profs extérieurs à votre école (nommés par le ministère de la culture), venant chacun d'écoles différentes. D'où des conflits de perception au sein du jury, et avec les étudiants. Et oui, au sein d'une école, même d'art, on vous formate à un système de pensée, de création. Vous évoluez dans un microcosme (même les intervenants extérieurs sont le plus souvent des potes des profs qui partagent les même points de vue) qui dès qu'il est assagit par des "acteurs" d'un autre s'effondre. Pour exemple, des étudiants avec le soutient enthousiaste de leurs profs qui se rammassent au diplôme, ou bien (une connaissance) un étudiant qui se fait démonter par ses profs, puis le jury, et 1 an plus tard réussit haut la main le concours de la Royal Art School of London...
Tout cela pour dire qu'un étudiant d'une école d'art est tout sauf un artiste. D'ailleurs, sur peut être 1000 étudiants que j'ai pu croiser, je n'en connais que 2 aujourd'hui qui sont artistes.

Pour ce qui est de l'histoire de la flaque d'eau, ça me semble étrange. Bon d'abord la volonté de ne pas tricher est noble, et montre à mon avis qu'il ne cherche pas à obtenir un résultat plastique, mais de mettre en évidence un comportement, genre face à un obstacle. Ce n'est qu'une supposition, mais si tu me dis qu'il n'en est pas à sa première année, c'est que cette tentative doit s'inscrire dans un processus plus vaste, dans une recherche. Car un étudiant des Beaux Arts ne crée rien. Il cherche.
288

Citation : A savoir qu'à Paris vous aurez comme profs Boltanski, Annette Messager, Viallat... la crème quoi, et que dans une école municipale, vous aurez des artistes ratés et frustrés de n'avoir jamais exposé en dehors de leur ville.



J'adore ce genre de phrase!!!
289
Comment ça ???
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Déterrage !!!
Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était :aime:

Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.

Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.

En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.

On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.

Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.

Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.

A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.

Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php