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GEM Equinox 61
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Test du Generalmusic Equinox

Workstation de la marque GEM appartenant à la série Equinox

Test écrit
4 réactions
La Primavera

L’Equinox s’annonce comme une Workstation complète et évolutive. A la lecture des spécifications, il va sans dire que la quantité est au rendez-vous. Voyons si la qualité et la convivialité sont aussi de saison.

Parmi les luthiers élec­tro­niques trans­al­pins, Gene­ral­mu­sic s’est bâti une solide répu­ta­tion chez les utili­sa­teurs d’ar­ran­geurs – sous la marque GEM – avec la série très musi­cale WK. Parmi les récentes inno­va­tions issues de son centre de recherches high tech, la modé­li­sa­tion de la réso­nance sympa­thique des cordes de piano est implan­tée sur les pianos PRO2. Succé­dant à la série S pour satis­faire les aficio­na­dos de la marque et conqué­rir les autres musi­ciens, la nouvelle série Equi­nox comporte trois Works­ta­tions (61, 76 et 88 touches) poly­pho­niques 64 notes et multi­tim­brales 32 canaux dont les maîtres mots sont contrôle temps réel et simpli­cité d’uti­li­sa­tion. Pour toucher un large public, la firme Italienne n’a pas oublié d’y inté­grer des petites choses bien à la mode tels qu’ar­pé­gia­teur, boîte à grooves ou import d’échan­tillons de machines concur­rentes. Bref, un Equi­nox qui s’an­nonce bien dans l’air du prin­temps.

Ca bour­geonne !

Generalmusic Equinox

D’une construc­tion métal­lique robuste, L’Equi­nox est couvert de commandes rigou­reu­se­ment dispo­sées. Pas moins de 10 grands faders linéaires se partagent la vedette avec plus de 60 inter­rup­teurs, un alpha­dial et un LCD rétro-éclairé jaune 128 × 64 pixels peu contrasté (où sont passés les superbes écrans bleus des séries S ou WK ?). Un premier groupe de huit faders et huit inter­rup­teurs permet des contrôles temps réel (édition simpli­fiée, tirettes harmo­niques, sélec­tion de pistes). D’autres inter­rup­teurs commandent le mode de jeux (programme, perfor­mances, batte­rie ou échan­tillons), les modes globaux (système, Midi, disque), la mise en route des effets, la trans­po­si­tion (par demi-ton ou octave), le séquen­ceur (trans­port, édition), les grooves et l’ar­pé­gia­teur. On trouve même un pavé numé­rique, 4 touches de navi­ga­tion, 4 soft­keys et 4 touches directes (aide en ligne, Note­pad, Undo et Store). La gauche de la façade est réser­vée aux deux molettes, au lecteur de disquettes et aux deux sorties casque (merci !).

Le clavier 61 touches nous a paru un peu spon­gieux et diffi­cile à contrô­ler. Le toucher est trop léger et les capteurs de pres­sion trop sensibles. Un incon­vé­nient que n’a pas le modèle 88 touches, équipé du remarquable clavier lourd à méca­nique active du PRO2. Passons à la face arrière, équi­pée de 4 entrées pédales au format jack, 2 trio Midi au grand complet, une inter­face pour ordi­na­teur hôte, 4 sorties audio jack 6,35mm (mix stéréo et sépa­rées), 2 entrées audio micro / ligne en jack 6,35mm avec leurs 2 petits poten­tio­mètres rota­tifs et le connec­teur pour câble secteur (alimen­ta­tion interne, ouais !). Rien ne manque, la sève a bien monté !

Jolis gazouillis

L’Equi­nox est livré avec une mémoire Rom conte­nant plus de 1200 programmes et 112 perfor­mances multi­tim­brales. Les programmes s’or­ga­nisent en 11 banques : 4 synthé­tiques, 1 orches­trale, 3 GMX (GM étendu GEM), 3 de percus­sions. Les sons tirent leur source d’une Rom de 16 Mo (le modèle 88 touches dispose d’une Rom éten­due conte­nant les sons de piano du PRO2, non testés), consti­tuée d’en­vi­ron 220 multié­chan­tillons et 230 percus­sions. Les sono­ri­tés synthé­tiques, déve­lop­pées par des grosses poin­tures telles que Jason Miles, sont le point fort de l’Equi­nox : nappes luxueuses (« Equi­nox », « Arena­Tron »), timbres cris­tal­lins (« Inhar­mo­nik », « Tone­Zo­ne1 »), textures éthé­rées (« Hori­zon », « Atomic »), sons analo­giques évolu­tifs (« Band­Sweep ») et beau­coup d’ef­fets spéciaux. La collec­tion orches­trale est plus miti­gée : les cuivres sont musi­caux mais les cordes solo sont à côté de la plaque. La banque GM de base est plate et insi­pide, avec un piano acous­tique trop doux, surtout dans le médium. Les banques GMX2 comportent de meilleurs exem­plaires de piano et d’en­sembles de cordes. Les guitares et les pianos élec­triques sont assez réus­sis (surtout les copies de Kurz­weil K2K), mais le meilleur des banques GM revient sans conteste aux orgues et aux accor­déons. Enfin, les percus­sions sont splen­dides et couvrent tous les canons du genre (y compris TR-808 et 909). Bref, un panel sonore qui ravira surtout les amateurs de belles textures, à la fois chaudes et précises. 

Collec­tion de prin­temps

Generalmusic Equinox

Au rayon options, l’Equi­nox est roi, à commen­cer par un kit pour disque dur interne 2,5 pouces d’une capa­cité pouvant aller jusqu’à 2 Go. GEM prévoit d’ailleurs de livrer des modèles avec disque dur bourré d’échan­tillons, programmes et séquences. Les musi­ciens déjà équi­pés en unités externes (lecteurs CD-Rom, supports amovibles Zip et Jaz, disques durs) peuvent aussi instal­ler une inter­face SCSI pour un prix raison­nable. Une bonne nouvelle n’al­lant jamais seule, la capa­cité de la Ram interne d’échan­tillons peut être éten­due à 8 Mo pour la mémoire Flash et à 32 Mo pour la mémoire vola­tile, avec 2 barrettes SIMM 16 Mo 30 broches (pas les plus récentes ni les meilleures marché). Voilà qui porte tout de même le total à 40 Mo de Ram dont 8 Mo en mémoire Flash perma­nente. Pour termi­ner, l’ap­pa­reil peut rece­voir une carte audio avec proces­seur de voix pour trai­ter des signaux stéréo externes avec la section effets de l’Equi­nox. La carte est de plus capable de produire quatre voix d’har­mo­nie (en plus de la voix origi­nelle) suivant plusieurs modes : échelle harmo­nique, inter­valle fixe ou conver­sion de notes Midi. Enfin, une fonc­tion Voco­deur permet d’uti­li­ser les sources externes en inter­ac­tion avec les sons de la machine. Il est clair qu’avec toutes ces options, l’Equi­nox ne sera pas le plus dépourvu des synthés quand l’hi­ver sera venu… 

Gelées tardives

Comme 99% des Works­ta­tions du moment, la synthèse sonore de l’Equi­nox est basée sur la lecture d’échan­tillons conge­lés en Rom. L’élé­ment de base est le Layer (simple ou double), chaque programme pouvant en conte­nir jusqu’à trois. Dans un Layer simple, la source est un multié­chan­tillon envoyé dans un filtre puis dans un ampli­fi­ca­teur. Le résul­tat passe ensuite dans plusieurs proces­seurs d’ef­fets avant de fran­chir les Alpes. Chaque couche dispose de sa fenêtre de tessi­ture et de vélo­cité. Le filtre est un multi­mode réso­nant 2 pôles (5 types, LP, HP, BP, Para­me­tric Boost et Cut) très effi­cace qui permet de décon­ge­ler les sons. Fréquence et réso­nance peuvent être modu­lées par la vélo­cité. De plus, quatre groupes d’en­ve­loppes sont affec­tés à l’am­pli­tude, la coupure du filtre, la hauteur et le pano­ra­mique. L’édi­tion est graphique et chaque groupe renferme 2 enve­loppes (Note On, Note Off) à 10 segments avec boucles et modu­la­tion par la vélo­cité. L’Equi­nox se contente d’un seul LFO non synchro­ni­sable à cinq formes d’ondes s’ap­pliquant à la hauteur, à la coupure du filtre et au volume (direc­te­ment ou suivant l’af­ter­touch). Bilan, trop d’en­ve­loppes, pas assez de LFO et pas de matrice de modu­la­tion. Pour termi­ner, signa­lons la présence d’un porta­mento capable d’agir en temps constant ou linéaire, ainsi qu’un mode mono­pho­nique avec legato.Passons main­te­nant aux Layers doubles, consti­tués de 2 formes d’ondes, 2 filtres et 2 ampli­fi­ca­teurs. Tout ce beau monde peut être mis en série ou en paral­lèle suivant quatre confi­gu­ra­tions diffé­rentes, un peu comme sur les machines Roland (mais sans Ring Modu­la­tor). Pour sauve­gar­der tout cela, 2048 empla­ce­ments attendent nos œuvres. De quoi trans­pi­rer bien avant l’été !

Gibou­lées de mars

Pour créer des tempêtes de grêle, l’Equi­nox dispose d’un éditeur de kits de percus­sions très souple. Sur chaque touche, il est possible d’as­si­gner une onde de son choix et d’en régler le volume, le pano­ra­mique, l’ac­cor­dage, la fréquence du filtre, le groupe exclu­sif, les départs effets et les sorties. A part les enve­loppes et le LFO, le reste de l’édi­tion est simi­laire au mode programme. Par contre, le mode Drum est tota­le­ment occulté dans les manuels four­nis (anglais et français, merci !). En fait, il nous a semblé que GEM avait un peu « surfé » dans le manuel sur certaines pages menu. Pour la sauve­garde des kits utili­sa­teurs, le mode Drum partage sa mémoire avec le mode programmes (2048, tout de même !).

Generalmusic Equinox

Termi­nons par le mode perfor­mances, qui permet de regrou­per 16 programmes et kits en couches ou en sets multi­tim­braux. Pour chaque canal, on règle le canal Midi, le volume, la hauteur, le pano­ra­mique, les fenêtres de tessi­ture et de vélo­cité, les départs effets et les sorties audio. Il est même possible de filtrer huit contrô­leurs Midi sur chaque canal (pédales, pitch­bend, modu­la­tion…) et d’af­fec­ter une courbe de vélo­cité. La mémoire utili­sa­teur se monte à 112 empla­ce­ments, ce qui permet de se consti­tuer quelques provi­sions pour l’hi­ver prochain.

A tire d’ailes

Les huit faders linéaires et les huit inter­rup­teurs situés à gauche de la façade peuvent avoir diffé­rentes utili­sa­tions. Outre l’édi­tion simpli­fiée des para­mètres de synthèse, ils sont assi­gnables par l’uti­li­sa­teur (16 mémoires) à un para­mètre interne ou un contrô­leur Midi externe avec affec­ta­tion aux pistes de son choix en mode multi­tim­bral. Ensuite, ces commandes peuvent se trans­for­mer en tirettes harmo­niques comme sur les orgues vintage. Il s’agit d’un mode spécial où l’Equi­nox dispose de 16 présé­lec­tions et 16 mémoires utili­sa­teur. Il est possible de régler, pour chaque tirette, la hauteur (trans­po­si­tion et réglage fin) et le pano­ra­mique, ce qui va bien au-delà des stan­dards habi­tuels. Pour parfaire sa modé­li­sa­tion d’orgues vintage, GEM n’a pas oublié le Keyclick, les percus­sions 4’ et 2 2/3’ et le contrôle de la vitesse du haut-parleur tour­nant, à partir de 4 inter­rup­teurs. Pour étendre les registres, les tirettes disposent de quatre types de réglages : Smooth, pour les orgues 60’s & 70’s, Hard pour le son clas­sique des vintage, Jazz pour plus de percus­sion et Rock pour des effets « screa­ming » en conjonc­tion avec une Over­drive. Les effets sont égale­ment spéci­fiques, avec un trio réver­bé­ra­tion + simu­la­tion de haut parleur tour­nant + Over­drive. Les résul­tats sont très bons, même si on reste assez loin du cri déchi­rant du B3. Pour ce faire, on pourra se repor­ter aux excel­lents PCM de B3 conte­nus dans la Rom de l’Equi­nox, d’au­tant que la machine permet de parta­ger le clavier entre un son d’orgue modé­lisé et un (ou huit) programme(s) stan­dard(s) (en mode perfor­mance). Une belle addi­tion à la pano­plie sonore de la machine. 

Quatre saisons

Generalmusic Equinox

La machine est livrée avec une Flash­Ram 2 Mo (8 Mo pour le modèle 88 touches) et le Sample Trans­la­tor lui permet­tant de buti­ner les échan­tillons concur­rents (par groupes de 16) et de les utili­ser comme PCM en Rom. Le Trans­la­tor recon­naît les formats WAV, AIFF, Akaï, Kurz­weil, SMP et SND. Le construc­teur promet par la suite la compa­ti­bi­lité Roland, Enso­niq et E-mu. Une fois le fichier source déter­miné (disquette, unité SCSI ou via SDS), l’Equi­nox le « craque » et affiche la liste d’échan­tillons qu’il contient (noms, formats et notes de réfé­rence). Il reste à choi­sir l’un ou l’en­semble des échan­tillons et la machine se met au travail. Une fois les samples char­gés, il faut les assi­gner (inclu­sion / exclu­sion), le GEM étant inca­pable d’im­por­ter des multié­chan­tillons avec leur mapping, grrr ! Seul ersatz, l’as­si­gna­tion auto­ma­tique qui recal­cule une tessi­ture moyenne suivant les notes d’ori­gine des échan­tillons présents. Cela ne marche que si les échan­tillons ne sont pas trans­po­sés dans leur format initial ! En mode manuel par contre, il faut redé­fi­nir la tessi­ture de chaque échan­tillon, un par un. C’est d’au­tant plus long qu’à chaque incré­men­ta­tion, la machine recal­cule le son. La seule parade est d’en­trer les numé­ros de notes au moyen du pavé numé­rique. Heureu­se­ment que l’Equi­nox importe correc­te­ment les sons bouclés ! Chaque échan­tillon peut être indi­vi­duel­le­ment accordé, rebou­clé, coupé après la fin de boucle, ajusté en gain et exporté sur une unité de sauve­garde ou en SDS. Mais pas la moindre édition graphique ou la moindre fonc­tion auto­ma­ti­sée. A notre sens, GEM doit retra­vailler le Sample Trans­la­tor plus sur la fonc­tion­na­lité que sur la compa­ti­bi­lité. 

Fraî­cheur prin­ta­nière

L’Equi­nox est équipé de proces­seurs d’ef­fets confi­gu­rables selon deux modes. Le mode normal auto­rise l’ac­cès à trois proces­seurs : réver­bé­ra­tion, multiFX et proEFX. Le proEFX dispose de départs vers le multiFX et la réver­bé­ra­tion alors que le multiFX dispose d’un départ vers la réver­bé­ra­tion. Moins stan­dard, le mode 2+2 permet de parta­ger les ressources proces­seurs entre les 16 pistes programmes et les 16 pistes du séquen­ceur. Chaque groupe dispose alors d’une réver­bé­ra­tion et d’un multiFX. En mode 3 effets, la réver­bé­ra­tion dispose de 10 algo­rithmes contre 24 en mode 2+2 effets. Que ce soient des Room, Hall, Plate ou Réflexion, le son est propre et pas trop métal­lique. Par contre, les para­mètres se comptent sur les doigts de la main. Le multiFX, est quant à lui capable de produire 32 algo­rithmes arti­cu­lés autour d’ef­fets de délai (simples ou multiples), d’en­sembles (Chorus, Flan­ger, Phaser), de distor­sion, de haut-parleur tour­nant et d’éga­li­sa­tion. On y trouve aussi des effets doubles (Chorus + Délai, Distor­sion + Délai). La qualité est bonne mais le nombre de para­mètres est là aussi très réduit. Le proEFX est beau­coup mieux loti que ses collègues, avec 31 algo­rithmes d’ex­cel­lente qualité, parmi lesquels wah wah, ampli de guitare, compres­seurs, modu­la­tion en anneau, effets d’en­sembles complexes (Hex Chorus, 3D) et compo­sés (Exci­ter + Chorus, Over­drive + Chorus). Là, il faut deux mains pour comp­ter les para­mètres dispo­nibles. Hélas, les effets ne disposent pas de modu­la­tion dyna­mique, ce qui est regret­table sur une machine de ce niveau. Voilà donc une section qui sonne très bien mais qui mérite d’être assou­plie sur le plan du para­mé­trage et des modu­la­tions. Rien de bien grave, le poten­tiel est là.

Dans l’air du temps

Generalmusic Equinox

Mode techno oblige, l’Equi­nox dispose d’un arpé­gia­teur mono­pho­nique capable de produire 16 motifs sur une éten­due de 4 octaves, de façon aléa­toire ou suivant un ordre précis. La ryth­mique peut être quan­ti­sée jusqu’à 1/96 avec options Groove et Glis­sando. On peut régler la réponse en vélo­cité, la durée des notes, le délai, le nombre de répé­ti­tions et même la trans­po­si­tion. En mode perfor­mances, on ne peut arpé­ger qu’un programme, ce n’est pas un E-mu Audity 2000.

Mais le clou du spec­tacle, c’est le mode Groove qui permet de déclen­cher 64 riffs avec certaines touches tout en jouant sur le reste du clavier. L’Equi­nox comprend 1024 grooves Rom répar­tis en 16 banques de 64 motifs, tous d’une musi­ca­lité et d’une expres­si­vité impres­sion­nantes, quel que soit le style (funk, hiphop, tech­no…). On peut même les ajus­ter : programme utilisé, volume, pano­ra­mique, et départs effets. En édition, on choi­sit son motif (présé­lec­tionné ou utili­sa­teur), puis on déter­mine l’af­fec­ta­tion clavier, le mode de déclen­che­ment, la réponse en vélo­cité et le groupe exclu­sif. L’édi­teur permet de passer très faci­le­ment d’un groove à l’autre pour régler un même para­mètre. Pour corser le tout, on peut créer des grooves multi­pistes huit canaux, magni­fique ! La machine dispose d’une géné­reuse mémoire perma­nente de 512 patches orga­ni­sés en 8 banques. Pour créer un groove à partir de zéro, il suffit de passer en mode séquen­ceur et d’uti­li­ser la fonc­tion Export prévu à cet effet. Cela marche même en une seule mani­pu­la­tion pour les grooves multi­tim­braux, génial ! Voici un mode imbat­table pour l’ins­pi­ra­tion ou la perfor­mance live.

Pluie de notes

Pour ceux qui préfèrent la program­ma­tion inté­grale, l’Equi­nox est équipé d’un séquen­ceur 16 pistes d’une réso­lu­tion de 192 bpqn et d’une capa­cité de 250 000 notes (glarg !) en mémoire perma­nente (reglarg !). Mieux, le séquen­ceur dispose de son propre géné­ra­teur de sons multi­tim­bral 16 canaux, ce qui permet de jouer 16 programmes alors que les 16 pistes tournent, à concur­rence des 64 voix de poly­pho­nie. Le para­mé­trage des pistes est en tous points iden­tique à celui des programmes d’une perfor­mance : volume, pano­ra­mique et sortie audio. Pour enre­gis­tre­ment une séquence vide (16 maxi­mum), on commence par choi­sir si on utilise la perfor­mance en cours ou une perfor­mance par défaut. On règle le mode d’en­re­gis­tre­ment (punch, rempla­ce­ment, over­dub), on appuie sur Record puis Play et c’est parti ! On recom­mence l’opé­ra­tion sur chaque piste, entre deux Loca­tors de son choix. Les opéra­tions sont très rapides grâce aux huit touches sous les faders permet­tant de choi­sir les pistes. Il est même possible d’en­re­gis­trer en boucle et de quan­ti­ser à l’en­trée (de 1/4 à 1/96, avec ou sans groove). L’édi­tion peut être globale (répé­ti­tion, effa­ce­ment, quan­ti­sa­tion) ou micro­sco­pique (liste dérou­lante des événe­ments). Dans le premier cas, on spéci­fie la plage de notes, de mesures et les pistes à opérer (celle en cours ou les 16). Dans le second cas, une fenêtre permet de filtrer certains événe­ments (notes, contrô­leurs, after­tou­ch…) pour aller droit au but. Heureu­se­ment car l’af­fi­chage est bien trop lent.

Du côté posi­tif, on peut éditer pendant que la séquence tourne. Atten­tion cepen­dant à sauve­gar­der les programmes modi­fiés avant toute édition, car la machine réini­tia­lise tous les réglages non sauve­gar­dés à la fin de chaque opéra­tion d’édi­tion. Pour termi­ner, notons l’exis­tence d’une piste Master dédiée à l’en­re­gis­tre­ment de messages globaux (tempo, volume global ou réglages d’ef­fets). En défi­ni­tive, le séquen­ceur de l’Equi­nox est en lui-même une véri­table réus­site.

Outils d’hi­ver

Parmi les nombreux outils système, le Note­pad permet de visua­li­ser des fichiers .TXT sur l’écran, idéal pour se fabriquer des anti­sèches. Dommage qu’on ne puisse les éditer à partir de l’as­tu­cieux système d’en­trée de noms via le clavier de l’Equi­nox. Côté gestion disques, le lecteur de disquettes est compa­tible DOS (DD et HD) et GEM (1620 K). Tous les lecteurs fonc­tionnent par arbo­res­cence dont l’élé­ment le plus élevé est le bloc (réper­toire). Lorsqu’on sauve un programme, une perfor­mance ou une séquence, l’Equi­nox crée le sous-réper­toire corres­pon­dant. La machine recon­naît le type de données à mani­pu­ler dès que l’on se place sur un sous-réper­toire, ainsi que les Midi­files 0 et 1.

Generalmusic Equinox

L’écran est divisé en deux, avec à gauche l’ar­bo­res­cence et à droite la liste des fichiers du réper­toire. Un menu utili­taires permet le forma­tage, la protec­tion, de backup et même la correc­tion de données erro­nées. Parmi les autres utili­taires, on trouve l’as­si­gna­tion des pédales (contrôle continu, pola­rité) et la gamme micro-tonale (6 presets et 8 mémoires utili­sa­teur). En mode Midi, l’Equi­nox permet de confi­gu­rer chacun de ses 32 canaux : numéro d’en­trée, de sortie et double filtrage au choix. Au niveau global, on peut choi­sir la source d’hor­loge, acti­ver la récep­tion de Sysex, le Merge des entrées, le mode GM ou dumper tout ou partie de la mémoire. Enfin, l’OS de l’Equi­nox réside dans une mémoire Flash de 2 Mo et peut être mis à jour très simple­ment par disquette. Nous avons installé sans problème la version du 08/02/99 trou­vée sur le site du club GEM. La firme italienne s’en­gage d’ailleurs à assu­rer l’Up­date gratuit de ses produits (www.gene­ral­mu­sic.com). Dans cette version, la fonc­tion d’aide en ligne n’est pas active. Sachant que l’OS actuel occupe à peine 1 Mo, il reste beau­coup de place pour de futures amélio­ra­tions. A suivre de près… 

Solstice d’été

Au final, l’Equi­nox est une puis­sante Works­ta­tion profes­sion­nelle qui tient ses promesses sur le plan de la convi­via­lité et de la tech­ni­cité. Les commandes sont logique­ment dispo­sées, l’OS est très convi­vial, les mémoires éléphan­tesques et l’ins­tru­ment très musi­cal, avec un coup de chapeau pour le mode Groove, idéal pour l’ins­pi­ra­tion et la scène. Seuls véri­tables reproches, le toucher trop léger du clavier et la qualité de certains échan­tillons acous­tiques impor­tants. Les autres griefs sont des péchés de jeunesse que l’OS vien­dra corri­ger : affi­chage trop lent, impos­si­bi­lité d’im­por­ter des multié­chan­tillons complets, recal­culs intem­pes­tifs, modu­la­tions insuf­fi­santes des para­mètres de synthèse et absence de modu­la­tion dyna­mique sur les effets. Mais la machine dispose de toutes les bases pour satis­faire les plus diffi­ciles : nombreuses enve­loppes, filtre multi­mode réso­nant, modu­la­tion du pano­ra­mique et effets de bonne qualité. De plus, les sorties audio sont d’un silence de plomb et leur niveau est très chaud. Bref, une machine qui a du punch, un son bien typé, beau­coup de mémoire et un poten­tiel de déve­lop­pe­ment impres­sion­nant. En somme, un bon pari sur l’ave­nir que cet Equi­nox de prin­temps, que le prochain OS risque de trans­for­mer en tube de l’été.

Glos­saire

SDS (acro­nyme de Sample Dump Stan­dard) : trans­fert d’échan­tillons par Midi, pas recom­mandé pour les gens pres­sés.

PCM (acro­nyme de Pulse Code Modu­la­tion) : méthode de stockage de formes d’ondes numé­riques échan­tillon­nées.

Soft­keys : touches situées à proxi­mité d’un écran et dont la fonc­tion change en fonc­tion de la page menu en cours.

Points forts
  • Rapport performances / prix
  • Construction solide
  • Contrôles temps réel
  • Mémoire utilisateur énorme
  • OS évolutif en FlashRam
  • Belles textures synthétiques
  • Mode Groove
  • Polyphonie et multitimbralité
  • Séquenceur puissant
  • Mode tirettes harmoniques
  • Filtre multimode résonant
  • Extensions intéressantes
Points faibles
  • Affichage trop lent
  • Clavier assez mou
  • PCM acoustiques en retrait
  • Modulations limitées
  • Effets statiques
  • Manuel superficiel
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.

  • Docteur Frog 156 posts au compteur
    Docteur Frog
    Posteur·euse AFfiné·e
    Posté le 28/12/2013 à 12:06:14
    C'est un clavier devenu rare puisqu'il s'est très mal vendu. On peut pas dire que Gem ait eu une aura particulière dans le monde des worstations. En revanche, l'Equinoxe est un super clavier de commande midi. Ses contrôleurs physiques fonctionnent très bien en Control change. Il faudra de l'adaptation au mode d'emploi Uk car la version française est vraiment une fumisterie.
  • Tiger foods 4735 posts au compteur
    Tiger foods
    Squatteur·euse d’AF
    Posté le 31/03/2014 à 14:47:33

    on peut le comparer à un Kurzweil???

  • Tino MJ 355 posts au compteur
    Tino MJ
    Posteur·euse AFfamé·e
    Posté le 19/09/2017 à 21:08:19
    Bonsoir a tous !

    Effectivement je l'ai acheter au mois de Juin 2017 sur Ebay !
    Mais je n'ai pu le tester vraiment que cet après midi (environ 2h) car je suis en plein travaux d’aménagement de mon nouveau Home Studio.

    Pour 315€ frais de port inclus,je pense avoir fait une très belle acquisition.
    Donc c'est encore possible de faire de belles affaires en cette période ou les prix des machines électroniques s'envolent encore et encore pour atteindre des prix ...

    Surtout qu'il est en très bon état (MINT).
    Et pour son époque il est TRES complet!
    Pas juste pour le midi,certains sons sont bons et ses différents modes aussi (Performance/Drum/Groove)
    On ne peut pas le comparer a un Kurzweil K2500/K2600 pour la qualité de ses PCM acoustiques.

    Mais si je peux vous conseiller ,au lieu de vous prendre un Korg M1 pour son coté Hype ... essayer cet italien si vous en voyez passer un,vous ne serez pas déçu !

    Et merci à Synthwalker pour son excellent test!
    Il me rassure sur mon choix .

    Bon zik a tous ! ;)





  • Tiger foods 4735 posts au compteur
    Tiger foods
    Squatteur·euse d’AF
    Posté le 19/03/2018 à 19:08:40
    :bravo:

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Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.