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Test du Yamaha MOXF6 - La relève de la garde

Embarquant en grande partie le moteur sonore du Motif XF, le MOXF tente de redéfinir le standard des workstations de milieu de gamme. Relève assurée ?

Plutôt calme il fut un temps, le marché des works­ta­tions semble bien reparti ces dernières années. Après le Kross de Korg venu placer un nouveau stan­dard en entrée de gamme début 2013, la nouvelle série MOXF de Yamaha s’est insé­rée fin 2013 en ce qu’il convient main­te­nant d’ap­pe­ler le milieu de gamme, en atten­dant la nouvelle série FA Roland présen­tée début 2014 au NAMM. Sans oublier Kurz­weil en posi­tion d’out­si­der avec les séries PC3K et PC3Le dont on attend toujours la relève. Les works­ta­tions sont des concen­trés de fonc­tion­na­li­tés, alliant les samples à la synthèse, les trucs qui bougent, les effets, les commandes, voire l’au­dio pour certai­nes… les ques­tions cruciales à se poser doré­na­vant, au-delà du son, tournent autour de l’er­go­no­mie : vais-je m’y retrou­ver rapi­de­ment dans mes milliers de programmes, puis-je sculp­ter rapi­de­ment la banque qu’il me faut, est-il sûr d’em­me­ner tout cela sur scène avec le bon niveau de fiabi­lité, ai-je suffi­sam­ment de commandes directes pour faire une perfor­mance sans me vautrer devant des milliers de fans en transe ? Bref, le quoti­dien du musi­cien adepte du tout-en-un…

MOX outside

Yamaha MOXF6

À première vue, le MOXF a tout du MOX : même poids plume (7 kg), même construc­tion en plas­tique qui plie sans rompre, même fini­tion granu­leuse, mêmes commandes en façade avec une réponse franche et un ancrage satis­fai­sant. L’or­ga­ni­sa­tion est iden­tique : à gauche, section dédiée à l’au­dio (potard de volume et de gain d’en­trée avec rangée de diodes de niveau pour le moni­to­ring des signaux internes/externes), commandes temps réel (2 rangées de 4 enco­deurs cran­tés assi­gnables, 2 boutons de modu­la­tion assi­gnables, 2 boutons de trans­po­si­tion par octave, 2 boutons de trans­po­si­tion par demi-ton), section effets, contrôle des arpèges, commandes de trans­port (pour les séquences internes ou une DAW externe). Au centre, un LCD rétro-éclairé mono­chrome 240 × 64 points surplombe 2 rangées de 6 boutons : une rangée pour les pages menu, une autre pour les sous-pages, ce qui permet de s’y retrou­ver rela­ti­ve­ment vite ; la navi­ga­tion se fait avec la compli­cité de 4 flèches et un gros enco­deur, des boutons d’in­cré­men­ta­tion/décré­men­ta­tion, bref du clas­sique.

Yamaha MOXF6

À droite, on trouve les boutons de mode de jeu (Voice, Perfor­mance, Master, Song, Pattern, Mixing), de gestion des fichiers, de fonc­tions (Job, Utility et Quick Setup pour créer rapi­de­ment des confi­gu­ra­tions multi­tim­brales). Bon point d’er­go­no­mie, des fonc­tions à accès direct permettent de créer instan­ta­né­ment des Splits / Layers / Drum Kits. Enfin, pour sélec­tion­ner les innom­brables programmes ou acti­ver/ muter des couches sonores ou des arpèges, 3 rangées de 8 boutons sont prévues, avec défi­le­ment de banques, listes de programmes et sélec­tion par caté­go­rie / sous-caté­go­rie. Donc un bon point pour le MOXF sur le plan de l’er­go­no­mie, compte tenu de la pléthore de fonc­tions présentes.

Le clavier 61 touches du MOXF6 testé est assez moyen, bien que supé­rieur aux MO/MM : il est de type semi-lesté et sensible à la vélo­cité unique­ment. Il existe aussi un modèle de 88 touches lourdes (mais toujours pas de 73/76 touches).

Toute la connec­tique est située sur le panneau arrière : à gauche, une prise pour alimen­ta­tion externe four­nie (de type bloc à l’ex­tré­mité) et son inter­rup­teur marche / arrêt ; à droite, 2 entrées audio gauche / droite, une prise casque, 2 sortie audio gauche / droite (le tout en jack 6,35), 3 prises pédales (2 inter­rup­teurs Sustain / assi­gnable et 1 contrô­leur continu assi­gnable), 3 prises MIDI et 2 prises USB (Host / Device pour l’au­dio, le MIDI et les sauve­gardes, bravo !). Pour le moment, à part la couleur bordeaux des flancs, on se croi­rait sur un MOX, mais c’est à l’in­té­rieur que tout se passe…

Motif XF Inside

Yamaha MOXF6

Le MOXF est au Motif XF ce que le MOX est au Motif XS. Cette fois, on a le droit aux 741 Mo de formes d’onde échan­tillon­nées (près de 4000 multi-échan­tillons et échan­tillons), avec une poly­pho­nie de 128 voix. C’est remarquable dans cette gamme ! Autre point remarquable, la qualité audio ne semble pas dégra­dée par rapport au Motif XF : les niveaux semblent proches, tout comme la présence. On retrouve avec plai­sir la musi­ca­lité des sons acous­tiques, très homo­gènes dans l’en­sem­ble… côté pianos acous­tiques, un Yamaha S6 de 7 pieds géné­reu­se­ment multi-échan­tillonné côtoie le CFIIIS de 9 pieds de concert ; il est plus régu­lier dans les médiums, on entend moins les tran­si­tions de samples que sur le CFIIIS. La pano­plie de pianos élec­triques est très convain­cante, grâce notam­ment à d’ex­cel­lents effets modé­li­sés (compres­seurs, préam­plis, wah wah, chorus…).

Piano A Concert S6 1
00:0002:03
  • Piano A Concert S6 1 02:03
  • Piano A Concert S6 2 00:31
  • Piano A Concert CFIIIS 1 02:04
  • Piano A Concert CFIIIS 2 00:31
  • Piano A Jazz 00:42
  • Piano E Clavi­net 00:51
  • Piano E CP70 00:52
  • Piano E Fender 01:11
  • Piano E Wurly 00:49
 

Côté guitares et basses, le MOXF ne flanche pas, béné­fi­ciant là aussi des effets modé­li­sés et d’ar­ti­cu­la­tion simu­lant diffé­rentes tech­niques de jeu (certes on n’at­teint pas le niveau de méga banques VST, on s’en doute !).

Guitar A
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  • Guitar A 01:06
  • Guitar E 01:04
  • Bass A 00:17
  • Bass E 01:15
  • Bass F 00:32

Les orgues ne riva­lisent pas avec les modé­li­sa­tions présentes sur certaines machines concur­rentes, il serait temps que Yamaha s’y mette un peu (par exemple insé­rer le moteur du VSTi maison YC-3B, par ailleurs dispo­nible gratui­te­ment). La Rom renferme de belles cordes en solo et en diffé­rentes sections stéréo, des instru­ments à vent (cuivres / bois) très musi­caux, tirant là aussi parti de diffé­rentes arti­cu­la­tions selon le jeu (vélo­cité et utili­sa­tion des 2 switches prévus à cet effet…).

Strings
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  • Strings 01:31
  • Brass 00:33
Yamaha MOXF6

Côté drums, que du bon, avec plusieurs couches de dyna­mique inté­grées au samples, notam­ment des kits acous­tiques / hip-hop / clas­siques / ethniques magni­fiques. Le MOXF comporte son lot de sons de synthèse très variés, avec de belles basses, des ensembles poly­pho­niques captu­rés sur des légendes analo­giques et de beaux pads tirant parti des nombreux filtres multi­modes internes. Quelques Perfor­mances permettent de véri­fier que tout ce beau monde se mélange bien, même réduit à 4 canaux, grâce notam­ment aux effets d’in­ser­tion multiples qui permettent des trai­te­ments diffé­ren­ciés. Bref, le MOXF, tout comme le Motif XF, est l’une des works­ta­tions les plus homo­gènes et musi­cales sur le plan sonore.

Synth Bass
00:0001:03
  • Synth Bass 01:03
  • Synth Poly 01:55
  • ZPerf1 01:09
  • ZPerf2 00:45
  • ZPerf3 00:48
  • ZPerf4 00:58

8 couches…

Yamaha MOXF6

Le MOXF reprend l’ar­chi­tec­ture de synthèse du MOX, elle-même emprun­tée au Motif XF, elle-même décli­née du Motif XS. Bref, rien de bien nouveau à se mettre sous le filtre… On a donc un mode programme appelé Voice basé sur la lecture d’échan­tillons. En mode normal, on peut empi­ler 8 couches stéréo et en mode Drum, on peut créer des kits de 73 notes (mais sans couche éditable, ce qui est vrai­ment ballot, on ne le dira jamais assez). En mode normal, on a donc 8 éléments qui peuvent avoir leur tessi­ture, leur fenêtre de vélo­cité et leur routage vers les effets. Un élément est un ensemble multi­sample – filtre – ampli. Les voix peuvent être jouées en legato, en cycle, aléa­toi­re­ment, avec du retard… leur pitch est modu­lable par le suivi de clavier et une enve­loppe dédiée 5 temps / 5 niveaux, elle-même modu­lable par la vélo­cité (temps et niveaux) et le suivi de clavier (temps).

Le signal est alors injecté dans le filtre, de type multi­mode réso­nant. On retrouve les 18 algo­rithmes (passe-haut, passe-bas, passe-bande, réjec­tion) en diffé­rentes pentes (4, 3, 2, 1 pôles) et diffé­rentes couleurs (modé­li­sa­tion analo­gique qui arron­dit les angles, numé­rique qui agresse à haute réso­nance, dur, doux) ; il y a même des combi­nai­sons série et paral­lèle ; bref, pour tous les goûts. La vélo­cité peut modu­ler la coupure et la réso­nance ; la coupure peut ensuite être modu­lée par le suivi de clavier, une enve­loppe dédiée 5 temps / 5 niveaux iden­tique à la précé­dente et un géné­ra­teur de tracking à 4 points. Puis la sortie de filtre passe par un ampli avec enve­loppe dédiée 4 temps / 4 niveaux, géné­ra­teur de tracking à 4 points et modu­la­tion de pano­ra­mique (suivi de clavier, aléa­toire). Autres modu­la­tions au niveau de l’élé­ment, un LFO à 3 formes d’ondes basiques agit sur le pitch, le filtre et l’am­pli, suivi d’un EQ simpli­fié (2 bandes semi-para­mé­triques, 1 bande para­mé­trique ou boost de +6 /+12 /+18 dB). Tout ça pour un élément !

… au programme

Flash Ram

Le MOXF a eu la bonne idée d’em­prun­ter au Motif XF la capa­cité de stocker des formes d’onde sur Flash Ram, conser­vée à l’ex­tinc­tion de la machine. On peut donc s’en servir comme multi­samples/samples, tout comme les PCM en Rom. Mais on doit se conten­ter d’un seul slot, capable de rece­voir une carte option­nelle FL512M ou FL1024M (512 Mo ou 1 Go). L’avan­tage est de tirer parti d’une collec­tion gran­dis­sante de banques Yamaha et de tierces parties, comme on dit. Sur le site du construc­teur, on trouve trois banques gratuites de bonne qualité forma­tées MOXF : Inspi­ra­tion In A Flash, CP1 Piano et Twis­ted Tools Selec­tion. Le MOXF est d’ailleurs compa­tible avec les échan­tillons utili­sa­teur de Motif XF /XS et les programmes de Motif XF /MOX. On trouve sur la marché des banques signées Moti­fa­tor (39 banques de samples et programmes pour Motif XF ou XS – compa­tibles MOXF) ou encore Easy­sounds (19 banques de samples et programmes pour MOXF).

Au niveau global, le programme a d’autres nombreux para­mètres : caté­go­ries (prin­ci­pale et secon­daire), volume, pano­ra­mique, pitch, poly­pho­nie, Pitch­bend, porta­mento, tempé­ra­ment (13 Presets), assi­gna­tion des 2 enco­deurs et des 2 boutons. Il y a aussi une matrice de modu­la­tions à 6 patches, permet­tant de relier des contrô­leurs physiques à des desti­na­tions (plus d’une centaine, dont la plupart des para­mètres de synthèse et d’ef­fets d’in­ser­tion) ; puis un LFO global très sophis­tiqué (cf. test du MOX), un arpé­gia­teur et 2 effets d’in­ser­tion (nous y revien­drons). Ce qui manque dans la synthèse des works­ta­tions Yamaha, ce sont des possi­bi­li­tés d’in­ter­mo­du­la­tion audio entre les éléments d’un program­me…

Un mot rapide sur mode Drum, où on défi­nit, pour chacune des 73 touches assi­gnables, l’échan­tillons PCM, le pitch (modu­lable par la vélo­cité), le mode de déclen­che­ment (exclu­sif, note off, tenue), l’as­si­gna­tion aux 2 effets d’in­ser­tion, les niveaux de départ vers les 2 effets maîtres, la coupure du filtre passe-bas (modu­lable par la vélo­cité), la réso­nance, la coupure du filtre passe-haut, le volume (modu­lable par la vélo­cité et une enve­loppe 3 temps / 2 niveaux), le pano­ra­mique (fixe, balayage auto­ma­tique, aléa­toire) et l’EQ (iden­tique au mode normal). Les para­mètres communs sont des versions très simpli­fiées du mode normal. Au global, le MOXF comprend 1664 programmes (dont 384 utili­sa­teur) et 105 Drum kits (dont 32 utili­sa­teur).

4 maxi

Yamaha MOXF6

Les Works­ta­tions Yamaha sont abon­nées au regrou­pe­ment des programmes par 4. Là encore, aucune nouveauté, la concur­rence fait beau­coup mieux. C’est donc un mode Perfor­mance iden­tique au MOX que l’on va retrou­ver : 4 parties, chacune avec son canal MIDI, ses para­mètres de synthèse re-para­mé­trables (certains modi­fiables avec les commandes temps réel), ses para­mètres de mixa­ge…

L’en­trée audio vient s’ajou­ter aux 4 parties avec quelques réglages bien­ve­nus. Le réglage des 4 canaux peut être exporté d’un coup vers un Pattern ou une Song (voir ci-dessous). On peut aussi enre­gis­trer le jeu produit par une Perfor­mance vers un Pattern ou une Song, les pistes étant immé­dia­te­ment confi­gu­rées et les notes envoyées au bon endroit. La mémoire comprend 256 Perfor­mances pré-char­gées en usine. On appré­cie que tout s’y règle en détail et s’y synchro­nise parfai­te­ment (motifs, arpè­ges…). Mais 8 canaux auraient fran­che­ment été les bien­ve­nus, surtout que les effets d’in­ser­tion sont passés à 8 ensembles de 2 en mode multi­tim­bral, comme nous le verrons ensuite.

Nouveaux arpèges

Yamaha MOXF6

Le MOXF reprend les arpé­gia­teurs du Motif XF auquel il ajoute des nouveau­tés, pour un total de 7981 arpèges en Rom, clas­sés en 16 caté­go­ries et 24 sous-caté­go­ries. Certains sont des motifs poly­pho­niques complexes, d’autres des patterns de percus­sions, d’autres enfin font appel aux Mega­voices, des échan­tillons multi­couches repro­dui­sant les nuances subtiles des instru­ments acous­tiques. Seul problème dans ce dernier cas, c’est injouable en live, il faut se conten­ter de jouer l’ar­pège et la Mega­voice asso­ciée. Le réalisme de l’ar­pé­gia­teur tient aussi du fait que des événe­ments MIDI sont utili­sés en plus des notes : modu­la­tions de para­mètres de synthèse, mixage, zone de jeu, vélo­cité, accords, swing. Les arpèges en Rom diffèrent selon que le programme est de type normal ou Drum.

On peut égale­ment créer ses propres arpèges et les sauve­gar­der au sein de 256 empla­ce­ments. Pour cela, on utilise jusqu’à 4 pistes de 16 notes, à partir de l’un des séquen­ceurs (Pattern ou Song). Chaque programme est enre­gis­tré avec de 1 à 6 varia­tions d’ar­pèges, que l’on peut enchaî­ner parfai­te­ment à partir des boutons de fonc­tion situés sous l’écran. En mode multi­tim­bral, on a le droit à 4 arpé­gia­teurs poly­pho­niques simul­ta­nés ; pour les modes Pattern ou Song qui tournent sur 16 pistes, il faut choi­sir les 4 canaux auxquels les arpèges seront assi­gnés, c’est aussi simple que cela.

Séquences inchan­gées

Aucun chan­ge­ment au rayon séquences dans le MOXF, qui hérite des excel­lents séquen­ceurs de ses ancêtres. On a 2 modes de jeu et d’en­re­gis­tre­ment : Pattern et Song. Au programme, 16 pistes MIDI, une piste tempo, des scènes de jeu et un total de 226.000 événe­ments MIDI, pour une réso­lu­tion de 480 BPQN.

Yamaha MOXF6

Le mode Pattern opère sur 256 mesures maxi­mum, consti­tuées de 16 sections de 16 pistes bouclées. On peut remplir ou non les 16 sections de 16 pistes, à la manière d’une matrice 16 × 16. On peut défi­nir des listes de lecture avec des enchaî­ne­ments de pas, chaque pas mémo­ri­sant le numéro de section jouée et les pistes acti­vées. Le résul­tat obtenu peut être envoyé dans une Song où il sera lu de A à Z. Le mode Pattern permet d’en­re­gis­trer en temps réel ou en pas-à-pas. En temps réel, toutes les fonc­tions clas­siques mais bien utiles sont prévues : punch in / out, bouclage, Over­dub / Replace, quan­ti­sa­tion. Même l’ar­pé­gia­teur peut être utilisé et enre­gis­tré à la volée. Une fois capturé, on peut éditer le Pattern globa­le­ment ou par liste avec accès par évène­ment ; on accède alors à des fonc­tions d’in­ser­tion / suppres­sion, trans­po­si­tion, injec­tion de Glide / roule­ment, remix, décou­page, édition des CC MIDI. Ques­tion mémoire, on a 64 Patterns pour immor­ta­li­ser nos œuvres.

Le mode Song permet une approche complé­men­taire au mode Pattern, linéaire plutôt que par bloc. Les séquences peuvent toute­fois être bouclées, chaque piste ayant sa propre longueur. On trouve aussi les fonc­tions de mixage et d’en­chaî­ne­ment, l’en­re­gis­tre­ment en temps réel ou pas-à-pas, l’édi­tion micro­sco­pique par liste. Ques­tion mémoire, on dispose de 64 Songs. Enfin, le mode Mixing permet de para­mé­trer les 16 canaux à la volée : programmes, canal MIDI In, tessi­ture, vélo­cité, mixage et effets (assi­gna­tion aux 2 effets d’in­ser­tion et départs vers les 2 effets de chorus / réver­bé­ra­tion). Comme en mode Perfor­mance, l’en­trée audio est para­mé­trable, un peu comme une 17e piste. C’est aussi en mode Mixing que l’on peut éditer les programmes, en rebas­cu­lant dans l’édi­teur Voice. Le MOXF permet de sauve­gar­der 256 programmes supplé­men­taires (des « voix de mixage ») et les assi­gner à n’im­porte quel canal, afin de ne pas écra­ser les programmes origi­nels, cool !

Effets démul­ti­pliés

Bien inté­gré

Le MOXF peut jouer avec un tas de petits cama­rades. Par exemple des instru­ments MIDI, grâce au mode Master dans lequel il se trans­forme en clavier de commandes 4 zones : chaque zone a sa source (interne ou externe), son canal MIDI, sa tessi­ture, sa trans­po­si­tion, ses commandes temps réel, ses filtres MIDI, son volume et son pano­ra­mique. 128 mémoires Master sont ainsi dispo­nibles. Autres comparses, des DAW, comme Cubase, Logic, Sonar ou Digi­tal Perfor­mer, que le MOXF peut pilo­ter à distance via ses commandes, notam­ment celles de trans­port. Il peut aussi faire office d’in­ter­face audio et MIDI grâce à l’USB. En audio, on a 4 entrées (2 internes, 2 externes) et 2 sorties (retour stéréo de la DAW envoyé dans les sorties stéréo du MOXF). Enfin, le MOXF permet à son proprié­taire d’ac­cé­der à une suite logi­cielle gratuite : éditeur MOXF, éditeur de contrôle, outils de contrôle, mais aussi Cubase AI, Prologue (synthé VA VSTi), YC-3B (modé­li­sa­tion d’orgues VSTi). On ne s’en plain­dra pas !

Le MOXF reprend les mêmes effets que le MOX, mais nous verrons qu’ils sont démul­ti­pliés dans les modes multi­tim­braux. Un programme dispose de 2 effets d’in­ser­tion, 2 effets système (chorus et réverbe), un effet maître (global pour l’en­semble des programmes) et un EQ maître (global lui aussi). Les effets modé­li­sés VCM sont bien évidem­ment de la partie, pour le plus grand plai­sir de nos pianos élec­triques, basses et guitares. Les 2 effets d’in­ser­tion (A et B) sont les plus puis­sants, avec 54 algo­rithmes complexes (jusqu’à 16 para­mètres) modu­lables en temps réel. Au programme, réverbes, délais, ensembles, compres­seurs, simu­la­teurs d’am­pli, distor­sions, EQ, effets destruc­teurs de signal et effets chaî­nés. Les effets A et B peuvent être placés en série (A -> B ou B -> A) ou en paral­lèle. Un voco­deur, faisant appel aux 2 blocs, permet de trai­ter des sons internes (porteurs) via l’en­trée audio (modu­la­teur) ; on dispose de 10 bandes, avec compres­sion / Gate à l’en­trée, déca­lage de formants, bruit, HPF et gains sépa­rés pour les bandes.

Les effets globaux sont des effets d’en­semble : pour le Chorus, on trouve 22 algo­rithmes de chorus, flan­ger, phaser et réverbes ; pour la Réverbe, on trouve 9 algo­rithmes de réverbes et délais complexes, dont certains tirés du SPX2000. On peut régler l’en­voi du chorus vers la réver­bé­ra­tion et les retours des 2 bus, avec pano­ra­miques sépa­rés. L’ef­fet maître global offre 9 algo­rithmes : délais, compres­seurs et effets destruc­teurs, histoire de colo­rer le son final d’une manière plus ou moins subtile. L’EQ global, en fin de chaîne, est un para­mé­trique 5 bandes, de type Peaking /Shel­ving (bandes centrales) ou Shel­ving (bandes extrêmes). En mode multi­tim­bral, on dispose cette fois de 8 blocs d’ef­fets d’in­ser­tion A+B (le MOX étant limité à 3), donc jusqu’à 16 multi-effets. On peut ainsi trai­ter sépa­ré­ment les 4 canaux d’une Perfor­mance et 8 pistes sur 16 d’une séquence, impres­sion­nant dans cette gamme de prix. S’y ajoute un EQ 3 bandes par canal, sans oublier les 2 effets système (chorus et réverbe) avec 2 départs sépa­rés par canal, le multi-effet maître et l’EQ maître. Ces deux derniers sont mémo­ri­sés dans chaque Perfor­mance ou séquence. Une section bien balèze !

Garde rele­vée

Nous avions déjà appré­cié le MOX à sa sortie, comment ne pas appré­cier davan­tage le MOXF. Deux fois plus de mémoire PCM, deux fois plus de poly­pho­nie, une section d’ef­fets plus puis­sante, une option Flash Ram pour banques de samples exter­nes… bref, un concen­tré de Motif XF pour une frac­tion du prix, la fonc­tion sampling en moins. Sans oublier les points forts inhé­rents à la série : qualité sonore très homo­gène, arpèges et séquences bien four­nies, audio et MIDI over USB, poids allé­gé… mais aussi quelques rares défauts : la construc­tion plas­tique, un clavier moyen, un écran réduit, des Perfor­mances limi­tées à 4 canaux ; mais rien de rédhi­bi­toire dans cette gamme de prix. Voici une works­ta­tion de milieu de gamme qui affiche bon nombre de carac­té­ris­tiques du haut de gamme, parmi lesquelles la qualité sonore. Une fois encore, la relève de la garde est bien assu­rée !

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

  • Les sons du Motif XF
  • La polyphonie du Motif XF
  • L’extension Flash Ram
  • Les commandes directes, nombreuses
  • Les possibilités de modulation
  • Les multi-effets renforcés, avec vocodeur
  • Les arpégiateurs très puissants
  • Le séquenceur bien fichu
  • L’interface audio et MIDI via USB
  • La suite logicielle et les banques gratuites
  • Le bon rapport performances/prix
  • La compatibilité Motif XF et MOX
  • Le poids allégé…
  • …donc la construction très plastique
  • Pas de nouveautés en synthèse
  • Une seule couche PCM en Drum Kit
  • Les Performances/Masters limités à 4 canaux

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