Oui, on peut prendre sa guitare, tout mettre à fond et jouer. Mais si tous ces boutons sont là, c’est qu’ils doivent bien servir à quelque chose !
Les éclaircissements suivants sont valables pour la plupart des guitares électriques, et ce, quel que soit le type de micros embarqués. Évidemment, si votre instrument ne possède qu’un seul micro, vos réglages seront limités au minimum syndical.
Capter le son à sa source
Les micros servent à capter la vibration des cordes. Or, un micro placé près du manche capte la corde lorsque sa vibration est la plus ample donnant un son chaud, chargé en graves. Inversement, un micro proche du chevalet retransmet une vibration de faible amplitude pour un son aigu et brillant. Le même micro ne délivrera donc pas le même rendu sonore suivant son emplacement. C’est pourquoi la majorité des guitares sont équipées de plusieurs capteurs.
Toggle boggle
Voici un petit descriptif imagé des 2 modèles de sélecteurs les plus fréquents, ici sur une SG et une Stratocaster.
Gibson a cru bon d’accoler des inscriptions pour rendre l’utilisation du sélecteur plus intuitive, sauf que celles ci ne correspondent pas vraiment à leur utilisation en pratique. L’appellation Rhythm était justifiée à l’époque du RnB (celle de Guitar Slim, pas celle de Boyz II Men), mais l’eau a coulé sous les ponts et rien n’empêche de jouer une rythmique en position Treble (les métalleux adorent).
Bref, n’hésitez pas à essayer toutes les positions de votre toggle pour trouver celle qui correspond à votre riff. Vous pouvez même changer de position en cours de morceau si nécessaire.
Pump up the volume
Ici pas d’entourloupe, le bouton de volume permet d’ajuster le niveau de sortie du signal. Mais contrairement au réglage de gain de votre ampli, le meilleur rapport signal/bruit sera obtenu en poussant le potard à fond. Si plusieurs exemplaires sont présents, c’est que chacun pilote son micro. Les positions intermédiaires peuvent être utiles sur un ampli de faible puissance qui sature trop facilement, ou pour obtenir un son crunch sur une grosse saturation. On peut également s’en servir en tant qu’effet en tournant progressivement le bouton tout en jouant un accord pour le faire apparaître (ou l’inverse).
Une tonalité pas claire
Traduire « Tone » par tonalité est particulièrement maladroit : non, ce potard ne vous permettra pas de jouer votre blues en Mi et de l’entendre en Si. Il s’agit en fait d’un filtre retirant des aigus. Encore une fois, mettre le potard à fond correspond au signal optimal du capteur. Mais avec la multiplicité des effets embarqués sur ampli ou au format pédale, on oublie trop souvent que ce réglage existe aussi à la source. Ce réglage basique peut vous permettre, par exemple, de feutrer un son jazzy, d’étouffer une fuzz trop criarde, ou tout ce qui peut vous passer par la tête. Il n’y a que vos oreilles pour décréter si le son obtenu est convaincant ou non !
Les petits +
D’autres potards peuvent être présents sur la table de votre instrument :
- Le « split » qui a pour but de transformer un humbucker en simple bobinage
- L’inverseur de phase qui donne un son très aigu, dépourvu de graves
Et tout un tas d’autres choses, à mon sens rigoureusement inutiles aux débutants.
Finissons par un petit exemple d’utilisation des potentiomètres dans toute leur potentialité. En ayant préalablement mis le volume du micro manche à 0 et celui du chevalet à fond, Tom Morello actionne son sélecteur à la croche pour « hacher » manuellement la mémorable intro de « The Battle of Los Angeles ». A écouter !