Aujourd’hui, nous allons évoquer quelques recommandations qui devraient vous faciliter la vie en situation de mastering.
Avant de commencer
Le premier conseil que nous pouvons vous donner c’est de travailler en binôme, un qui mixe, l’autre qui masterise ; c’est le meilleur moyen de préserver la « fraîcheur » de vos compositions. En effet, la personne qui mixe un titre aura difficilement le recul nécessaire pour aborder d’une oreille neuve le délicat virage du mastering. Trouver un partenaire n’est pas chose aisée. Cependant, n’oubliez pas que vous êtes nombreux sur AF à partager une passion commune pour le son. Pourquoi ne pas mettre la communauté à profit par le biais d’un échange de bon procédé ? Vous n’avez rien à y perdre et le résultat risque de vous surprendre dans le bon sens du terme.
Si malgré tout vous souhaitez impérativement tout faire vous-même, pensez à cloisonner les tâches. Il y a un temps pour le mix, et un temps pour le mastering. Ne commencez surtout pas à appliquer des traitements de mastering lors de la phase de mixage, c’est contreproductif au possible (*). Effectuez d’abord des mix dont vous êtes content, faites-en un rendu stéréo à la résolution la plus haute possible, puis attaquez de nouvelles sessions entièrement dédiées au mastering des fichiers précédemment obtenus. Dans l’idéal, laissez passer une semaine ou deux avant d’entamer le mastering afin d’évacuer de votre mémoire les séances de mixage et avoir ainsi une approche plus neutre.
Dernier point, et pas des moindres, lors du mixage, pensez à préserver une certaine marge de manœuvre au niveau dynamique pour le mastering. Concrètement, cela se traduit par des crêtes ne tapant pas plus haut que −6 dBFS et un niveau moyen oscillant autour des −18 dB RMS. Ainsi, vous aurez largement de quoi voir venir.
* Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis, je ne suis pas contre l’utilisation de traitements sur le bus master d’un mix, bien au contraire ! Je fustige juste cela lorsque c’est fait dans une optique de mastering alors que vous êtes en cours de mixage.
Condition d’écoute
Un mot maintenant concernant l’écoute. S’il est indispensable de connaître à fond le couple formé par vos moniteurs et le lieu dans lequel vous êtes pour mixer correctement, c’est encore plus vrai en situation de mastering. Pour en savoir plus, nous vous encourageons à lire l’un de nos précédents articles sur le sujet.
D’autre part, l’oreille humaine a une fâcheuse tendance à très vite s’habituer à tout. Afin d’effectuer une remise à zéro de vos esgourdes, pensez à écouter de temps en temps un morceau de référence de votre choix, de préférence dans le même style que celui sur lequel vous travaillez. Enfin, est-il nécessaire de préciser que des pauses régulières sont nécessaires pour vous prémunir de toute fatigue auditive ? Comptez entre 5 et 10 minutes de repos toutes les heures minimum.
Malgré ces conseils, sachez que de toute façon il vous faudra forcément passer par un long travail d’écoute test sur différents systèmes pour vous assurer que le fruit de vos efforts est conforme à vos attentes dans n’importe quelle situation. En effet, il est impossible d’être absolument sûr que votre master sonne correctement ailleurs que chez vous sans cela… À moins que vous ayez à disposition un local aménagé par un acousticien, mais dans ce cas, cette série d’articles ne vous est pas destinée !
Bref, une fois que vous êtes satisfait de votre mastering, multipliez les écoutes sur tous les systèmes possibles et imaginables : voiture, chaîne hifi grand public, lecteur MP3, télévision, système home-cinéma, etc. Et si un détail vous chiffonne, n’hésitez pas à vous remettre à l’ouvrage jusqu’à être pleinement comblé. Certes, c’est un processus long. Mais après tout, le temps est votre principal avantage face à un mastering professionnel alors profitez-en !
La prochaine fois, nous aborderons la question de la méthodologie propre au mastering.