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Test du casque HD 490 PRO Plus de Sennheiser - l'Union pour la Promotion de la PRO-Plussion Photonique

9/10

"Plus" ou pas, le nouveau casque Sennheiser marque le remplacement progressif de la série HD600 et des poussières par la nouvelle série "PRO" (c'est écrit en majuscule sur la boîte, ce n'est pas moi qui crie...). Le voici venu faire un tour dans notre banc d'essai !

Test du casque HD 490 PRO Plus de Sennheiser : l'Union pour la Promotion de la PRO-Plussion Photonique

C’est vrai­ment un des titres-jeux de mots les plus bizarres que j’ai commis dans nos colonnes, mais je tiens à préci­ser qu’en plus d’être une réfé­rence à l’U3P, c’est égale­ment un clin d’œil à une chan­son. Si vous êtes en mesure de la nommer, il n’y a rien à gagner, à part un gros pouce jaune de ma part dans les commen­taires.

Fraî­che­ment annoncé lors du NAMM 2024, le HD 490 PRO Plus est donc le petit dernier de la marque alle­mande Senn­hei­ser qui, soyons clairs, n’a plus grand-chose à prou­ver dans le domaine des casques. Cela dit, le casque est assez exci­tant : haut de gamme, il remplace de facto le HD 490 Pro, et côtoie le HD 660S2.

Spéci­­fi­­ca­­tions

Le HD 490 PRO est un casque de type circum-auri­cu­laire, ouvert, avec un trans­­duc­­teur dyna­­mique. La taille du trans­­duc­­teur est de 38 mm.

IMG 20240131 163807Les spéci­­fi­­ca­­tions annon­­cées par le construc­­teur sont les suivantes :

  • impé­­dance : 130 ohms
  • réponse en fréquence : 5 Hz – 36,1 kHz

Le casque est livré avec d’as­sez nombreux acces­soires : une mallette solide (on en reparle plus tard), deux câbles (torsadé de 1,8 m, droit de 3 m), avec une approche spéciale du câble torsadé (qui est en fait l’ajout d’une seconde mini spirale juste avant l’écou­teur) qui est censé limi­ter la trans­mis­sion des bruits méca­niques vers les écou­teurs. On teste et, en effet, c’est assez effi­cace !

Le raccor­de­ment des câbles au casque se fait par mini-XLR trois points, et chaque câble se termine par une fiche jack 3,5 mm TRS + son adap­ta­teur 6,35 mm TRS. Rien que du clas­sique. On aime­rait juste une connec­tique non sertie, plus facile à rempla­cer.

IMG 20240131 163935Autres acces­soires, deux types de cous­si­nets : couver­ture velours ou toile, pour deux conforts, mais surtout deux réponses en fréquence diffé­rentes (on en reparle au moment du bench­mark). À noter aussi, un deuxième arceau, en toile égale­ment, est fourni pour rempla­cer ou tout simple­ment accor­der les matières.

Pour finir, le casque est livré avec le plug-in dearVR MIX-SE de Dear Reality, qui permet de travailler la spatia­li­sa­tion virtuelle du programme sonore, et de repro­duire arti­fi­ciel­le­ment les condi­tions de mixage face aux enceintes, dans une salle trai­tée, lors de l’uti­li­sa­tion du casque. Très bel apport !

Ajou­tez à cela une construc­tion très robuste, avec un mélange plas­tique solide/métal qui donne confiance, des écou­teurs qui tournent à 180 degrés (agréable lorsqu’on enlève et remet le casque souvent, ou qu’on le garde long­temps autour du cou), et des inscrip­tions R et L très claires (c’est un détail, mais ça faci­lite vrai­ment l’usage), et l’on se trouve devant un casque très sédui­sant dès le débal­lage.

Démon­­table ?

Oui,

D’abord on retire les cous­si­nets : 

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Ils sont clipés, il suffit de tirer dessus. On soulève la mousse isolante marquée R ou L : 

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Et on la met de côté. Il suffit ensuite de reti­rer quatre vis, et la plaque de main­tien se détache toute seule : 

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Le trans­duc­teur est collé à la sili­cone, mais on découvre un connec­teur bien robuste, de belles soudures, et une construc­tion sérieuse, avec des côtes qui permettent d’ob­te­nir une meilleure soli­dité de la plaque de main­tien, et une moindre déper­di­tion des vibra­tions dans la struc­ture du casque : 

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Le câble est sécu­risé grâce à un ensemble de picots. C’est simple et fonc­tion­nel (atten­tion à bien remettre en place au remon­tage) : 

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Confort

Excellent,

Rien à redire, le casque ne serre pas trop, tout en tenant bien en place, les cous­si­nets sont très doux, quelle que soit leur matière. De plus, l’ar­ceau est rembourré comme il faut, et le casque n’est pas trop lourd (260 g). On notera juste que les cous­si­nets de velours sont un peu chauds, on s’en doute. Mais on n’aura pas le même problème avec les cous­si­nets toilés.

Isola­­tion

Inexis­tante, car c’est un casque ouvert.

Trans­­port

IMG 20240131 163901Très facile,

La version « Plus » du casque béné­fi­cie d’une mallette bien solide, avec pochette interne pour conser­ver les acces­soires. Hors de ce maté­riel, un peu contrai­gnant, on peut prendre le casque avec soit dans un sac (pas de sac de protec­tion vendu avec), mais atten­tion il ne se plie pas. Cepen­dant, les écou­teurs tournent à 180°, permet­tant de le poser « à plat », et de prendre moins de place dans un sac ou une valise.

Bench­­mark

Voici donc notre proto­­­­cole de mesures objec­­­­tives, mené par nos soins afin de complé­­­­ter l’écoute subjec­­­­tive. Avec l’aide précieuse de notre testeur EARS de MiniDSP, nous avons le plai­­­­sir de pouvoir vous four­­­­nir des courbes de réponse en fréquence et distor­­­­sion, réali­­­­sées dans notre atelier.

Réponse en fréquence : 

HD490 RF

Nota bene : la courbe violette repré­sente la réponse en fréquence avec les cous­si­nets en velours, la bleue avec les cous­si­nets en toile. On remarque donc des diffé­rences marquantes : 

  • +3 dB à 20 Hz avec les velours, et plus de graves en géné­ral, et cela jusqu’à 300 Hz
  • Une réponse linéaire de 30 à 700 Hz
  • +2 dB à 1 kHz et des pous­sières avec les cous­si­nets toile
  • Un léger creux, dans les deux cas, vers 3 kHz
  • Une accen­tua­tion des aigus (légè­re­ment plus forte avec les cous­si­nets de velours).

Dans l’en­semble, et dans les deux cas, le profil est très linéaire.

Distor­­sion :

  • HD 490 DIST L VELOURS
  • HD 490 DIST R TOILE

À gauche, THD mesu­rée avec les cous­si­nets de velours, à droite avec les toiles. Avec les velours, c’est très bas ! Toujours sous 0,5 % et égale à 0,05 % de 200 Hz à 2 kHz. Avec les cous­si­nets en toile, ça remonte, avec 2 % à 20 Hz, et une moyenne à 0,2 %.

Écoute

Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­­lo­­ve’s Gutter)

Une ballade acous­­tique, avec beau­­coup de réverbe et une diffé­­rence de dyna­­mique impor­­tante entre la voix et la guitare. Essai rapide d’échange de cous­si­net : oui, on entend la diffé­rence, avec les velours, le grave ressort clai­re­ment plus. C’est aussi plus chaud. Sur la guitare, on a déjà beau­coup d’in­fos : des médiums bien timbrés, beau­coup de dyna­mique, des détails grâce aux aigus (coups de plectre). Pour la voix, même impres­sion, à la fois du coffre et de l’ar­ti­cu­la­tion. C’est très convain­cant. Pour la contre­basse, les cous­si­nets en velours donnent un peu trop de présence à l’ins­tru­ment, ce qui commence à nuire à sa lisi­bi­lité. Avec les cous­si­nets en toile, pas de problème. Voyons avec un titre où la basse prend une place préémi­nen­te…

Sun Kil Moon – Butch Lulla­­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­­niques médiums ajou­­tées par la distor­­sion, l’at­­taque légè­­re­­ment piquée des notes, tout en sépa­­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. La même impres­sion : les écou­teurs velours, malgré une tout aussi grande fidé­lité des timbres et du place­ment stéréo, ajoutent un tout petit trop de présence au grave/bas-médium à notre goût, avec la tendance de noyer un peu plus des infos dans le reste du mix. Pour ce qui est de travailler le grave, d’un instru­ment ou équi­li­bré entre plusieurs instru­ments, pourquoi pas ? Mais pour une écoute d’en­semble d’un mix, on préfère les cous­si­nets de toiles, sans perce­voir plus de distor­sion (taux inau­dible).

IMG 20240131 164035Massive Attack – Tear­­drop (sur Mezza­­nine)

Un titre avec beau­­coup d’ex­­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. La voix est magni­fique­ment rendue : juste un peu en avant dans le mix, détaillée, arti­cu­lée sans excès, avec beau­coup d’ai­gus, mais sans siffle­ment gênant. À l’op­posé du spectre, avec les cous­si­nets de toiles, la basse est bien présente sans être enva­his­sante, et laisse beau­coup de place aux médiums, en parti­cu­lier le piano qui résonne avec beau­coup de présence. Les cous­si­nets de velours font pencher l’équi­libre géné­ral du mix vers le grave, avec un peu moins de succès à notre avis.

Char­­lie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Voilà un morceau avec beau­­coup de souf­­flants jouant dans des tessi­­tures simi­­laires : c’est très touffu et le but est d’es­­sayer de discer­­ner les timbres. On est bluffé : avec les cous­si­nets de toile, on discerne la grosse caisse de la contre­basse sans problème (pas toujours le cas, dans notre expé­rience, avec certains casques), et avec les cous­si­nets de velours on perçoit très bien le trom­bone-basse, dans les longs accords à partir de 3:00. Dans les deux cas, les cuivres font effet de corps tout en restant distin­guables les uns des autres. Les cymbales, parfois trop en avant, n’en­va­hissent pas du tout l’avant-scène du mix.

Edgar Varèse – Ioni­­sa­­tion (New York Phil­­har­­mo­­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­­bé­­ra­­tion natu­­relle de la salle, qui joue sur l’im­­pres­­sion d’es­­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 min. Comme sur le morceau précé­dent, sur des ensembles d’ins­tru­ments acous­tiques, on n’est moins frappé par le « surplus » de grave des cous­si­nets de velours. Cela reste notable, bien entendu, mais l’ef­fet d’en­semble est moins gênant que sur des titres avec des basses élec­triques plus proémi­nentes. Velours ou toile, l’ac­cen­tua­tion de l’aigu reste effi­cace pour rendre avec un grand réalisme l’acous­tique de la salle, et sa « réponse » plus ou moins impor­tante selon la dyna­mique de jeu des diffé­rentes percus­sions. L’image stéréo s’en trouve vrai­ment magni­fiée, avec une largeur et une préci­sion de place­ment gauche-centre-droite qui nous a paru très convain­cante.

Conclu­­sion

Vous l’au­rez compris, on a préféré une paire de cous­si­nets. C’est dû à la façon dont les écoutes sont faites : avec des morceaux finis, mixés, maste­ri­sés – donc sur lesquels on cherche à la fois à saisir le rendu de certains détails, mais toujours en rapport avec l’en­semble (puisqu’on n’en peut pas choi­sir d’écou­ter un seul, ou seule­ment deux, instru­ments).

IMG 20240131 164017Ce qui revient à dire que les cous­si­nets de velours trou­ve­ront sûre­ment leur utilité, mais que dans le cadre d’une écoute comme on les pratique, ils tiraient moins leur épingle du jeu que les cous­si­nets toilés, qui permet­taient vrai­ment au casque de donner son meilleur.

Et quel meilleur ! Clarté, préci­sion, image stéréo large, équi­libre des diffé­rentes plages de fréquen­ces… Ajou­tez qu’il a été construit en Europe, et l’on est vrai­ment très impres­sionné par ce casque, qui allie qualité sonore et sérieux de la construc­tion, pour obte­nir des résul­tats (presque) tota­le­ment convain­cants.

Notre avis : 9/10

  • Très confortable
  • Léger
  • Robuste
  • Démontable et réparable en partie
  • Deux câbles amovibles
  • Une mallette bien conçue
  • Deux paires de coussinets, chacun avec un profil sonore différent
  • Un arceau supplémentaire
  • THD très basse avec les coussinets velours
  • Réponse en fréquence tendant vers le linéaire
  • Une accentuation des graves parfois un peu trop forte, avec les coussinets en velours
  • Coussinets en velours un peu chaud
Pays de fabrication : Roumanie

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