Avec Pro-C, FabFilter avait accouché d’un compresseur extrêmement polyvalent et doté d’une interface à la fois pédagogique et pratique. Un outil complet ? On aurait pu le penser jusqu’à ce que les hollandais perfectionnistes en proposent une seconde version améliorant le logiciel sur quasiment tous les plans.
Précisons-le : ce test bref intervient dans le cadre de notre test en vidéo du Mastering Bundle de FabFilter, réalisé à l’occasion de la sortie de Pro-Q 3.
Algos à gogo
Et c’est d’ailleurs sur la polyvalence qu’a d’abord travaillé l’éditeur en apportant cinq nouveaux styles de compression en plus des trois qui figuraient déjà au menu de Pro-C, chacune disposant de ses propres courbes d’attaque et de relâchement. On dispose ainsi d’algos dédiés au traitement de la voix (Vocal), au mastering (Mastering), au bus (Bus) mais aussi à deux modes, Punch et Pump s’inspirant de comportements de compresseurs vintage, l’un pour ramener de l’impact au signal, et l’autre pour faire pomper sa compression.
Si Pro-C était déjà tout-terrain, ces nouveaux venus permettent de gagner en polyvalence mais aussi en temps : c’est ainsi qu’avec l’algo Vocal par exemple, on ne se soucie plus du ratio pour se concentrer uniquement sur le seuil à partir duquel le compresseur rentre en action et sur ses temps d’attaque et de relâchement.
Ces cinq comportements démultiplient d’autant plus les possibilités que Pro-C 2 dispose de nouvelles fonctions qui manquaient vraiment : une fonction prédictive (Lookahead) de 20 ms débrayable, histoire qu’aucun transitoire ne passe, mais aussi un paramètre Range qui permet de contenir le changement de gain en deçà d’un certain seuil tandis que le paramètre Mix dispose désormais d’une plage de 0 à 200%. À zéro, on n’a pas de compression, à 100, on a tout et à 200, on en a le double : voilà qui permet de gagner bien du temps lorsqu’on veut aller vers de l’übercompression créative, comme Rick Rubin sur le Hurt de Johnny Cash.
Hold up
Le comportement lui-même de chaque algo se fait aussi désormais en fonction de deux nouveaux réglages : Hold qui, comme son nom l’indique, détermine la durée durant laquelle la compression est à son maximum avant que le traitement ne relâche son étreinte (utile pour donner plus de consistance voire pour faire pomper la bête) tandis que le coude (knee) est désormais paramétrable de 0 à 72 dB.
Le Side Chain a lui aussi fait de notables progrès vu qu’il fait désormais l’objet d’un vrai petit EQ graphique avec un filtre passe-bas et un passe haut comme sur Pro-C mais aussi un filtre multimode pouvant tout aussi bien être commuté en Bell qu’en Shelf, passe-bande ou Notch. De quoi travailler avec précision sur le signal qui va déclencher le traitement, d’autant que la courbe de réponse en fréquences de la piste Trigger s’affiche et qu’on peut l’écouter en solo. Et si cela ne vous suffisait pas, sachez que vous avez également la possibilité de déclencher la compression en MIDI.
Évidemment, cette mise à jour est aussi l’occasion de bénéficier d’une interface revue de fond en comble avec accélération graphique matérielle, mode plein écran et interface redimensionnable à souhait tandis que les plus récentes normes de mesure de niveau ont été intégrées pour les VU-mètres.
Conclusion
En dehors du fait qu’il ne gère pas le surround comme ses petits camarades Pro-L et Pro-Q, ce Pro-C ne semble manquer de rien, de sorte qu’on est curieux de voir dans quelle direction partira FabFilter pour lui donner une suite : celle de l’outil « intelligent » façon iZotope ou plus classiquement celle de l’émulation de compresseurs de légende. En attendant de le savoir, si vous cherchez un compresseur mono/stéréo aussi efficace que simple à comprendre et régler, vous seriez bien avisé de jeter votre dévolu sur cet excellent Pro-C 2.