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Guide d’achat des pédales d’overdrive - Guide d’achat des pédales d’overdrive

Le choix d'une pédale d'overdrive est une étape qui rythme le parcours de tout guitariste. Si on peut rapidement se perdre dans les milliers de références, nous allons vous communiquer quelques conseils qui vous aideront à choisir LA bonne pédale d'overdrive.

Guide d’achat des pédales d’overdrive : Guide d’achat des pédales d’overdrive

Histo­rique

Le son de guitare saturé qu’on assi­mile à l’Over­drive est né dans les années 50 quand les guita­ristes de l’époque pous­saient le volume de leur ampli à lampes. Il faudra attendre 1962 pour que Gibson, après avoir acheté le brevet de Glenn Snoddy et Revis Hobbs, sorte la FZ-1.1 - FZ1 Il s’agit de la première pédale d’ef­fet jamais créée, popu­la­ri­sée trois ans plus tard par Keith Richards qui l’a utili­sée pour enre­gis­trer le morceau (I Can’t Get No) Satis­fac­tion. Les années 60 et le début des années 70 sont large­ment domi­nés par le déve­lop­pe­ment et la sortie de plusieurs pédales de Fuzz comme les Tone Bender, Fuzz Face et Big Muff. Ce n’est qu’au tout début des années 70 que les premières pédales d’Over­drive appa­raissent sur le marché. On pourra rete­nir deux itéra­tions très simi­laires, les MXR Distor­tion+ et DOD Over­drive/Preamp 250. Quelques années plus tard, c’est Boss qui révo­lu­tionne le marché avec l’ap­pa­ri­tion de la Compact Series qui intègre la fameuse OD-1, première pédale d’Over­drive « Soft Clip­ping » (écrê­tage doux) de l’His­toire. Elle servira de base au déve­lop­pe­ment de la première Tube Screa­mer, l’Ibanez TS808 Over­drive Pro sortie en 1979. Cette petite boîte verte reste à ce jour la pédale d’Over­drive la plus célèbre et la plus repro­duite. C’est un circuit que presque tous les fabri­cants de pédales ont cloné ou amélioré. Cette Tube Screa­mer connaî­tra bien des évolu­tions, à commen­cer par la TS9 appa­rue en 1982. Les autres modèles déri­vés de la TS808 sont tous des Over­drives « Soft Clip­ping » qui conservent l’es­sence de la pédale 2 - OD1origi­nale : son gros Boost de médiums. Cette carac­té­ris­tique permet de recon­naître une Tube Screa­mer et de la clas­ser dans la case « Over­drive non trans­pa­rent ».

De 1990 à 1994, un certain Bill Finne­gan a déve­loppé la Klon Centaur qui est proba­ble­ment la pédale d’ef­fet la plus chère dispo­nible à ce jour sur le marché de l’oc­ca­sion. Il s’agit d’une pédale au circuit très singu­lier qui s’ar­ti­cule autour de diodes de Clip­ping. La Klon Centaur est une pédale d’Over­drive « Hard Clip­ping ». Comme la Tube Screa­mer, elle a été repro­duite à de nombreuses reprises et reste une grosse réfé­rence plus de trente ans après sa sortie. Dans le même temps, en 1991 exac­te­ment, Marshall sort une série de pédales dont la légen­daire Blues­brea­ker. Cette dernière est conçue pour repro­duire les sono­ri­tés de l’am­pli du même nom apparu au cata­logue du fabri­cant britan­nique en 1962. Le résul­tat est une pédale d’Over­drive trans­pa­rente et très musi­cale deve­nue très popu­laire dans les années 2000 quand un certain John Mayer l’a placée sur son Pedal­board pour enre­gis­trer l’al­bum Conti­nuum. Enfin, en 1993, la marque Nobels sort son ODR-1 qui, contrai­re­ment à la Tube Screa­mer, propose une sono­rité très droite, sans bosse dans les médiums. Les ingé­nieurs de la marque se sont inspi­rés du Fender Bass­man pour conce­voir le circuit de satu­ra­tion de l’ODR-1 ce qui explique sa grande poly­va­lence. Elle a d’ailleurs été adop­tée par de nombreux guita­ristes de session de Nash­ville pour la grande variété de sons dont elle est capable et son côté chaleu­reux.

3 - Klon

Les grandes familles d’Over­drives

On peut rassem­bler toutes les pédales d’Over­drive du marché sous cinq caté­go­ries :

  • « Soft Clip­ping » Tube Screa­mer
  • « Soft Clip­ping » Blues­Brea­ker
  • « Hard Clip­ping » Over­drive/Distor­tion
  • « Hard Clip­ping » Klon Centaur
  • Over­drives à tran­sis­tors

Les Over­drives « Soft Clip­ping » Tube Screa­mer sont des pédales qui reprennent la topo­lo­gie du circuit de l’Iba­nez TS808. Un Over­drive « Soft Clip­ping » a la parti­cu­la­rité de compres­ser le signal de la même manière qu’un ampli à lampes poussé à fond. On obtient alors une sono­rité douce et très musi­cale.4 - TS808 Les circuits inspi­rés de la Tube Screa­mer génèrent tous cette bosse carac­té­ris­tique dans les médiums. Cela est dû à un filtrage du signal effec­tué en entrée de la pédale, qui coupe les basses et une partie des aigus pour faire ressor­tir les médiums. Ce procédé aide beau­coup la guitare à percer le mix et ajoute une épais­seur qu’on ne retrouve pas néces­sai­re­ment chez les autres pédales « Soft Clip­ping ». 

Toujours du côté des Over­drives « Soft Clip­ping », on peut mention­ner la Blues­Brea­ker et ses nombreux clones. Contrai­re­ment à la Tube Screa­mer et ses cousines, ce sont des pédales très trans­pa­rentes qui sonne­ront comme sonnent votre guitare et votre ampli, mais en un petit plus saturé. Même si l’idée de départ était de sonner comme le Marshall Blues­Brea­ker, le résul­tat obtenu s’éloigne de ce concept. Atten­tion à ne pas confondre une Blues­Brea­ker avec une pédale « amp in a box » bien qu’his­to­rique­ment, ce soit la première pédale à avoir été conçue pour sonner comme un ampli. On peut entendre un exemple de Blues­Brea­ker sur l’al­bum Conti­nuum de John Mayer qui a rapi­de­ment reconnu les quali­tés musi­cales de la pédale et en a fait grim­per la cote par la même occa­sion. 

Comme nous l’avons vu, les premières pédales d’Over­drive sont les pédales de type « Hard Clip­ping » Over­drive/Distor­sion. Deux grosses réfé­rences se partagent ce marché, les MXR Distor­tion+ et DOD Over­drive Preamp 250, testée récem­ment dans nos colonnes. Le circuit de ces pédales utilise des diodes pour écrê­ter le signal, mais elles sont placées à la toute fin du circuit, après l’am­pli-OP, ce qui produit un écrê­tage plus dur qui lui-même génère une satu­ra­tion plus raide et rugueuse.5 - OP250 À l’in­verse, les circuits des pédales dites « Soft Clip­ping » utilisent des diodes qui sont placées dans la boucle de l’am­pli-OP. Ce procédé produit une satu­ra­tion plus douce. Les Distor­tion+ et Over­drive Preamp 250 jouissent d’un poten­tio­mètre de Gain à la course très longue qui peut aller d’un très léger Over­drive à une Distor­sion bien mous­ta­chue. 

Toujours dans la famille des pédales « Hard Clip­ping », comment ne pas mention­ner la légen­daire Klon Centaur ? Bien que ce soit un cas plutôt isolé, la pédale a connu un tel succès que de très nombreux clones sont dispo­nibles sur le marché, formant une caté­go­rie à part entière. Le circuit de la Klon Centaur est très parti­cu­lier. Le réglage de Gain agit sur deux poten­tio­mètres en même temps. Quand on monte le taux de satu­ra­tion, on augmente dans le même temps le volume du signal clair de la guitare. Contrai­re­ment aux autres pédales « Hard Clip­ping », la Centaur produit une sono­rité qui reste toujours douce et très claire. Elle profite d’une égali­sa­tion qui permet au son de rester très contenu et maîtrisé sur toute la plage du réglage de Gain. Les diodes qui équipent ce circuit sont quali­fiées de « magiques » par de nombreux aficio­na­dos, mais il faut comprendre que ces diodes n’entrent dans l’équa­tion qu’à partir de la moitié de la course du réglage de Gain. Si vous utili­sez une pédale de ce type, n’hé­si­tez pas à monter le taux de satu­ra­tion assez haut pour profi­ter de ces diodes magiques.

D’autres pédales ont des circuits tota­le­ment diffé­rents qui s’ar­ti­culent autour de tran­sis­tors placés en série. Ce procédé est le même que celui employé dans les premières pédales de Fuzz.6 -ODR1 Cela revient en réalité à placer plusieurs pédales de Boost les unes après les autres, ce qui est globa­le­ment le fonc­tion­ne­ment d’un ampli à lampes. Ces pédales, dont les Boss BD-2 Blues Driver et Nobels ODR-1 sont les plus célèbres repré­sen­tantes, offrent la parti­cu­la­rité de géné­rer un son très dyna­mique qui répond à merveille aux varia­tions d’at­taque. À la manière d’un ampli à lampes, ces pédales permettent de passer d’un son clair en attaquant douce­ment à un son saturé en attaquant plus fort. Un certain nombre de pédales de cette caté­go­rie utilisent des tran­sis­tors à effet de champ (Field Effect Tran­sis­tor, FET) comme l’Ibanez MT-10 Mostor­tion. De nombreuses pédales peuvent être clas­sées dans la caté­go­rie « Amp in a Box » (compre­nez « ampli dans une boîte »), caté­go­rie qui fera l’objet d’un guide d’achat dédié.

Spéci­fi­ca­tions fonc­tion­nelles

La plupart du temps, les réglages présents sur une pédale d’Over­drive sont au nombre de trois. Ils inter­viennent respec­ti­ve­ment sur le niveau de sortie de la pédale (Level, Output, Volu­me…), sur le taux de satu­ra­tion (Gain, Drive, Over­drive) et la tona­lité géné­rale (Tone, Filter, Treble…). Certaines pédales comme les DOD Over­drive Preamp 250 et MXR Distor­tion+ ne béné­fi­cient pas du réglage de tona­lité. Au fil du temps, des ingé­nieurs élec­tro­ni­ciens comme Robert Keeley, Brian Wampler et Josh Scott, pour ne citer qu’eux, ont pris un malin plai­sir à amélio­rer les desi­gns des pédales d’Over­drive clas­siques en les inter­pré­tant à leur sauce. Ainsi, la Morning Glory de JHS Pedals jouit sur sa version 4 d’un switch permet­tant de bascu­ler entre deux niveaux de gain ce qui rend la pédale (un Over­drive type Blues­Brea­ker) très poly­va­lente. De la même manière, la Pantheon de Brian Wampler jouit d’une égali­sa­tion à deux bandes et d’un réglage de présence en plus de deux switches qui permettent respec­ti­ve­ment de profi­ter de deux niveaux de gain et de deux voicings d’Over­drive diffé­rents. On profite alors d’une Blues­Brea­ker « augmen­tée ».

Quelques marques et réfé­rences incon­tour­nables

Bien qu’on puisse regrou­per les diffé­rentes pédales d’Over­drive en cinq caté­go­ries, le marché est saturé de réfé­rences. On pourra conseiller les modèles phares qui sont à l’ori­gine de ces caté­go­ries, les Ibanez Tube Screa­mer, Marshall Blues­Brea­ker, Klon Centaur, DOD Over­drive Preamp 250 et Boss Blues Driver.7 - TheGreenWonder Cepen­dant, ces pédales qui datent un peu ont été revues et corri­gées depuis, et on trouve de nos jours des réfé­rences plus complètes et poly­va­lentes qui consti­tuent d’ex­cel­lentes alter­na­tives. Du côté des Over­drives « Soft Clip­ping » type Tube Screa­mer, on pourra rete­nir les excel­lentes EarthQua­ker Devices Plumes et Mad Profes­sor The Green Wonder qui emmènent ce circuit un peu plus loin avec d’une part un sélec­teur pour profi­ter de trois égali­sa­tions diffé­rentes et de l’autre une égali­sa­tion à deux bandes (Bass et Treble) en lieu et place du réglage de Tone. Pour les budgets plus serrés, on pourra rete­nir les nUX Tube Man MKII et Mooer Green Mile.

Dans la famille des Over­drives « Hard Clip­ping » type Klon Centaur, si vous voulez éviter de dépen­ser 5000 $ dans une pédale, ce qui peut se comprendre, vous pour­rez vous rabattre sans crainte sur la Way Huge Conspi­racy Theory qui est une très bonne réplique, à un tarif raison­nable. Wampler propose avec ses Tumnus des variantes égale­ment très convain­cantes et plus poly­va­lentes grâce à une égali­sa­tion trois bandes et un switch « Normal/Hot » sur la version Deluxe. J.Rockett Audio Desi­gns avec ses Archer se place en tête du clas­se­ment dans la caté­go­rie « Clone de Klon ». Ces pédales se retrouvent sur de très nombreux pedal­boards de musi­ciens profes­sion­nels ; ce sont des pédales bien construites et qui reprennent la topo­lo­gie du circuit de l’ori­gi­nal. Enfin, pour les budgets plus restreints, la nUX Horse­man est une alter­na­tive inté­res­sante, pas chère et compacte, comme la Joyo Tauren.8 - Horseman

Si comme John Mayer vous adorez le son de la Marshall Blues­Brea­ker, vous pour­rez profi­ter de nombreuses alter­na­tives comme les Wampler Pantheon et JHS Morning Glory. La marque Tone City propose avec sa King of Blues une Blues­Brea­ker avec un Boost réglable inté­gré et nUX rassemble Blues­Brea­ker et Tube Screa­mer dans le même châs­sis avec sa Ace of Tone qui profite d’une extrême poly­va­lence pour un tarif très contenu. À noter que nUX a égale­ment conçu une Blues­Brea­ker au format Micro, la Morning Star. 

Le secteur « Hard Clip­ping » Over­drive/Distor­tion est assez pauvre en réfé­rences. Heureu­se­ment pour nous, les deux géants du domaine, MXR et DOD, fabriquent encore de nos jours les deux réfé­rences histo­riques de ce segment parti­cu­lier, les Distor­sion+ et Over­drive Preamp 250. Si ce type d’Over­drive affiche une grande poly­va­lence, il reste de nos jours plutôt boudé par les marques. Seul JHS Pedals a opéré un léger renou­veau en clonant les premiers exem­plaires d’Over­drive Preamp 250 et en sortant la très chouette Over­drive Preamp. Termi­nons ce tour des quelques réfé­rences incon­tour­nables par la caté­go­rie Over­drives à tran­sis­tors. Ce genre d’Over­drives est large­ment dominé par la Boss Blues Driver et sa version Waza fabriquée au Japon. Keeley Elec­tro­nics propose plusieurs versions amélio­rées de la Boss BD-2, la Super Phat Mod et plus récem­ment, la Super AT Mod, dont vous pouvez décou­vrir le test dans les colonnes de votre site bleu favori. Si vous avez besoin d’en­core plus de poly­va­lence, jetez une oreille à la Dane­lec­tro Roebuck dont le circuit est basé sur celui de l’Ibanez Mostor­tion MT-10, arti­culé autour de tran­sis­tors MOSFET. Enfin, la Nobels ODR-1 dont nous parlions plus haut est toujours dispo­nible de nos jours. Une version au châs­sis Micro est même dispo­nible pour les Pedal­boards les plus char­gés. 

9 - Roebuck

Conseils d’achat

De nos jours, choi­sir une pédale d’Over­drive parmi les milliers de réfé­rences dispo­nibles est une vraie tannée. Comme pour les autres effets, commen­cez par iden­ti­fier clai­re­ment vos besoins et recen­ser votre maté­riel. Le choix de tel ou tel Over­drive sera dicté par l’uti­li­sa­tion que vous allez en faire, mais égale­ment par le type de guitare et d’am­pli que vous utili­sez. Boos­ter un ampli avec une Boss BD-2 sera moins effi­cace qu’avec une Ibanez TS808. 10 - Ace of ToneDe la même manière, obte­nir un son et une dyna­mique d’am­pli à lampes avec une Klon Centaur ne sera pas évident alors qu’une Boss BD-2 sera idéale dans cette utili­sa­tion. Si vous décou­vrez les Over­drives, inté­res­sez-vous aux pédales qui rassemblent deux circuits diffé­rents comme les nUX Ace of Tone et Queen of Tone. Cela vous permet­tra de décou­vrir deux circuits, mais aussi de vous fami­lia­ri­ser avec l’em­pi­le­ment d’Over­drives, pratique très répan­due chez les guita­ristes. Bien évidem­ment, défi­nir une four­chette de tarifs vous permet­tra d’y voir un peu plus clair pour trou­ver LA (ou les) bonne(s) pédale(s) d’Over­drive.

Conclu­sion

Vous avez main­te­nant toutes les cartes en main pour faire le meilleur choix d’Over­drive possible. N’hé­si­tez pas à rendre visite à votre maga­sin d’ins­tru­ments de Musique préféré pour essayer et vous fami­lia­ri­ser avec les cinq grandes familles évoquées dans ce guide. Le choix d’une pédale d’Over­drive n’est pas un sujet à prendre à la légère et en géné­ral, ce choix se termine en véri­table collec­tion au bout de quelques années. L’Over­drive est une sorte de sel-poivre du guita­riste, une recette secrète utili­sée pour assai­son­ner tel ou tel passage. La quête ne s’ar­rête donc jamais d’au­tant que sortent en moyenne 2 pédales d’Over­drive par semaine.


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