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Test de la Minifuse 4 d'Arturia - Ça fuse dans tous les sens !

9/10

La plus grande des minis, la voici : 4e du nom, la grande Minifuse d'Arturia arrive cette semaine sur notre établi, pour nous révéler ses plus et ses moins. Est-ce l'aboutissement de notre quête de la baleine blanche ?

Test de la Minifuse 4 d'Arturia : Ça fuse dans tous les sens !

Car blanche, elle l’est : nous avons, en effet, eu le plai­sir de rece­voir à notre atelier une Mini­fuse 4 dont la robe d’al­bâtre (n’ayons pas peur d’être poétiques) tranche forte­ment avec les couleurs sombres que l’on rencontre souvent chez ses concur­rents : à part la M-Caster Live de Mackie et la M-Track MK2 de M-Audio, nous ne connais­sons pas d’autres exemples actuels… C’est un choix inté­res­sant !

Arturia Minifuse 4 entréesReve­nons un peu en arrière. Il y a un an, nous testions les modèles 1 et 2, qu’Ar­tu­ria quali­fie respec­ti­ve­ment de « portable » et de « flexible ». Nous en avions souli­gné les quali­tés, à savoir de très bons résul­tats à la mesure, un bundle plus que géné­reux, et une prise en main rapide et sans prise de tête. D’un point de vue néga­tif, nous avions remarqué que l’in­ter­face était trop légère pour l’uti­li­sa­tion de câbles lourds, et que son logi­ciel Control Center était assez limité. Lesquels de ces points retrou­ve­rons-nous sur la Mini­fuse 4 ? Qu’est-ce qui a évolué en mieux ? Ou en moins bien ? Nous allons le décou­vrir dans cet article, mais avant d’en arri­ver là, procé­dons au débal­lage de cette inter­fa­ce…

Débal­lage

Immé­dia­te­ment, on découvre une inter­face de 250 mm de largeur sur 85 mm de profon­deur, faisant 570 g, plutôt petite et légère donc, sûre­ment moins portable que les versions 1 et 2, mais qui reste tout à fait maniable. Elle est accom­pa­gnée de très peu d’ac­ces­soires, simple­ment un câble USB-A vers USB-C, et une alimen­ta­tion, utile seule­ment au cas où votre ordi­na­teur ne pour­rait pas four­nir le courant néces­sai­re…

Nous avons l’im­pres­sion (mais peut-être est-ce une illu­sion) que le boîtier est construit de façon plus robuste que pour les versions 1 et 2. Comme nous avions sous la main une Mini­fuse 2, nous avions un moyen de compa­rer, et en effet la 4 semble avoir un boîtier plus épais… En tout cas, elle est plus stable, et supporte mieux l’usage de longs câbles pesants.

Comme à notre habi­tude, procé­dons à une descrip­tion rapide des faces avant et arrière de l’ap­pa­reil. À l’ar­rière on trouve, à part l’ha­bi­tuelle connec­tique de raccor­de­ment à l’or­di­na­teur, quatre sorties au format Jack TRS 6,35 mm, dont deux sont notées gauche et droite et consti­tuent les sorties prin­ci­pales. À côté on trouve deux entrées ligne au format Jack TRS 6,35 mm, qui corres­pondent aux entrées 3 et 4. Comme sur la Mini­fuse 2, on retrouve l’en­trée et sortie MIDI au format DIN 5 broches, ainsi que le hub USB.

Arturia Minifuse 4 arrière

Arturia Minifuse 4 façade avant

Comme vous le voyez ci-dessus, sur la face avant on accède aux entrées 1 et 2, sur combo XLR Jack TRS 6,35 mm, avec pour chacune un poten­tio­mètre de gain et un sélec­teur de circuit d’en­trée à haute impé­dance, pour les guitares et basses élec­triques. Un sélec­teur 48 volts four­nit l’ali­men­ta­tion fantôme. Depuis la face à l’avant on gère égale­ment les niveaux de sortie, avec l’ha­bi­tuel « gros bouton » pour atté­nuer les sorties moni­teurs. Au passage, remarquons que chaque paire de sorties (1 et 2/3 et 4) a droit à son Vumètre indé­pen­dant. Deux sorties casque complètent les options de moni­to­ring, chacune avec son volume. Pour finir, sur la droite, on remarque un bouton « A » dont nous décri­rons la fonc­tion dans la partie suivante.

Arturia Minifuse 4 avec accessoiresEn conclu­sion de cette partie, nous voulons mettre en avant quelques parti­cu­la­ri­tés de cette inter­face. En premier lieu, les entrées 1 et 2 sont des entrées micro/instru­ment, et les entrées lignes à propre­ment parler sont situées à l’ar­rière, sans contrôle de gain acces­sible depuis l’in­ter­face. Cette posi­tion à l’ar­rière, même si elle résulte d’un compro­mis néces­saire (sinon, on les aurait mises où ?) nous a malgré tout paru poser quelques diffi­cul­tés à l’usage, avec la sépa­ra­tion entre deux entrées à l’avant et deux entrées à l’ar­rière. L’ab­sence de contrôle de gain pour ses entrées est symp­to­ma­tique : en conser­vant le design sobre des modèles 1 et 2 pour cette inter­face qui possède pour­tant beau­coup plus d’en­trées et de sorties (et en évitant l’usage d’un écran permet­tant la sélec­tion de diffé­rentes fonc­tions) Artu­ria fait clai­re­ment le choix d’un appa­reil pour lequel les contrôles se manient au moins à 50 % à travers le logi­ciel. Ce qui est une façon de nous amener à la partie suivan­te…

Logi­ciel

La Mini­fuse 4 permet enfin de se servir un peu plus en profon­deur du logi­ciel MFCC (Mini­fuse Control Center) qui accom­pagne toute la gamme. En effet, cette inter­face d’une approche un peu plus « pro » n’est que l’objet externe permet­tant les bran­che­ments et quelques réglages, le « vrai » routage des entrées, des sorties et des diffé­rentes tranches et retours se fait véri­ta­ble­ment dans le soft­ware.

MFCC inputs

Le premier onglet, ci-dessus, nommé inputs, n’offre que peu de contrôle, mais il permet tout de même de contrô­ler les niveaux des entrées analo­giques, et pour les deux entrées ligne, de régler le gain. Ce point nous a, encore une fois, paru l’as­pect le plus confus de cette inter­face : deux entrées dont le gain se règle exclu­si­ve­ment sur le hard­ware, et deux autres entrées où le gain se règle exclu­si­ve­ment sur le logi­ciel. Ce n’est, à notre avis, pas intui­tif, là où, par exemple, le sélec­teur 48V peut être activé depuis le logi­ciel comme depuis l’in­ter­face.

Notons par ailleurs la fonc­tion inté­res­sante du bouton « A » qui permet, non seule­ment, de mettre l’in­ter­face en veille lorsqu’on le garde enfoncé quelques secondes, mais qui surtout permet, d’une pres­sion courte, d’ou­vrir ou de rame­ner au premier plan le logi­ciel MFCC. Pratique quand on doit régler des para­mètres aussi cruciaux que le gain d’en­trée depuis le logi­ciel.

Le second onglet, outputs, permet de router les entrées vers les sorties, et de régler leurs équi­libres réci­proques. Ci-dessous on voit les sorties 1 et 2 rece­vant les signaux prove­nant des entrées 1, 2, 3 et 4 indé­pen­dam­ment, plus le signal de retour de la STAN sur les canaux USB 1 et 2. Comme on le voit sur l’image suivante, on peut aussi sélec­tion­ner les entrées micros et ligne comme des couples stéréo. Pour finir, on voit bien sur ces images l’exis­tence d’un canal « loop­back », dont la néces­sité a été accrue par les nouveaux usagers actuels (les créa­teurs de contenu numé­rique).

  • MFCC mixer
  • MFCC mixer 2
  • MFCC mixer loopback

Quant au bundle, c’est toujours aussi géné­reux : en plus d’Able­­ton Live Lite, Artu­­ria vous offre son propre Analog Lab Intro, avec 500 presets des instru­­ments de la Collec­­tion 5, et les plugins Artu­­ria FX, 4 émula­­tions d’ef­­fets de modu­­la­­tion vintage (chorus, réverbe à plaque…). À cela, vous pouvez ajou­­ter les émula­­tions de guitares, d’am­­plis et de haut-parleurs de Native Instru­­ments. De plus, pour une durée plus limi­­tée, vous rece­­vrez une inscrip­­tion gratuite de 3 mois à Auto-Tune, et un abon­­ne­­ment à Splice Crea­­tor.

Passons au bench­mark.

Bench­mark

Préci­­­sons-le d’abord, la Mini­fuse 4 travaille dans une réso­­­lu­­­tion max de 24 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :

En mettant le buffer sur 256 samples en 88 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 10,125 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 9,740 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 192 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 4,922 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 88 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 5,658 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 5,417 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 192 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 4,927 ms.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion (lien). Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max constaté : 71.310 dB, elle en a sous le pied !

Commençons par les entrées ligne :

  • mf4-line-relative-level-1-00000-khz-steppedf
  • mf4-line-thd-ratio-steppedf

 

Dévia­tion : ±0,090 dB, excellent ! À peine moins bien de la Mini­fuse 2 que nous avions testée, mais ça reste abso­lu­ment excellent, bien en dessous de 1 dB.

THD : très bon aussi, 0,0005 % jusqu’à 1,5 kHz, puis une montée vers 0,001 %. Rien à redire !

Rapport signal/bruit : 104,772 dB.

Passons aux entrées micro :

  • mf4-mic-relative-level-1-00000-khz-steppedf
  • mf4-mic-thd-ratio-steppedf

 

Dévia­tion : ±0,103 dB

THD : Un peu plus haut que l’en­trée ligne, mais égale­ment plus homo­gène à 0,001% sur à peu près toute la ligne.

Rapport signal/bruit : 104,289 dB

Quid des entrées instru­ment ?

  • mf4-inst-relative-level-1-00000-khz-steppedf
  • mf4-inst-thd-ratio-steppedf

 

Dévia­tion : ±0,111 dB

THD : Proche de l’en­trée ligne à 0,0005 % en moyenne. Excellent !

Rapport signal/bruit : 101,281 dB

Conclu­sion

La Mini­fuse 4 ne nous a pas déçu. Certes, on formu­lera quelques critiques (par exemple les réglages de gain des entrées lignes réali­sables exclu­si­ve­ment par le logi­ciel) qui, en vérité, relèvent plutôt d’une ques­tion de prise en main. On ne doute pas que, avec un peu d’ex­pé­rience et l’usage du bouton « A », nous ne trou­ve­rons plus cette parti­cu­la­rité autant « problé­ma­tique ». On fait tous cette expé­rience, lorsque l’on passe d’un appa­reil à un autre : il y a toujours un temps d’adap­ta­tion qui fait que certaines choses peuvent appa­raître comme des défauts qui, très vite, nous paraissent complè­te­ment natu­rels. En réalité, en regard des nombreuses possi­bi­li­tés d’en­trée, de sortie, et de routage au sein du logi­ciel, pour un appa­reil d’une si petite taille, et avec d’ex­cel­lents résul­tats à la mesure, nous n’hé­si­te­rons pas à dire que la Mini­fuse 4 est une excel­lente option, que ce soit au sein des produits d’Ar­tu­ria ou face à la concur­rence.

Notre avis : 9/10

  • Construction robuste
  • 6 entrées analogiques
  • Entrée et sortie MIDI
  • Deux sorties casques
  • Quatre sorties pour moniteurs
  • Un logiciel de mix très complet
  • Un bundle très généreux
  • Bon résultats en latence
  • Très bon résultat en THD et linéarité
  • L'idée sympa : le hub USB
  • Beaucoup de fonctions pas accessibles hors du logiciel
  • Les entrées lignes situées à l'arrière
Pays de fabrication : Chine

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