Nous avions testé l’année dernière la Scarlett 18i20 de 2e génération et elle avait récolté un Award Qualité/Prix bien mérité. Comme les composants et les performances audio ne sont pas toujours identiques dans une même gamme d’interfaces audio, nous avons choisi de tester aujourd’hui la beaucoup plus compacte et abordable 2i2.
Alors que la 18i20 propose, comme son nom l’indique, 18 entrées et 20 sorties pour un peu moins de 500 €, la 2i2 n’embarque que 2 entrées micro/instrument/ligne et deux sorties pour cette fois-ci un peu moins de 150 €. À noter qu’il existe dans la série Scarlett de Focusrite une interface encore plus petite, la Solo, avec un seul préampli pour 100 €, et des modèles plus onéreux embarquant pas moins de 8 préamplis (les OctoPre).
Nous allons donc nous pencher cette fois-ci sur la 2i2 afin de la comparer à la Scarlett Solo de première génération, la M-Track 2×2M de M-Audio, l’UR22 de Steinberg, la Zoom U44 ou encore l’iD4 d’Audient et évidemment la 18i20. Alors c’est parti !
Finalement pas si hideux
Déballer une Scarlett fait toujours le même effet : c’est rouge, c’est noir, c’est beau. On préfère même le look de cette 2i2 à celui de sa grande soeur la 18i20, obligée de se conformer aux spécifications du rack. Mise à part sa finition de toute beauté, c’est assez classique pour un format tiers de rack. On regrette d’ailleurs que Focusrite ne propose pas ses Scarlett au format desktop, bien pratique à l’utilisation.
Devant, on retrouve les deux entrées au format combo XLR/Jack 6,35 mm permettant de rentrer en niveaux micro, ligne et instrument. Pour ce dernier, il faudra activer le petit switch idoine situé juste en dessous du connecteur. On retrouve aussi un bouton afin d’activer l’alimentation fantôme 48V, et un autre permettant d’enclencher le retour direct et sans latence de ce qui rentre dans l’interface audio. Pas de potard ici, il n’y aura donc pas moyen de doser le mixage entre ce qui provient de votre ordinateur et ce qui arrive en entrée, dommage. Pour le reste, c’est classique, avec un gros potard de volume pour les deux sorties Jack TRS (pas de RCA, ouf) situées à l’arrière et un plus petit potard pour la sortie casque située juste en dessous. Les enceintes et le casque ne se partagent donc pas le même potard (re-ouf).
L’interface utilise, pour se connecter à l’ordinateur, un port USB 2, ce qui a le mérite de garantir une compatibilité avec tous les ordinateurs du marché. Si sur Mac il n’y a pas besoin de driver, il faudra cependant installer un petit quelque chose sous Windows. Pour le reste, c’est simple, tout se fait sur l’interface elle-même !
Benchmark
Avec la mémoire tampon réglée au minimum (32 échantillons), nous avons obtenu une latence de 3,58 ms en entrée et 2,34 ms en sortie (à 96 kHz). C’est classique pour une interface d’entrée de gamme USB, rien à redire là-dessus.
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces précédemment testées.
Voici les résultats avec les niveaux ligne, à 96 kHz :
Avec une déviation de ±0,127 dB, c’est un peu moins bien que la 18i20 (±0,057 dB), la Zoom U44 (±0,040 dB) et même la Scarlett Solo première du nom (±0,095 dB), mais c’est un peu mieux que la M-Track 2X2 (±0,174 dB), l’iD4 d’Audient (±0,157 dB), l’iOne de PreSonus (±0,197 dB) et l’UR22 de Steinberg (±0,496 dB). Le résultat est donc plutôt bon en regard du prix de l’interface.
La distorsion reste quant à elle sous la barre de 0,01%, ce qui est meilleur que l’UR22 de Steinberg (0,02%), un peu mieux que l’iD4 d’Audient (jusqu’à 0,015 %), l’U44 de Zoom et l’Audiobox iOne de PreSonus (entre 0,01 et 0,02%), mais moins bon que la M-Audio M-Track 2X2 (moins de 0,003 %) et la 18i20 (moins de 0,005 %). On reste donc dans les clous.
Du côté de la préamplification, la 2i2 offre une plage de gain de 50 dB, ce qui reste moins bien que certaines concurrentes tournant plutôt autour des 60 dB. Voici les résultats :
Avec le gain réglé sur 34 dB, la déviation diminue légèrement, avec ±0,108 dB, ce qui est un très bon résultat, les préamplis corrigent légèrement les défauts du convertisseur. La 2i2 fait donc un peu mieux que la Scarlett Solo de 1re génération (±0,129 dB), la M-Track 2X2 (±0,139 dB), l’Audiobox iOne de PreSonus (±0,847 dB), l’UR22 de Steinberg (±0,289 dB), l’U44 de Zoom (±1,552 dB) mais en toute logique moins bien que la 18i20 (±0,075 dB), et quasiment la même chose que l’iD4 (±0,107 dB) ! Le résultat est donc très bon, rien à redire.
Concernant la distorsion, elle reste toujours sous la barre de 0,01%, ce qui reste de très bon augure, les préamplis ne rajoutent pas de distorsion harmonique notable. La 2i2 revient au niveau de la M-Track 2X2 de M-Audio mais reste en dessous de la 18i20 (moins de 0,005 %). Avec 34 dB de gain, le rapport signal/bruit est de 87,5 dB, ce qui est moins bien que la M-Track 2X2 (93 dB), l’iD4 (99 dB), et la 18i20 (99 dB), équivalent à la Scarlett Solo 1er Gen, mais mieux que l’U44 de Zoom et l’Audiobox iOne de PreSonus (83 dB). C’est donc un résultat plutôt moyen et sûrement lié au gain limité des préamplis : on doit pousser les préamplis un peu plus loin dans leurs retranchements et du coup le bruit de fond arrive plus rapidement.
Pour résumer les performances audio, la 2i2 est plutôt correcte vis-à-vis de son prix. On regrettera quand même le préampli un peu faiblard, avec un gain un peu limite et du coup un peu de souffle.
Conclusion
Sans trop de surprises, les performances de cette 2i2 sont un peu moins bonnes que la 18i20 que nous avions testée il y a un an, notamment au niveau des préamplis qu’on aurait aimés un peu plus costauds. Mais mise à part cela, cette petite interface s’en sort très bien avec son look choupinou, sa compacité, sa simplicité d’utilisation et son bundle fou-fou. Si vous êtes plus tiers de rack que desktop et que le côté petit et mignon est important pour vous, vous pourrez peut-être même la préférer à l’excellente M-Track 2X2M de M-Audio.