Le coin du français.
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Pevets


sonicsnap


Hit !

"Signalement : (...) Zyeux bruns; (...) ..."


Sybelle

Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)

Hit !

On me l'a parfois -voire, souvente*- fois opposée, cette vidéo.
* Je maintiendrai au dernier souffle : "souvente"; sans le "s" final.

Sybelle

En contradiction, je leur ferais remarquer que l'usage d'une vision, si j'ose dire, «fonétic» «à la Turque» n'est pas exempte de contestation (Mustafa Kemal, n'en n'a eu guère cure à l'époque).
Par exemple, le fort décrié «Temps» devrait-il se simplifier en, par exemple «Tan», à la manière du parler des Parisiens, ou en «Tin» comme le chantent les Provençaux et autres occitans dont je suis (ou je suise, je ne saise plus...).
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)

Lola Tance

Tu veux dire que si on simplifie l’orthographe, les accents régionaux vont disparaître ?

sonicsnap

[ Dernière édition du message le 09/06/2023 à 15:08:02 ]

Hit !


Pardon par avance de ce souriard que tu détestes.
Je me pencherai sur la question que tu soulèves.
Ceci évoqué, cette vidéo demeure drolatique.
Mais j'avais préalablement posté en Hors-sujet

Sybelle

Quelle contestation ?
Tu veux dire que si on simplifie l’orthographe, les accents régionaux vont disparaître ?
Non, je me suis sans doute mal exprimée, je dis que si je suis chargée de réformer l'orthographe je demanderais
à ce que «temps» s'écrive «Tin» parce que j'ai l'accent Occitan
et toi (si tu es Parisien) tu vas me dire, non non, ça s'écrira «Tan»
et moi je dirais, nun, nun, nun parce que dans le sud on ne prononce pas «non» mais «nun» pour le «on» de «non» ou Toloz pour la ville de Toulouse et les exemples sont nombreux je pense.
Et pour faire dans le social ou le populaire pour justifier la simplification de l'orthographe (sans connotation péjorative), je parle la même langue que Jul, (ou qu'un Québécois) mais je ne comprends pratiquement rien de ce qu'il dit, alors s'il fallait la phonétiser, j'ai des doutes sur l'avis unanime final !
Et qu'on n'est pas sortis de l'auberge, obèrje, ôbérje... ou toute autre prononciation différente et je ne parle pas de l'accent Alsacien que je découvre savoureusement.
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)

sonicsnap


Hit !

Fort volontiers, je le présumerais.
Rien qu'en Belgique, le liégeois (la langue, donc : puisque sans majuscule
 ) n'a -du moins, d'origine- que peu de ressemblance(s) avec le namurois courant, bien que seulement distant de son voisin de 70 (septante
) n'a -du moins, d'origine- que peu de ressemblance(s) avec le namurois courant, bien que seulement distant de son voisin de 70 (septante  ) petits kilomètres.
) petits kilomètres.Je me dis qu'en Portugal*, répartissant ses 10 millions d'habitants en 90.000 km² (là où la Belgique en dénombre autant pour moins d'un tiers de la surface) les dialectes et accents peuvent probablement y prospérer.
*
Ah que licence poétique

sonicsnap


Sybelle

Je parlerai donc aussi bien de l’accent que du vocabulaire et même de l’expression orale en soit. Ceci, bien évidement avec une totale incompétence habillement masquée par la suffisance typique de l’«alfacinha» que je suis.
Donc, nous avons en gros 4 «oralités» régionales (si l’on fait abstraction du latin parlé à Fatima). Notre pays étant étroit, géographiquement s’entend, elles s'étirent d'ouest en est en 4 strates, du nord au sud.
Commençons par celui, central, de Lisbonne :
Il est clair, il est précis, les lettres sont toutes prononcées affectueusement, avec dans la bouche une saveur goûteuse et ronde qui donne à notre discours une fluidité que je qualifierais d’orgueilleusement simple. Le vocabulaire et la grammaire en sont érudits, voire précieux, dans le sens que nous utilisons facilement le passé simple à l'oral ainsi que le vocabulaire du 17e siècle, les mots ne devenant jamais désuets comme en français.
Puis, au nord, celui de Porto :
il est épais, il est approximatif, les lettres sont avalées comme on se goinfre d'une «francesinha», une horreur cholestérolifère dont on se demande bien quel est le rapport avec la gastronomie française, le tout assaisonné de bégaiements logorrhéiques. Le vocabulaire et la grammaire en sont grossiers et défoncés de répliques approximativement françaises, comme «va tchi fair enculer» accompagnées de postillons, de grandes claques dans le dos et d’une particularité dont la symbolique m’échappe : les femmes sont tout le temps en train de remettre leur soutien-gorge en place quand elles parlent.
Celui de l’Alentejo est typique :
Par définition un «Alentejano» est taiseux. Par définition, il ne dit rien. Il n’en pense pas moins. Les sympathiques habitant de cette belle région ont donc comme tous les Portugais un vocabulaire intérieur immense, mais «extérieur» extrêmement limité. En aucun cas un Alentejano ne se plaindra ou ne vous contredira, autant par respect que par plaisir à entendre votre point de vue : «Certes, bien sûr, évidemment, effectivement, en effet…», c’est le seul vocabulaire utilisé, prononcé sans trop ouvrir la bouche, à l’endroit d’un interlocuteur Lisboète qui lui n’attend rien d’autre qu’on l’écoute pérorer sans l’interrompre sur quelque sujet que ce soit : je m’entends (littéralement : je m’écoute) très bien avec ces gens…
Enfin, tout au sud, l’accent, mais aussi la grammaire et le vocabulaire de l’Algarve sont «polyglottes». Selon les ghettos traversés, on y entend diverses parlés germaniques, francs, gallo-romain ou saxons et parfois, rarement, une sorte de dialecte aréal en voie d’extinction, le portugais, murmuré nativement par le timide hypolaïs local.
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)
[ Dernière édition du message le 10/06/2023 à 11:18:05 ]

sonicsnap


Hit !

- - - - - -
Oui; merci pour ce délicieux et captivant post !
Quel soin apporté à la description; d'autant qu'il n'est pas aisé de décrire des accents.
Toutefois (car il faut bien que je fasse mon grincheux, j'ai une réputation à tenir, moi !) :
Je parlerai donc (...) et même de l’expression orale en soit.
= en soi.
(Comme : "en moi", en toi)...
On voit refleurir cette erreur sur les forums.
Alors on est tenté de la répéter.
Merci encore pour ton post.

sonicsnap


ay

Merci

sonicsnap


Sybelle

D'autre part les émigrants viennent, ou plutôt partent surtout du nord (le nord-est, très pauvre) donc de la région de Porto, le Sud étant surtout agricole, les paysans restent avec la terre à leurs sabots et le Centre, capitale oblige, en emploi de service.
Donc, il y a un rapport souvent étroit avec les quelques 1,8 millions (y compris 2de génération) de mes compatriotes résidant chez vous (ce qui fait pas mal de maçons et de concierges).
Les gens de Porto qu'on surnomme le «Tripeiros», j'expliquerai pourquoi une autre fois, sont des gens très affables et très accueillants, moins «snobs» que les Lisboètes. Mon seul reproche : il mangent comme 4 !
Il est encore temps de vous rendre dans cette ville pour la São João (je ne vous dis pas comment ça se prononce...), la Saint Jean, pour une fête à l'origine païenne, qui est pour moi la thérapie de groupe la plus exceptionnelle que l'on puisse certainement vivre en Europe : toute la soirée vous la passerez à taper et être tapé sur la tête par des gens que vous croisez, avec un petit marteau en plastique (traditionnellement avec un plan d’ail monté) y compris celle des Policiers ou des vieilles Mamies !
Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)

Hit !


Je crois que tu en avais déjà parlé. Car je me souviens avoir lu des propos autour de cette tradition.
À l'opposé du calendrier et à une France de distance, en Belgique je vous recommanderais en janvier la fameuse fête des Bommels (taper ce nom pour les images), dans une ville située pile au milieu de la "frontière" partageant territoires wallon et flamand.
Trois ou quatre jours durant, tout le monde se grime; les habitants eux-mêmes ne peuvent identifier le "maire", un nécessiteux, le policier ou la banquière de la place; c'est d'un relax assuré. Mais inexplicable tant qu'on ne l'a pas fêtée.
Au contraire du carnaval de Dunkerque (qui étale son carnaval sur 3 mois), où il vaut mieux ne pas se retrouver dans le mythique "chahut" et en s'accompagnant de fervents pratiquants, on est aux Bommels, à chaque seconde, d'une bienveillance consommée à l'endroit de chaque fêtard, averti ou non des usages...
C'est ainsi que, participant pour la première fois et venu en jean's usé sur les recommandations d'une connaissance, je suis reparti habillé en Donald et la tête peinturlurée en vert d'un côté et plein de bisous de rouge-à-lèvres de l'autre; ayant effectué entretemps plusieurs tours de piste avec les palmes et un réservoir de bière en guise de bouteille d'oxygène dans laquelle les fêtards s'abreuvaient au moyen d'énormes pailles dans la farandole.
Inoubliable.
Ambiance irracontable
Hit ! - THREAD "Le Rendez-vous des Belges". / THREAD "Les Conneries publiques" (anecdotes non musicales).
[ Dernière édition du message le 11/06/2023 à 23:35:12 ]

Sybelle

Je crois qu'au-delà d'une nostalgie du c'était mieux avant, les «traditions» sociales qui rassemblent inter-générationnellement tout un quartier, un village ou les curieux des outremurs ont un rôle syncrétique important.
Les carnavaux valent beaucoup sur ce plan, et les «charivaris» qui, je crois, ont totalement disparus, sauf sur les bancs des Assemblées Nationales avaient certainement de belles vertus dépressurisatoires.
Hélas, l'invention de la bicyclette en permettant à chacun de s'ouvrir l'esprit, de se raffermir le mollet et d'aller chercher femelle moins congénitale, a eu aussi pour effet pervers de diluer les savoureuse coutumes locales dans un individualisme isolationniste comme celui sur lequel je suis en train de m'épancher.
Les fêtes de Dunkerque et les Gilles de Binche me tentent bien ! J'ai participé une fois à une fête au hareng au Pays-Bas où j'ai appris à gober d'une manière fort élégante ce délicieux poisson :

Je suis vulgaire mais j'aime la vie avec des petits bouts des autres dedans. (Et l'amour avec des gros bouts...)
[ Dernière édition du message le 12/06/2023 à 09:14:21 ]

sonicsnap

Je me suis toujours demandé s'il y avait un rapport entre les Gilles de Binche avec leurs costumes typiques et Gilles de Binche (ou Gilles Binchois), le compositeur du XVème siècle?

Hit !

Probablement pas.
Le seul rapprochement qu'on pourrait voir, du moins mes yeux, est que le Gille est frappé de lions rouges et lions noirs, symboles du Hainaut dont est originaire Binchois.
Mais c'est beaucoup s'avancer en conjectures.
-Entre autres savoirs impressionnants dans l'art qui nous berce-, je t'ignorais versé également dans la musique médiévale, sonic's

sonicsnap

Oui, j'aime bien cette musique aussi.
Sinon "Gilles" est sans doute simplement un prénom typique de cette région.

Hit !

Dans le domaine, je suis principalement amateur de l'époque baroque.
Que de splendeurs !
Il est vrai que l'on trouve de nombreuses rues, ainsi que nombre villages et villes incluant le nom : "Gille - Gilles - Gillis".
Le quartier Saint-Gilles ("Sint-Gillis", en latin flamingant), que j'ai connu populaire en Bruxelles (non loin situé des Marolles dont s'est issue Annie Cordy), réunissait antiquement force forgerons, s'y révélant par suites recueillir ses infirmes devenus indigents et recueillant déjà, dans l'endroit, parmi les premiers souffleurs de feu.
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