Marre des basses en concert

'soir

Spéciale dédicace aux sondiers de Marciac cet été, et témoignage de mon respect total.

Je n'ai pas vu tout le festival, mais "seulement" (c'est mon portefeuille qui m'a dit de mettre les guillemets) Midon+Bona / Chick Corea, Scofield / Mc Laughlin, Al Jarreau / Diane Reeves, Paquito d'Riveira / Wynton Marsalis Septet (mais ils étaient 10 ?) et Robin Mc Kelle / Maceo Parker.

Pas une seule bouillie sonore, et pourtant il y en a quelques uns dans le lot qui envoient des copeaux !

Même pour les deux derniers bassistes qui étaient mis très en avant dans le mix, pas de mal de mer, pas de broummmmmmmmmmmm broummmmmmmmmmmmm au déla duquel plus rien n'existe, comme quoi C'EST POSSIBLE.

Je ne sais pas si ce sont les mêmes qui étaient là tous les soirs ou si ces messieurs dames les artistes venaient avec leur propre ingénieur du son, quelqu'un le sait-il ?

En tout cas chapeau !

Et bonne soirée tout le monde

Hors sujet :

 

PS je suis envieux total des gens qui faisaient les poursuites, là-haut dans leurs sièges baquets. C'est dit, si j'en vois un, je le mets dans une malle, je l'expédie à Tombouctou, et je prends sa place l'an prochain.

 

PS(2) en dehors des chanteuses et de quelques exceptions exceptionnelles telles que Hiromi ou sa collègue coréenne dont je n'écrirai pas le nom pour ne pas me planter, rares sont les musiciennes.

 

Eh ben, ça fait envie.

Moi j'ai une mention spéciale contre les aigus du mix du concert de Carlos Nunez au festival de Confolens la semaine dernière. Lui-même avait un statique large membrane devant lui sur scène pour la reprise de sa cornemuse et c'était impec, mais il y avait un invité avec un micro col de cygne embarqué sur la sienne, de cornemuse et ça vrillait les oreilles, c'était insupportable.

Pour info à ce concert (avec Dan Ar Braz), c'est le guitariste folk qui faisait la basse avec un octaver, c'était drôlement bien fait.

Citation :

Il jouait donc pas d'accords complets, que du corde par corde?

EN accords pendant l'intro avec un son folk puis une seule pour faire la basse, c'est le sondier qui switchait semble-t-il.

J'ai peut-être une idée de début d'explication au fait que les basses soient trop fortes en concert.

Je précise que j'aime le beau grave, surtout en dessous de 40 Hz et trouve désolante la tendance actuelle à le sous-mixer dans les enregistrements (dû AMHA au fait que la plupart sont destinés à être écoutés sur des Ipod ou des HP de PC au son catastrophique).

Mais je suis absolument sidéré dans les concerts récents par ce qui est assez bien décrit par la plupart d'entre vous par un "gonflement" incroyable de la bande 30Hz-80Hz et avec lequel on n'entend un pied de grosse caisse absolument démesuré. Ce qui fait que tous les concerts semblent avoir le même son, quelle que soit la musique qui y est jouée.

Je me demandais si ce n'était pas moi qui n'ait pas su m'adapter avec l'âge (je fais du son depuis les années 70) jusqu'au moment où le groupe que je sonorise est passé grâce à un tremplin aux Solidays. Je tiens à préciser tout de suite : accueil extrêmement sympathique, équipe d'un grand professionnalisme et matos très pros et très bien dimensionné pour le lieu.

Je faisais donc la façade et avait passé ma fiche technique + quelques consignes à l'ingé son retour qui a fait un excellent job au dire de tous les musiciens : sur scène c'était fort mais tout le monde s'entendait parfaitement. Un rêve pour des musiciens habitués à passer dans des salles de 100-200 places pas toujours remplies.

De mon coté, j'ai constaté lors des balances et passages des groupes précédents mixé par l'ingé d'accueil cette tendance a exagérer les graves, même si ça restait dans les limites du supportable.

Lorsque vient mon tour, je lui explique que j'aime bien une grosse caisse avec pas mal d'attaque et que j'ai plutôt tendance a mettre la basse plus grave que le pied. A cet effet j'utilise (quand la sono le permet et c'est malheureusement rare) un synthétiseur de sous-harmoniques DBX 120, non pas pour augmenter le niveau des basses, mais plutôt pour leur redonner l'octave inférieur qui crée une "assise" assez sympa. L'ingé son d'accueil manifeste son intérêt à l'utilisation de l'engin, et m'aide à le connecter sur la console.

Par ailleurs toutes les diff aux Solidays sont équipées d'une limitation de niveau à 105dB SPL (niveau moyen LEQ sur 10 à 15 minutes pondéré A) comme le veut la loi.

Et on attaque le set de 25' (4 titres, le groupe faisant des morceaux assez longs). Connaissant bien le principe de l'escalade sonore lors du mix, je veille a ne pas corriger seulement par augmentation du niveau d'un instrument noyé dans le mix mais aussi par diminution des autres (batterie...) et redescendre un peu l'ensemble après chaque titre. Néanmoins je constate que j'ai un peu de mal a empêcher le niveau de flirter avec les 105dB et à ma demande de conseil, sachant que le dernier titre étant le plus "pêchu" l'ingé d'accueil de suggère de redescendre le master de quelques dB.

Enfin j'ai bien senti qu'en baissant trop la facade, vu le niveau sonore assez élévé sur scène, le son de celle-ci ne me laissait qu'une plage assez étroite en dessous de laquelle la précision était perdue.

Par ailleurs pensant qu'il est de bon ton dans un tel contexte de faire preuve d'un minimum d'humilité et de remise en question, je demande au gars avec qui j'avais un très bon contact son avis "sincère" sur ma façon de mixer. J'ai bien senti que mes choix (attaque GC et grave de la basse) ne lui déplaisaient pas, bien au contraire, mais il m'a dit : "N'hésite pas à taper dans le grave, car le système encaisse bien et ça ne pose pas de problème avec le limiteur de niveau". Avec raison bien sûr car la courbe A diminuant les graves et les aigus, ces derniers ont donc beaucoup moins d'influence.

Le déclic n'a pas été immédiat mais quand j'y repense maintenant je me dis que la plupart des sondiers ont dû développer cette habitude, même inconsciemment, de mettre en avant le grave parce que ça leur facilitait la vie avec les limiteurs de niveaux. Accessoirement aussi sans doute pour montrer les capacité de leur matos...

Il faudrait peut-être un jour expliquer aussi aux guitaristes qu'on écoute pas avec ses mollets et qu'il serait plus confortable pour tout le monde de poser son ampli en latéral plutôt que derrière soi.

Non seulement les autres musiciens entendraient mais le public ne serait pas pollué par un seul son de guitare...