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Test de la pédale Strymon Iridium - La petite boîte noire

9/10
Award Valeur sûre 2020
2020
Valeur sûre
Award

L’annonce de l’Iridium avait fait beaucoup de bruit au NAMM. Strymon, dont la réputation n’est plus à faire, se lance donc dans la simulation d’amplis et d’enceintes. La marque s’est forgé une image solide grâce à ses produits d’excellente facture comme la Big Sky, la Time Line ou la Volante. Mais avec l’Iridium, elle rejoint le peloton des marques comme Tech21 ou Line 6.

Test de la pédale Strymon Iridium : La petite boîte noire

Amp & Cab

StrymonIridiumL’Iri­dium se présente sous la forme d’une pédale à double foots­witch repre­nant le format déve­loppé par Stry­mon avec les connec­tiques placées sur le dessus. Il s’agit d’un produit destiné à rempla­cer un ampli sur scène, en studio ou à la maison. On dispose de 3 modèles d’am­plis choi­sis par la marque pour leur côté clas­sique incon­tour­nable. Dénom­més Round, Chime et Punch, ces simu­la­tions d’am­plis sont basées respec­ti­ve­ment sur un Fender Deluxe Reverb, un Vox AC30 Top Boost et un Marshall Super Lead Plexi 1959. Chaque ampli dispose de 3 réponses impul­sion­nelles pour un total de 9 IR dans l’Iri­dium. Inté­rieu­re­ment, la pédale dispose d’un étage de préam­pli­fi­ca­tion qui utilise un tran­sis­tor JFET pouvant déve­lop­per jusqu’à 22 dB de gain. Cet étage de préam­pli­fi­ca­tion analo­gique permet à la pédale de rester très silen­cieuse tout en étant très réac­tive et dyna­mique. Ce préam­pli est allié à un proces­seur SHARC ADSP-21375 et un co-proces­seur ARM qui fonc­tionnent de manière conjointe. En mani­pu­lant un potard sur la pédale, c’est toute une série de calculs qui se met en marche, gérée unique­ment par le proces­seur ARM lais­sant le SHARC-ADSP se char­ger de la conver­sion. En termes de réso­lu­tion, l’Iri­dium fonc­tionne sous 24 bits et 96 kHz pour les conver­sions A/D et D/A. 

Stry­mon a parti­cu­liè­re­ment insisté pour déve­lop­per des réponses impul­sion­nelles répon­dant à leur cahier des charges, avec une réxo­lu­tion maxi­male de 500 ms. Stry­mon a colla­boré avec 4 pion­niers des réponses impul­sion­nelles : OwnHam­mer, cabIR, Valhal­lir et Celes­tion. La marque a travaillé 5 ans pour mettre au point le système le plus réaliste possible. Stry­mon a en effet utilisé 48 000 points d’échan­tillon­nage contre 2 048 pour les IR habi­tuelles. De plus, la pédale offre la possi­bi­lité de char­ger ses propres réponses impul­sion­nelles par l’in­ter­mé­diaire du port USB. Ce dernier permet de connec­ter la pédale à un ordi­na­teur et d’im­por­ter ses IR dans la pédale grâce au logi­ciel Stry­mon Impulse Mana­ger. Les 9 IR présentes dans l’ap­pa­reil sont les suivantes : Deluxe Reverb 1×12, Blues Junior 1×12, Vibro­lux 2×10, AC30 2×12, 1×12 Alnico, Mesa Boogie 4×12, GNR 4×12, 2×12 Vintage 30, Marshall 8×12. 

StrymonIridium-4L’Iri­dium béné­fi­cie égale­ment d’une fonc­tion Room qui ajoute une petite touche d’am­biance très natu­relle. On a même le choix entre 3 tailles de pièce : Small, Medium ou Large. Une pres­sion conti­nue sur le foots­witch d’ac­ti­va­tion de la pédale permet d’en­trer dans le menu de sélec­tion de la taille de la pièce. En tour­nant le potard Room, on change de para­mètre. La LED est alors verte pour le réglage Small, orange pour le réglage Medium et rouge pour le réglage Large. C’est une fonc­tion très appré­ciable surtout quand on joue au casque. Cela permet de spatia­li­ser virtuel­le­ment l’am­pli de manière très effi­cace et musi­cale. Le potard Room permet de doser le niveau d’am­biance qu’on souhaite entendre.

Les contrôles de la pédale sont très intui­tifs et il est très facile d’ob­te­nir un bon son rapi­de­ment. Les potards de la rangée du dessus permettent d’ajus­ter le niveau de gain et le volume. On trouve ensuite une égali­sa­tion 3 bandes et le potard Room. Stry­mon a travaillé le Tone Stack de chaque ampli afin que l’éga­li­sa­tion réagisse comme celle de l’am­pli sélec­tionné. Le modèle Round, qui est calqué sur un Fender Deluxe Reverb, dispose de la même égali­sa­tion que l’am­pli origi­nal qui ne possède pas de réglage Middle. En plaçant ce réglage sur sa posi­tion centrale, l’am­pli réagit comme l’ori­gi­nal et on peut choi­sir de boos­ter ou couper les fréquences médiums. De plus, en plaçant le potard Middle sur sa valeur maxi­male et en faisant de même avec le potard Drive, on obtient les sono­ri­tés du Deluxe Tweed qui déve­loppe davan­tage de fréquences médiums et une satu­ra­tion plus dense.

Quand on se trouve sur le modèle Chime, la modé­li­sa­tion de Vox AC30 Top Boost, le potard Middle sert ajus­ter la fonc­tion Tone Cut qui enlève des aigus à mesure qu’on augmente sa valeur. Le potard Bass ajuste les fréquences médiums égale­ment, comme sur l’am­pli origi­nal. C’est donc un potard très impor­tant pour sculp­ter le son, comme on peut l’en­tendre dans l’ex­trait audio.

Le Tone Stack du Marshall est égale­ment fidè­le­ment repro­duit. On peut en effet augmen­ter le niveau de satu­ra­tion en plaçant tous les potards d’éga­li­sa­tion sur leur valeur maxi­male, comme sur l’am­pli origi­nal. Sur la fin de sa course, le potard Drive augmente la satu­ra­tion, comme si on avait placé un Boost devant l’am­pli. 

StrymonIridium-2En haut de la pédale, entre les potards Drive et Level se trouvent 2 mini-switchs. Le premier, baptisé Amp, permet de bascu­ler entre les 3 amplis simu­lés dans la pédale et le second, dénommé Cab permet de bascu­ler entre 3 réglages de simu­la­tion de haut-parleur, A, B ou C. Enfin, le foots­witch de droite permet d’ac­ti­ver ou désac­ti­ver la pédale et celui de gauche, appelé Fav, est dédié à un réglage favori. En main­te­nant une pres­sion conti­nue sur ce foots­witch, la LED clignote ; une autre pres­sion suffit à geler les réglages (tous les réglages) afin de créer un pré-réglage favori qu’il est possible de rappe­ler à volonté grâce au foots­witch Fav.

En termes d’en­trées et sorties, la pédale est bien équi­pée. L’en­trée peut être Mono ou Stéréo en utili­sant un câble TRS. On peut même utili­ser un mode baptisé SUM qui permet d’en­trer en stéréo et de sortir en mono. L’Iri­dium dispose de sorties stéréo sépa­rées (L & R). Une fiche jack bapti­sée EXP/MIDI permet d’ac­cueillir une pédale d’ex­pres­sion que l’on connec­tera avec un jack TRS et qui fera office de pédale de volume. Ce port est égale­ment destiné à accueillir un Stry­mon Multis­witch ou Multis­witch Plus, ou même un câble EXP MIDI pour contrô­ler la pédale à distance et stocker jusqu’à 300 préré­glages. Sur le panneau arrière se trouvent aussi le port USB dédié à l’im­port des IR ainsi que la fiche d’ali­men­ta­tion. Comme de nombreuses pédales de la marque, l’Iri­dium néces­site une alimen­ta­tion 9 volts centre néga­tif déli­vrant au moins 500 mA. 

3 amps, 9 cabs, 1 pedal

Il est donc très facile d’ob­te­nir le son qu’on recherche, rapi­de­ment. L’Iri­dium se présen­tant sous la forme d’une pédale et dispo­sant des contrôles tradi­tion­nels que l’on trouve sur la plupart des amplis, pas besoin de navi­guer dans de multiples menus et sous-menus pour faire ses réglages. C’est assez agréable surtout à l’heure des proces­seurs multi-effets surpuis­sants sur lesquels on doit passer de longues heures à se prome­ner dans les menus à la recherche de tel ou tel réglage. Les sons des 3 amplis modé­li­sés dans l’Iri­dium sont de bonne facture et on recon­naît bien le timbre et la person­na­lité de chaque ampli. Le fait de béné­fi­cier de la fonc­tion Tone Cut sur la simu­la­tion de Vox est un petit détail assez sympa. Grâce au potard Drive, il est possible de faire satu­rer légè­re­ment le Deluxe Reverb, chose assez déli­cate avec le vrai ampli. Le Tone Stack des 3 amplis est ici fidè­le­ment repro­duit. En passant de l’un à l’autre, on distingue réel­le­ment les carac­té­ris­tiques de chaque ampli et leur réalisme est assez frap­pant. L’éga­li­sa­tion réagit bien mais très diffé­rem­ment d’un ampli à l’autre. Le fabri­cant a parti­cu­liè­re­ment travaillé sur les Tone Stack des amplis afin de les faire corres­pondre le plus possible à ceux des « vrais » amplis. 

StrymonIridium-3Le Deluxe Reverb est bien repro­duit et, comme l’am­pli origi­nal, prend très bien les pédales.  Pour le test, nous avons placé une Mooer Solo (émula­tion du son de la pédale Suhr Riot) avant d’at­taquer l’Iri­dium et le son obtenu est très convain­cant. Le carac­tère de l’am­pli est bien repro­duit avec ce léger creux dans les fréquences médiums, typique des amplis Fender Black­face. Le fait que le fabri­cant ait égale­ment inté­gré les sono­ri­tés du Deluxe Tweed est très sympa.

Les 3 réponses impul­sion­nelles sont toutes effi­caces dans des registres diffé­rents et il est très agréable de pouvoir chan­ger d’en­ceinte par l’in­ter­mé­diaire d’un simple switch à 3 posi­tions. 

Le modèle Chime qui simule un Vox AC30 Top Boost est lui aussi très convain­cant. Comme pour le Deluxe Reverb, on retrouve les carac­té­ris­tiques sonores et les réac­tions de l’am­pli. Avec le potard de Drive, on perçoit bien les sons clairs typiques Vox avec ce côté très brillant sans être perçant. Plus on monte le niveau de satu­ra­tion, plus on entre dans les terri­toires des sons typiques des 60’s. On se prend vite pour un Beatle tant le son est réaliste. En plaçant le potard Drive sur sa valeur maxi­mum, on obtient un son d’am­pli boosté, comme si on avait placé un Treble Boos­ter devant l’am­pli pour le faire satu­rer davan­tage. Le grain Vox reste bien présent avec ce côté très brillant et direct qui garan­tit de sortir du mix sans souci, à la Brian May. Les 3 simu­la­tions d’en­ceintes sont elles-aussi bien réali­sées et bien détaillées. La dyna­mique de l’am­pli est respec­tée, on peut bais­ser le volume de la guitare pour obte­nir des sono­ri­tés plus claires. 

La simu­la­tion de Marshall Super Lead Plexi 1959 est la plus déce­vante des 3, bien que de très bonne facture égale­ment. Le son est bon, sans être excep­tion­nel. On aurait aimé davan­tage de satu­ra­tion, d’au­tant que le fabri­cant annonce qu’en plaçant le potard Drive sur sa posi­tion maxi­male, on obtient des sons de Plexi boosté. En revanche, on retrouve le carac­tère Marshall avec une grosse présence dans les médiums pour ce son British si carac­té­ris­tique. En bais­sant un peu le niveau de satu­ra­tion et en plaçant un Boost devant l’Iri­dium, on obtient des sons typiques des 80’s à la Van Halen, Mick Mars et autre Ritchie Sambora. Ce son d’am­pli Marshall boosté est devenu le symbole de cette époque d’épo­pée capil­laire et on peut le retrou­ver aisé­ment avec l’Iri­dium.

Round (Deluxe Reverb) Clean 3IR
00:0002:01
  • Round (Deluxe Reverb) Clean 3IR02:01
  • Round (Deluxe Tweed) Crunch 3IR03:48
  • Round Clean + Mooer Solo, 3IR01:24
  • Chime (Vox AC30) Clean 3IR03:01
  • Chime (Vox AC30) treble Boos­ter 3IR03:41
  • Punch (Marshall Plexi) Clean 3IR02:20
  • Punch (Marshall Plexi) Crunch 3IR03:49
  • Punch (Marshall Plexi) maxed out 3IR04:18

De la Room, des femmes et de la bière 

La fonc­tion Room est quant à elle, très bien pensée. Il ne s’agit pas à propre­ment parler d’une réverbe, mais davan­tage d’une ambiance, un peu comme ce qu’on trou­vait sur les produits Tech 21 FlyRig. On dispose quand même de 3 tailles diffé­rentes ce qui permet de spatia­li­ser virtuel­le­ment l’am­pli de manière assez variée. Quand on joue au casque, c’est un vrai plus qui rend l’Iri­dium très agréable à jouer alors que jouer au casque sur certains profi­lers et autres multi-effets peut s’avé­rer assez déplai­sant. De plus, le fait de pouvoir ajus­ter le niveau d’am­biance à la volée sans devoir entrer dans un menu ou sous-menu a été bien pensé. Le fait que cette ambiance soit stéréo ajoute un côté très quali­ta­tif au son et rend l’ex­pé­rience du jeu au casque encore plus satis­fai­sante.

Room all sizes, 50% & 100%
00:0001:35

Souple et solide à la fois

Pour son premier simu­la­teur d’am­pli et d’en­ceintes, Stry­mon a litté­ra­le­ment pensé à tout. L’Iri­dium offre une solu­tion tout en 1, effi­cace que ce soit pour le live, le studio ou à la maison. Son format très compact permet de le placer sur un pedal­board très faci­le­ment, d’au­tant que, comme toutes les pédales de la marque, ses fiches d’en­trées et sorties sont situées sur le dessus. Le produit est simple et bien pensé, tous les réglages s’ef­fec­tuent très rapi­de­ment et sans prise de tête. Béné­fi­cier d’un foots­witch dédié à un pré-réglage favori est égale­ment un vrai plus pour l’Iri­dium. On peut se concoc­ter un son clair et l’en­re­gis­trer comme favori, régler la pédale pour un son saturé et ainsi dispo­ser de 2 canaux acces­sibles au pied. L’in­té­gra­tion du proto­cole MIDI permet la sauve­garde de 300 pré-réglages, ce qui sera large­ment suffi­sant pour abor­der n’im­porte quel concert serei­ne­ment. De plus, on peut pilo­ter la pédale à distance et agir sur tous les potards et foots­witchs ce qui peut s’avé­rer pratique. La marque aura mis du temps avant de dévoi­ler l’Iri­dium, mais on comprend pourquoi dès la prise en main de l’ap­pa­reil qui est complet, fiable et sonne bien. Comme toujours avec Stry­mon, la pédale est fabriquée aux États-Unis. Well done Stry­mon !

Tarif : 435 €

  • StrymonIridium-5
  • StrymonIridium-7
  • StrymonIridium
  • StrymonIridium-2
  • StrymonIridium-4
  • StrymonIridium-3
  • StrymonIridium-6

 

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2020
2020
Valeur sûre
Award
  • Prise en main très rapide
  • Interface simple
  • Possibilité d’importer ses IR
  • Sonorités classiques et bien reproduites
  • Entrée stéréo sur TRS
  • Ampli « Punch » un peu moins bien que les 2 autres

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