Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Yamaha EX5R
Photos
1/129

Test du Yamaha EX5R

Test écrit
10 réactions
L'hypermarché de la synthèse

Capable de générer simultanément plusieurs synthèses dont certaines développées sur ses aînés, l’EX5R est une station de travail très innovante dont les capacités reposent sur de puissants DSP. La grande foire aux sons est ouverte, vite un chariot !

Si le DX7 reste le synthé­ti­seur le plus vendu de tous les temps, Yamaha impres­sionne égale­ment par l’éten­due des terri­toires sonores explo­rés depuis une quin­zaine d’an­nées. Cette volonté de parcou­rir sans cesse de nouveaux univers s’est traduite par la créa­tion de synthèses très variées, amenant du coup des instru­ments au grain très typique. La série SY mélan­geait astu­cieu­se­ment en son temps la synthèse FM 6 opéra­teurs à la synthèse sous­trac­tive par filtres. Aujour­d’hui, la série MU exploite la lecture d’échan­tillons avec une Rom sans cesse gran­dis­sante, la série VL apporte une expres­si­vité et un rendu inéga­lés grâce à la modé­li­sa­tion physique et l’A3000 s’im­pose petit à petit comme échan­tillon­neur perfor­mant et acces­sible. Après le succès mérité des dernières produc­tions, la marque sort une compi­la­tion de ses meilleures synthèses sous les traits de la série EX, une gamme de trois machines multi-synthèses dont nous avons testé le haut de gamme en version expan­deur. Véri­table hymne à la synthèse, la machine semble avoir été conçue pour les blasés de l’ex­pé­ri­men­ta­tion sonore, qui vont pouvoir faire leurs courses des jour­nées entières dans des rayons pleins de DSP. Vont-ils trou­ver tout ce qu’il cherchent ? 

Grande surface

Yamaha EX5R

D’un point de vue cosmé­tique, l’EX5R est un rack 19 pouces 3U arbo­rant un large LCD rétro éclairé très lisible 240 × 64 points dont le contraste est réglable depuis la face avant. Inutile de le dire, tout le panneau avant dispo­nible est occupé par une colo­nie impres­sion­nante de commandes. A gauche, le lecteur de disquettes 3.5 pouces occupe le haut du pavé (en posi­tion, car en rapi­dité, il est un peu à la ramasse), domi­nant 14 inter­rup­teurs (mode de jeu, édition, utili­taires, scènes, séquen­ceur, arpèges), 4 jacks audio (entrée sampling stéréo, sortie casque et prise pour contrô­leur de souffle) et 2 poten­tio­mètres de volume (entrées sampling et volume global). Le dessous de l’écran est réservé à 10 inter­rup­teurs en ligne (« shift », 8 « soft knobs » et « exit ») et 6 poten­tio­mètres rota­tifs sans fin servant à régler direc­te­ment les para­mètres suivant la page écran en cours. Sur la droite enfin, on trouve, en plus de l’al­pha­dial cranté, les 4 touches de navi­ga­tion dans les pages écran, les habi­tuelles « oui / non », les commandes de trans­port du séquen­ceur et le pavé numé­rique.

Rien ne semble avoir été oublié, pas même les touches « edit / compare », « store » ou encore « job » sans qui l’EX5R ne serait pas un véri­table Yamaha. Sur les versions clavier, on dispose en plus de 3 molettes de contrôle, de 2 touches octave +/- et de 3 rangées de 8 touches permet­tant d’ap­pe­ler les banques, les programmes ou de navi­guer plus rapi­de­ment dans les pages écran, de sélec­tion­ner ou muter les 4 éléments sonores que peut conte­nir un programme. Total contrôle ! Très dépouillée, la face arrière de l’EX5R dispose de l’en­trée pour prise secteur 3 broches (alimen­ta­tion interne), du trio Midi, de 4 sorties au format jack 6,35 (1 stéréo et 2 sépa­rées) et de 3 trappes pour accueillir des cartes d’op­tions dont nous repar­le­rons. La quin­zaine commer­ciale est ouverte ! 

Modèle

EX7

EX5

EX5R

Format

Clavier 61 touches

Clavier 73 touches

Rack 19’ 3U

Sorties

LR jack 6,35

LR + 2 sépa­rées jack 6,35

LR + 2 sépa­rées jack 6,35

Entrées

Mono jack 6,35

LR jack 6,35

LR jack 6,35

Midi

in / out / thru

in/out/thru + in/out 

 in / out / thru

Synthèses

4 types (pas de VL)

5 types

5 types

Mélanges de synthèses

AWM+FDSP, AN+AWM

AWM+FDSP, AN+AWM,

AN(2 couches)+AWM,

AN+FDSP, VL+AWM

 

AWM+FDSP, AN+AWM,

AN(2 couches)+AWM,

AN+FDSP, VL+AWM

DSP réser­vés à la synthèse

1

2

2

Effets

 

Maxi­mum de blocs d’in­ser­tion (avec 2 effets par bloc)

 

Poly­pho­nie    AWM+­SAM­PLING                      FDSP

AN

VL

Réverb + Chorus + Inser­tions

Programmes : 1 bloc en AWM, 0 dans les autres cas

Perfor­mances : 0 ou 1

64

8

1

0

Réverb + Chorus + Inser­tions

Programmes : 1 bloc dispo­nible en perma­nence

Perfor­mances : de 1 à 4

126

16

2

1

Réverb + Chorus + Inser­tions

Programmes : 1 bloc dispo­nible en perma­nence

Perfor­mances : de 1 à 4

126

16

2

1

 

Rayon multi­mé­dia

Sché­ma­tique­ment, la produc­tion sonore de la série EX repose sur des DSP capables de géné­rer 5 types de synthèses diffé­rentes (4 pour l’EX7). Il s’agit de la synthèse à modé­li­sa­tion physique VL type VL1 (pas sur l’EX7), de l’échan­tillon­nage (type A3000), de la modé­li­sa­tion analo­gique (type An1X), de la lecture d’échan­tillon AWM (type MU100R) et d’une toute nouvelle synthèse bapti­sée FDSP capable de simu­ler des ambiances sonores très variées. Mieux, on peut mélan­ger certaines de ces synthèses, ce qui auto­rise des textures sonores sortant tota­le­ment des sentiers battus. Pour commen­cer, les formes d’onde AWM en Rom et celles échan­tillon­nées (ou impor­tées) en Ram sont trai­tées de la même façon et peuvent donc toujours coexis­ter, en se parta­geant 126 voix de poly­pho­nie maxi­mum. Si 4 formes d’onde AWM peuvent être empi­lées au sein d’un même programme, il est égale­ment permis de mélan­ger 1 voix VL et 3 ondes AWM. De même on peut empi­ler 1 (ou 2) voix AN à 3 (ou 2) voix AWM.

Quoi qu’il en soit, le géné­ra­teur VL est mono­pho­nique et le géné­ra­teur AN duopho­nique, donc les premiers arbi­trages commencent déjà (et il y en aura d’autres !). Ceci dit, les 126 voix AWM restent dispo­nibles dans ces 2 modes. Tota­le­ment nouvelle, la synthèse FDSP consti­tue un étage de trai­te­ment supplé­men­taire dans la chaîne de produc­tion sonore, juste après les géné­ra­teurs et avant les effets. Seules les voix AWM peuvent être envoyées dans le FDSP et seule­ment 2 combi­nai­sons (4 voix AWM ou 3 voix AWM + 1 voix AN) peuvent utili­ser le FDSP (la voix AN contour­nera le FDSP). Dans le premier cas, la poly­pho­nie dégrin­gole à 16 voix et dans le second, elle s’écrase à 8 voix FDSP + 1 voix AN. Boum, je viens de rentrer dans le caddie d’un autre ! 

Rayon librai­rie

Yamaha EX5R

Avant de rentrer dans le détail des synthèses, voyons tout de suite avec nos oreilles comment cela sonne. L’EX5R est livré avec 256 programmes en Rom et 256 préchar­gés en Ram, ainsi que 128 perfor­mances multi­tim­brales permet­tant d’em­pi­ler jusqu’à 16 programmes. Quatre disquettes conte­nant des démons­tra­tions et des programmes complètent (avec beau­coup trop de doublons !) la librai­rie nais­sante de la machine : on attend un CD-Rom, en cours de produc­tion, pour se conso­ler.

Le premier son est un … piano acous­tique multié­chan­tillonné. Surprise, il est vrai­ment très bon, étant donnés les 16 Mo de Rom totale. Les marteaux claquent, la dyna­mique est excel­lente (même un peu raide), la réponse en vélo­cité est agréable et les points de montage sont quasi indé­ce­lables, à des années-lumière des modules de la série MU. Très réus­sis égale­ment, les pianos élec­triques (Fender, Wurlit­zer ou CP80), surtout ceux passés à travers le FDSP qui leur confère une présence et une chaleur remarquables. Excel­lentes égale­ment les guitares élec­triques clean ou légè­re­ment distor­dues, passées elles aussi dans le FDSP, avec un son tantôt cris­tal­lin, tantôt gras et très détaillé. Toujours aussi expres­sifs, les instru­ments à vents (sax, flûtes, trom­pettes) à la sauce VL sont vrai­ment très réalistes avec ce rendu aléa­toire et inat­tendu de la modé­li­sa­tion acous­tique. Une réus­site ! A tomber par terre, les sons géné­rés par la synthèse AN proposent d’énormes basses claquantes et réso­nantes de type Mini­moog ou encore des leads surai­gus décoif­fants (et sans alia­sing). Bien faites égale­ment, les sono­ri­tés de nappes obte­nues par mélange de synthèses évoquent tantôt les textures éthé­rées à la Korg, tantôt la rondeur Roland avec un peu de filtrage (si, si !). Aux abon­nés absents, les instru­ments solos d’or­chestres (cordes, bois et cuivres clas­siques) manquent dans cette belle palette sonore (heureu­se­ment, il y a la Ram). Quand aux percus­sions, elles sont dans la tradi­tion des modules GM de la marque. Bref, presque tout ce qui est là est très réussi, expres­sif et parfois inédit. D’Au­chan à Fauchon ! 

Rayon brico­lage

Yamaha EX5R

Dernier rayon avant d’at­taquer le vif du sujet, arrê­tons-nous un instant sur la program­ma­tion de l’EX5R. On a souvent repro­ché aux machines Yamaha le manque de clarté des abré­via­tions employées ou leur manque de spon­ta­néité, ou encore leurs OS tordus et nébu­leux. Avec la série EX, la page semble avoir été tour­née et on a vrai­ment tout ce qu’il faut, outils et maté­riaux ! Pour commen­cer, le manuel est bien traduit (mais plein de fautes), très concis (moins de 300 pages), avec les termes tech­niques appro­priés de la langue française.

Ensuite, l’édi­tion est bien vue : quel que soit le mode (programme, perfor­mance, séquen­ce…), une pres­sion sur la touche « edit » appelle l’édi­teur, sous forme de pages écran, desquelles on peut sauter à volonté en conjonc­tion avec la touche « shift » et l’une des « soft touches ». Ainsi, on voit où on met les roues du caddie. Mieux, dès que l’on navigue dans une même page, des petits chiffres (1 à 6) se placent à gauche des para­mètres, indiquant que leur modi­fi­ca­tion est direc­te­ment possible à l’aide des 6 poten­tio­mètres situés sous le LCD. Et comme ceux-ci sont sans fin, ils prennent immé­dia­te­ment la valeur du para­mètre en cours. Un gain de temps consi­dé­rable et un confort très appré­ciable ! Dans certaines pages telles que celles du mode perfor­mance, les données sont rangées sous forme de tableau, avec en ligne les para­mètres et en colonne, les 16 programmes. Dans d’autres, les sous-pages sont affi­chées sous forme de feuillets. On se croi­rait dans Excel, avec des ascen­seurs graphiques indiquant la posi­tion dans la matrice et des clas­seurs à onglets. Excellent ! Toujours dans la série graphique, les courbes de réponse des enve­loppes et des filtres s’af­fichent en temps réel. Pas bon du tout par contre, la modi­fi­ca­tion de n’im­porte quel para­mètre n’est pas prise en compte tant qu’une nouvelle note n’est pas déclen­chée. Adieu le bouclage ou le filtrage en temps réel (l’A3000, lui, le permet !), et retour à Auchan ! 

Rayon conge­lés…

La synthèse AWM est la plus répan­due de nos jours. Sur l’EX5R, 419 formes d’ondes multiples ont ainsi été conge­lées dans les 16 Mo de Rom. Un programme AWM est consti­tué d’un empi­lage maxi­mum de 4 multié­chan­tillons qui attaquent chacun un filtre statique réso­nant suivi d’un filtre dyna­mique lui aussi réso­nant. Chaque couche est ensuite modu­lée par 3 enve­loppes et 2 LFOs puis rejoint ses trois autres comparses au rayon prêt-à-porter pour s’ha­biller avant de sortir. Pour mettre tout cela en forme, l’EX5R dispose de 8 pages prin­ci­pales : on y règle, entre autres, le type de synthèse (ici AWM), le numéro d’ar­pé­gia­teur, les zones de jeux avec fondu, les fenêtres de vélo­cité, les formes d’ondes (numéro, accord, volume, pano­ra­mique, échelle micro tonale parmi 32), les 3 enve­loppes (6 temps – 6 niveaux) avec bouclage et influence de la vélo­cité sur les temps et les niveaux, les 2 LFOs (3 et 8 formes d’ondes, plus facteur aléa­toire, pouvant agir sur le pitch, le filtre, le volume, le LFO2 pouvant inter­agir sur le LFO1). Préci­sons qu’une sélec­tion d’ondes par caté­go­rie permet de s’y retrou­ver parmi les 419 multi ondes en Rom et ceux que l’on char­gera en Ram, ce qui est fort pratique.

Yamaha EX5R

Attar­dons-nous sur les filtres assez élabo­rés et très réus­sis : le premier, statique, dispose de 9 algo­rithmes : shelf grave/aigus, shelf double graves, shelf double aigus, passe-bas réso­nant, passe-haut réso­nant, passe-bande, passe-bas inversé, égali­seur para­mé­trique simple bande, boos­ter 6/12/18 dB. Le nombre de pôles n’est pas précisé, mais ce n’est à coup sûr pas un 24 dB/octave. Par contre, une dizaine de para­mètres sont acces­sibles, dont la réponse en vélo­cité affec­tée à la fréquence de coupure et à la réso­nance. Quand on disait « statique » ! Quant au filtre dyna­mique, il s’agit d’un multi­mode réso­nant (le mot est faible) dispo­sant de sa propre enve­loppe et de 8 algo­rithmes : passe-bas 24 distordu, 24, 18, 12 et 6 dB/octaves, passe-haut, passe-bande et élimi­na­teur de bande (notch). La réponse en vélo­cité peut comman­der fréquence de coupure et réso­nance, avec un facteur aléa­toire. Mieux, si on utilise les 5 derniers algo­rithmes, on dispose de 2 filtres dyna­miques distincts parta­geant cepen­dant les mêmes réglages de coupure et réso­nance, que l’on peut confi­gu­rer en série ou en paral­lèle. Bien sûr, les para­mètres de suivi de clavier ne sont pas en reste avec courbe de réponse complète à 4 points de rupture. Superbe ! 

… et surge­lés

Pour ceux qui veulent conge­ler eux-mêmes, il faudra passer par le bac à surge­ler 16 bits linéaire 44,1 kHz. Pour ce faire, l’EX5R dispose de deux entrées (stéréo) sur la face avant avec un poten­tio­mètre de réglage de gain et d’un tout petit Mo en DRam de base. Comme ce n’est pas suffi­sant, on pourra étendre la machine au moyen de barrettes Simm 72 broches et ce jusqu’à 64 Mo. Les plus riches pour­ront égale­ment instal­ler une Flash­Ram interne de 8 Mo, conser­vant les formes d’ondes à l’ex­tinc­tion des feux. Une pres­sion sur le bouton « sample » fait passer l’EX5R en mode d’échan­tillon­nage. A ce stade, on peut soit écou­ter un échan­tillon en Ram (de 1 à 1024), soit déclen­cher l’en­re­gis­tre­ment. Celui-ci peut être mono, stéréo, ou un mixage mono des deux entrées, avec source externe ou interne. Deux vu-mètres indiquent graphique­ment les niveaux d’en­trée avant déclen­che­ment de l’en­re­gis­tre­ment, manuel ou avec trig­ger (dommage qu’ils dispa­raissent dès l’en­re­gis­tre­ment commencé). Ensuite, il ne reste plus qu’à éditer l’onde captu­rée.

Yamaha EX5R

L’EX5R permet le réglage des points de tron­ca­ture et de bouclage avec édition graphique (les posses­seurs de A3000 vont hurler !) avec zoom et bouton multi­pli­ca­teur d’échelle de valeurs, l’ac­cor­dage de la boucle (très utile sur les boucles de quelques cycles) et le mode de lecture (avant, arrière mais pas alterné). La touche « job » auto­rise quelques mani­pu­la­tions de norma­li­sa­tion, et de copie / coupage / collage. Hélas, la gestion des samples stéréo se fait sépa­ré­ment pour les deux canaux et il manque des fonc­tions à la mode telles que compres­sion tempo­relle et conver­sion de fréquence (les posses­seurs de A3000 vont cette fois rigo­ler !). Ceux qui ne veulent pas échan­tillon­ner pour­ront puiser dans les banques Akaï S1000, AIFF ou WAV en 16, 12, 8 bits linéaires ou 8 bits compres­sés. Enfin, l’as­sem­blage des ondes en multié­chan­tillons s’ef­fec­tuera dans l’édi­teur de programmes, une page spéciale étant créée auto­ma­tique­ment. Ainsi, jusqu’à 1024 ondes pour­ront être dispo­sées en 128 couches avec pour chacune, réglages indé­pen­dants de tessi­ture, pano­ra­mique et accor­dage. Des super­po­si­tions sont donc possibles, ce qui est très souple pour du surgelé ! 

Tête de gondole

En promo­tion et pour le même prix, le dernier mode AWM pur est le mode drums, dans lequel on défi­nit les sets de percus­sions si les 6 en Rom ne suffisent pas. En fait, la plupart des para­mètres sont communs au mode de voix normal, si ce n’est qu’ici, jusqu’à 128 formes d’ondes peuvent consti­tuer un programme. Mieux, l’EX5R laisse l’uti­li­sa­teur gérer à sa guise les 128 ondes, en couche ou sur des notes sépa­rées, avec tessi­ture indé­pen­dante, fenêtre de vélo­cité et cross­fade. Toujours plus fort, chaque couche dispose de ses propres réglages de démar­rage, bouclage, mode de lecture, niveau, pano­ra­mique, filtre, enve­loppes et LFO (un seul). On peut ainsi assi­gner n’im­porte laquelle des 1484 ondes en Rom (consti­tuant les 419 multi) ou des 1024 (maxi­mum) en Ram / Flash­Ram. L’écran donne une repré­sen­ta­tion graphique approxi­ma­tive de la posi­tion de la note sélec­tion­née sur le clavier. Hélas, il est impos­sible de sélec­tion­ner les notes auxquelles assi­gner un son direc­te­ment depuis le clavier Midi relié à l’ap­pa­reil, ce qui est vrai­ment très curieux dans cette gamme. A revoir !

En page « mix », il est possible de régler pour chacune des 128 couches la connexion aux effets d’in­ser­tion (1, 2 ou off), le dosage de départ vers les effets de réver­bé­ra­tion et de chorus, et enfin le routage vers les sorties audio (gauche et droite, indi­vi­duelles ou paires de sorties sépa­rées). Parmi les sons propo­sés, on trouve de tout et rien que du bon. Les univers sonores explo­rés sont presque exhaus­tifs (rock, pop, jazz, latino, techno, dance, rap) et les cymbales sont (bien) bouclées, ce qui permet­tra de les faire durer plus d’une demi-seconde. Mis à part notre petit reproche de sélec­tion auto­ma­tique de note, le mode drums de l’EX5R est extrê­me­ment poussé et va bien au-delà de ce que fait la concur­rence. Le bon plan !

Rayon vins fins…

Yamaha EX5R

Pour nous faire tour­ner la tête, l’EX5R est équipé de deux synthèses à modé­li­sa­tion. La première, bapti­sée VL, repose sur la modé­li­sa­tion physique de certains instru­ments acous­tiques. Depuis le VL1, elle a été décli­née sur le VL70m puis sous forme de plug-in sur le module MU100R. En fait, l’EX5R est doté des mêmes possi­bi­li­tés que le VL70m, ce qui signi­fie tout de même que l’on ne pourra pas direc­te­ment frot­ter l’anche d’un tambour avec les marteaux d’une clari­nette. Il faudra se conten­ter de choi­sir parmi les 256 présé­lec­tions que Yamaha a faites pour nous, sachant que 16 users seront acces­sibles via l’édi­teur du VL70m avec lequel l’EX5R sera prochai­ne­ment compa­tible. Santé ! On y trouve des cuivres, des flûtes, des bois et des trucs bizarres combi­nés mais toujours très inté­res­sants, tant la diver­sité et l’ex­pres­si­vité sont grandes.

Une fois l’os­cil­la­teur sélec­tionné, « tessi­turé » et « vélo­ci­tété », il passe dans un égali­seur para­mé­trique 5 bandes puis dans un filtre passe-bas réso­nant de pente incon­nue. Pour modu­ler le son, 3 enve­loppes agis­sant sur le pitch (simple AR), la coupure du filtre et l’am­pli­tude (ADSR) prêtent main forte à l’unique LFO (un vibrato dépouillé à 3 para­mètres, en fait). Mais le secret de l’ex­pres­si­vité VL réside dans une program­ma­tion fine de la matrice de contrô­leurs. Ainsi, n’im­porte lequel des 12 contrô­leurs dispo­nibles pourra modu­ler une ou plusieurs desti­na­tion VL : le formant de gorge, la pres­sion, le growl, l’em­bou­chure, le coup de langue, le pitch, le cri, le niveau de souffle et l’ab­sorp­tion de sortie. Le rendu est excellent sur les instru­ments à vent et à corde pincées, mais pas très convain­cant sur les cordes frot­tées. Quoi qu’il en soit, nous saluons Yamaha d’avoir doté les EX5 de la synthèse VL et pour ceux qui ne la supportent pas, l’EX7 est pour eux, hips !

… et spiri­tueux

Seconde synthèse à modé­li­sa­tion déve­lop­pée cette fois sur l’An1X, l’AN est implan­tée sur l’EX5R sous la forme d’un géné­ra­teur duopho­nique (c’est tout !). Chacune des 2 voix (1 seule sur l’EX7) est consti­tuée de 2 VCOs que l’on peut faire inter­agir selon 4 algo­rithmes, permet­tant la modu­la­tion de fréquence et/ou la synchro­ni­sa­tion, le VCO 1 étant lui-même subdi­visé en 2 oscil­la­teurs maître et esclave. Plus fort, il est possible de faire inter­ve­nir un modu­la­teur (parmi 2 enve­loppes et 2 LFOs) comme signal source de la synchro­ni­sa­tion, ou comme source de la modu­la­tion de fréquence, ou encore comme source de modu­la­tion de la profon­deur FM. Les VCOs sont capables de produire des ondes en dent de scie, pulse, pulse + scie, scie pilo­tée par une onde pulse et trois ondes bapti­sées « inté­rieur » issues de l’uti­li­sa­tion de la synchro­ni­sa­tion. De plus, un para­mètre « edge » peut arron­dir les angles des ondes, ce qui permet de trans­for­mer progres­si­ve­ment une dent de scie en sinu­soï­dale. Bien sûr, chaque onde dispose d’un réglage de modu­la­tion à largeur d’im­pul­sions (PWM) contrô­lable par les 2 enve­loppes et les 2 LFOs. Le résul­tat des 2 VCOs attaque ensuite un filtre multi­mode capable de géné­rer des passe-bas 24, 18, et 12 dB/octave, un passe-haut, un passe-bande et un notch. Le filtre est très effi­cace et dispose d’une réso­nance à valeurs bipo­laires. Au stade du mixage, on règle le niveau de chaque VCO, le niveau de bruit, la profon­deur de modu­la­tion en anneau entre les deux VCOs et un para­mètre « feed­back » (réinjec­tion de la sortie du VCA sur lui-même, atten­tion aux enceintes !). Pour modu­ler le tout, on fait appel à 3 enve­loppes (simple rampe sur le pitch et ADSR sur le filtre et l’am­pli) et 2 LFOs (le premier, très complet, possède 21 formes d’ondes alors que le second se contente de 2). Une belle profon­deur de program­ma­tion ! Le mieux, c’est que le rendu est excellent, avec des basses très punchy et des solos déchi­rants. De quoi s’amu­ser tout en regret­tant la poly­pho­nie très limi­tée qui inter­dira les nappes grasses et évolu­ti­ves… jusqu’au rayon suivant.

Rayon ultra frais

Véri­table nouveauté dans la synthèse sonore, le FDSP est en fait un proces­seur d’ef­fets ultra sophis­tiqué permet­tant un contrôle sonore indi­vi­duel sur chaque note, par oppo­si­tion aux réver­bé­ra­tions et consorts qui agissent globa­le­ment sur un programme. Il en résulte des sons plus dyna­miques et plus frais que de simples programmes AWM assez figés. Lorsque le FDSP est activé, une nouvelle page menu appa­raît dans l’édi­teur de voix. On accède alors aux 10 types de FDSP : capteur de piano élec­trique, capteur de guitare élec­trique, effet d’eau, PWM, flan­ger, phaser, auto-modu­la­tion de fréquence, effet de tornade, modu­la­teur en anneau et effet sismique. Chaque algo­rithme dispose de 10 à 20 para­mètres, tels que type de capteur (inté­gré ou diffé­ren­cié pour le piano, simple ou double bobi­nage pour la guitare), posi­tion du capteur, vibra­tion de lame ou de corde, posi­tion de pince­ment, fréquence de coupure, réso­nance. Au passage, on trouve de nombreux filtres statiques réso­nants, des délais et mêmes des LFOs et des géné­ra­teurs d’en­ve­loppes addi­tion­nels. Pour modu­ler le tout et suivant l’al­go­rithme, jusqu’à 8 para­mètres peuvent être contrô­lés en temps réel, à affec­ter dans la matrice de modu­la­tion.

Dans la banque de sons géné­rés par FDSP, on trouve d’ex­cel­lents pianos élec­triques au rendu très flat­teur, des guitares clean très chaudes et très présentes, des nappes de cordes trans­for­mées en pluies tropi­cales ou en doux clapo­tis médi­ter­ra­néens, des cloches de l’en­fer, ou encore des sono­ri­tés plus grasses qu’une huile de vidange usagée. La force du FDSP, c’est son mode d’ac­tion indi­vi­duel sur chaque note. Ainsi, on évite toute unifor­mité et toute « mise en boîte » des sons, ce qui se produit avec les unités d’ef­fets clas­siques. L’in­con­vé­nient, c’est que la poly­pho­nie chute à 16 voix en FDSP (8 pour l’EX7) et que la combi­nai­son AN+FDSP la réduit à 1+8 voix (et rien sur l’EX7). Quelle gour­man­dise, on se croi­rait au rayon confi­se­rie ! 

Rayon prêt-à-porter

Avant de sortir, les sons fran­chissent les proces­seurs d’ef­fets pour passer leur tenue de soirée. Au programme, on dispose de 2 effets d’in­ser­tion et de 2 effets maîtres, à savoir un chorus et une réver­bé­ra­tion. Les effets d’in­ser­tion peuvent être mis en service pour n’im­porte quelle couche d’un programme. De plus, il est possible de les arran­ger en série (ordre au choix) ou en paral­lèle, la combi­nai­son étant affi­chée graphique­ment sur l’écran. Le premier proces­seur dispose de 24 algo­rithmes contre 79 pour le second (avec pour certains jusqu’à 16 para­mètres) ainsi que des combi­nai­sons d’ef­fets (2 ou 3 en série mais pas en paral­lèle). Certains para­mètres sont assi­gnables à des contrô­leurs temps réel et on trouve des effets sortant un peu de l’or­di­naire tels que simu­la­teur de platine disque, talking modu­la­tor, réduc­teur de réso­lu­tion ou encore time stretch en temps réel. Rien que du bon !

Yamaha EX5R

Les effets maîtres agissent quand à eux comme des unités auxi­liaires avec réglage du départ pour chacune des couches consti­tuant un programme. Avec 12 algo­rithmes (hall, plate, room, canyon) compre­nant jusqu’à 14 para­mètres dont 4 pouvant être modu­lés par des contrô­leurs temps réel, les réver­bé­ra­tions sont dans la pure tradi­tion Yamaha. Enfin, les chorus proposent 17 algo­rithmes allant du chorus au flan­ger en passant par les délais et les effets d’en­semble. Pour certains, 7 para­mètres peuvent être modu­lés par des contrô­leurs temps réel. Impres­sion­nant ! Le hic, c’est que comme ces effets partagent les ressources DSP avec les diffé­rentes synthèses, il s’en suit immé­dia­te­ment des limi­ta­tions plus ou moins catas­tro­phiques. Sur les EX5, no problem, les effets sont toujours dispo­nibles en mode programme. Mais sur l’EX7, les deux inser­tions sont shun­tées dès qu’on utilise autre chose que l’AWM, la machine ne renfer­mant qu’un seul DSP en partage (alors que les EX5 ont un costume deux pièces). Dommage, car une compres­sion sur une basse géné­rée par AN ajoute une pêche supplé­men­taire. Mais gardons nos complaintes pour le rayon suivant…

Rayon bouche­rie

Au stade supé­rieur, les programmes sont assem­blés dans l’une des 128 perfor­mances multi­tim­brales 16 canaux, ce qui permet le contrôle de plusieurs sons par le séquen­ceur ou l’em­pi­lage de plusieurs d’entre eux grâce à la fonc­tion layer. En édition, la page « part » affiche tous les para­mètres d’une unique partie alors que la page « multi » propose, sous forme de tableau, les para­mètres (en ligne) pour les 16 parties (en colonne), avec ascen­seur verti­cal de posi­tion. Et comme en édition de programme, un « E » appa­raît dès qu’un para­mètre a été modi­fié, ce qui signi­fie que les modi­fi­ca­tions effec­tuées ne sont pas encore sauve­gar­dées. Un régal !

Pour chaque partie, 80 para­mètres sont dispo­nibles parmi lesquels, le volume, le pano­ra­mique, des réglages de synthèse élémen­taires (tels que filtres, LFO, enve­loppe comme sur un module GM), la tessi­ture, la fenêtre de vélo­cité, la sortie, le dosage de départ / retour des effets maîtres et la commu­ta­tion des effets d’in­ser­tion. En fait, si les effets maîtres sont entiè­re­ment repro­gram­mables, les effets d’in­ser­tions sont impor­tés avec les programmes. Atten­tion cepen­dant à ne pas se réjouir trop vite, car 4 effets d’in­ser­tion diffé­rents maxi­mum peuvent être commu­tés si tous les sons utilisent la synthèse AWM et dès que l’on utilise un son AN ou VL, seul un bloc d’in­ser­tion est dispo­nible (comme sur un module GM !). Et si l’on tente de doubler par la droite, un impi­toyable message « DSP Full » appa­raît, rappe­lant que les DSP font la loi. C’est d’ailleurs la même scène si l’on essaie d’em­pi­ler plus de deux sons AN, VL ou FDSP et là, c’est carré­ment frus­trant. Une machine que l’on croyait si puis­sante sature sous nos yeux ébahis en moins de deux. Rensei­gne­ments pris chez Yamaha, il semble que les concep­teurs ont préféré lais­ser l’uti­li­sa­teur faire lui-même l’ar­bi­trage et ne pas brider l’ap­pa­reil (bel effort pour des Japo­nais !). Cela a un goût de viande froide ! 

Rayon plats cuisi­nés

Yamaha EX5R

Pour des morceaux prêts à consom­mer, l’EX5R dispose de 3 séquen­ceurs diffé­rents fonc­tion­nant de façon assez simi­laire. Les seules diffé­rences majeures concernent le nombre de pistes (4 pour l’ar­pé­gia­teur mono­tim­bral, 8 pour les patterns et 16 pour le mode song) et la capa­cité mémoire (50 arpèges pré-program­mées et 50 arpèges utili­sa­teur, 50 patterns utili­sa­teur et 1 seule song de 30 000 notes). Le mode song auto­rise l’en­re­gis­tre­ment de 16 pistes linéaires accom­pa­gnées d’une piste pattern et une piste d’ef­fets. Les pistes appa­raissent en colonne avec visua­li­sa­tion du mute de canal et bypass des effets sous forme d’une petite icône carrée. Bien sûr, un métro­nome peut être activé ainsi qu’un mode de repro­duc­tion en boucle, aussi bien à la lecture qu’à l’en­re­gis­tre­ment. De plus, des grooves diffé­rents peuvent être acti­vés sur chaque piste (mode non destruc­tif) parmi 100 modèles dispo­nibles ou un modèle utili­sa­teur et ce, en conjonc­tion avec la vélo­cité. Et pour une fois, lorsqu’on change de groove en cours de repro­duc­tion, la modi­fi­ca­tion s’opère en temps réel si on le souhaite. Mieux, lorsque l’on crée un groove utili­sa­teur, le LCD indique de façon graphique la grille (façon TR Roland) en fonc­tion de la quan­ti­sa­tion rete­nue, ainsi que l’off­set, le temps de gate et la réponse en vélo­cité. Bien vu ! Les grooves utili­sa­teur sont sauve­gar­dés au niveau de la song sur les pistes corres­pon­dantes. Et si on ne souhaite pas partir de zéro, une fonc­tion de copie permet d’ap­pe­ler et visua­li­ser n’im­porte quel modèle interne pour le modi­fier à souhait.

Reve­nons à l’en­re­gis­tre­ment de song, que l’on peut effec­tuer en temps réel multi­piste, en boucle, en punch in / out entre deux points ou en pas à pas (avec affi­chage du clavier à l’écran et « grid edit » à la Roland). Toutes les fonc­tions des séquen­ceurs dignes de ce nom sont là, telles que récu­pé­ra­tion d’un pattern, d’un groove, édition micro­sco­pique des notes, des contrô­leurs, RPN, NRPN et Sysex. Enfin, un mode keymap permet d’af­fec­ter des patterns (ou des pistes) sur chaque note du clavier pour les déclen­cher en temps réel, comme sur une Groo­ve­box, mais sur une seule mémoire. Rigolo ! Seuls plats au goût amer, une unique song peut rési­der en mémoire et les données sont vola­tiles (effa­cées à l’ex­tinc­tion des feux), ce qui est très regret­table. Ceci dit, le reste est excellent, comme quoi les plats prépa­rés ont fait beau­coup de progrès ! 

Rayon sport

Pour se muscler sérieu­se­ment, l’EX5R dispose de nombreuses possi­bi­li­tés d’ex­ten­sion. Si trois trappes appa­raissent sur la face arrière, d’autres possi­bi­li­tés se cachent sous le capot. C’est le cas des 2 slots DRam pour barrettes Simm 72 broches (jusqu’à 2 × 32 Mo) qui jouxtent 2 autres slots pour Flash­Ram EXFLM1 (2 × 4 Mo), chacune s’ins­tal­lant par paire.

Yamaha EX5R

Côté externe main­te­nant, 3 inter­faces diffé­rentes peuvent être instal­lées dans les EX. L’EXID01 est une carte de sorties indi­vi­duelles  analo­giques dispo­sant de 4 prises jack 6,35. L’EXDG01 est une carte numé­rique dotée d’une sortie numé­rique XLR au format AES/EBU et d’un connec­teur d’en­trée Word Clock pour une synchro­ni­sa­tion audio numé­rique opti­male. Le hic, c’est qu’un seul espace n’est dispo­nible, donc encore une fois, Yamaha nous force à faire un choix corné­lien. Pas très sport ! Enfin, la carte SCSI ouvre les EX à l’uni­vers des péri­phé­riques externes, disques durs, lecteurs de CD-Rom et amovibles tels que Zip ou Jaz. Leur gestion se fera comme n’im­porte quelle disquette. Le mieux dans tout cela est que le construc­teur auto­rise le proprié­taire à effec­tuer lui-même l’opé­ra­tion, expli­ca­tions à l’ap­pui détaillées dans le manuel, sans que la garan­tie ne devienne caduque. Un must qu’ap­pré­cie­ront les heureux proprié­taires d’un EX5 de 1,30 mètres et 20 Kg. La dernière trappe sur le panneau arrière est beau­coup plus large et n’est pas mention­née dans le manuel. En fait, il s’agit d’un empla­ce­ment pour future inter­face numé­rique en cours de déve­lop­pe­ment de type Fire­Wire, la même qui équipe les récents magné­to­scopes numé­riques DV et certains Mac. En fait, il s’agit d’un proto­cole d’échange de données numé­riques ultra rapide initié par Apple auquel parti­cipent, entre autres, Apple, Micro­soft… et Yamaha, tiens donc ! 

Rayon conserves

Pour conser­ver séquences et programmes, les EX sont équi­pés, de base, d’un lecteur de disquettes 3,5 pouces HD ou DD. Neuf types de données peuvent être mani­pu­lés : le système global, les programmes, les perfor­mances, les ondes, les échan­tillons, la song, les patterns, les arpèges et le keymap. En paral­lèle, huit types de regrou­pe­ments de données peuvent être gérés, chacun ayant son exten­sion : « all data » (no comment), « synth all » (système + programmes + perfor­mances), programmes seuls, ondes + échan­tillons, SMF, song, patterns et arpèges. A noter que les fichiers autres que « all data », SMF et « song » auto­risent le char­ge­ment d’élé­ments indi­vi­duels, alors que les sauve­gardes se font hélas toujours en bloc quel que soit le type de données. De plus, il n’y a pas de sélec­tion multiple comme sur un K2000, mais on trouve tout de même une hiérar­chi­sa­tion par arbo­res­cence. Ouf ! Les EX sont capables de recon­naître les formats SMF 0 et 1 et de lire instan­ta­né­ment un fichier SMF 0 direc­te­ment depuis le disque, sans char­ger la séquence. Astu­cieux, le fait de dénom­mer un fichier « auto­load » permet son char­ge­ment auto­ma­tique à l’al­lu­mage de la machine. Mais les grosses lacunes de la gestion disque sont d’une part l’im­pos­si­bi­lité d’ef­fec­tuer des sauve­gardes sur disquettes multiples, d’autre part l’ex­trême lenteur du lecteur et enfin, le fait que les char­ge­ments écrasent sans pitié la mémoire interne. Dommage qu’il n’existe aucune fonc­tion de remplis­sage auto­ma­tique des rayons vides ! 

Passage en caisse

Voilà, toutes les courses sont sur le tapis roulant et le ticket de caisse ne va pas tarder. Incon­tes­ta­ble­ment l’EX5R est une machine réus­sie qui invite à l’ex­pé­ri­men­ta­tion, tant par son système d’ex­ploi­ta­tion extrê­me­ment convi­vial que par ses possi­bi­li­tés de synthèses combi­nables. De plus, la banque sonore est d’une grande variété et d’ex­cel­lente qualité, avec des perles rares et inédites. Enfin, la machine peut être éten­due, ce qui ne gâche rien.

Ce qui irrite par contre, c’est la néces­sité de déclen­cher une touche à chaque fois que l’on souhaite entendre le résul­tat d’une modi­fi­ca­tion de para­mètre. Quant au syndrome « « DSP Full », ce n’est pas à notre sens un véri­table défaut, nous sommes des grands garçons et nous savons bien que les limites tech­no­lo­giques sont là pour être repous­sées tôt ou tard. Par contre, impos­sible de ne pas regret­ter les 16 petites voix de poly­pho­nie en FDSP et les 2 voix maxi­mum en AN. A vrai dire, on dispose de possi­bi­li­tés infi­nies mais de ressources limi­tées, comme si on avait à dispo­si­tion tous les produits imagi­nables mais un seul caddie à remplir… un peu comme dans un hyper­mar­ché. Un jour, le succes­seur des EX affi­chera sans doute 64 voix FDSP, 16 voix AN et 8 voix VL. Mais d’ici là, gageons que l’EX5R, véri­table best of de 15 ans de tech­no­lo­gie Yamaha, aura fait bien des heureux et une fois de plus repoussé les limites de la créa­tion sonore. Défi­ni­ti­ve­ment un produit à mettre sur sa liste de courses !

Points forts
  • Quintuple synthèse
  • Qualité sonore
  • Originalité
  • Rapport qualité / prix
  • Polyphonie 126 voix AWM
  • Ecran / éditeur graphique
  • Compatibilité des samples
  • Multi-effets
  • Matrice de contrôleurs
  • Extensions
Points faibles
  • Edition « en différé »
  • Peu de paramètres de sampling
  • Pas d’accès aux paramètres VL
  • Saturation des DSP en multi
  • Polyphonie 2 voix AN
  • Mémoire volatile du séquenceur
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.